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Selon le contexte de son emploi, '''''rien''''' est soit le [[néant (philosophies occidentales)|néant]], soit quelque chose, soit le vide. Même si ''rien'' ne désigne ''rien'' il peut designer une action non faite : ''"il n'a rien fait"''. |
Selon le contexte de son emploi, '''''rien''''' est soit le [[néant (philosophies occidentales)|néant]], soit quelque chose, soit le vide. Même si ''rien'' ne désigne ''rien'' il peut designer une action non faite : ''"il n'a rien fait"''. |
Version du 29 avril 2024 à 08:41
Selon le contexte de son emploi, rien est soit le néant, soit quelque chose, soit le vide. Même si rien ne désigne rien il peut designer une action non faite : "il n'a rien fait".
Étymologie
Étymologiquement, le mot rien est issu du latin rem, accusatif du nom féminin res, la « chose »[1]. Ne rien (faire) signifie ne pas (faire) quelque chose. Le mot étant principalement utilisé dans des tournures négatives, un glissement sémantique de « chose » à « aucune chose » s'est opéré, comme pour les mots personne, aucun, jamais, etc [2].
Utilisation
Dans une phrase, rien peut avoir un rôle de pronom, de nom ou d'adverbe.
Utilisation pronominale
Par son utilisation récurrente avec l'adverbe négatif ne, le pronom indéfini rien a pris en français moderne le sens négatif de « nulle chose » :
- « Je n'ai rien à vous dire. »
- « Le témoin n'a rien vu. » (il n'a vu aucune chose)
- « Mais cet homme n'a rien fait ! » (il n'a fait aucune chose)
Mais en dehors du contexte négatif de cet adverbe, il reprend son sens originel de « quelque chose » :
- « Il fut incapable de ne rien dire »
- « Il est parti de rien, de moins que rien ! Le voilà maintenant prospère » (soit une belle progression !)
- « Parler beaucoup sans rien dire d'important » (sans dire quelque chose d'important).
Utilisation nominale
En tant que nom (masculin), rien voit sa signification diminuer, puisqu'il représente « une chose de peu d'importance, une bagatelle »:
- Un rien l'habille (ou un rien ne l'habille)
- Être dérangé pour un rien
- Ils se disputent pour des riens
- De nos jours, ce n’est pas rien de concilier le travail et la vie de famille (c'est un exploit diront même certains)
Utilisation adverbiale
Comme adverbe, rien peut signifier « seulement » :
- « Tu peux prendre une part du gâteau, rien qu'une ! » (à dire à un gourmand si l'on veut qu'il en reste pour les autres)
- « Qui est-ce ? Oh, ce n'est rien que toi ! »
voire « très », comme dans :
- « Il est rien beau » ( Il est très beau)
Contexte religieux
Citant les Actes des Apôtres 9:8 :
« Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. »
Où Dieu venait de s'adresser directement à Paul de Tarse, tombé à terre d'émoi, afin qu'il cesse sa persécution des Chrétiens, Maitre Eckhart écrit[3] :
« Paul fut relevé de terre, et ses yeux ayant été ouverts, il voyait rien. »
Il me semble, que ce petit mot (le rien, le néant que voit Paul) a quatre significations :
• La 1re : quand il se releva de terre, les yeux ouverts, il vit le néant et ce néant était Dieu.
• La 2e : lorsqu'il se releva, il ne vit rien d'autre que Dieu.
• La 3e : en toutes choses, il ne vit rien d'autre que Dieu.
• La 4e : quand il vit Dieu, il vit toutes choses comme un néant. »
Apparition en littérature
Il a été étudié par l'humoriste Raymond Devos dans « Parler pour ne rien dire » :
« [...] si on peut trouver moins cher, c'est que rien vaut déjà quelque chose !
On peut acheter quelque chose avec rien ! En le multipliant !
Une fois rien... c'est rien !
Deux fois rien... c'est pas beaucoup !
Pour trois fois rien on peut déjà acheter quelque chose !... Et pour pas cher ! »
« Rien » est aussi la réponse à une devinette véhiculée notamment au début des années 2000 par Bernard Werber :
« Qu'est ce qui est mieux que Dieu,
pire que le diable,
les pauvres en ont,
les riches en ont besoin,
si on en mange, on meurt ? »
À la date du , Louis XVI écrit « Rien » dans son journal. Cette mention ne signifie toutefois pas qu’il est indifférent à la prise de la Bastille, mais qu'il n'a pas chassé ce jour-là ; elle apparaît très souvent dans son journal, même lorsque des événements importants se déroulent le même jour[4].
Dans l'art moderne et dans l'art contemporain
Les artistes du XXe siècle se sont risqués à « rien ». Marcel Duchamp ouvre la voie en 1917 à New York, en proposant d'exposer sa Fontaine, un objet sur lequel il n'a rien fait. Yves Klein organisera en avril 1958 à la galerie Iris Clert à Paris une exposition où il n'y aura rien à voir. Les artistes Hauser, Aloïse, Van Genk, Wölfi, Borneyvski travaillent ou ont travaillé « sur rien ». 4′33″ est un morceau de musique de John Cage où l'on ne joue rien pendant quatre minutes et trente-trois secondes. Au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou l'exposition « Vides, une rétrospective » qui s'est déroulée du au a présenté une série de galeries où il n'y avait absolument rien.
Notes et références
- « Rien », dans Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, t. 3, Dictionnaires Le Robert, , 3251-3252 p.
- Muriel Gilbert, « L'origine surprenante du mot "rien" qui voulait dire "quelque chose" à l'origine », sur RTL, .
- Les Sermons, sermon 71
- Louis Nicolardot, « Journal de Louis XVI », Paris, E. Dentu, , p. 101 et suivantes.