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« Plateforme de glace » : différence entre les versions

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Version du 4 mars 2023 à 15:49

Schéma montrant ll'alimentation d'une plateforme de glace (en anglais ice shelf) par un courant glaciaire.
Principales plateformes de glace de l'Antarctique et leur superficie

Une plateforme de glace, ice-shelf, ou barrière de glace est un type de glacier qui constitue le prolongement d'un ou plusieurs glaciers ou d'un inlandsis en flottant sur la mer. Contrairement à la banquise qui se forme par le gel de l'eau de mer, une plateforme de glace est alimentée par l'écoulement d'un glacier en amont, et généralement par l'accumulation de précipitations. Les plateformes font plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres d'épaisseur et sont donc généralement beaucoup plus épaisses que la banquise[1]. Les plateformes produisent des icebergs par vêlage et fondent à leur base dans l'océan[2].

Nomenclature

Alors qu'ils cherchaient à s'approcher du Pôle Sud par la mer en Janvier 1841, les équipages des vaisseaux Erebus et Terror commandés par James Clark Ross, firent face à une grande falaise de glace qui les empêcha d'aller plus au Sud. Cette formation glaciaire prit ensuite de nom de Grande Barrière de glace, puis de Barrière de Ross, et ce nom fut étendu à d'autres formations similaires en Antarctique[3].

Le nom de plateforme de glace (ice shelf en anglais) est issu d'une proposition du Suédois Otto Nordenskjöld au début du 20ème siècle[4], et fut peu à peu adopté jusqu'à devenir l'appellation officielle de l'ensemble des plateformes d'Antarctique dans les années 1950[5]. Le mot "ice-shelf" figure dans le dictionnaire de langue française Larousse[6], et est parfois utilisé à la place de "plateforme de glace".

Un certain nombre de plateformes sont également appelées "langues de glace", généralement dans le cas d'une plateforme issue d'un seul glacier et s'étendant vers l'océan sans contrainte topographique, telle un promontoire. La Langue de glace Drygalski constitue un exemple caractéristique.

Répartition

La majeure partie des plateformes de glace se trouve actuellement en Antarctique où elles occupent 75% de la côte[2]. On trouve également des plateformes de taille plus modeste au Nord du Groenland[7], dans l'Arctique Russe[8] et dans l'archipel arctique canadien[9]. Les plus grandes au monde sont celles de Ross et celle de Filchner-Ronne, toutes les deux associées à l'inlandsis de l'Antarctique.

Glaciologie

Les barrières de glace s'avancent continuellement sur le dessus de l'océan par un fait de poussée gravitationnelle, les éloignant de la côte. Le mécanisme premier de perte de masse est le vêlage d'iceberg, dans lequel un morceau de glace se sépare du front de la barrière. Typiquement, le front d'une barrière de glace va s'étendre pendant des années voire des décennies entre les différents épisodes de vêlage d'icebergs. L'accumulation de neige sur la surface supérieure et la fonte de la surface inférieure interviennent aussi de manière conséquente dans la variation de masse de la barrière de glace. En été, des mares de fonte peuvent se former à leur surface.

L'épaisseur actuelle des barrières de glace varie de 100 à 1 000 mètres. La différence de densité entre la glace de la barrière et l'eau de mer signifie que seulement 1/9 de la glace flottante émerge de l'océan.

Articles connexes

  1. (en) Mathieu Morlighem, Eric Rignot, Tobias Binder et Donald Blankenship, « Deep glacial troughs and stabilizing ridges unveiled beneath the margins of the Antarctic ice sheet », Nature Geoscience, vol. 13, no 2,‎ , p. 132–137 (ISSN 1752-0908, DOI 10.1038/s41561-019-0510-8, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) E. Rignot, S. Jacobs, J. Mouginot et B. Scheuchl, « Ice-Shelf Melting Around Antarctica », Science, vol. 341, no 6143,‎ , p. 266–270 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.1235798, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) J. M. Wordie, « ‘Barrier’ versus ‘Shelf’ », Journal of Glaciology, vol. 1, no 8,‎ 1950/ed, p. 416–420 (ISSN 0022-1430 et 1727-5652, DOI 10.3189/S0022143000012739, lire en ligne, consulté le )
  4. Raymond E. Priestley, « ANTARCTIC ICE », The Geographical Teacher, vol. 7, no 6,‎ , p. 359–368 (ISSN 2044-1541, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) M. F. Burrill, K. J. Bertrand et F. G. Alberts, « Geographic names of Antarctica, Gazetteer 14, U.S. Board on Geographic Names, Department of the Interior » Accès libre [PDF], (consulté le )
  6. « Définition de ice-shelf, ice-shelfs dans le dictionnaire de langue française Larousse »
  7. (en) Niels Reeh, « Greenland Ice Shelves and Ice Tongues », dans Arctic Ice Shelves and Ice Islands, Springer Netherlands, (ISBN 978-94-024-1101-0, DOI 10.1007/978-94-024-1101-0_4, lire en ligne), p. 75–106
  8. (en) Michael J. Willis, Andrew K. Melkonian et Matthew E. Pritchard, « Outlet glacier response to the 2012 collapse of the Matusevich Ice Shelf, Severnaya Zemlya, Russian Arctic », Journal of Geophysical Research: Earth Surface, vol. 120, no 10,‎ , p. 2040–2055 (ISSN 2169-9003 et 2169-9011, DOI 10.1002/2015JF003544, lire en ligne, consulté le )
  9. Environment and Climate Change Kanada, « Ice shelves overview », sur www.canada.ca, (consulté le )