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« Noussa'h » : différence entre les versions

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* le [[rite sfard|''noussa'h sfard'']], issu de la volonté d’harmoniser le rite ashkénaze avec les coutumes d’[[Isaac Louria]] et des kabbalistes de Safed, combine un texte empruntant beaucoup au rite séfarade tandis que la mélodie est ashkénaze. Il est particulièrement populaire parmi les ''[[hassidim]]'' d’Europe de l’Est. Les ''hassidim'' de Loubavitch en adoptent une variante intitulée ''[[noussa'h Ari]]''.
* le [[rite sfard|''noussa'h sfard'']], issu de la volonté d’harmoniser le rite ashkénaze avec les coutumes d’[[Isaac Louria]] et des kabbalistes de Safed, combine un texte empruntant beaucoup au rite séfarade tandis que la mélodie est ashkénaze. Il est particulièrement populaire parmi les ''[[hassidim]]'' d’Europe de l’Est. Les ''hassidim'' de Loubavitch en adoptent une variante intitulée ''[[noussa'h Ari]]''.
* les ''noussa'hei Teiman'' des [[Juifs du Yémen]], standardisés dans le ''tiklal'', dont il existe deux variantes :
* les ''noussa'hei Teiman'' des [[Juifs du Yémen]], standardisés dans le ''tiklal'', dont il existe deux variantes :
** le ''noussa'h baladi'', correspondant presque exactement au rituel ordonnancé par [[Moïse Maïmonide]] dans son ''[[Mishné Torah]]'' ;
** le ''noussa'h baladi'' (« originel »), correspondant presque exactement au rituel ordonnancé par [[Moïse Maïmonide]] dans son ''[[Mishné Torah]]'' ;
** le ''noussa'h shami'' (« syrien »), influencé par le rite séfarade en vigueur chez les kabbalistes de Safed au {{s-|XVI|e}}. Il conserve cependant des éléments yéménites typiques, dont la prononciation de l’hébreu et l’inclusion de poèmes liturgiques tirés du rituel composé par [[Saadia Gaon]] au {{s-|X|e}}.
** le ''noussa'h shami'' (« syrien »), influencé par le rite séfarade en vigueur chez les kabbalistes de Safed au {{s-|XVI|e}}. Il conserve cependant des éléments yéménites typiques, dont la prononciation de l’hébreu et l’inclusion de poèmes liturgiques tirés du rituel composé par [[Saadia Gaon]] au {{s-|X|e}}.



Version du 7 décembre 2010 à 00:11

Un noussa'h (hébreu : נוסח « version ») est à la fois un rite liturgique, dépendant de la communauté d’origine, et la mélodie de l’office.

Le noussa'h en fonction de la communauté

Les noussa'him actuels sont de quatre grands types, comprenant eux-mêmes des sous-types loco-régionaux :

  • le noussa'h ashkénaze, pratiqué par les Juifs originaires d’Europe centrale et orientale. Développé sur base du noussa'h Tzarfat (« rite français »), dont le mahzor Vitry est l’exemplaire le plus connu, il est, avec le noussa'h baladi, l’un des rites les plus courts. Il peut être subdivisé en :
    • une branche occidentale, en cours en Allemagne et en Europe centrale, y compris au Royaume-uni ;
    • une branche orientale, polono-lituanienne. Cette variante est utilisée par la majorité des juifs ashkénazes aux États-unis et par les Juifs « lituaniens » en Israël.
  • les noussa'him séfarades :
    • le rite originel est basé sur un rite castillan plus ancien. Pauvre en éléments kabbalistiques, il incorpore des influences italiennes et nord-africaines. Il devient fortement minoritaire après l’expulsion des Juifs d’Espagne au profit de nombreuses variantes locales. Le rite catalan et celui de Lisbonne se perpétuent en quelques synagogues de Salonique et ailleurs.
    • la version la plus proche d’un « standard » était celle figurant dans les livres de prière imprimés à Livourne de 1840 jusqu’au début du XXe siècle. Remplaçant le minhag Aram Tsova des Juifs de Syrie, elle était particulièrement populaire dans l’empire ottoman et en Afrique du Nord, avec le noussa'h du Hid"a, suivi par cet éminent rabbin. Toutefois, chaque communauté possédait ses propres variantes, transmises oralement en sus du matériel imprimé. En Afrique du Nord, traditions des Juifs autochtones et des exilés espagnols se côtoient, donnant lieu à des rites propres.
    • le noussa'h edot hamizra'h (rite des communautés d’Orient) naît en Irak. Basé sur les opinions du Ben Ish Haï, il comporte de nombreux éléments kabbalistiques. Une variante largement expurgée de cette composante devient, sous l’influence du Rav Ovadia Yossef, le rite standard des Séfarades en Israël.
  • le noussa'h sfard, issu de la volonté d’harmoniser le rite ashkénaze avec les coutumes d’Isaac Louria et des kabbalistes de Safed, combine un texte empruntant beaucoup au rite séfarade tandis que la mélodie est ashkénaze. Il est particulièrement populaire parmi les hassidim d’Europe de l’Est. Les hassidim de Loubavitch en adoptent une variante intitulée noussa'h Ari.
  • les noussa'hei Teiman des Juifs du Yémen, standardisés dans le tiklal, dont il existe deux variantes :
    • le noussa'h baladi (« originel »), correspondant presque exactement au rituel ordonnancé par Moïse Maïmonide dans son Mishné Torah ;
    • le noussa'h shami (« syrien »), influencé par le rite séfarade en vigueur chez les kabbalistes de Safed au XVIe siècle. Il conserve cependant des éléments yéménites typiques, dont la prononciation de l’hébreu et l’inclusion de poèmes liturgiques tirés du rituel composé par Saadia Gaon au Xe siècle.

D’autres rites ne sont plus employés que par une minorité de Juifs ou ne sont plus en usage. Parmi ceux-ci :

  • le noussa'h italki des Juifs italiens. Introduit en Italie par les déportés des guerres judéo-romaines, il semble être le plus proche de la liturgie telle qu’elle était pratiquée à l’époque du Second Temple.
  • le noussa'h Romania des Juifs romaniotes, communauté indigène de l’ancien empire romain d’Orient, est assez proche du précédent. Fondé sur le Talmud de Jérusalem, alors que les grands rites suivent le Talmud de Babylone, il disparaît dans les suites de l’expulsion des Juifs d’Espagne, le rite séfarade s’imposant en Grèce, en Turquie et dans les Balkans.
  • le noussa'h Provence, en usage dans le sud de la France avant d’être restreint aux quatre villes du Comtat Venaissin. Encore en usage en 1776, il semble disparaître au profit du rite séfarade, sans doute introduit par les Juifs dits Portugais.