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=== Dieu et l'humour ===
=== Dieu et l'humour ===
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==La réalisation de Dieu==
Des sages tels que shrî [[Râmakrishna]] qui est considéré ''« unanimement comme l’un des plus grands maîtres indiens de tous les temps<ref> L’enseignement de Râmakrishna, dos de couverture </ref> »'', ont mis en avant ''« la réalisation de Dieu <ref>L’enseignement de Râmakrishna, éditions Albin Michel. 600 pages exclusivement consacrées à la réalisation de Dieu.</ref> »''. Une encyclopédie se doit de donner les meilleures définitions de Dieu, y compris celles des uns et des autres, mais le savoir encyclopédique ne remplacera jamais l’expérience directe <ref> L’enseignement de Râmakrishna : La servitude du savoir livresque P79. Exemple : « A quoi sert le savoir livresque ? Les pandits peuvent connaître beaucoup de versets et de textes sacrés, mais à quoi bon les répéter ? Il faut réaliser dans votre vie les vérités contenues dans les Ecritures. » (107)</ref>. A titre d’exemple, une encyclopédie peut donner la recette d’un gâteau délicieux, mais c’est seulement en le réalisant soi-même qu’il pourra être vraiment apprécié et que l’expérience sera complète.

Selon ce passage fondateur, pour ne pas dire fondamental de l’Évangile de selon saint Matthieu, chapitre 16, versets 13 et suivants, lorsque Jésus interroge Ses disciples pour savoir qui Il est, ils lui répondent : « Pour les uns tu es ceci, pour les autres cela » <ref> </ref>. Jésus écoute ces réponses et Il poursuit en disant : « Et maintenant pour vous, qui suis-je ? <ref>Evangile selon saint Matthieu 16 :15</ref>» . Pierre réalise alors en lui-même ce que ces réponses signifient, et ayant personnellement réalisé leurs significations, il entre dans un état heureux <ref>Evangile selon saint Matthieu 16 :17</ref>. La ''réalisation'' s’accompagne d’un état heureux et c’est seulement en réalisant que tout se construit, que tout se bâtit <ref>Evangile selon saint Matthieu 16:18</ref>.

Réaliser spirituellement, c’est saisir la signification de ce qui est lu, saisir en soi ce que signifie telle ou telle représentation. Et de même qu’il est possible de connaître Dieu comme un objet extérieur, il est possible de réaliser en soi Ce qu’Il est et Ce qu’Il révèle <ref>Gandhi, lettres à l’âshram P29, éditions Albin Michel</ref>. La considération <ref> Sainte Thérèse d’Avila, le château intérieur P34, éditions du Cerf. </ref> est une clef universelle qui permet Sa révélation en l’homme. Le site intitulé « [http://le-livre-de-l-unite.net Le livre de l’unité] » propose une lecture qui permet de le découvrir. Les Ecritures rendent possible une telle lecture car c’est avec Elles et au travers d’Elles que Dieu Se révèle dans le monde <ref>La Bible</ref>.

En reprenant l’exemple du gâteau, si la recette d’un bon gâteau est donnée par un pâtissier qui a fait ses preuves et dont on ne peut douter, et qu’en s’efforçant de le réaliser soi-même, on s’aperçoit que le résultat n’est pas bon, que le gâteau est mauvais, il ne faut pas en conclure que le gâteau n’est pas bon. Peut-être faut-il reconnaître qu’il n’a pas été correctement réalisé. De même, ceux qui affirment que « le bon Dieu » n’est pas « bon » ou que le [[Dagda | « Dieu bon »]] n’est pas « bon », n’ont sans doute pas réussi à réaliser correctement Ce qu’Il est et Ce qu’Il révèle <ref> L’enseignement de Râmakrishna P298 & Evangile selon saint Matthieu 19 :17</ref>. De même encore, si quelqu’un sort de mauvais sons avec un stradivarius, il ne faut pas en conclure que l’instrument est mauvais. Dieu prête au monde Ses Noms et Ses révélations <ref> L’enseignement de Râmakrishna P229</ref> pour que chacun puisse, s’il le veut, réaliser quelque chose de vrai et d’heureux. Quand au reste, il ne vaut pas la peine d’être recherché (<ref> L’enseignement de Râmakrishna P15</ref>) dans les Écritures et disparait d’ailleurs de lui-même dans la réalisation de Dieu.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 29 octobre 2012 à 23:17

L'Ancien des Jours, peinture de William Blake.


Dans les religions monothéistes, Dieu est une entité suprême, unique, immatérielle, transcendante, universelle, créatrice unique de toute chose, dotée d'une perfection absolue, constituant le principe de salut pour l'humanité et qui se révèle dans le déroulement de l'histoire[1]. Comme entité philosophique, Dieu est le principe d'explication et d'unité de l'univers[2].

Étymologies

Le mot « dieu » vient du latin Deus, lui-même issu de la racine indo-européenne dei- « briller » qui, élargie en deiwo- et 'en dyew-, sert à désigner le ciel lumineux en tant que divinité ainsi que les êtres célestes par opposition aux êtres terrestres, les hommes[3]. Étroitement liée à cette notion de lumière, c'est la plus ancienne dénomination indoeuropéenne de la divinité qui se retrouve dans le nom du dieu grec Zeus dont le génitif est Dios. De la même racine est issue la désignation de la lumière du jour (diurne) et du jour, lui-même (die en latin)[4].

Dans la langue française, le mot est attesté dès le tout premier texte français[3], les Serments de Strasbourg, en 842 sous les formes Deo au cas régime et Deus au cas sujet[5],[6]. Dans ce texte, le terme désigne avec une majuscule la divinité du monothéisme chrétien. On trouve ensuite Deu et Dieu aux XIe et XIIe siècles[3]. Il indique également une divinité du polythéisme à partir du XIIe siècle[3]. Considéré comme un nom propre, le nom « Dieu » prend alors une majuscule[7] ainsi que les métonymies ou les pronoms qui s'y substituent[8].

Dans le calendrier, le nom « Dieu » a été donné à un jour de la semaine qui lui est consacré et qui est légalement férié dans les pays à majorité chrétienne, le dimanche[9], et indirectement, dans plusieurs langues romanes, au jeudi, jadis consacré à Jupiter[10].

Langues germaniques

Les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques (𐌲𐌿𐌸 Guþ en gotique, Gott en allemand, God en anglais et en néerlandais, Gud dans les langues scandinaves, Guð en islandais), ont une autre origine, elle aussi indo-européenne, liée à la notion d'« appel » ou d'« invocation »[11]. Sa plus ancienne mention écrite se trouve dans le Codex Argenteus, au VIe siècle. Ce Codex est une copie de la traduction de la Bible effectuée selon l'alphabet inventé par l'évêque Wulfila deux siècles plus tôt.

Langues slaves

Les termes qui désignent Dieu dans les langues slaves (Бог en biélorusse, bulgare, macédonien russe, serbe, ukrainien, Bog en croate, Bóg en polonais, Bůh en tchèque) sont issus du proto-slave bogъ lui-même issu de l'indo-européen bhag-[12].

Hébreu

Dans le Tanakh, le Nom sacré par excellence s'écrit YHWH et ne se prononce pas.

Arabe

Le nom de « Dieu » en arabe est « Allah » (الله) issu de l'arabe préislamique ʾilāh-[13].

Élaboration de Dieu

Fresque de Michel-Ange sur la voûte de la chapelle Sixtine du Vatican à Rome (qui représente Dieu et la création d'Adam).

Naissance des dieux

Fait religieux

Abordée au XIXe siècle, l'étude de l'évolution religieuse de l'humanité est un champ de recherches longtemps délaissé, victime d'une part de conceptions souvent « évolutionnistes » sous-tendant la démarche — présupposant un « sens » de l'histoire jalonné d'étapes précises, ou fondé sur l'idée de l'accomplissement d’une rationalité immanente — et, paradoxalement, victime de la spécialisation de la recherche au fil de l'accroissement de la connaissance des religions elles-mêmes. Certains grands noms de la sociologie des religions, parmi lesquels Émile Durkheim, Marcel Mauss, Georg Simmel et Max Weber[14], ont cependant jeté les bases de cette étude. Le sociologue des religions Yves Lambert, développant une grille d'analyse avancée par Karl Jaspers, a proposé la poursuite de cette approche par la sociologie historique et comparée des religions afin de présenter des clefs d'analyse pour l'appréhension du « fait » religieux, sans éluder la singularité de chacun des grands ensembles religieux. Jaspers a souligné la contemporanéité de changements radicaux intervenus à travers de grandes aires civilisationnelles — en Iran, en Israël, en Grèce, en Inde ou en Chine — entre le VIIIe et le IIIe siècle av. J.-C. — particulièrement au VIe siècle av. J.-C. —, permettant l'apparition d'innovations culturelles fondamentales — parmi lesquelles l'unicité et universalité de Dieu — dans un processus qualifié par Jaspers de « période axiale »[15].

Suivant Yves Lambert[16], une religion est à considérer comme une « organisation supposant l'existence d'une réalité supra-empirique avec laquelle il est possible de communiquer par des moyens symboliques (prière, rites, méditations, etc.) afin de procurer une maîtrise et un accomplissement dépassant les limites de la réalité objective »[17]. Cinq types de religions peuvent être distingués, qui correspondent à autant de moments « nouveaux » de l'histoire humaine, sans qu'il faille y voir pour autant une forme « évolutive », les modèles émergents n'étant pas exclusifs des précédents : aux premières religions connues — celles des peuples de chasseurs-cueilleurs — succèdent les religions orales agraires corrélatives à la sédentarisation, au développement de l'agriculture et de l'élevage. L'apparition des grandes civilisations antiques s'accompagne de l'émergence des polythéismes après lesquels apparaissent les religions du salut et enfin la transformation de celles-ci à partir de l'époque moderne, au XVIe siècle. L'apparition du concept de « Dieu » s'opère à l'époque de l'« âge axial » qui, suivant Jaspers correspond à « la naissance spirituelle de l'homme »[18].

Apparition des dieux

La religion mésopotamienne se distingue des religions orales agraires par différentes caractéristiques telles que l'apparition d'un panthéon, d'épopées, d'une caste sacerdotale nombreuse et hiérarchisée, de grands édifices religieux, de théodicée, etc. La plus ancienne liste de dieux connue figure sur des tablettes datant du XXVIIe siècle av. J.-C. et compte les noms de 560 dieux[19].

Les dieux locaux perdent peu à peu de leur prestige au fil de la domination étrangère pour constituer progressivement un « polythéisme au seuil du monothéisme »[18]. C'est à cette époque, vers le VIe siècle av. J.-C. qu'apparaît au sein du peuple hébreu la mutation d'une monolâtrie — caractérisée par un aniconisme inédit — au monothéisme[20] et qu'émergent « l'Unicité et la Transcendance absolues de Dieu »[21].

Vers le(s) monothéisme(s)

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Bas-relief représentant (de droite à gauche) Akhénaton, Néfertiti et deux de leurs filles célébrant le culte d'Aton représenté sous la forme d'un disque solaire coiffé de l'uræus et d'où s'échappent des rayons solaires terminés par des mains, Amarna, XIVe siècle av. J.-C.

Dès le XIVe siècle av. J.-C., le règne d'Akhénaton est le cadre d'une brève révolution monothéiste fondée sur le culte d'Aton dont la portée réelle est discutée. L'archéologue Alain Zivie souligne que les changements radicaux n'ont peut-être atteint que les élites, la cour royale et les grands temples, « avec de nettes limites géographiques aussi bien que thématiques et conceptuelles » [22]. Ce culte s'effondre dès la disparition de ce pharaon[23]. On a longtemps voulu y puiser l'origine du monothéisme biblique, ce qui est contesté par les historiens actuels[24] : le monothéisme juif n'apparaît que huit siècles plus tard et ne revêt sa forme « exclusive » actuelle qu'au cours du VIe siècle av. J.-C.[25], au retour du peuple juif de l'exil de Babylone[26],[24].

Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[27]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ».

La monothéisme judaïque s'élabore dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand — considéré lui-même comme un messie de YHWH — influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahura Mazdâ le dieu officiel de l'empire[28].

Zoroastrisme

Le zoroastrisme est la première religion attestée proposant un salut éternel[29]. Également appelé « mazdéisme », elle doit son nom à Zoroastre ou Zarathustra, apparaissant probablement à une époque que les spécialistes contemporains situent - malgré le silence des textes sacrés à ce sujet[30] - vers le IXe siècle, avant qu'elle devienne la religion officielle du royaume de Darius Ier, vers 520 av. J.C.[29]. La minceur des sources conservées, composées à peine d'une vingtaine de Gathâs[31], des hymnes en vieil-avestique longtemps transmis oralement [32], pose des problèmes d'interprétations considérables qui partagent les chercheurs entre deux types d'interprétations[33].

La première[29] fait du zoroastrisme la première religion monothéiste faisant état d'un salut dans un autre monde[34]. Ce point de vue se fonde sur deux observations, d'une part le rejet des daivas[35], les dieux traditionnels, et d'autre part l'omniprésence d'un seul dieu dans ces textes, une divinité unique dument nommée, Ahura Mazdâ, le Maitre attentif[36]. Celui-ci, dont dérive le terme mazdéisme, est le dieu unique et créateur qui se révèle à Zoroastre et dont le règne doit s'établir à l'issue de la lutte dualiste entre le Bien et le Mal, personnifiés par deux agents divins jumeaux créés par Ahura Mazda qui est assisté par six « Immortels bienfaisants », six Entités[37] qu'il a suscitées pour aider l'homme à faire le bien[29].

La seconde[33] y voit le fruit de l'évolution religieuse d'un culte assez proche du védisme, en réformant les dérives ritualistes et sacrificielles mais conservant sa nature polythéiste [38] ; toutefois, cette dernière position peut admettre un processus de monothéisation allant de paire avec un processus de théogenèse qui continue de peupler le panthéon de divinités nouvelles[36].

Si Zoroastre a pu être monothéiste - ou monolâtre[39] -, il apparaît que ses héritiers inclinent vers une re-polythéisation, divinisant les Entités et réintroduisant des divinités antérieures dans une évolution qui peut faire penser à l'Égypte et diverge radicalement de celle du yahwisme judaïque. Cette tendance s'accentue au sein de l'empire perse[40], dans un processus de re-mythologisation qui conserve et accentue le dualisme[41]. L'influence du zoroastrisme est débattue mais il est possible qu'elle ait existé dans une certaine mesure sur le judaïsme à partir de la libération des Israélites de Babylone par Cyrus II en 539 av. J.C., à une époque où apparaissent les notions de résurrection, de jugement et de royaume de Dieu, sans qu'on puisse toutefois prouver formellement ces possibles emprunts[42].

Du Dieu national au Dieu exclusif

Quand un monothéisme accepte la coexistence avec le polythéisme ou conçoit sa divinité « nationale »[24],[43] comme simplement « supérieure » à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme »[44], termes de création récente[24].

Dans le judaïsme antique, si un premier yahvisme monôlatrique remonte probablement à la sortie d'Égypte [45], on ignore comment le dieu Yahvé devient précisément le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël[46]. Yahvé revêt alors de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie[47] alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire [46].

Le Deutéronome — proposant toujours une formulation monolâtrique qui ne nie pas encore les autres dieux[48] — semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de YHWH le seul Dieu de Juda et empêcher qu'il ne soit vénéré sous différentes manifestations comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[49], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[50].

L'émergence du monothéisme judaïque « exclusif » est liée à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale et les classes supérieures. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple ; s'ensuit alors une deuxième déportation. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrés par cette succession de catastrophes[51].

Non seulement la défaite n'est pas due à l'abandon par YHWH, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique Dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de YHWH, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. YHWH devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[52].

Ainsi les rédacteurs du Deutéronome articulent leur réflexion théologique sur le thème de l’« élection » qui permet de répondre à la question que pose la conception d'un dieu unique de l'univers entier et de sa relation spéciale avec le peuple d'Israël : c'est alors tout le peuple — se substituant au roi — qui devient l'élu de Dieu sur un mode d'exclusion, interdisant parfois le contact avec les peuples idolâtres[53]. Le concept de « communauté d'Israël » apparait alors et le culte de YHWH devient le ciment de l'identité judéenne[54].

Le Dieu premier des philosophes grecs

Suivant Wilfred Monod, « le Dieu des philosophes grecs ne prétend pas rendre raison de l'origine de l'Univers, mais seulement de l'ordre et de la hiérarchie qui s'y découvrent, au-dessus des choses soumises à la génération et à la corruption[55] ».

La philosophie antique, si elle a largement influencé les réflexions classiques et modernes sur Dieu, ne s'est paradoxalement qu'assez peu intéressée aux questions divines, considérant que le nombre important de dieux — les Grecs nourrissent le sentiment d'un monde tout entier habité par le divin[56] — ne méritait pas un chapitre singulier de la philosophie[57]. Par exemple, dans l'œuvre d'Aristote, qui alimente de manière considérable les réflexions théologiques tant juives que chrétiennes ou musulmanes[58], seule une portion ténue est consacrée à la question du divin[59]. Ainsi, contrairement à la plupart des lectures rétrospectives qui en seront faites, lorsque Aristote évoque le divin (to théon), il s'agit d'un « universel abstrait », un être primordial, autosuffisant mais qui n'est nullement un « Dieu » unique et transcendant au monde[56].

Ce n'est qu'au IIIe siècle, avec le néoplatonisme, lorsqu'une concurrence intellectuelle et morale se produit avec le christianisme émergent, que des philosophes comme Plotin, Porphyre ou Proclus font des questions théologiques l'objet principal de leur réflexion intellectuelle. Plotin (207-270) promeut l'idée du « Un » (en grec : to en), un principe premier transcendant qui domine la réalité[56] et qui n'est connaissable qu'au travers de ses attributs.

Dieu unique

Les religions abrahamiques[note 1] voient Dieu comme le principe créateur, selon l'analyse de Mireille Hadas-Lebel : « Chez les Grecs, l’idée d’un principe unique qui anime le monde relevait de la philosophie. Chez les Juifs, il n’y avait peut-être pas de philosophes, mais cette idée de principe unique, cette intuition que l’on appelle monothéisme, était commune à tous, du plus grand au plus humble, et s’accompagnait de l’interdit de la représentation de la divinité, ce qui, dans un environnement idolâtre, paraissait la chose la plus étrange du monde.
Ce Dieu n’était cependant pas un principe abstrait, mais une force tutélaire : roi, père, juge qui veillait sur les Hommes et exigeait d’eux un comportement moral dont aucune divinité de l’Olympe ni de l’Orient antique ne pouvait donner l’exemple. Tel est le Dieu que prient encore aujourd’hui les Juifs[60]. »

Dieu d'Israël

Il se peut que le culte de YHWH ait été prédominant parmi les Hébreux dès le Xe siècle av. J.-C.[61], opposé à un polythéisme dès lors minoritaire. Cette hypothèse se fonde notamment sur l'étude statistique des occurrences des noms yahvistes[62]. Toutefois, suivant une partie de l'exégèse moderne du début du XXIe siècle, l'idée de YHWH comme étant le Dieu unique apparaît pendant la période perse à la suite d'une réflexion monothéiste qui aboutit à l'affirmation — dans une polémique anti-idolâtrique — de cette unicité que l'on retrouve dans le Livre d'Isaïe[63] rédigé dans une période comprise entre la moitié du VIe et le début du Ve siècle av. J.-C.[64], le seul parmi les livres prophétiques bibliques à affirmer cette unicité[65]. Probablement influencée par les conceptions religieuses des Achéménides[66], cette conception devrait également beaucoup à l'approfondissement de la tradition aniconique, le rejet des images étant un trait fondamental du judaïsme qui semble remonter aux origines de celui-ci[67].

Dieu dans le judaïsme

La Mishnah Torah

Au Moyen Âge, sous l'impulsion de la pensée arabe et grecque, la pensée juive élabore une théologie d'où ressort, entre autres, un principe énoncé par Saadia Gaon : « la pensée humaine, don de Dieu, est valide et source de vérité à l'égal de la Révélation ». Dès lors, la rationalité pour appréhender Dieu est légitimée comme devoir religieux, ce qui trouve un meilleur accueil, à l'époque, que la seule foi. Toutefois des désaccords apparaissent sur la question de savoir si la réflexion rationnelle concernant Dieu constitue ou non une forme suprême d'expérience religieuse. Juda Halevi apporte une réponse négative, affirmant que les preuves logiques ne permettent pas d'aboutir au Dieu d'Abraham, seule une « communication immédiate », une « Révélation divine » le permet[68].

Dans la Bible, Dieu est décrit en termes psychologiques : coléreux, content, triste, déçu, ayant de la pitié, aimant ou haïssant. Depuis Maimonïde, la tradition théologique hébraïque insiste sur la distinction entre le sens littéral des expressions parlant de Dieu et ses qualités : une manière d'en parler convenablement serait de lui attribuer des œuvres et des actions, et non des intentions ou des émotions car l'essence de Dieu est inconnaissable et dépasse l'entendement humain. Toutefois il parait assuré que Dieu et ses « attributs essentiels » ne forment qu'un[68].

La théologie judaïque s'attache à « fonder la croyance qu'il [Dieu] agit dans la nature et dans l'histoire, ce qui le met en relation avec l'homme de telle sorte que celui-ci se sente tenu de répondre »[68].

La Kabbale distingue le « Dieu en soi, caché dans la profondeur de son être » et le Dieu révélé qui se manifeste à travers sa création et de qui, seulement, on peut dire quelque chose, tout en mettant l'accent sur l'unité de ces deux aspects. Dans cette tradition, on insiste sur la présence de Dieu dans l'ensemble de sa création, disant que la Torah est l'incarnation vivante de la sagesse divine. La question « comment le monde peut-il exister si Dieu est partout ? » s'est alors posée. Pour y répondre, Isaac Louria a développé la doctrine du tsimtsoum[68].

Suite aux œuvres de David Hume et de Kant, les théologies judaïques se sont tournées vers la raison pratique et l'idéalisme moral pour parler de Dieu. Au XXe siècle, ont été développé des problématiques déistes modernes : Samson Raphaël Hirsch, Mordecai Kaplan, Franz Rosenzweig, Abraham Joshua Heschel, etc[68].

Dieu dans le christianisme

Dieu un
Dieu trinitaire

La dogmatique trinitaire, qui est propre au christianisme se construit du IVe au Ve siècle, entre le concile de Nicée et le concile de Chalcédoine[note 2].

Cette construction, au fil des conciles, s'exprime dans les termes de la philosophie disponible à l'époque, celle de Plotin[69].

Dieu dans l'islam

Calligraphie du nom d'Allah en arabe
Se lit de droite à gauche.

Dans l'islam, Dieu porte le nom d'Allah et constitue le cœur de la foi et de la pratique des croyants musulmans dont chaque aspect de la vie lui est ainsi relié à travers la religion[70]. Traditionnellement dépourvu de genre, c'est un créateur omnipotent, omniscient et omniprésent qui transcende toute sa création. Divinité centrale d'un monothéïsme intégral et intransigeant, un et unique, maître des mondes et des destinées, juge du Jugement dernier, il s'est révélé à chaque prophète depuis Adam jusqu'à Mahomet. La sourate 112 — al-ikhlas — rassemble l'essentiel de la conception musulmane de Dieu : « Lui est Allah un, Allah l'impénétrable, Il n'engendre pas, il n'est pas engendré, et nul n'est égal à Lui »[71]. Le Coran affirme également le caractère absolument transcendant de Dieu qui est pourtant tout à la fois d'une grande proximité avec l'homme[72] et sa création dans et par laquelle il se manifeste[70].

De nature indivisible, insécable, irréductible à une interprétation en termes de trinité à l'instar du christianisme trinitaire, Allah constitue une monade, seule vérité et seule réalité. L'islam insiste très fortement sur la foi en l'unicité d'Allah[73] — le tawhid — et condamne vivement toute atteinte à cette unicité en lui adjoignant des associés. Ainsi, dans l'islam, l'associationnisme (shirk) est la seule faute catégoriquement impardonnable[74].

Allah mène les hommes dans une destinée dont ils ignorent et le sens et l'issue ; il peut à la fois les guider et les égarer, les punir et les pardonner. Connaissant leurs moindres pensées, c'est le juge du Jugement dernier qui châtie les pécheurs et les incrédules et récompense les fidèles. Si sa fureur est régulièrement affirmée — il est parfois surnommé « le Terrible »[75] ou « le Redoutable »[76] — sa dimension la plus importante est la miséricorde dont il fait preuve, un trait caractéristique d'une grande intensité et universelle qui est rappelée au début de chaque sourate du Coran[70].

Le texte coranique donne 99 noms différents à Dieu[77] qui sont parfois répartis en deux catégories par la tradition entre ceux qui décrivent un Dieu proche de l'homme ou de la création et, d'autre part, ceux qui soulignent sa transcendance et son incompatibilité avec cette création[78].

Le Coran rapporte en outre des descriptions ou attributs anthropomorphiques de Dieu dont la portée sera disputée dès le début de l'islam[78] : le Coran mentionne sa face[79], ses yeux[80], ses mains[81] ou encore le trône sur lequel il siège[82]. Pour la révélation du texte sacré de l'islam, Dieu s'exprime à travers l'ange Gabriel et le prophète Mahomet qui entend la parole divine mais pas sa voix. Dès le Xe siècle, le théologien sunnite Al Ash'ari considère qu'avec la puissance, la science, la vie, la volonté, la vue, l'ouïe et la durée, cette parole fait partie des éléments anthropomorphiques attributs de l'essence divine là où les premiers mutazilites ne voyaient que des métaphores[83]. À la fois proche et lointain, humain et impénétrable, le Dieu de l'islam est — suivant le texte coranique — essentiellement un « mystère » (« ghayb »[84]) qui ne saurait être ramené ou comparé à rien de semblable dans la création. C'est la « matrice exclusive de tous les univers »[78] qui enjoint aux croyants, à travers Mahomet, de concentrer sur l'unicité de Dieu dans une affirmation qui devient le dogme fondamental de l’islam[78].

Dieu dans le sikhisme

Le Mul Mantar, en écriture gurmukhî

Synthèse des traditions religieuses hindoue et islamique, le sikhisme connaît lui aussi un Dieu « strictement monothéiste »[85].

Pour cette religion, le Dieu unique est créateur du monde[86], tout puissant[87], transcendant et immanent[86], infini et éternel[87], sans forme[86],[87], juste et plein d'amour[86]. Être personnel, il est inconnaissable dans son essence[86].

Le Mûla-mantru (en), premier shabad de l'Âdi Granth, énumère en une formule difficilement traduisible les attributs de la Divinité[87].

Dieu des mystiques

Le mysticisme - qui dérive du grec mystikos signifiant « caché »[88] - postule que l'on peut acquérir une connaissance de réalités qui ne sont pas accessibles à la perception sensorielle ou à la pensée rationnelle. C'est un phénomène que l'on retrouve dans de nombreuses cultures, généralement associé à une tradition religieuse[89], caractérisé par une recherche de l'invisible et le témoignage de la présence de l'Absolu - Dieu ou divinité -, dont la révélation finale se fait au termes de dévoilements successifs[90]. L'expérience mystique - caractérisée par le profond impact émotionnel éprouvé par celui qui l'expérimente[91] - est généralement le résultat d'un entraînement spirituel impliquant une combinaison de prières, de méditation, de jeûne, de discipline corporelle et de renoncement aux préoccupations terrestres[92].

Dans les monothéismes abrahamistes - à la différence du bouddhisme et certaines variétés de l'hindouisme où il n'y a pas à proprement parler de figure divine personnifiée - les mystiques décrivent l'expérience mystique comme accordée par Dieu lui-même dont ils affirment souvent ressentir la proximité au cours de celle-ci[92]. Mais l'extase peut également révéler des éléments théologiques plus précis, comme par exemple chez certains mystiques chrétiens, une vision de la Trinité[91]. La mystique propose une lecture intériorisée de l'indicible et exprime souvent Dieu en termes de négation : Dieu n'est pas dans le sens où les créatures sont et le seul moyen de s'approcher de son infinie transcendance est, dans un premier temps, d'éprouver ce qu'il n'est pas[93]. La révélation du Dieu invisible nécessite le recours aux images, à un langage métaphorique souvent proche de la poésie, éloigné des spéculations théologiques, et dont la lumière est un élément récurrent. On la retrouve par exemple dans le Sefer HaBahir - le Livre de la Clarté - un texte de la Kabbale du XIIe siècle mais aussi, vers la même époque, chez le grand maître du soufisme Ibn Arabi, dans Tardjumân al-ashwâq - L’interprète des désirs ardents [94].

  • Pour les mystiques juifs, voir notamment Gershom Scholem, Les grands courants de la mystique juive, éd. Payot, 2002
  • Pour les mystiques chrétiens, voir notamment Charles André Bernard, Le Dieu des mystiques : Mystique et action[95].

Attitudes spirituelles

Dieu du déisme

Le déisme — forgé sur le terme latin deus — désigne l'affirmation rationnelle de l'existence de Dieu, proposant une forme religieuse conforme à la raison, exclusive des religions révélées[96], proposant d'arriver à Dieu par des voies exclusivement humaines[97], sans pour autant pouvoir en déterminer les attributs[98]. C'est un Dieu du raisonnement plutôt qu'un Dieu de foi ou de culte, bien que Kant ait proposé « culte de Dieu » ramené à la pratique morale « en esprit et en vérité »[99]. Le concept se développe essentiellement en Angleterre et en France à partir du XVIIe siècle, mais est difficile d'accès et ambigu, car il réfère à plusieurs systèmes distincts[96]. On ne l'utilise plus guère en dehors de ses applications historiques[98].

À l'instar du terme « théisme » dont il est assez proche, le mot apparaît en France dans les violentes luttes théologiques et religieuses du XVIe siècle dans un usage péjoratif cherchant à discréditer l'adversaire. Il apparait en relation avec les antitrinitaires sociniens[100] et est attesté pour la première fois sous la plume du pasteur Pierre Viret en 1534 qui y voit des blasphémateurs, des « athéistes » qui s'ignorent. À partir du XVIIe siècle, lorsque, sous l'influence de la science nouvelle et de l'émergence de nouvelles manières de penser, la perception du concept de nature — fondamentale en théologie et en philosophie — se modifie, le déisme évolue vers une forme de religion naturelle[96].

Pour leurs critiques apologètes chrétiens, les déistes, prétendant arriver à Dieu sans l'aide de Dieu, en se passant de la Révélation, sont impies et pécheurs. Les déistes ne forment cependant pas un groupe homogène et il existe un grande variété de positions, suivant les auteurs déistes, par rapport à ce qui a trait tant à la nature de Dieu, qu'à la providence ou encore à l'immortalité de l'âme. John Locke développe ainsi un « christianisme raisonnable », tandis que Spinoza est classé ou non, selon les époques, dans leurs rangs. La question centrale est, plutôt que celle de l'existence de Dieu, celle de sa Révélation que les déistes rejettent avec l'immortalité de l'âme, à la différence des théistes[96].

Le XVIIIe siècle voit l'apparition d'une nouvelle logique des questions philosophiques, qui amène à l'effacement de Dieu comme le personnage central autour duquel s'articule la métaphysique : la question de son existence et de sa nature est désormais disputée, passant du stade de vérité première à celui d'hypothèse bientôt dispensable[101]. Rousseau, suivant lequel la nature est plus éloquente sur Dieu que les subtilités scolastiques, propose le Dieu de la foi déiste comme volontaire et intelligent, mouvant l'univers et animant la nature, tandis que l'homme est libre dans ses actions et doté d'une âme immatérielle. À la différence de Kant, il associe la nature à l'ordre divin, tandis que ce dernier établit une différence ontologique entre les deux. Pour Kant, le déisme envisage Dieu comme la « cause du monde », un principe régulateur qui ne peut satisfaire complètement les attentes de l'homme ; pour le philosophe, le déisme « recourt à Dieu pour penser la science en tant qu'elle progresse »[102]. Plus tôt, Voltaire, admirateur de Newton et de sa mécanique rationnelle du monde, voit en Dieu l'« horloger de l'Univers » et tourne la providence en dérision[103].

La difficulté de donner des contours clairs au concept de Dieu et la fragilité et l’ambiguïté de celui-ci dans le déisme ont empêché ce dernier d'avoir une postérité réellement significative en tant que courant religieux. « Effort pour penser sans préjugé et sans dogmatisme le concept de Dieu », des éléments du déisme peuvent cependant être reconnus dans le cadre du renouveau de la théologie naturelle depuis la fin du XXe siècle[103]. Certaines enquêtes montrent d'ailleurs qu'en France, la religion naturelle est une option philosophique — souvent inconsciente — de certains croyants non pratiquants qui envisagent Dieu comme le créateur et le gouverneur du monde, jugeant les individus sur leur conduite morale et rétribuant les mérites, dans une attitude assez proche du déisme[96].

Dieu du théisme

Athéisme

En grec ancien, l’adjectif atheos ( ἄθεος ) composé du mot θεός (dieu) précédé d'un « ἀ- » privatif, signifie « sans-dieu ». La constitution étymologique des mots « athéisme » et « athée » n'est pas sans poser de problème chez les auteurs qui traitent de ce sujet : le « a- » privatif peut être compris de différentes manières, exprimant parfois la négation - l'affirmation que Dieu n'existe pas - parfois la privation - l'accusation de méconnaitre la divinité ou les divinités comme il le faudrait, ainsi que dans l'antiquité gréco-romaine, les romains en faisaient le reproche aux chrétiens, puis, au Moyen Âge, les courants orthodoxes contre les christianismes hétérodoxes[104]. Ainsi, cette terminologie relativement pauvre pour définir un phénomène complexe est restée longtemps négative, les termes même enfermant les athées « dans la catégorie négative des négatifs négateurs »[105]. Il existe ainsi différents athéismes, variés « dans leurs expressions et dans leurs fondements »[104].

Dans l'antiquité grecque, le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée dès le Ve siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής), « impie ». Cette notion - qui suppose l'idée de divinité donc probablement postérieure aux religions[106], mais antérieure aux trois monothéismes - est présente chez les atomistes grecs - au rang desquels on compte Démocrite et Épicure - mais aussi chez les indiens dès le VIe siècle av. J.-C. avec les Charvakas[107]. Mais il s'agit souvent davantage d'un type d'agnosticisme, voire de laïcité dont la portée est débattue par les chercheurs[106]. On peut identifier un penseur réellement irréligieux avec le poète et philosophe romain Lucrèce qui, prolongeant Épicure, explique au Ier siècle av. J.-C. que l'homme invente des dieux pour expliquer ce qu'il ne comprend pas[108].

On peut distinguer l’« athéisme pratique » consistant à vivre comme s'il n'y avait pas de dieu[109] et l'« athéisme théorique » qui se fonde sur des spéculation philosophiques, morales ou scientifiques[107].

Ce dernier processus a pris du temps et les bases de l'athéisme moderne puis contemporain se posent au cours des XVIe et XVIIe siècle[107]. On trouve notamment chez Baruch Spinoza (1632-1677) - qui ne se dit pas athée - une résurgence de l'inspiration critique et rationaliste de l'Antiquité : celui-ci identifie Dieu et la nature ( Deus sive natura, « Dieu ou la nature » ) ce d'où découle un naturalisme (la nature est tout, le surnaturel n'existant pas) ou un panthéisme (Dieu est tout)[108], qui sera d'ailleurs longtemps confondu avec l'athéisme[107]. À partir du XVIIIe siècle, l'athéisme - même très minoritaire[110] - se structure autour du refus radical de toute transcendance, de tout surnaturel et même de toute foi. D'Holbach (1723-1789) est ainsi l'auteur d'une œuvre philosophique profondément anticléricale et athée que précède une œuvre radicale mais longtemps peu connue, celle du curé Jean Meslier (1664-1729)[108]. Les arguments relèvent essentiellement de la notion de nature - qui n'obéirait qu'à ses propres lois et non à un créateur imaginaire - et à celle de matière, présentée comme éternelle dotée de son énergie propre. La réflexion porte également sur la notion de mal qui contredit l'existence d'un Dieu bon et omnipotent, un Dieu dont par ailleurs l'adoration et le service s'opposent à la liberté et à la dignité humaines[107].

Cette base humaniste de l'athéisme s'épanouit au cours du XIXe siècle - essentiellement dans le monde germanique - et celui-ci cesse d'être une exception philosophique, dans le sillage du philosophe hégélien Ludwig Feuerbach (1804-1872) qui publie en 1841 l’Essence du christianisme. Selon lui, le divin n'est que l'essence de l'homme objectivée et hypostasiée ; « l'homme a créé Dieu à son image » et en toute religion, c'est donc l'homme qu'on adore. L'athéisme devient une « religion de l'homme », postulant Homo homini deus (« L'homme est un dieu pour l'homme »)[111]. Karl Marx poursuit la démarche humaniste de Feuerbach mais en conteste bientôt la dimension religieuse en soulignant sa dimension politique, arguant que « l'essence humaine (...) dans sa réalité effective, (...) est l'ensemble des rapports sociaux » et non « une abstraction inhérente à l'individu isolé », ajoutant que tout élément poussant au mysticisme devrait trouver « [sa] solution rationnelle dans la pratique humaine ». Pour Marx, pour lequel critique de la religion et de la société vont de pair, il ne convient plus d'interpréter différemment le monde mais de le changer[107].

Un peu plus tard, Friedrich Nietzsche (1844-1900) - qui déteste le socialisme dont il considère qu'il prolonge le christianisme[111] - confère une radicalité nouvelle à l'athéisme en développant le thème de la « mort de Dieu »[107]. Il explique que l'homme cherche un principe au nom duquel mépriser l'homme et s'invente un monde imaginaire qui lui permet de calomnier ce monde-ci, ne saisissant qu'un néant dont il fait un Dieu, dans lequel la religion projette toutes les valeurs, dévalorisant de ce fait le monde réel[112].

L'athéisme trouve une dimension supplémentaire avec les travaux de Sigmund Freud (1856-1939), notamment dans son ouvrage Le passé d'une illusion, publié en 1927[107]. Celui qui considère la foi comme un symptôme exprimant la détresse, voit en Dieu un « père transfiguré » - meilleur et plus puissant que l'autre - et en la religion une « névrose obsessionnelle universelle », qui, si elle est souvent utile tant pour l'humanité que pour l'individu, n'en demeure pas moins une illusion : croire en Dieu, c'est prendre ses désirs pour des réalités[112].

Dieu du New Age

Un trait commun aux divers courants du New Age est le rejet du dualisme au profit d'une recherche de l'harmonie. Ainsi les adeptes n'opposent pas la matière à l'esprit ou le visible à l'invisible et considèrent que l'ensemble de l'univers est constitué de la même essence divine. Selon ce mouvement, il n'y a pas de véritable séparation entre la Création et son Créateur, dans une approche qui ne correspond pas avec celle du Dieu personnel et transcendant des monothéismes : au contraire, cette vision immanente de la divinité se rapproche des conceptions panthéistes. Ainsi, pour certaines franges du New Age « Dieu est en tout et tout est en Dieu » ; Dieu s'apparente alors à un « Grand Être universel » qui n'appartient à aucune religion et qui vibre au plus profond des êtres, le salut passant essentiellement par la transformation de soi[113].

La philosophie et Dieu

Dieu et les philosophes

Les représentations des dieux, sinon leur existence, ont été très tôt critiquées par les philosophes : « Les Éthiopiens disent que leurs dieux ont le nez camus et le teint foncé, les Thraces voient leurs dieux avec des yeux clairs et une chevelure rousse » (Xénophane de Colophon, VIe siècle avant JC) ; « C'est d'abord sur terre la crainte qui a créé les dieux » (Pétrone, Ier siècle). Les thèses chrétiennes pour critiquer les « faux dieux » païens (sont-ils des personnifications de phénomènes naturels, des grands hommes divinisés, ont-ils des origines linguistiques, etc ?) se sont appliquées au monothéisme à partir du XVIIIe siècle[114].

Les philosophes ont conçu le ou les dieux de manières très diverses. Chez certains, le polythéisme n'exclut pas un principe divin suprême à l'instar du logos ou « raison immanente de l'univers » chez les stoïciens, mais il s'agit davantage de principe premier plutôt que de principe unique[56] dans un monde pour lequel, comme le rappelle Platon, « tout est plein de dieux »[115]. Platon voyait une divinité « bonne » et unique comme une cause première[56], assistée de dieux subalternes, créatrice ou démiurge[116] ordonnateur d'une matière qu'il n'a pas créée, et Aristote comme la fin de toutes choses. Descartes le voit comme transcendant infiniment le monde qu'il a créé, Spinoza le pense immanent, une tradition néoplatonicienne avance que Dieu n'est pas car il est au-delà de l’Être (théologie négative), etc.[114].

Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie (édition 1980), sous la direction d'André Lalande, Dieu est analysé suivant deux axes principaux :

  • Dieu considéré comme un principe explicatif :
    • Au point de vue ontologique : principe unique et suprême de l'existence et de l'activité universelle, résumé par la phrase « Dieu est l'être des êtres, la cause des causes, la Fin des fins : voilà comment il est le véritable absolu ».
    • Au point de vue logique : principe suprême de l'ordre dans le monde, de la raison dans l'homme et de la correspondance entre la pensée et les choses.
  • Dieu considéré comme un être actif :
    • Au point de vue physique : être personnel, supérieur à l'humanité, qui donne des ordres et fait des promesses, auquel on adresse des prières et qui les exauce s'il le juge bon. Généralement allié et protecteur d'un groupe social, il peut être un dieu parmi d'autres avec lesquels il entre en conflit, dans la mythologie.
    • Au point de vue moral : être personnel tel qu'il soit, par son intelligence et sa volonté, le principe suprême et la garantie de la moralité.

Kant est alors un exemple d'une vision de Dieu principalement comme principe explicatif : Dieu existe comme « Idéal de la Raison pure ». La définition de Dieu par Descartes, « Dieu est l'être parfait », malgré son équivoque peut être comprise comme une identification de l'ordre ontologique et de l'ordre moral. La monadologie de Leibnitz est un effort de synthèse de toutes ces facettes[117].

Question de l'existence de Dieu

Au cours de l'histoire de la philosophie de nombreux arguments ont été fournis en faveur et en défaveur de l'existence de Dieu ou de la croyance en cette existence. Les arguments sur l'existence même de Dieu peuvent être des arguments métaphysiques ou empiriques, ceux portant sur la croyance en Dieu sont dits arguments épistémiques.

De nombreuses positions existent aussi bien chez les défenseurs de l'existence de Dieu que chez leurs adversaires. On peut les regrouper et distinguer schématiquement les grandes positions suivantes :

  • L'athéisme fort « Dieu n'existe pas »
  • L'athéisme faible « Il est presque certain que Dieu n'existe pas »[118]
  • L'agnosticisme « on ne peut pas savoir si Dieu existe »
  • Le théisme faible « Dieu existe, mais cela ne peut être prouvé ni réfuté » (L'« existence » qui suppose une insertion dans l'immanence n'appartient pas aux attributs de Dieu[119][réf. incomplète].)
  • Le théisme fort « Dieu existe, et cela peut être prouvé »

Une discussion détaillée des arguments soutenant ses différentes positions se trouve dans l'article arguments sur l'existence de Dieu. Voici une présentation volontairement limitée des principaux arguments en faveur de l'existence de Dieu et de leur réfutation par Emmanuel Kant.

Arguments classiques en faveur de l'existence de Dieu

Trois arguments classiques sont a posteriori : partant de l'expérience prise comme conséquence pour remonter à son principe[120].

  • L'argument ontologique a notamment été formulé par Saint Anselme[121], Descartes[122], et réécrite par Gödel[123], il se présente sous la forme générale du syllogisme suivant :
    1. Dieu est un être parfait.
    2. L'existence est une perfection.
    3. Dieu a pour propriété l'existence
  • L'argument cosmologique. Proposé par Aristote[124], et surtout réutilisé par les théologiens chrétiens[125], il peut se présenter ainsi :
    1. Si l'univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite.
    2. Or Si la suite est infinie alors l'univers n'est pas compréhensible (ce qui viole la première prémisse)
    3. Donc la suite n'est pas infinie. Il existe une cause ultime ou cause première qui n'est causée par rien et que l'on peut appeler Dieu.
  • L'argument téléologique peut se formuler sous la forme du syllogisme suivant :
    1. Il existe de l'ordre dans la nature
    2. Or la matière ne produit pas spontanément de l'ordre
    3. Donc la cause de l'ordre de la nature est intentionnelle

Ces trois arguments sont, comme tous les autres, l'objet d'une vive controverse depuis leur premier énoncé, et de l'avis de la majeure partie des commentateurs aucun ne peut emporter l'adhésion à lui seul. Pascal qui n'acceptait comme arguments en faveur de l'existence de Dieu que les prophéties et les miracles (le pari pascalien n'étant pas présenté comme un preuve)[114], en parle en ces termes : « Les preuves de Dieu métaphysique sont si éloignées du raisonnement des hommes et si compliquées, qu’elles frappent peu, et quand cela servirait à quelques-uns, cela ne servirait que pendant l’instant qu’ils voient cette démonstration, mais une heure après, ils craignent de s’être trompés »[126]

Anselme de Cantorbéry, le premier[120] proposa un argument a priori : l'idée de Dieu, et ses conséquences, rend nécessaire l'existence de Dieu sans qui il ne saurait y avoir d'idée de Dieu. Cet argument se retrouve aussi chez Descartes et Leibniz[120].

Kant (dans Critique de la raison pratique) et Nédoncelle ont développé des preuves, dites morales, où l'existence de Dieu est seule capable d'expliquer la conscience morale, chez le premier, ou l'ordre des personnes humaines, chez le second[120].

Position des grandes religions

L'Église catholique depuis l'encyclique Æterni Patris (1879) réaffirme la validité des Quinquae viae, les Cinq preuves de Thomas d'Aquin qui utilisent l'argument cosmologique et l'appel au dessein. Ce point de doctrine a été rappelé par le pape Jean-Paul II dans l'encyclique Fides et Ratio et plusieurs déclarations[127],[128].

Dans le judaïsme, la question ne se pose pas, non par tabou mais du fait même de la conception de la transcendance : Dieu dépasse totalement l'entendement humain. Vouloir cerner son concept de manière analytique est voué à l'échec par sa nature même. Certains auteurs juifs n'hésitent pas à nier toute possibilité de « parler » de Dieu[129].

Critique de Kant

Au livre II de la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant montre que l'argument cosmologique et l'argument téléologique (qu'il nomme argument physico-théologique) se fonde sur l'argument ontologique. En effet, après avoir observé la contingence du monde, l'argument cosmologique doit poser l'existence d'un être nécessaire ; il est alors obligé de recourir à l'argument ontologique, qui déduit du concept de Dieu qu'il existe. Quant à l'argument physico-théologique, à partir de l'observation de fins dans la nature, en conclut qu'il a fallu un créateur pour que le monde existe (argument cosmologique), et que ce créateur doit exister nécessairement (argument ontologique).

Si l'argument ontologique est réfuté, l'argument cosmologique et l'argument téléologique tombent avec d'après Kant. Kant propose donc une réfutation de l'argument ontologique dans l'espoir de ruiner toutes preuves de l'existence de Dieu. Pour Kant, l'existence n'est pas une propriété intrinsèque, on ne peut pas légitimement dire que l'existence appartienne au concept de Dieu : c'est confondre le contenu conceptuel et le prédicat existentiel d'une chose. Ainsi pour Kant, le concept de Dieu demeure le même, qu'il existe ou pas : ce « concept de Dieu » ne prouve rien n'indiquant qu'une possibilité[130],[131]. Afin de l'illustrer, Kant prend l'exemple suivant  : « Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que cent thalers possibles. Car, comme les thalers possibles expriment le concept et les thalers réels, l'objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n'en serait pas le concept adéquat. Mais je suis plus riche avec cent thalers réels qu'avec leur simple concept (c'est-à-dire avec leur possibilité). »

En bref : la conséquence du raisonnement ontologique est que l'« idée de Dieu » existe, mais l'existence elle-même de Dieu n'est pas une idée[120].

Question repensée à nouveaux frais

La philosophie des religions, et la question des preuves de l'existence de Dieu, ont connu un grand renouveau dans le sillage de la tradition analytique. Des auteurs tels que Peter Geach, Richard Swinburne[132], Alvin Plantinga, Antony Flew, John Leslie Mackie[133], et Jordan Howard Sobel se demandent quelles raisons nous avons d'affirmer ou de contester l'existence d'un être surnaturel dont dépendrait l'existence du monde.

Tandis que les autres philosophes sont soit catholiques, soit protestants, soit anglicans, la caractéristique d'Antony Flew, qui lui a assuré un surcroit de notoriété ces cinq dernières années, consiste à avoir été, des années durant, un éminent philosophe des religions et d'avoir revendiqué son athéisme. Il a fini par considérer, autour de sa 81e année, que non seulement la question de l'existence de Dieu était importante mais encore que l'existence de Dieu[134] était possible selon une variante de l'argument téléologique, que les anglo-saxons nomment fine tuning[note 3], en quelque sorte, l'argument du meilleur des mondes possibles[135]. Il considère que, plus la complexité du monde apparaît dans les connaissances humaines, plus cet argument est puissant pour fonder le théisme[note 4],[136]. Quelques militants de la cause de l'athéisme s'en sont trouvés gênés et ont déclaré pour les uns, que cette conversion était un vœu pieux des croyants, en dépit de la lettre de Flew à Philosophy Now et pour les autres que l'auteur était déjà âgé.[réf. nécessaire]

Philosophies contemporaines

Les maîtres du soupçon et la « mort de Dieu »

Depuis Paul Ricoeur[137], on nomme habituellement « maîtres du soupçon »[138] les penseurs Marx, Nietzsche et Freud[139].

En Occident, à partir de René Descartes, Blaise Pascal et Grotius notamment, l'existence de Dieu est devenue sujette à la démonstration, et de plus en plus exposée à la critique, concomitante à la crise de la religion chrétienne et l'apparition du protestantisme. Les philosophes du 18e siècle sont critiques mais pas athée[note 5].

On doit à Friedrich Nietzsche la formule célèbre « Dieu est mort », mais c'est Feuerbach qui ouvre le feu. Les théologies de la Mort de Dieu le prendront au mot[140]. Ce courant de pensée n'est, d'ailleurs, étranger ni à l'islam[141] ni au judaïsme[142].

Feuerbach, l'essence du christianisme, 1841

Ludwig Feuerbach fait écho aux mutations de la société occidentale moderne que sont le scientisme, la théorie de l'évolution de Darwin, le socialisme, partageant, entre autres, une critique des dogmes religieux[note 6], qui ouvre la voie a l'athéisme en considèrant la notion de Dieu comme un construct social étranger à la réalité. Le concept principalement développé dans l'Essence du christianisme[143] peut se résumer en deux points, à savoir dune part Dieu comme aliénation et, d'autre part l'athéisme comme religion de l'homme.

Ce n'est plus l'homme qui dépend du divin mais le divin qui dépend de l'homme[144] : « le progrès historique des religions consiste en ceci : ce qui dans la religion plus ancienne valait comme objectif, est reconnu comme subjectif, c'est-à-dire, ce qui était contemplé et adoré comme Dieu, est à présent reconnu comme humain [...]. Ce que l'homme affirme de Dieu, il l'affirme en vérité de lui-même »[145]. Feuerbach voit ainsi la théologie comme une anthropologie renversée et Dieu comme une sorte de surmoi social, relevant de la sociologie des religions ou de la psychologie individuelle ou collective en aucun cas de la philosophie[146] ;

Friedrich Nietzsche

« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »

— Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir[147]

Philosophie et théologies du process

La théologie du Process est le nom sous lequel on rassemble les œuvres de cette métaphysique sur la nature de Dieu[148]. Cette métaphysique, au contraire des précédentes, transcende les frontières des dénominations religieuses. Même si les penseurs chrétiens (protestants avec John B. Cobb ou catholiques avec, d'une certaine façon, Pierre Teilhard de Chardin et Jean-Luc Marion[149], ou encore laïcs avec Henri Bergson) ont publié plus d'ouvrages, on trouve aussi des penseurs du Process dans le judaïsme[150], dans l'hindouisme et dans une moindre mesure dans l'islam. Elle s'est développée autour de deux pôles :

  • la critique du cataphatisme[151] par une distinction entre la représentation du Dieu et sa nature ontologique. Ainsi Paul Tillich invite à penser la distance entre les représentations de Dieu (transcendant, donc au-delà des possibilités d'expressions humaines) et la réalité de Dieu. La maxime qui résumerait cet aspect de la pensée de Tillich serait « Dieu est autre chose que ce qu'on en dit ». Dans Dieu au-delà de Dieu[152], il invite donc à une extrême prudence dans l'affirmation que telle doctrine serait la vérité ultime et, par là, poursuit une réflexion déjà entamée par Maïmonide dans son Guide des Égarés, et dans une moindre mesure sous certains aspects par Ibn Arabi.
  • la critique du thomisme[153] des sept attributs, en particulier l'omnipotence, l'omniscience, l'immuabilité, l'ubiquité qui a fait la célébrité dans le monde anglo-saxon du livre de Charles Hartrshorne Omnipotence and other theological mistakes[154]. Quoique ce livre date des années 1980, la version anglaise n'a pas été traduite en français ; on trouve des échos à cette critique chez un théologien français bien antérieur Wilfred Monod, dans ses conférences « aux croyants et aux athées »[155] données autour de 1926.

Toutefois, le chef de file de cette théologie est le mathématicien Alfred North Whitehead dont le livre Procès et réalité[note 7],[156] semble constituer la théologie systématique qui demeure peu connu en Europe[157] faute de traduction de son œuvre théologique alors qu'aux États-Unis, ses textes sont au programme des études secondaires.

Si la théologie du Process est plus particulièrement développée aux États-Unis, elle trouve néanmoins un certain écho en Europe grâce aux travaux d’André Gounelle qui a donné une introduction aux diverses théologies du Process sous le titre Le Dynamisme créateur de Dieu[158].

Whitehead ne donne aucune définition[note 8] de Dieu. Il en décrit les 3 fonctionnalités[159] :

  • injecter du possible dans le réel et, par là, lui ouvrir des potentialités, du devenir[note 9],
  • trier entre le potentiel et le possible et, par là permettre efficacement le libre arbitre,
  • À défaut de donner un sens, donner une direction au possible. En cela les philosophies du process apportent une relecture de la prédestination chère à Augustin d'Hippone puis aux théologiens protestants. Cette direction est proposée (et non imposée) en sorte de favoriser la meilleure réalisation de chaque entité actuelle[160] et de tendre vers un monde harmonieux[161].

Phénoménologie chrétienne

Pour le philosophe chrétien Michel Henry, Dieu n’est rien d’autre que la vie phénoménologique absolue qui donne en permanence chaque ego à lui-même et qui se révèle à nous dans la souffrance comme dans la jouissance de soi[162],[163] :

« Dieu est Vie, il est l’essence de la Vie, ou, si l’on préfère, l’essence de la vie est Dieu. Disant cela nous savons déjà ce qu’est Dieu, nous ne le savons pas par l’effet d’un savoir ou d’une connaissance quelconque, nous ne le savons pas par la pensée, sur le fond de la vérité du monde ; nous le savons et ne pouvons le savoir que dans et par la Vie elle-même. Nous ne pouvons le savoir qu’en Dieu[164]. »

La psychanalyse et Dieu

Sigmund Freud

Freud considère que la foi est un symptôme qui exprime un besoin d'être protégé et la détresse qui prolonge celle de l'enfant : Dieu représente un père transfiguré, supérieur au vrai père et meilleur que lui[165] : Dieu a été inventé par l'homme comme « substitut [psychotique] de la protection parentale qu[e l'homme] perçoit comme défaillante », inventant un Dieu bon ainsi que la croyance en la vie éternelle[166]. Même s'il considère que la religion a rendu de grands services à la civilisation[167], Freud ne pense pas qu'il faille croire à ce qu'il estime être une « névrose obsessionnelle universelle », croire en Dieu revenant par ailleurs à prendre ses désirs pour des réalités[165]. En 1927, dans L'Avenir d'une illusion, Freud écrit :« Il serait certes très beau qu'il y eût un Dieu créateur du monde et une providence pleine de bonté, un ordre moral de l'univers et une vie après la mort; mais il est cependant très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter à nous-même »[168].

Carl Gustav Jung

Carl Gustav Jung, pour qui un symbole est quelque chose qui « renvoie toujours à un contenu plus vaste que son sens immédiat et évident »[169], dit de Dieu qu'il est « le symbole des symboles »[170]. C'est une expression qui ne se veut pas révolutionnaire, mais au contraire dans la continuité des diverses expressions du divin. Les recherches de Jung, dans l'alchimie ou la philosophie chinoise, tentent de relier ce qui est universel dans le ressenti de Dieu[171]. Ces archétypes communs (qui constituent l'inconscient collectif), seraient exprimés par chaque religion de façon différente mais toujours pour exprimer cette même symbolisation.

Analyse scientifique et Dieu

Impossibilité d'associer Dieu et la science

L'impossibilité d'associer Dieu et la science est développée par l'agnostique Stephen Jay Gould dans son concept de non-recouvrement des magistères[172]. Des théologiens, tels que Alister Edgar McGrath, font également valoir que l'existence de Dieu ne peut être statuée sur le pour ou le contre à l'aide de la méthode scientifique[173].

Possibilité d'associer Dieu et la science

Selon le biologiste athée Richard Dawkins, un scientifique peut porter un regard scientifique sur l'éventuelle gouvernance d'un dieu sur la nature en ce sens qu'un astronome est plus qualifié qu'un théologien à propos des questions cosmologiques[174]. A l'argument qu'on lui oppose de n'être pas suffisamment formé dans les matières qu'il critique, il explique qu'il n'est pas besoin d'étudier la théologie pastafarienne pour ne pas croire au Monstre en Spaghettis volant ni d'être dépositaire d'une particulière érudition pour désavouer les contes de fée ou l'astrologie[175]. Son ouvrage a suscité une controverse nourrissant des critiques souvent issues de milieux confessionnels chrétiens[176] tandis que certains estiment que les publications de Dawkins ouvrent l'ère d'un fondamentalisme athée[177].

Exposant son approche de l'argument cosmologique au cours d'un débat sur la science et Dieu avec John Lennox au Musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford en octobre 2008[178], Dawkins explique que selon lui il existe un aspect « inconnaissable » à la création de l'univers que l'on pourrait attribuer à un dieu si on entend par là une « singularité qui aurait donné naissance à son existence ». Selon lui, s'opposant à la vision théiste des miracles auxquels croit John Lennox, un plaidoyer sérieux pourrait être élaboré en faveur d’une explication déiste de l'univers, auquel lui-même ne souscrirait cependant pas[179]. Explicitant Stephen Hawking et la notion d'« esprit de Dieu » qu'il rapproche de la conception d'Albert Einstein, Dawkins voit le terme comme une métaphore, une manière poétique d'exprimer un état ou un moment où les physiciens auraient unifiés leurs théories et auraient l'explication et la compréhension de tout. Dieu est ainsi une manière de désigner « ce que nous ne comprenons pas »[180]. Néanmoins, pas plus Hawking qu'Einstein n'ont foi en un Dieu personnel : suivant Dawkins qui partage le même point de vue, ce qu'Einstein appelle « Dieu » correspond aux lois de la nature dont le mystère inspire un sentiment de révérence, que Dawkins se refuse pour sa part à nommer de la sorte[181].

À côté du renouveau de la philosophie thomiste (le néothomisme) il s'est développé au tout début du XXe siècle une métaphysique contemporaine qui tient compte du progrès scientifique tel que le représentent la physique quantique, les théories de l'évolution, la psychanalyse[réf. nécessaire].

Théologies

Sexe de Dieu

Sur les attributs féminins du Dieu judaïque, voir Thomas Römer, Dieu obscur : le sexe, la cruauté et la violence dans l'Ancien Testament[182]

Si Dieu est souvent représenté comme un homme, cette question est objet de débats, notamment chez les philosophes, voir, par exemple, sous la direction de Jacques Maître, Religion et sexualité[183].

Nommer Dieu

C'est une difficulté si le Dieu dont on parle relève de la transcendance et si l'on souhaite dépasser le cadre confessionnel.

Selon John Hick :

« Au premier cercle, nous rencontrons un problème de terminologie auquel aucune solution satisfaisante ne peut être proposée. Comment devons-nous nommer cette réalité transcendante à laquelle nous supposons que la religion constitue la réponse humaine ? On peut pencher initialement pour le rejet de « Dieu », parce que trop théiste - si l'on retient que l'éventail des religions inclut les plus grandes traditions non-théistes comme les théistes - et considérer des alternatives telles que « Le Transcendant », « Le Divin », « Le Dharma », « l'Absolu », « Le Tao », « L'Être en soi-même », « Brahman », « L'ultime réalité divine ». Le fait est que nous ne disposons pas d'un terme parfaitement libre vis à vis d'une quelconque tradition ou susceptible de les transcender. C'est pourquoi on en vient à utiliser le terme fourni par l'une de ces traditions, toutefois l'utilisant (ou ayant conscience de mal l'utiliser) d'une façon qui force ses frontières. Comme chrétien, je serais assez d'accord pour utiliser « Dieu » mais je ne l'utiliserais pas dans son sens absolument théiste. C'est donc un danger pour l'auteur comme pour le lecteur de passer sans l'avoir remarqué et de régresser au sens strict et standard de ce terme ; tous deux doivent demeurer vigilants contre cela. Je parlerai donc de Dieu dans ce qui suit, avec cette restriction importante que c'est une question ouverte de savoir à ce moment du propos, si Dieu est personnel. Nous serons conduits, je le présume, à distinguer Dieu de « Dieu comme il est conçu et perçu par les hommes ». Dieu n'est ni une personne ni un objet mais la réalité transcendante telle qu'elle est conçue et expérimentée par diverses mentalités humaines, notamment soit de façon personnelle, soit de façon non-personnelle »

— John Hick, God Has Many Names[184]

Dieu peut avoir un nom défini, comme YHWH[note 10] ou Allah, nom que les croyants énoncent souvent avec réserve et déférence, préférant l'usage de ses surnoms ou attributs, qui tendent à approximer son ineffabilité foncière. Certaines religions demandent ou édictent qu'on ne prononce jamais son nom hors d'un contexte rituel et sacré[note 11].

André Chouraqui décrit Moïse au Buisson Ardent en face à face avec « Celui qui n’a pas de nom », également appelé El ou Allah[185].

Lieux de Dieu

Dieu dans la culture

Dieu dans l'art

Lors de la mutation du monolâtrisme — ou de l'hénotéisme — yahviste vers le début du VIe siècle, le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore » et par là frôle l'idolâtrie[186]. On en vient donc à ne pas le représenter, même au moyen d'un objet ou d'un symbole.

Ainsi, les trois monothéismes dits abrahamiques s'accordent pour déclarer Dieu irreprésentable[187], qu'il ne peut exister aucune représentation qui lui ressemble, de par sa nature transcendante. Cependant, la foi en l'Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus de Nazareth a singularisé sur ce plan le christianisme : croire que Jésus est Dieu fait homme permet d'affirmer la représentativité de Dieu en Jésus-Christ[188]. Le christianisme, particulièrement latin - est ainsi le seul des trois monothéismes abrahamiques « qui ait toléré, puis accepté, légitimé, suscité et pratiqué une formidable galerie de portraits du Dieu unique »[189].

Dieu dans la littérature

Essais
  • Alain Michel et Arlette Michel, La Littérature française et la connaissance de Dieu : 1800-2000, éd. Cerf, 2008

Dieu dans la musique

Dieu au cinéma et à la télévision

Dieu et l'humour

La réalisation de Dieu

Des sages tels que shrî Râmakrishna qui est considéré « unanimement comme l’un des plus grands maîtres indiens de tous les temps[190] », ont mis en avant « la réalisation de Dieu [191] ». Une encyclopédie se doit de donner les meilleures définitions de Dieu, y compris celles des uns et des autres, mais le savoir encyclopédique ne remplacera jamais l’expérience directe [192]. A titre d’exemple, une encyclopédie peut donner la recette d’un gâteau délicieux, mais c’est seulement en le réalisant soi-même qu’il pourra être vraiment apprécié et que l’expérience sera complète.

Selon ce passage fondateur, pour ne pas dire fondamental de l’Évangile de selon saint Matthieu, chapitre 16, versets 13 et suivants, lorsque Jésus interroge Ses disciples pour savoir qui Il est, ils lui répondent : « Pour les uns tu es ceci, pour les autres cela » Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. Jésus écoute ces réponses et Il poursuit en disant : « Et maintenant pour vous, qui suis-je ? [193]» . Pierre réalise alors en lui-même ce que ces réponses signifient, et ayant personnellement réalisé leurs significations, il entre dans un état heureux [194]. La réalisation s’accompagne d’un état heureux et c’est seulement en réalisant que tout se construit, que tout se bâtit [195].

Réaliser spirituellement, c’est saisir la signification de ce qui est lu, saisir en soi ce que signifie telle ou telle représentation. Et de même qu’il est possible de connaître Dieu comme un objet extérieur, il est possible de réaliser en soi Ce qu’Il est et Ce qu’Il révèle [196]. La considération [197] est une clef universelle qui permet Sa révélation en l’homme. Le site intitulé « Le livre de l’unité » propose une lecture qui permet de le découvrir. Les Ecritures rendent possible une telle lecture car c’est avec Elles et au travers d’Elles que Dieu Se révèle dans le monde [198].

En reprenant l’exemple du gâteau, si la recette d’un bon gâteau est donnée par un pâtissier qui a fait ses preuves et dont on ne peut douter, et qu’en s’efforçant de le réaliser soi-même, on s’aperçoit que le résultat n’est pas bon, que le gâteau est mauvais, il ne faut pas en conclure que le gâteau n’est pas bon. Peut-être faut-il reconnaître qu’il n’a pas été correctement réalisé. De même, ceux qui affirment que « le bon Dieu » n’est pas « bon » ou que le « Dieu bon » n’est pas « bon », n’ont sans doute pas réussi à réaliser correctement Ce qu’Il est et Ce qu’Il révèle [199]. De même encore, si quelqu’un sort de mauvais sons avec un stradivarius, il ne faut pas en conclure que l’instrument est mauvais. Dieu prête au monde Ses Noms et Ses révélations [200] pour que chacun puisse, s’il le veut, réaliser quelque chose de vrai et d’heureux. Quand au reste, il ne vaut pas la peine d’être recherché ([201]) dans les Écritures et disparait d’ailleurs de lui-même dans la réalisation de Dieu.

Notes et références

Notes

  1. On nomme depuis quelques années « religions abrahamiques » les religions qui se reconnaissent Abraham pour ancêtre symbolique. Ce sont le judaïsme, le christianisme et l'islam.
  2. Pour une bibliographie exhaustive, on consultera la Bibliographie sur la christologie, Christologie et Dogmes catholiques.
  3. de la cohérence du monde et de la vie humaine
  4. Il ne s'agit pas d'une conversion à une religion, par exemple chrétienne, mais de la conviction que Dieu est possible
  5. Cette section doit beaucoup à l'article de André Comte-Sponville, les philosophes athées, Le Monde des religions, mars avril 2009
  6. En cela, ils sont une critique des christianismes mais pas des autres religions. En effet, le christianisme est la seule religion qui s'est dotée d'un corpus de doctrines obligatoires
  7. Le titre exact est Process and Reality sa traduction par Procès et Réalité ne rend pas justice à la pensée de l'auteur, en ce sens que le mot procès en français s'est spécialisé dans le domaine juridique alors qu'en anglais il garde son sens de processus, comme l'indique André Gounelle dans sa préface au Dynamisme créateur de Dieu dans l'édition de 1975.
  8. parce que qui dit définition dit limites. il s'agirait d'enfermer Dieu dans la limite de paroles humaines comme le fait le dogme.
  9. se reporter la note concernant Exode 3:14
  10. D'une manière pseudo hébraïsante, ce nom est introduit sous la forme Yahweh dans la Bible de Jérusalem, grande traduction dominicaine de 1956. YHWH est une simple translittération de l'hébreu, qui ne note pas les voyelles : « Je suis celui qui est », ou encore plus précisément אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה ce qui se traduit mot à mot, selon le théologien A. LaCocque, par « je serai qui serai » (Exode 3:14). L'inaccompli est un aspect qui donne au verbe l'expression de toutes les potentialités comme l'indique la grammaire Weingreen éditée chez Beauchesne ; il en résulte que d'autres traductions sont possibles aussi bien au conditionnel je serais qui je serais que dans une forme alliant le subjonctif au futur que je sois qui je serai.
  11. On peut noter que la loi juive interdisant de prononcer le nom de Dieu en vain ou de blasphémer, certains religieux de cette confession (contestés par d'autres) écrivent le mot ainsi : D.ieu ou simplement D. Les contestaires de cet usage, comme Armand Abécassis, indiquent que cette interdiction de la Bible hébraïque ne concerne que le nom de YHWH (yod, he, waw, he), pas le mot vernaculaire d'une langue étrangère. Par ailleurs, la Bible n'interdit pas de prononcer le nom de Dieu, elle interdit seulement de le prononcer en vain : « Tu n’invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain » (Ex 20:7). En revanche, l'usage, dans le judaïsme s'établit néanmoins autour de l'idée de préservation de la Loi qui consiste à aller un peu plus loin que l'exigence biblique, pour être certain de l'accomplir sans erreur. |(Marc-Alain Ouaknin, Dieu et l'art de la pêche à la ligne, éd. Bayard, 2001)

Références

  1. Cf. Trésor de la Langue française informatisé, définition en ligne sur le site cnrtl.fr, cf. § I.B.2 et Encyclopédie Larousse en ligne, article en ligne
  2. Cf. Trésor de la Langue française informatisé, Définition en ligne sur le site cnrtl.fr, cf. § II Sur le site cnrtl.fr
  3. a b c et d Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires le Robert, , p. 1079
  4. Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, t. 1, Dictionnaires le Robert, , p. 1079
  5. Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse.
  6. Voir TLFI/étymologie/dieu
  7. Encyclopédie Larousse en ligne, article en ligne
  8. par exemple : « Son Nom » ou « Lui »
  9. du latin chrétien dies dominica, « jour du Seigneur », avec dissimulation entraînant la chute du second d ; cf. article Dimanche in Albert Dauzat et alii, Nouveau dictionnaire étymologique, éd. Larousse, 2e édition, 1971.
  10. R.Grandsaignes d'Hauterive, Dictionnaire des racines des langues indo-européennes, Paris, Larousse, , p. 35, V° dei-, II. thème dyew.
  11. Selon la plupart des linguistes, cette viendrait du radical indo-européen reconstitué *ǵhu-tó-m, provenant lui-même de la base *ǵhau(ə)-, signifiant « appeler » ou « invoquer » ; cf. Oxford English Dictionary.
  12. Iaroslav Lebedynsky, Scythes, Sarmates et Slaves: l'influence des anciens nomades iranophones sur les Slaves, éd. L'Harmattan, 2009, p. 120, extrait en ligne
  13. Ce terme que l'on trouve dans la poésie arabe préislamique semble alors désigner un dieu impersonnel. Parmi les théories de construction du nom Allah, la plus répandue chez les chercheur fait précéder le terme ilāh de l'article al-, si bien que la contraction des deux a donné Allah. Ce nom était déjà utilisé à l'époque préislamique, notamment en milieux chrétiens, ainsi qu'en atteste un inscription du VIe siècle trouvée à Um el-Jimal ou encore comme semble le signifier le nom du père de Mahomet, ’Abdullah (« Le serviteur d'Allah ») ; cf. Paul Ballanfat, article « Allâh » in Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.),Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p.40
  14. cf. Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, éd. P.U.F., 1968 et « Religion, morale et anomie », in Textes, t. 2, éd. Minuit, 1975 ; Max Weber, La sociologie des religions, éd. Gallimard, 1996 ; Camille Tarot, De Durkheim à Mauss, l’invention du symbolique, éd. La Découverte, 1999
  15. Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 11-12, 17-18.
  16. Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2007, recension sur ASSR
  17. Yves Lambert, La naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 23
  18. a et b Yves Lambert, La naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, pp. 17-18
  19. Yves Lambert, Le Monde des religions n° 11, mai 2005, article en ligne
  20. Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 309-310
  21. Suivant Jean Bottéro, Naissance de Dieu. La Bible et l’historien, , éd. Gallimard, 1986, p. 13-14, cité par Yves Lambert, op. cit., p. 423
  22. Alain Zivie, « Akhenaton l'insaisissable », dans Ce que la Bible doit à l'Égypte, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2008, p. 69
  23. Aussitôt, « le refoulement d'Akhénaton a pris la forme d'un effacement total de toutes traces de la culture amarnienne... » ; cf. Jan Assmann, « Le traumatisme monothéiste », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 76.
  24. a b c et d Mireille Hadas-Lebel, Monothéisme et exil de Babylone : 5. De la monolâtrie au monothéisme ?, sur Massorti.com, 17 juillet 2008, article en ligne
  25. Thomas Römer, « Les monothéismes en question », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 11-15
  26. Pierre Gibert, « Le monothéisme est très difficile à penser ! », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 43.
  27. Mireille Hadas-Lebel, Monothéisme et exil de Babylone : 6. Le monothéisme philosophique, sur Massorti.com, 17 juillet 2008, article en ligne
  28. Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p. 111
  29. a b c et d Yves Lambert, La naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 307
  30. Yves Lambert, la naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 309
  31. le livre sacré du Zoroastrisme, l'Avesta, a partiellement disparu et la datation des trois partie restantes est difficile; les sources directes concernant le message initial sont constituées dfe 17 Gathâs restant ainsi que de 7 hymnes attribués à la première génération de disciples de Zoroastre ; cf. Yves Lambert, op. cit., 2009, p. 329
  32. Zoroastre ayant vécu au sein d'un peuple qui ne connaissait pas l'écriture ; cf. Yves Lambert, op. cit., 2009, p. 329
  33. a et b Yves Lambert, la naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 308
  34. voir par exemple Gherardo Gnoli, « L'Iran ancien et le zoroastrisme », in Julien Ries (dir.) L'homme indo-européen et le sacré, éd. Édisud, 1995
  35. en sanskrit deva, en latin deus
  36. a et b Jean Kellens, « Les documents d'origine : l'Avesta », in Religions et histoire, n°44, Zoroastrisme, le rite pour l'éternité, mai-juin 2012, p. 23
  37. La Justice, la Bonne Pensée, la Puissance, la Piété, l'Intégrité et l'Immortalité.
  38. voir par exemple Jean Kellens, « Le mazdéisme », in Frédéric Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier (dirs.), Encyclopédie des religions, t.1, pp. 108-117 et la quatrième naissance de Zaratoustra, éd. Seuil, 2006
  39. Yves Lambert, la naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 339
  40. Yves Lambert, la naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 342
  41. L'évolution contemporaine du zoroastrisme tend elle à retourner vers ses sources et proposer un monothéisme de type dualiste ; cf. Yves Lambert, op. cit., 2009, p. 309
  42. Yves Lambert, la naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 354
  43. Cf. Bernhard Lang, « La nostalgie des dieux anciens », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 31
  44. Claude Geffré, « Monothéïsme », dans Encyclopaedia Universalis, éd. 2010
  45. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées André Lemaire 2010, pp. 90-101
  46. a et b Thomas Römer, « Yahvé l'Unique », in Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n°11, 09/2009, p.34
  47. ainsi que l'atteste 1R 12, cité par Thomas Römer
  48. Bernard Renaud, « Est-ce Moïse qui inventa le dieu unique », in Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p.104
  49. Ainsi que l'exprime l'ouverture primitive du texte.
  50. Thomas Römer, « Yahvé l'Unique », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 35
  51. Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p. 107-113
  52. Thomas Römer, « Les monothéisme en question », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 35-36
  53. Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p. 15
  54. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 271
  55. Wilfred Monod, Dieu dans l'Univers, Fischbader, Paris, 1933, p. 55-56
  56. a b c d et e Philippe Hoffmann, « Y a-t-il un monothéisme philosophique dans l'antiquité ? », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 145-153
  57. Francis Wolff, « Un démiurge moral », dans Le Monde des religions, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 28-32
  58. Alain de Libera, La Philosophie médiévale, Paris, PUF, coll. « Quadrige Manuels », 1993 (rééd. 2004) (ISBN 978-2-13-054319-0) ; voir aussi Rémi Brague, Au moyen du Moyen Âge, Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, Paris, Flammarion, Champs-Essais n° 856, 2008 (ISBN 978-2-0812-1785-0)
  59. À peine quelques pages, moins de 10, sur le corpus de 1 500 parvenues jusqu'à nous ; cf. Philippe Hoffmann, op. cit., p. 28
  60. Mireille Hadas-Lebel, « Pourquoi rester juif », sur Massorti.com, 11 novembre 2008
  61. Bernard Renaud, « Est-ce Moïse qui inventa le dieu unique ? », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 103
  62. En assimilant toutefois les noms théophores « El », le plus fréquent jusqu'à la période du roi David, à celui de « YHWH » ; cf. Bernard Renaud, op. cit., 2010, p.103
  63. Is 43. 10-11, Is 44. 6, Is 45. 5-7,18,21-22, citées par André Lemaire dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, op. cit., p. 99
  64. Thomas Römer, « Le Dieu de la Bible hébraïque », dans Le Monde des Religions, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 33
  65. Francolino J. Gonçalves, « Monothéisme et idolâtrie chez les prophètes », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 114-115
  66. Thomas Römer, « Le Dieu de la Bible hébraïque », dans Le Monde des Religions, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 36
  67. André Lemaire, « L'émergence du Dieu unique en Israël », dans Thomas Römer (dir.), Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard/Le Monde de la Bible, 2010, p. 97-100
  68. a b c d et e Article Dieu du Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, éditions Robert Laffont, 1989, (ISBN 2-221-08099-8)
  69. Plotin, Ennéade, IX, et (en) John Hicks, Gos has many names, Birmingham University Press, 1988
  70. a b et c Paul Ballanfat, article « Allâh » in M.A. Amir-Moezzi (dir.) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp. 40-43
  71. cité par Paul Ballanfat
  72. cf. Coran, sourate 50,16, cité par Paul Ballanfat
  73. cf. par ex. Coran, sourate 28,70 : « Il est Allâh qui est tel qu’il n'y a pas de divinité excepté Lui », cité par Paul Ballanfat.
  74. cf. Coran, sourate 4,48; cité par Paul Ballanfat
  75. al-Jabbâr
  76. al-Qahhâr
  77. dont, entre autres, « la Lumière », « le Vengeur », « le Très Sage, « le Très bien veillant », « Celui qui pardonne toujours », « Celui qui fait vivre », « Celui qui fait mourir », etc.
  78. a b c et d Abdennour Bidar, « La Lumière des cieux et de la terre », in Le Monde des Religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors série no 11, septembre 2009, p. 44-47.
  79. Cf. Coran, sourate 55,27 ; cité par Paul Ballanfat.
  80. Cf. Coran, sourates 11,37; 52,48; 54,14 ; cité par Paul Ballanfat.
  81. Cf. Coran, sourate 48,10 ; cité par Paul Ballanfat.
  82. Cf. Coran, sourates 20,5 ; 57, 4 ; cité par Paul Ballanfat.
  83. Henri Corbin, Histoire de la philosophie islamique, éd. Gallimard/Folio, 1999, cité par Abdennour Bidar, op. cit., présentation en ligne
  84. Cf. Coran, sourate 2,2 ; cité par Paul Ballanfat.
  85. Yves Lambert, La Naissance des religions, éd. Armand Colin, 2009, p. 429.
  86. a b c d et e Giovanni Filoramo (trad. Noël Lucas), Qu'est-ce que la religion ? Thèmes, méthodes, problèmes, Cerf, (ISBN 978-2-204-08243-3), p. 165
  87. a b c et d Denis Matringe, Les Sikhs. Histoire et tradition des « Lions du Panjab », Albin Michel, coll. « Planète Inde », (ISBN 9782226182821), p. 59-60
  88. Il s'agit de la même famille que mystèrion (« mystère ») et que le verbe myein (« chercher », « enseigner ») ; cf. François Trémolières, article « Mystique/Mysticisme », in Dictionnaire des faits religieux, éd. Quadrige/P.U.F., 2010, p. 776
  89. William E. Mann, article « Mysticism » in Robert Audy (éd.) The Cambridge Dictionary of Philosophy, 1999, p. 593
  90. Leili Anvar, « Le « visage de beauté » », in Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 49
  91. a et b William E. Mann, article « Mystical experience » in Robert Audy (éd.) The Cambridge Dictionary of Philosophy, 1999, p. 593
  92. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Mann Mystycism 1999, p. 593
  93. Leili Anvar, « Le « visage de beauté » », in Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 50
  94. Leili Anvar, « Le « visage de beauté » », in Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p.51
  95. en trois volumes, éditions Cerf, 1994, 1998 et 2000
  96. a b c d et e Jacqueline Lalouette, article « Déisme et théisme », in Dictionnaire des faits religieux, éd. Quadrige/P.U.F., 2010, p. 232
  97. Bernard Sève, « Le Dieu des philosophes déistes », in 20 clés pour comprendre Dieu, in Le Monde des Religions, h.-s. no 11, septembre 2009, p. 54
  98. a et b Jacqueline Lalouette, op. cit., 2010, p. 233
  99. Bernard Sève, op. cit., 2009, p. 56
  100. Selon certains auteurs, il est utilisé par ces derniers pour se distinguer des « athées » — le mot, fort injurieux, n'avait pas la même signification qu'à présent — et, pour d'autre, il est appliqué aux sociniens par leurs détracteurs ; cf. Jacqueline Lalouette, op. cit., 2010, p. 232
  101. Michel Puech, Kant et la causalité : étude sur la formation du système critique, éd. Vrin, 1990, p. 59, extrait en ligne
  102. Henri d'Aviau de Ternay, Traces bibliques dans la loi morale chez Kant, éd. Beauchesne, 1986, p. 143, extrait en ligne
  103. a et b Bernard Sève, op. cit. 2009,p. 57
  104. a et b Jacqueline Lalouette, « Agnosticisme et athéisme », in Dictionnaire des faits religieux, éd. P.u.F./Quadrige, 2010, p.15
  105. Robert Dalian cité par Jacqueline Lalouette, op. cit., 2012, p. 15
  106. a et b André Comte-Sponville, « Le Dieu des penseurs athées », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 58
  107. a b c d e f g et h Jacqueline Lalouette, « Agnosticisme et athéisme », in Dictionnaire des faits religieux, éd. P.u.F./Quadrige, 2010, p.16
  108. a b et c André Comte-Sponville, « Le Dieu des penseurs athées », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 59
  109. ce qui n'empêche pas par ailleurs de se déclarer croyant, indifférent ou incroyant
  110. La plupart des philosophes de cette époque ne sont pas athées : par exemple, Voltaire est déiste, David Hume est sceptique, Emmanuel Kant est luthérien, ...
  111. a et b André Comte-Sponville, « Le Dieu des penseurs athées », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, p. 60
  112. a et b André Comte-Sponville, « Le Dieu des penseurs athées », dans Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série n° 11, septembre 2009, pp. 60-61
  113. Serge Lafitte, « Le Dieu du New Age », Le Monde des religions, Paris, no hors-série n° 11, 20 clés pour comprendre Dieu,‎ , p. 65-67. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  114. a b et c Article Dieu de Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, sous la direction de Marie-Louise Morfaux et Jean Lefranc, éditions Armand Colin, édition originale de 1980, réédition de 2004, (ISBN 2-200-26981-1)
  115. Selon une formule attribuée à Thalès de Milet par Platon, Lois X, 399b ; cf. Philippe Hoffmann, op. cit. 2009, p.148
  116. en grec ancien, dèmiourgos signifie « artisan »
  117. Article Dieu dans Vocabulaire technique et critique de la philosophie (édition 1980), sous la direction d'André Lalande.
  118. Richard Dawkins, « Why There Almost Certainly Is No God », The Huffington Post (consulté le )
  119. Point de vue apophatique qui affirme que Dieu est autre chose que ce qu'on en dit, voir par exemple Dieu au-delà de Dieu de Paul Tillich, 1955.
  120. a b c d et e Article Dieu, preuves de son existence, dans le Dictionnaire de la philosophie, éditions Universalis, juin 2009, (ISBN 2-226 14361-0)
  121. Anselme de Canterbury, Proslogion, XIe siècle, chapitres 2 et suivants
  122. Méditations Métaphysiques, René Descartes, Méditation cinquième : De l'essence des choses matérielles ; et, derechef de Dieu, qu'il existe accès en ligne
  123. Voir l'article preuve ontologique de Gödel
  124. Aristote, Métaphysique, Livre IV, chapitre 7, traduit par J. Barthélemy-Saint-Hilaire lien en ligne
  125. Thomas d'Aquin (1225-1274), héritier d'autres penseurs, dont Albert le Grand, chercha ainsi le Dieu chrétien dans le « premier moteur immobile » d'Aristote, en se débattant avec le dieu seulement moteur du monde éternel selon Aristote face au Dieu chrétien éternel et créateur d'un monde appelé à finir, et ainsi que la multitude des moteurs immobiles d'Aristote qui sont interprétés plus ou moins comme étant des anges, et autres difficultés. Le cœur du problème étant que le monde aristotélicien est composé d'êtres ayant chacun en soi le principe de ses mouvements, alors que le monde chrétien est fait d'êtres incomplets, hiérarchisés et déterminés par Dieu. L'ensemble de la doctrine de Thomas d'Aquin porte le nom de thomisme. Voir : tome I, p582-607 de Histoire de la philosophie par Émile Bréhier, Tomes I à III, Éditeur PUF, 1931, réédité en 1994 (7e édition), (ISBN 2-13044-378-8)
  126. Blaise Pascal, Pensée 543-190 in Pensées, coll. Le Monde de la Philiosophie, éd. Flammarion, p. 200
  127. Une section entière de l'encyclique, intitulée « La constante nouveauté de la pensée de Thomas d'Aquin », est dédiée à la pensée de ce dernier, texte en ligne sur le site du Vatican
  128. Audience générale de Jean-Paul II du 10 juillet 1985 reprenant les Quinquae viae, texte en ligne
  129. Marc-Alain Ouaknin, Dieu et l'art de la pêche à la ligne : « Dieu en cent pages. Voilà, j'ai accepté le défi. Mon premier mouvement est d'offrir à l'éditeur cent pages vides. Non par jeu mais par respect. La seule chose qu'on puisse vraiment dire sur Dieu, c'est rien. Ne rien dire ! Théologie négative radicale.
    Ne rien dire mais le dire bien !
    Je renonce à cette possibilité. Non parce que cela aurait pu être interprété comme une facilité, mais parce que l'idée n'est pas originale. Je retrouve un livre sur les rayons de ma bibliothèque : “tout ce que les hommes savent sur les femmes”. 200 pages blanches ! Lucide ! »
  130. « Quand donc je pense une chose, si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j'ajoute que cette chose existe, je n'ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j'ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c'est exactement l'objet de mon concept qui existe. » Emmanuel Kant in Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale ch. III, 4e section
  131. Pour une autre présentation, Mathieu Horeau, Emmanuel Kant et le concept de Dieu, in Philosophie Magazine no 5, décembre 2006 article en ligne
  132. Richard Swinburne, Is there a God?, Oxford University Press, 1996.
  133. John Leslie Mackie, The miracle of Theism, argument for and against the existence of God, Clarendon, 1982.
  134. Antony Flew , God and Philosophy, Paperback, 2005,
  135. La théorie du Meilleur des mondes possibles de Leibniz est exposée et évaluée dans le détail dans le support de cours de Jacques Bouveresse au Collège de France, texte en ligne (PDF)
  136. Préface à la dernière édition de God & Philosophy, celle de 2005
  137. cf. Paul Ricoeur, « Démystification de l’accusation », in Démythisation et morale, éd. Montaigne, 1966, pp.  51-53
  138. cf. André Lacroix et Jean-François Malherbe (dir.), L'éthique à l'ère du soupçon, éd. Liber, 2003, présentation en ligne
  139. pour cet auteur, voir L'avenir d'une illusion, texte téléchargeable sur le site de l'UQUAM
  140. voir les théologiens de la mort de Dieu et surtout Théologie de la mort de Dieu.
  141. Abdennour Bidar, L'islam face à la mort de Dieu, Actualité de Mohamed Iqbal, éd. Bourin, 2010
  142. Richard L. Rubenstein, After Auschwitz : Radical Theology and Contemporary Judaism, éd. Bobbs-Merrill, 1966
  143. das Wesen des Christenthums, Leipzig 1841
  144. L'Essence du christianisme, trad. Jean-Pierre Osier, éd. Maspér, 1968
  145. Feuerbach, L'Essence du christianisme, Leipzig, 1841
  146. Paul Clavier, Le débat contemporain, entre éviction et renouveau, Le Monde des religions, mars – avril 2009
  147. Livre troisième, 125
  148. cf. John B. Cobb,David Ray Griffin Process theology: an introductory exposition, éd. Westminster John Knox Press, 1976, extraits en ligne ; Alfred North Whitehead, Process and Theology, version révisée par David Ray Griffin et Donald W. Sherburne, éd. Simon and Schuster, 1979 (éd. orig. 1925), extraits en ligne
  149. Jean-Luc Marion, Dieu sans l'être, PUF, 1re édition 1999 et Jean-Luc Marion, L'idole et la distance, Grasset, 1989
  150. avec les penseurs et théologiens Samuel Alexander (1859–1938), les Rabbins Max Kaddushin, Milton Steinberg , Levi A. Olan, Harry Slominsky. Abraham Joshua Heschel peut aussi se rattacher à ce courant.
  151. Sur la distinction entre cataphatisme (une sorte d'énoncé théosophique) et l'apophatisme, voir cet article en espagnol Apofatico/catafatico(encore en ligne le 3-dec-2010) dans lequel un théologien jésuite catalan discute avec Mulot)
  152. édition originale 1955, réédition en français: Les bergers et les mages, (1997) (ISBN 2853041271) ref. à préciser
  153. Voir cet article en espagnol de Miquel SUNYOL S;J; Empachado de teología qui en montre un exemple simple
  154. State University of New York Pr (juin 1984) (ISBN 0873957709)
  155. première édition chez Fishbacher en 1930, réédition chez Phenix Éditions (2004) (ISBN 745806564[à vérifier : ISBN invalide])
  156. Première édition en anglais en 1929 (ISBN 0029345707), traduit en français chez Gallimard sous le titre Procès et Réalité (ISBN 2070729079) dans les années 2000.
  157. Isabelle Stengers, Penser avec Whitehead, une libre et sauvage création de concepts, éd. Seuil, 2002, recension
  158. André Gounelle, Le dynamisme créateur de Dieu : essai sur la théologie du Process, éd. Van Dieren, 2000 (éd. orig. 1981), extraits en ligne
  159. André Gounelle, le Dynamisme créateur de Dieu, essai sur la théologie du Process, 2e édition, 2000, Van Dieren Editeur
  160. Pierre Livet, La notion d’événement chez Whitehead et Davidson, Noésis, n°13, 2008, en ligne
  161. op.cit. André Gounelle, le Dynamisme créateur de Dieu,
  162. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Seuil, 1996, pp. 255-260
  163. Michel Henry, Paroles du Christ, éd. du Seuil, 2002 (p. 107)
  164. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Seuil, 1996, p. 40
  165. a et b André Comte-Sponville, « Le dieu des penseurs athées. L'illusion aliénante », in Le Monde des religions : 20 clés pour comprendre Dieu, hors-série no 11, septembre 2009, p. 61
  166. Frédéric Lenoir, « Naissance de l'athéisme moderne. Les prophètes de la mort de Dieu », Le Monde des religions « Les athées »,‎ (lire en ligne)
  167. in L'Avenir d'une illusion, 1927, cité par A. Comte-Sponville, cf. infra ; traduction française de 1932, éditions P.U.F., 1973, disponible en ligne
  168. cité par André Comte-Sponville, op. cit., septembre 2009
  169. Carl G. Jung, L'homme et ses symboles, Robert Laffont, (ISBN 2221027205), p. 20-21 :

    « Un mot ou une image sont symboliques lorsqu'ils impliquent quelque chose de plus que leur sens évident et immédiat. Ce mot ou cette image ont un aspect "inconscient" plus vaste, qui n'est jamais défini avec précision, ni pleinement expliqué. Personne d'ailleurs ne peut espérer le faire. Lorsque l'esprit entreprend l'exploration d'un symbole, il est amené à des idées qui se situent au-delà de ce que notre raison peut saisir. »

  170. Carl G. Jung, La Vie symbolique : psychologie et vie religieuse, Albin Michel (ISBN 2226036687)[réf. incomplète]
  171. Carl G. Jung, Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or, Albin Michel (ISBN 222606883X)[réf. incomplète]
  172. Stephen Jay Gould, Et Dieu dit "que Darwin soit", Éditions du Seuil, Paris, p. 163, 2000
  173. (en) « The scientific method is incapable of delivering a decisive adjudication of the God question. Those who believe that it proves or disproves the existence of God press that method beyond its legitimate limits, and run the risk of abusing or discrediting it. », conférence d'Alister Mc Grath, 09/11/2004 à Cambridge, sur le site du The Faraday Institute for Science and Religion, St-Edmund College, université de Cambridge, conférence en ligne ; voir aussi Dawkins'God:genes, memes, and the meaning of life sur Google Livres et Practical Christian Theology sur Google Livres
  174. Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, éd. Robert Laffont, pp.  63-70, 2008
  175. (en) Richard Dawkins, God Delusion, éd. Houghton Mifflin Harcourt, 2006, pp. 14-15 extrait en ligne
  176. Alvin Plantinga, The Dawkins Confusion - Naturalism ad absurdum, in Books & Culture, a Christian Review, mars/avril 2007, vol. 13, no . 2, p.  21, article en ligne et Alister McGrath, Alister, The Dawkins Delusion ?, SPCK, p.  20, lue le 3-dec-2010.
  177. Simon Watson (Spring 2010). "Richard Dawkins' The God Delusion and Atheist Fundamentalism". Anthropoetics: The Journal of Generative Anthropology 15, no. 2. lue n en ligne le 3-dec 2010.
  178. En juin 1860, un tel débat opposant alors l'évêque d'Oxford, Samuel Wilberforce au biologiste Thomas Huxley sur les théories de Darwin s'était tenu au même endroit ; cf. La science a-t-elle enterré Dieu ? (Has Science Buried God ?), 21 octobre 2008, enregistrement en ligne
  179. « I contrasted his theistic beliefs in miracles with deistic beliefs, for which I said that a serious case could be made, although not a case that I would accept myself. » ; cf. Richard Dawkins and John Lennox at the Oxford University Museum, 21/10/2008
  180. (en) Richard Dawkins, Snake Oil and Holy Water, in Forbes, 10/04/99, article en ligne
  181. Entretien avec Richard Dawkins dans l'émission Belief de la BBC, 05/04/2004, transcription en ligne de l'interview
  182. éd. Labor et Fides, 1996, extraits en ligne
  183. éd. L'harmattan, 2004, extraits en ligne
  184. Birmingham University Press, 1988, pp. 102, traduction Mulot
  185. À propos d'André Chouraqui et de Moïse
  186. >« Or il y a un danger d'idolâtrie dans tout théisme. Tout théisme qui s'exprime est une idolâtrie, car l'expression le signifie et, par là, le fige ; sauf si, d'une certaine façon, son discours se nie lui-même et devient donc athée. Autrement dit, les paradoxes du langage et de ses significations sont tels que le seul discours sur Dieu qui ne soit pas idolâtre ne peut être qu'un discours athée. Ou encore, que dans tout discours, le seul Dieu qui ne soit pas une idole est un Dieu qui ne soit pas un Dieu. » (Henri Atlan, Niveaux de signification et athéisme de l'écriture, La Bible au présent, Idées/Gallimard, 1982).</
  187. François Boœspflug, Dieu et ses images. Une histoire de l'Éternel dans l'art, éd. Bayard, 2011, p.13
  188. François Boœspflug, Dieu et ses images. Une histoire de l'Éternel dans l'art, éd. Bayard, 2011, p.16
  189. François Boœspflug, Dieu et ses images. Une histoire de l'Éternel dans l'art, éd. Bayard, 2011, p.446
  190. L’enseignement de Râmakrishna, dos de couverture
  191. L’enseignement de Râmakrishna, éditions Albin Michel. 600 pages exclusivement consacrées à la réalisation de Dieu.
  192. L’enseignement de Râmakrishna : La servitude du savoir livresque P79. Exemple : « A quoi sert le savoir livresque ? Les pandits peuvent connaître beaucoup de versets et de textes sacrés, mais à quoi bon les répéter ? Il faut réaliser dans votre vie les vérités contenues dans les Ecritures. » (107)
  193. Evangile selon saint Matthieu 16 :15
  194. Evangile selon saint Matthieu 16 :17
  195. Evangile selon saint Matthieu 16:18
  196. Gandhi, lettres à l’âshram P29, éditions Albin Michel
  197. Sainte Thérèse d’Avila, le château intérieur P34, éditions du Cerf.
  198. La Bible
  199. L’enseignement de Râmakrishna P298 & Evangile selon saint Matthieu 19 :17
  200. L’enseignement de Râmakrishna P229
  201. L’enseignement de Râmakrishna P15

Voir aussi

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Bibliographie

Ouvrages généraux

Philosophes et chercheurs contemporains
Théologiens contemporains
Zoroastrisme
  • Jean Kellens, La Quatrième Naissance de Zarathushtra, Seuil, 2006

Divers

Articles connexes

Principaux noms de Dieu, ou du Divin

Concepts connexes