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Le ''Ratio Studiorum'' est revu à intervalles réguliers, s’adaptant à l’évolution des mœurs et mentalités comme aux circonstances de lieux, cultures et personnes. La dernière révision et mise à jour est faite en 1987. Le texte est publié sous le titre de ‘''Les caractéristiques de l’éducation jésuite''’.
Le ''Ratio Studiorum'' est revu à intervalles réguliers, s’adaptant à l’évolution des mœurs et mentalités comme aux circonstances de lieux, cultures et personnes. La dernière révision et mise à jour est faite en 1987. Le texte est publié sous le titre de ‘''Les caractéristiques de l’éducation jésuite''’.

== Caractéristiques ==
Les principes fondamentaux, lignes directrices et objectifs pédagogiques de l’éducation jésuite sont les suivants :
*L’éducation jésuite prend le monde ambiant au sérieux, aide à la formation intégrale de chaque élève, incluant une dimension religieuse qui pénètre tous les aspects de l’[[éducation]]; elle promeut le dialogue entre [[foi]] et [[culture]].
*Elle insiste sur le soin et l’attention à donner à chaque élève, l’incitant à être proactif dans son milieu et l’encourageant à l’ouverture à tous, au [[respect de la vie]], et à un progrès qui soit au service de l’humanité.
*Elle est orientée vers l’adoption de valeurs sures, encourageant une connaissance, un amour et une acceptation réaliste de soi-même, et assure une connaissance tout autant réaliste du monde dans lequel nous vivons.
*Elle propose [[Jésus-Christ]] comme modèle de [[vie humaine]] et propose une aide pastorale aux élèves. Elle manifeste sa [[foi religieuse]] dans une [[prière]], un [[culte]] et un service qui sont aussi bien personnels que communautaires.
*Elle est une préparation à un engagement dans la vie active, au service de la [[foi religieuse]] intimement liée au travail pour la justice parmi les hommes, et manifeste un souci et amour particulier pour les pauvres et marginaux. Elle cherche à former des ‘personnes-pour-les-autres’.
*Elle recherche l’excellence dans le travail de formation reconnaissant que ce qui est bien et beau vient de Dieu ([[AMDG]]).
*Elle insiste sur la collaboration entre tous ceux qui sont engagés dans une œuvre commune d’éducation, et repose sur un esprit de communauté, respectueuse des identités, au sein de chaque institution, y engageant les [[jésuites]], les enseignants laïcs et le cadre administratif, comme les parents, élèves, divers ‘conseils’, anciens élèves et bienfaiteurs. Tout ne repose pas sur le maître, cette collaboration ou coopération caractérise l'[[enseignement mutuel]].
*Elle adapte régulièrement moyens et méthodes dans le but de réaliser plus efficacement ses objectifs et aide à la [[formation permanente]] nécessaire, tout spécialement pour les enseignants.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 21 septembre 2013 à 15:08

On appelle Éducation jésuite un système pédagogique pro-actif soutenu par une idéologie humaniste de confiance en l’homme et foi en Dieu tel que développé par la Compagnie de Jésus dans ses institutions d’enseignement au cours des siècles. Une première fois codifié dans le ‘Ratio Studiorum’ de 1593 il est régulièrement évalué et mis à jour suivant les besoins des temps et des lieux.

Panneau à l'entrée du collège jésuite de Katmandou

Origine

Bien que tous diplômés de l’université de Paris Ignace de Loyola et les premiers compagnons, lorsqu’ils fondent la Compagnie de Jésus, ne considèrent pas l’enseignement et l’éducation de la jeunesse comme faisant partie du projet initial. La grande mobilité apostolique que souhaite Saint Ignace semble s’opposer au travail quotidien et institutionnel d’un enseignant.

Les fruits apostoliques de la prise en charge d’une école à Goa, décrits par François Xavier dans une lettre de 1542 font réfléchir Ignace, qui dans sa réponse encourage l’apôtre de l’Orient. De son côté Claude Le Jay accepte avec l’approbation du fondateur une chaire d’enseignement à Ingolstadt (1544). Il est le premier ‘professeur’ jésuite. En Espagne, de sa propre initiative, le duc de Gandie, François de Borgia fonde dans sa ville un collège, immédiatement confié aux Jésuites. Il semble de plus en plus clair que l’éducation et la fondation d’instituts d’enseignements sont dans la ligne de la charte de fondation de la Compagnie de Jésus. À savoir: la ‘défense et la propagation de la foi et le progrès des âmes dans la vie et la doctrine chrétiennes’ (Const.N°3) passent par la formation humaine et spirituelle de la jeunesse et par la lutte contre l’ignorance religieuse que représentent les institutions d’enseignement.

Le premier collège fondé par les jésuites le fut à Messine en 1548. Il sera suivi du Collège Romain ('Collegio romano') qui deviendra l’université grégorienne (1551). À la mort de Saint Ignace (1556) la Compagnie de Jésus dirige déjà une quarantaine d’écoles et collèges. Le rapide développement et la multiplication des collèges, partout en Europe et déjà sur quelques autres continents, obligent à coordonner cet effort pédagogique et définir les principes communs à tous les collèges.

Le supérieur général Claudio Acquaviva crée une commission en 1584 qui rassemble idées et expériences des nombreux collèges (alors au nombre de 245). Le rapport de la commission, définissant les objectifs, moyens et méthodes de l’enseignement jésuite est revu et commenté par les jésuites engagés dans cet apostolat. Il aboutit à un texte définitif qui est discuté et approuvé par la congrégation générale de 1593. Il est promulgué et imprimé en 1598. C’est le Ratio Studiorum [Plan d’études] qui devient comme la charte de l’éducation jésuite. C’est en fait le premier système éducatif que le monde ait jamais vu.

Édition de 1598 du Ratio Studiorum

Le Ratio Studiorum est revu à intervalles réguliers, s’adaptant à l’évolution des mœurs et mentalités comme aux circonstances de lieux, cultures et personnes. La dernière révision et mise à jour est faite en 1987. Le texte est publié sous le titre de ‘Les caractéristiques de l’éducation jésuite’.

Bibliographie

  • J.-B. Herman: La pédagogie des jésuites au XVIe siècle; ses sources, ses caractéristiques, Louvain, Bureaux du recueil (UCL), 1914, 336pp.
  • François Charmot: La pédagogie des Jésuites. Ses principes, son actualité, Paris, 1943.
  • Gabriel Codina Mir: Aux sources de la pédagogie des Jésuites: le 'Modus parisiensis', Rome, 1968.
  • François de Dainville: L'éducation des Jésuites (XVIe-XVIIIe siècles), Paris, Éditions de Minuit, 1978, 570pp.
  • AA.VV.: Les caractéristiques de l'éducation jésuite, Maison généralice, Rome, 1987.
  • Philippe Bacq (et al.): Les collèges jésuites d'hier à demain; pédagogie et spiritualité, Bruxelles, Lumen Vitae, 1994.
  • Luce Giard et Louis de Vaucelles (eds), Les jésuites à l'âge baroque (1540-1640), Grenoble, 1996.
  • Adrien Demoustier (et al.): Ratio Studiorum: plan raisonné et institution des études dans la Compagnie de Jésus, Paris, Belin, 1997.

Notes et références