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« Soulèvement de Cracovie » : différence entre les versions

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== Conséquences ==
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[[Fichier:Rzeczpospolita Krakowska 1815.png|thumb|Le modeste territoire de la ville libre de Cracovie, ultime vestige du [[duché de Varsovie]], est annexé à l’Empire d'Autriche.]]
Conséquence des troubles, la République de Cracovie fut annexée le 16 novembre 1846 à l’[[Empire d'Autriche]]. Pour les Ukrainiens de Galicie, l'événement marque le point de départ d'une prise de conscience nationale. Mais pour les Polonais également, la proclamation du '''manifeste de Cracovie''' devait rester dans les mémoires, car pour la première fois les revendications nationales et sociales se confondaient dans un même idéal.
Conséquence des troubles, la République de Cracovie fut annexée le 16 novembre 1846 à l’[[Empire d'Autriche]]. Pour les Ukrainiens de Galicie, l'événement marque le point de départ d'une prise de conscience nationale. Mais pour les Polonais également, la proclamation du '''manifeste de Cracovie''' devait rester dans les mémoires, car pour la première fois les revendications nationales et sociales se confondaient dans un même idéal.



Version du 2 janvier 2011 à 12:39

Édouard Dembowski au cours de l'insurrection.

Le Soulèvement de Cracovie du 18 février 1846 était censé, conjointement avec une future insurrection du Grand-duché de Posen, déclencher une guerre de libération des états autrefois polonais ; promptement réprimé, il se solda en fait par la confiscation des terres des aristocrates polonais au profit des paysans ukrainiens et par l’annexion de la République de Cracovie à l’Empire d'Autriche.

Contexte

Au cours des années 1840, de nouvelles organisations virent le jour dans les territoires pris au Grand-duché de Varsovie, visant à faire renaître un état proprement polonais : ainsi l’Association Démocratique, active à Varsovie et en Posnanie, ou encore la Ligue Plébéienne rassemblée autour de Valentin Stefański à Poznań. Celle-ci commençait à faire école en Poméranie et en Prusse-Occidentale.

Au printemps 1845, le comité central de Posen décida de mettre sur pied une insurrection. Cette entreprise était dictée par la crainte que les réformes mises en place par les occupants effacent l'identité nationale polonaise. On imagina donc de prendre à partie les unités militaires prussiennes stationnées à Poznań et les contingents autrichiens de Galicie, tout en déclenchant une insurrection dans les territoires annexés par la Russie. Ces trois événements conjugués devaient culminer en une guerre générale de libération, visant à rétablir le Royaume de Pologne dans ses frontières d'avant les Partages de la Pologne. En janvier 1846, les insurgés dessinent les contours d'un gouvernement provisoire avec à sa tête un des leurs, le Dr. Karol Libelt.

Mais peu après, une dénonciation permet à la police prussienne d'arrêter les meneurs de Poznan. Ils sont traduits en justice : c'est ce qu'on appela le procès des Polonais.

Déroulement

Mais à Cracovie, les émeutiers parvinrent à agir sans être inquiétés et les fonctionnaires autrichiens durent s’enfuir, tandis que le gouvernement provisoire polonais prenait le contrôle de l'administration. Les insurgés bénéficiaient non seulement de l'appui de la bourgeoisie, mais aussi des classes sociales inférieures et des sujets issus de l'émigration. Le Manifeste de Cracovie, proclamé le 22 février 1846 par Karol Libelt affirmait notamment l’abolition du servage, l'assistance aux pauvres et l'égalité de droit pour les juifs.

Le gouvernement provisoire mit sur pied une petite armée et exhorta les paysans à se joindre au soulèvement. De leur côté, les Autrichiens s'appuyèrent sur la paysannerie ukrainienne, majoritaire, en évoquant les risques de laisser les aristocrates polonais retrouver leurs droits primitifs.

Les troupes polonaises ne parvinrent pas à s'opposer à l’armée autrichienne. L'un des chefs de l'insurrection, le philosophe Édouard Dembowski, tomba l'un des premiers sous les balles de la répression ; quant aux survivants, ils furent persécutés par les paysans ukrainiens. Jan Tyssowski, qui le 24 février s'était autoproclamé « dictateur », capitula le 2 mars et avec les 1 500 hommes qui lui restaient, gagna la Prusse voisine, où lui et ses soldats furent désarmés et internés.

En Galicie occidentale, plusieurs grandes propriétés polonaises furent détruites et les aristocrates massacrés. C'est finalement l'armée autrichienne qui mit un terme à ces troubles. En exploitant la haine des serfs ukrainiens contre leurs maîtres, le gouvernement de Vienne était déjà parvenu à ses fins.

Conséquences

Le modeste territoire de la ville libre de Cracovie, ultime vestige du duché de Varsovie, est annexé à l’Empire d'Autriche.

Conséquence des troubles, la République de Cracovie fut annexée le 16 novembre 1846 à l’Empire d'Autriche. Pour les Ukrainiens de Galicie, l'événement marque le point de départ d'une prise de conscience nationale. Mais pour les Polonais également, la proclamation du manifeste de Cracovie devait rester dans les mémoires, car pour la première fois les revendications nationales et sociales se confondaient dans un même idéal.

Bibliographie

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Krakauer_Aufstand » (voir la liste des auteurs).
  • Thomas Gerber; Der Krakauer Aufstand von 1846 in der deutschen Lyrik, in: Wissenschaftliche Zeitschrift der Universität Potsdam. Potsdam, 1991. 35e année, cahier n°3, pp. 229-232.
  • Józef Buszko; Ein wenig bekannter polnischer Aufstand: Der Krakauer Aufstand des Jahres 1846 in Literatur und Politik in der Heine-Zeit: Die 48er Revolution in Texten zwischen Vormärz und Nachmärz / Hrsg.: Kircher, Hartmut, Cologne, 1998, pp. 137-147
  • Manfred Alexander: Kleine Geschichte Polens. Stuttgart, 2003 p.214 et suiv.