Aller au contenu

« Eugène Dieudonné » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m v2.05b - Bot T3 PCS#578 - Correction syntaxique (Modèle dans une liste - Orthographe et typographie)
TCY (discuter | contributions)
mise en forme générale + précisions diverses
Ligne 5 : Ligne 5 :
}}
}}
[[Fichier:Eugene.Dieudonne.jpg|thumb|Photos anthropométriques d'Eugène Dieudonné en 1912.]]
[[Fichier:Eugene.Dieudonne.jpg|thumb|Photos anthropométriques d'Eugène Dieudonné en 1912.]]
'''Eugène Camille Dieudonné''' (né le {{date|1|mai|1884}} à [[Nancy]], mort le {{date|21|août|1944}} à [[Eaubonne]]) est un [[anarchiste]] français, accusé d'être [[Membres de la bande à Bonnot|membre de la bande à Bonnot]] et d'avoir tiré sur un garçon de recette rue Ordener, condamné aux travaux forcés à perpétuité, puis gracié grâce à [[Albert Londres]].
'''Eugène Camille Dieudonné''' (né le {{date|1|mai|1884}} à [[Nancy]], mort le {{date|21|août|1944}} à [[Eaubonne]]) est un [[anarchiste]] français. Accusé d'être [[Membres de la bande à Bonnot|membre de la bande à Bonnot]] et d'avoir tiré sur un garçon de recette lors de l'attaque d'une banque rue Ordener à Paris, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité et transféré au [[Bagne de la Guyane française|bagne en Guyane]] dont il s'évade après une douzaine d'années. Il est gracié grâce à une campagne de presse d'[[Albert Londres]] et [[Louis Roubaud]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Dieubonné fréquente le siège du journal ''[[l'Anarchie]]'', journal anarchiste dirigé par [[Victor Serge]] et auquel il collabore. Il y rencontre [[Jules Bonnot]] lorsque celui-ci vient au siège du journal.
Il fréquente le siège du journal ''[[l'Anarchie]]'' et bien qu'il soit innocenté par ses compagnons [[Jules Bonnot]] et [[Octave Garnier]], il est accusé d'avoir participé au braquage de la Société générale de la rue Ordener à Paris en 1912. D'abord condamné à mort, sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. Envoyé au bagne en Guyane, il réussit à s'évader en 1926 et rejoint le Brésil. Les journalistes [[Albert Londres]] et [[Louis Roubaud]] réussissent à obtenir sa grâce. Rentré en France, il exerce le métier d'ébéniste.


Il rencontre [[Jules Bonnot]] lorsque celui-ci vient au siège de ''[[L'Anarchie]]'', journal anarchiste dirigé par [[Victor Serge]], auquel Eugène collabore. Alors qu’il vit dans une pension au {{numéro|45}} de la [[rue Nollet]] avec sa femme et son fils<ref>[https://books.google.fr/books?id=VbcrYbm1QV0C&pg=PA18&dq=rue+nollet&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiloc-_gerkAhXmz4UKHZ65AWQ4ChC7BTACegQIARAT#v=onepage&q=rue%20nollet&f=false La bande à Bonnot: l'anarchie ou l'argent]</ref>, il est arrêté le {{date-|29 février 1912}}, accusé d'être le quatrième homme du braquage de la [[Société générale]] de la [[rue Ordener]] par le garçon de recettes Ernest Caby, principal témoin<ref>[http://vergue.com/post/184/Poyer-et-Dieudonne-1912 Poyer et Dieudonné, 1912]</ref>.<br> [[Octave Garnier]], par voie de presse le {{date-|19 mars}}, essaye de l'innocenter, tout en provoquant les forces de l'ordre. Bonnot dans son testament innocente également Eugène. Dieudonné comparaît le {{date-|3 février 1913}} avec les rescapés de la bande à Bonnot, devant la [[Cour d'assises (France)|cour d'assises]] de la Seine. Il est condamné à la peine capitale. Après le verdict, [[Raymond Callemin]] affirme lui aussi qu'Eugène n'est pour rien dans le braquage. Sa peine est commuée par [[Raymond Poincaré]] en [[travaux forcés]] à perpétuité.
Alors qu’il vit avec sa femme et son fils dans une pension au {{numéro|45}} de la [[rue Nollet]] dans le {{17e}} arrondissement de Paris<ref>[https://books.google.fr/books?id=VbcrYbm1QV0C&pg=PA18&dq=rue+nollet&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiloc-_gerkAhXmz4UKHZ65AWQ4ChC7BTACegQIARAT#v=onepage&q=rue%20nollet&f=false La bande à Bonnot: l'anarchie ou l'argent]</ref>, il est arrêté le {{date-|28 février 1913}}, accusé d'être le quatrième homme du braquage de la [[rue Ordener]] dans le [[18e arrondissement de Paris]] . Le {{date-|21 décembre 1912}}, [[Jules Bonnot]], [[Octave Garnier]], [[Raymond Callemin]] et un autre complice avaient attaqué l'agence bancaire de la [[Société générale]], premier braquage en France réalisé avec une automobile<ref name="Le Parisien"/>. Le garçon de recette de la banque, Ernest Caby, avait été grièvement blessé, touché par deux balles tirées dans la nuque et dans le poumon<ref name="Le Parisien">{{Article |auteur1=Brendan Kemmet |titre=La bande à Bonnot frappe rue Ordener |périodique=Le Parisien |numéro= |date=17 juillet 2001 |pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne=https://www.leparisien.fr/paris-75/la-bande-a-bonnot-frappe-rue-ordener-17-07-2001-2002305488.php |consulté le=12 juin 2024 |id= }}.</ref>. Premier de la bande à être arrêté, Dieudonné est formellement reconnu par Caby<ref>[http://vergue.com/post/184/Poyer-et-Dieudonne-1912 Poyer et Dieudonné, 1912]</ref> et par son collègue Peemans<ref name="Le Parisien"/>.


Il est envoyé au bagne des [[Îles du Salut]] où il occupe son temps comme menuisier ébéniste<ref>[[Paul Roussenq]], ''L'Enfer du bagne, Libertalia, 2009, page 104.</ref>. Transféré au [[bagne de Cayenne]], il s'en évade le {{date-|6 décembre 1926}}.<br>Il est finalement gracié, après les campagnes d'[[Albert Londres]] et de [[Louis Roubaud]]. Il s'établit alors comme fabricant de meubles dans le [[Faubourg Saint-Antoine]]. Il écrit ''La Vie des forçats'' préfacée par Albert Londres. En 1934, il collabore au film ''[[Autour d'une évasion]]'' qui lui est consacré par [[Jacques-Bernard Brunius]], écrivain et cinéaste proche du [[Surréalisme|mouvement surréaliste]].
Dieudonné et Callemin, arrêté peu de temps après lui au sortir d'une planque de [[rue de la Tour-d'Auvergne]] dans le {{9e}} arrondissement de Paris<ref name="Le Parisien"/>, comparaissent le {{date-|3 février 1913}}, avec les rescapés de la bande à Bonnot, devant la [[Cour d'assises (France)|cour d'assises]] de la [[Seine (département)|Seine]]<ref name="Le Parisien"/>. [[Octave Garnier]], par voie de presse le {{date-|19 mars}}, essaye de l'innocenter, tout en provoquant les forces de l'ordre et [[Jules Bonnot]], tué lors d'un assaut de la police et de l'armée à [[Choisy-le-Roi]], l'innocente aussi dans son testament. Lors du procès, Callemin affirme que Dieudonné n'a pas participé au braquage<ref name="Le Parisien"/>. Ils sont tous les deux condamnés à mort. Callemin est guillotiné devant la [[prison de la Santé]] un mois plus tard<ref name="Le Parisien"/>. La peine de Dieudonné est commuée en [[travaux forcés]] à perpétuité par le président de la République [[Raymond Poincaré]]. Il est envoyé au bagne des [[îles du Salut]] au large de la Guyane française où il occupe son temps comme menuisier ébéniste<ref>[[Paul Roussenq]], ''L'Enfer du bagne, Libertalia, 2009, page 104.</ref> puis est transféré au [[bagne de Cayenne]], il s'en évade le {{date-|6 décembre 1926}} et rejoint le Brésil. Il est finalement gracié, après les campagnes des journalistes [[Albert Londres]] et [[Louis Roubaud]]. Rentré en France, il exerce le métier d'ébéniste dans le [[faubourg Saint-Antoine]] à Paris. Il écrit ''La Vie des forçats'' préfacée par Albert Londres. En 1934, il collabore au film ''[[Autour d'une évasion]]'' qui lui est consacré par [[Jacques-Bernard Brunius]], écrivain et cinéaste proche du [[Surréalisme|mouvement surréaliste]].


== Œuvre ==
== Œuvre ==

Version du 15 juin 2024 à 12:37

Eugène Dieudonné
Eugène Dieudonné en 1912
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 60 ans)
EaubonneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Photos anthropométriques d'Eugène Dieudonné en 1912.

Eugène Camille Dieudonné (né le à Nancy, mort le à Eaubonne) est un anarchiste français. Accusé d'être membre de la bande à Bonnot et d'avoir tiré sur un garçon de recette lors de l'attaque d'une banque rue Ordener à Paris, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité et transféré au bagne en Guyane dont il s'évade après une douzaine d'années. Il est gracié grâce à une campagne de presse d'Albert Londres et Louis Roubaud.

Biographie

Dieubonné fréquente le siège du journal l'Anarchie, journal anarchiste dirigé par Victor Serge et auquel il collabore. Il y rencontre Jules Bonnot lorsque celui-ci vient au siège du journal.

Alors qu’il vit avec sa femme et son fils dans une pension au no 45 de la rue Nollet dans le 17e arrondissement de Paris[1], il est arrêté le , accusé d'être le quatrième homme du braquage de la rue Ordener dans le 18e arrondissement de Paris . Le , Jules Bonnot, Octave Garnier, Raymond Callemin et un autre complice avaient attaqué l'agence bancaire de la Société générale, premier braquage en France réalisé avec une automobile[2]. Le garçon de recette de la banque, Ernest Caby, avait été grièvement blessé, touché par deux balles tirées dans la nuque et dans le poumon[2]. Premier de la bande à être arrêté, Dieudonné est formellement reconnu par Caby[3] et par son collègue Peemans[2].

Dieudonné et Callemin, arrêté peu de temps après lui au sortir d'une planque de rue de la Tour-d'Auvergne dans le 9e arrondissement de Paris[2], comparaissent le , avec les rescapés de la bande à Bonnot, devant la cour d'assises de la Seine[2]. Octave Garnier, par voie de presse le , essaye de l'innocenter, tout en provoquant les forces de l'ordre et Jules Bonnot, tué lors d'un assaut de la police et de l'armée à Choisy-le-Roi, l'innocente aussi dans son testament. Lors du procès, Callemin affirme que Dieudonné n'a pas participé au braquage[2]. Ils sont tous les deux condamnés à mort. Callemin est guillotiné devant la prison de la Santé un mois plus tard[2]. La peine de Dieudonné est commuée en travaux forcés à perpétuité par le président de la République Raymond Poincaré. Il est envoyé au bagne des îles du Salut au large de la Guyane française où il occupe son temps comme menuisier ébéniste[4] puis est transféré au bagne de Cayenne, il s'en évade le et rejoint le Brésil. Il est finalement gracié, après les campagnes des journalistes Albert Londres et Louis Roubaud. Rentré en France, il exerce le métier d'ébéniste dans le faubourg Saint-Antoine à Paris. Il écrit La Vie des forçats préfacée par Albert Londres. En 1934, il collabore au film Autour d'une évasion qui lui est consacré par Jacques-Bernard Brunius, écrivain et cinéaste proche du mouvement surréaliste.

Œuvre

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Albert Londres, L'homme qui s'évada, les éd. de France, Paris, 1928, 240 p.
  • Albert Londres, Adieu Cayenne ! : nouvelle version de « L'homme qui s'évada », les éd. de France, Paris, 1932, 216 p.
  • Albert Londres, L'homme qui s'évada, 10/18, collection dirigée par Christian Bourgois, Paris, 1975, 320 p. (ISBN 2-264-00550-5)
  • Albert Londres, L'homme qui s'évada, Arléa, coll. « Arléa-poches », Paris, 1999, 125 p. (ISBN 2-86959-439-9)
  • Philippe Blandin, Eugène Dieudonné, Paris, Éditions du Monde Libertaire / Bruxelles, Éditions Alternative libertaire, 2001, (ISBN 2-903013-75-6).
  • Renaud Thomazo, Mort aux bourgeois ! : sur les traces de la bande à Bonnot, Larousse, coll. « L'Histoire comme un roman », 2007, (ISBN 2035833469) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Frédéric Lavignette, La bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Fage Editions, 2008, (ISBN 9782849751411).
  • Jacky Giraudo & Franck Sénateur, Des assiettes aux Durs, Paris, 2012.
  • Madeleine Leveau-Fernandez, Eugène Dieudonné, un libertaire à la Belle Époque, Paris, Edilivre, 2016, 315 p.

Notices

Filmographie

Bandes dessinées

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

Notes et références

  1. La bande à Bonnot: l'anarchie ou l'argent
  2. a b c d e f et g Brendan Kemmet, « La bande à Bonnot frappe rue Ordener », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Poyer et Dieudonné, 1912
  4. Paul Roussenq, L'Enfer du bagne, Libertalia, 2009, page 104.