« Josette Audin » : différence entre les versions
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'''Joset Audin''', née Sempé le {{date de naissance|15|février|1931}} à [[Alger]] et morte le {{date de décès|2|février|2019}} à [[Bobigny]], est une professeure de mathématiques et [[Militant politique|militante politique]] contre le racisme et le colonialisme, épouse de [[Maurice Audin]], sur la disparition duquel elle a demandé toute sa vie des explications. |
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== Biographie == |
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Joset Sempé est née à [[Alger]], de nationalité française. Elle rencontre [[Maurice Audin]] à la faculté, ils ont tous les deux une vingtaine d'années et partagent la même passion pour les mathématiques. Josette Audin est alors adjointe d'enseignement de mathématiques au lycée Gautier d'Alger<ref>http://maitron.fr/spip.php?article153671.</ref>{{,}}<ref name="Monde2019"/>. Ils se marient en {{date-|janvier 1953}} et ils ont trois enfants : Michèle en {{date-|janvier 1954}}, Louis en octobre 1955 (décédé en 2006) et Pierre en {{date-|avril 1957}}<ref name="Monde2019">{{Article |langue= |prénom1=Philippe-Jean |nom1=Catinchi |lien auteur1= |titre=Mort de Josette Audin, militante communiste et anticolonialiste |périodique=Le Monde |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=4 |mois=février |année=2019 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/02/04/mort-de-josette-audin-militante-communiste-et-anticolonialiste_5419096_3382.html |consulté le=11 septembre 2019 |id= }}</ref>. |
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Outre les mathématiques, Josette et Maurice partagent le même amour de l'Algérie, de ses peuples et de ses traditions, le même rejet du colonialisme, la même conviction que les Algériens ont droit à la dignité et à l'autodétermination. Lorsque le conflit éclate, fin 1954, ces deux membres du [[Parti communiste algérien]] espèrent une émancipation du territoire<ref name="Monde2019"/>. |
Outre les mathématiques, Josette et Maurice partagent le même amour de l'Algérie, de ses peuples et de ses traditions, le même rejet du colonialisme, la même conviction que les Algériens ont droit à la dignité et à l'autodétermination. Lorsque le conflit éclate, fin 1954, ces deux membres du [[Parti communiste algérien]] espèrent une émancipation du territoire<ref name="Monde2019"/>. |
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Maurice Audin est enlevé par les paras de l’armée française le {{date-|11 juin 1957}} et déclaré « disparu » ensuite : dix jours plus tard, la version officielle des autorités annonce à Josette que son mari s'est échappé d'une Jeep et qu'il a disparu. En réalité, il a été transféré, comme d'autres, dans un centre d'interrogatoire situé au centre d'Alger, où il est soumis à la torture. L'historien [[Pierre Vidal-Naquet]] a établi<ref name="JDD2012">{{Article |langue=fr |prénom1=Marie |nom1=Quenet |lien auteur1= |titre=La veuve de Maurice Audin en appelle à Hollande |périodique=Le Journal du Dimanche |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=25 |mois=novembre |année=2012 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.lejdd.fr/Societe/La-veuve-de-Maurice-Audin-en-appelle-a-Hollande-577353-3133373 |consulté le=11 septembre 2019 |id= }}</ref>, faits à l'appui, que Maurice Audin était mort sous la torture des paras le {{date-|21 juin 1957}}, mais la vérité n'est pas admise officiellement<ref name="Marianne2007">{{Article |langue=fr |prénom1=Jack |nom1=Dion |lien auteur1= |titre=Le "j'accuse" de Josette Audin |périodique=Marianne |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=30 |mois=juin |année=2007 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.marianne.net/societe/le-jaccuse-de-josette-audin |consulté le=11 septembre 2019 |id= }}</ref>. Elle dépose plainte contre X pour homicide volontaire le 4 juillet et lutte pour que la vérité soit faite sur la mort de son époux<ref name="Libé2001">{{Article |langue= |prénom1= |nom1= |lien auteur1= |titre=Torture en Algérie: plainte de Josette Audin |périodique=Libération |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=17 |mois=mai |année=2001 |issn= |lire en ligne=https://www.liberation.fr/societe/2001/05/17/torture-en-algerie-plainte-de-josette-audin_364808 |consulté le=11 septembre 2019 |pages= |id= }}</ref>. |
Maurice Audin est enlevé par les paras de l’armée française le {{date-|11 juin 1957}} et déclaré « disparu » ensuite : dix jours plus tard, la version officielle des autorités annonce à Josette que son mari s'est échappé d'une Jeep et qu'il a disparu. En réalité, il a été transféré, comme d'autres, dans un centre d'interrogatoire situé au centre d'Alger, où il est soumis à la torture. L'historien [[Pierre Vidal-Naquet]] a établi<ref name="JDD2012">{{Article |langue=fr |prénom1=Marie |nom1=Quenet |lien auteur1= |titre=La veuve de Maurice Audin en appelle à Hollande |périodique=Le Journal du Dimanche |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=25 |mois=novembre |année=2012 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.lejdd.fr/Societe/La-veuve-de-Maurice-Audin-en-appelle-a-Hollande-577353-3133373 |consulté le=11 septembre 2019 |id= }}</ref>, faits à l'appui, que Maurice Audin était mort sous la torture des paras le {{date-|21 juin 1957}}, mais la vérité n'est pas admise officiellement<ref name="Marianne2007">{{Article |langue=fr |prénom1=Jack |nom1=Dion |lien auteur1= |titre=Le "j'accuse" de Josette Audin |périodique=Marianne |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=30 |mois=juin |année=2007 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.marianne.net/societe/le-jaccuse-de-josette-audin |consulté le=11 septembre 2019 |id= }}</ref>. Elle dépose plainte contre X pour homicide volontaire le 4 juillet et lutte pour que la vérité soit faite sur la mort de son époux<ref name="Libé2001">{{Article |langue= |prénom1= |nom1= |lien auteur1= |titre=Torture en Algérie: plainte de Josette Audin |périodique=Libération |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=17 |mois=mai |année=2001 |issn= |lire en ligne=https://www.liberation.fr/societe/2001/05/17/torture-en-algerie-plainte-de-josette-audin_364808 |consulté le=11 septembre 2019 |pages= |id= }}</ref>. |
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Joset Audin quitte l'Algérie en 1966, après le coup d'état d'[[Houari Boumediene]]. Elle enseigne au lycée Romain-Rolland d'[[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]] de 1967 jusqu'à sa retraite en 1991<ref>{{Article |auteur=AS et GB |titre=Josette Audin se souvient |périodique=L'Argenteuillais |numéro=10 |date=été 2010 |lire en ligne=http://www.argenteuil.fr/uploads/Epublication/58/38_1291907812_Mag10-ete.pdf |page=21 }}.</ref>. À chaque élection présidentielle, Josette Audin prend la plume pour écrire au nouveau président<ref name="Obs2019">{{Article |langue=fr |prénom1=Nathalie |nom1=Funes |lien auteur1= |titre="Il n'y aurait pas eu d'affaire Audin sans Josette Audin" |périodique=L'Obs |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=4 |mois=février |année=2019 |issn= |lire en ligne=https://www.nouvelobs.com/monde/20190203.OBS9563/il-n-y-aurait-pas-eu-d-affaire-audin-sans-josette-audin.html |consulté le=11 septembre 2019 |pages= |id= }}</ref>. Elle reçoit en tant que militante du [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] la décoration de [[chevalier de la Légion d’honneur]] en novembre 1983 par le [[Jacques Pâris de Bollardière|général de Bollardière]]. Elle reçoit également avec ses enfants une indemnité à la suite de l'intervention de [[Robert Badinter]]. Son combat a également été mené par sa fille, la mathématicienne [[Michèle Audin]]. Le président de la République [[François Hollande]] a fait un premier pas en reconnaissant en 2014 que Maurice Audin était mort en détention<ref name="Parisien2018">{{Article |langue=fr |prénom1= Nelly |nom1=Terrier |lien auteur1= |titre=Josette Audin, un combat de vérité et d’amour |périodique=Le Parisien |lien périodique= |volume= |numéro= |jour=17 |mois=juin |année=2018 |pages= |issn= |lire en ligne=http://www.leparisien.fr/faits-divers/josette-audin-un-combat-de-verite-et-d-amour-17-06-2018-7776948.php |consulté le=11 septembre 2019 |id= }}</ref>, puis le [[Président de la République française|président]] [[Emmanuel Macron]] reconnaît la responsabilité de l'État français dans la mort de Maurice Audin le {{date-|13 septembre 2018}}<ref>{{Lien web|auteur=Nathalie Funes|titre=La déclaration de Macron qui reconnaît la responsabilité de l'Etat dans la mort de Maurice Audin|jour=13|mois=septembre|année=2018|url=https://www.nouvelobs.com/monde/afrique/20180913.OBS2283/la-declaration-de-macron-qui-reconnait-la-responsabilite-de-l-etat-dans-la-mort-de-maurice-audin.html|site=L'Obs|consulté le=11 septembre 2019}}.</ref>. Il annonce la dérogation générale des archives relatives aux disparus de la guerre d'Algérie et encourage les témoins à faire connaître la vérité<ref name="Obs2019"/>. |
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Joset Audin meurt le {{date-|2 février 2019}}<ref>{{Lien web|titre=Décès de Josette Audin, veuve de Maurice Audin assassiné en 1957 par l'armée coloniale française en Algérie - Alger républicain|url=http://www.alger-republicain.com/Deces-de-Josette-Audin-veuve-de.html|site=www.alger-republicain.com|consulté le=2019-02-04}}</ref> à l'hôpital de Bobigny. |
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== Liens externes == |
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*le site de l'association |
*le site de l'association Joset et Maurice Audin ; https://association-audin.fr {{Autorité}} |
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Version du 10 juin 2022 à 18:31
Pour les articles homonymes, voir Audin.
Josette Audin
Josette et Maurice Audin avant 1957.
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | |
| Nom de naissance |
Josette Marie Léonie Sempé |
| Nationalités |
algérienne (à partir de ) française |
| Formation | |
| Activité | |
| Conjoint |
Maurice Audin (de à ) |
| Enfants |
Michèle Audin Pierre Audin (d) |
| A travaillé pour |
Lycée Romain-Rolland d'Ivry-sur-Seine (d) (- Lycée Geoffroy-Saint-Hilaire d'Étampes (- Lycée Gautier (d) (années 1950- |
|---|---|
| Parti politique |
Joset Audin, née Sempé le à Alger et morte le à Bobigny, est une professeure de mathématiques et militante politique contre le racisme et le colonialisme, épouse de Maurice Audin, sur la disparition duquel elle a demandé toute sa vie des explications.
Biographie
Joset Sempé est née à Alger, de nationalité française. Elle rencontre Maurice Audin à la faculté, ils ont tous les deux une vingtaine d'années et partagent la même passion pour les mathématiques. Josette Audin est alors adjointe d'enseignement de mathématiques au lycée Gautier d'Alger[1],[2]. Ils se marient en et ils ont trois enfants : Michèle en , Louis en octobre 1955 (décédé en 2006) et Pierre en [2].
Outre les mathématiques, Josette et Maurice partagent le même amour de l'Algérie, de ses peuples et de ses traditions, le même rejet du colonialisme, la même conviction que les Algériens ont droit à la dignité et à l'autodétermination. Lorsque le conflit éclate, fin 1954, ces deux membres du Parti communiste algérien espèrent une émancipation du territoire[2].
Maurice Audin est enlevé par les paras de l’armée française le et déclaré « disparu » ensuite : dix jours plus tard, la version officielle des autorités annonce à Josette que son mari s'est échappé d'une Jeep et qu'il a disparu. En réalité, il a été transféré, comme d'autres, dans un centre d'interrogatoire situé au centre d'Alger, où il est soumis à la torture. L'historien Pierre Vidal-Naquet a établi[3], faits à l'appui, que Maurice Audin était mort sous la torture des paras le , mais la vérité n'est pas admise officiellement[4]. Elle dépose plainte contre X pour homicide volontaire le 4 juillet et lutte pour que la vérité soit faite sur la mort de son époux[5].
Joset Audin quitte l'Algérie en 1966, après le coup d'état d'Houari Boumediene. Elle enseigne au lycée Romain-Rolland d'Argenteuil de 1967 jusqu'à sa retraite en 1991[6]. À chaque élection présidentielle, Josette Audin prend la plume pour écrire au nouveau président[7]. Elle reçoit en tant que militante du MRAP la décoration de chevalier de la Légion d’honneur en novembre 1983 par le général de Bollardière. Elle reçoit également avec ses enfants une indemnité à la suite de l'intervention de Robert Badinter. Son combat a également été mené par sa fille, la mathématicienne Michèle Audin. Le président de la République François Hollande a fait un premier pas en reconnaissant en 2014 que Maurice Audin était mort en détention[8], puis le président Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de l'État français dans la mort de Maurice Audin le [9]. Il annonce la dérogation générale des archives relatives aux disparus de la guerre d'Algérie et encourage les témoins à faire connaître la vérité[7].
Joset Audin meurt le [10] à l'hôpital de Bobigny.
Références
- http://maitron.fr/spip.php?article153671.
- Philippe-Jean Catinchi, « Mort de Josette Audin, militante communiste et anticolonialiste », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Marie Quenet, « La veuve de Maurice Audin en appelle à Hollande », Le Journal du Dimanche, (lire en ligne, consulté le )
- Jack Dion, « Le "j'accuse" de Josette Audin », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
- « Torture en Algérie: plainte de Josette Audin », Libération, (lire en ligne, consulté le )
- AS et GB, « Josette Audin se souvient », L'Argenteuillais, no 10, , p. 21 (lire en ligne).
- Nathalie Funes, « "Il n'y aurait pas eu d'affaire Audin sans Josette Audin" », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
- Nelly Terrier, « Josette Audin, un combat de vérité et d’amour », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- Nathalie Funes, « La déclaration de Macron qui reconnaît la responsabilité de l'Etat dans la mort de Maurice Audin », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Décès de Josette Audin, veuve de Maurice Audin assassiné en 1957 par l'armée coloniale française en Algérie - Alger républicain », sur www.alger-republicain.com (consulté le )
Liens externes
- le site de l'association Joset et Maurice Audin ; https://association-audin.fr
