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Campagne du Sinaï et de la Palestine

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La campagne du Sinaï et de Palestine eut pour théâtre le front du Moyen-Orient durant la Première Guerre mondiale. Cette série de batailles opposa les forces de l'Empire britannique, de l'Empire allemand et de l'Empire ottoman du au , date à laquelle l'armistice de Moudros fut signé entre l'Empire ottoman et la Triple-Entente.

Déroulement de la campagne

Défense du canal de Suez (1915-1916)

Le 26 janvier 1915, l'Empire ottoman tente en vain de prendre le contrôle du sultanat d'Égypte, alors protectorat britannique mais se heurte à une résistance farouche de l'Entente. En août 1916, 2 divisions britanniques (la division montée Anzac et la 52e division d'infanterie) à Romani sont prises à partie par d'importantes troupes ottomanes qui sont défaites.

La campagne de Palestine

En 1917, les Britanniques étendent leur zone d'opération contre la Palestine ottomane dans deux batailles infructueuses à Gaza en mars et avril. Le , le général britannique Archibald Murray commence à envahir la province ottomane en tentant de percer la ligne Gaza-Beer-Sheva avec 16 000 soldats. L'attaque dirigée par les unités sous les ordres du général Charles Dobell est tenue en échec en raison d'une mauvaise organisation des Britanniques, d'un manque de communication entre les unités d'infanterie et de cavalerie, d'une pénurie d'eau potable et de la résistance ottomane.

Les Ottomans, qui disposent du même nombre de soldats, dans ce qui deviendra la première bataille de Gaza, perdent 2 500 hommes lors des combats, tandis que les pertes britanniques s'élèvent à près de 4 000 hommes. Murray est cependant autorisé à lancer une deuxième attaque contre les Ottomans.

Après six mois de préparatifs, en octobre, la Egyptian Expeditionary Force prend Beersheba et une semaine plus tard l'ensemble de Gaza. Elle progresse par la suite vers le nord de Jaffa à la mi-novembre et dans les collines de Judée et de Jérusalem en décembre.

Les Hachémites dans le conflit

Suite à une attaque infructueuse sur Médine[1], les forces de la Révolte arabe sous le commandement de l'Emir Faiçal I étaient sur la défensive face aux turcs. Lawrence, envoyé par le général Archibald Murray, commandant du Corps expéditionnaire égyptien, pour opérer en tant que conseiller militaire auprès de Fayçal, tira enseignement de l'expédition sur El-Ouedj (opération amphibie) et se dit que l'on ne pourrait pas répéter ce genre d'entreprise à Aqaba, car prendre le port ne suffisait pas en soi, il fallait aussi contrôler l'oued Ithm entre Aqaba et Maan (ville située sur le parcours du chemin de fer Damas-Médine). Fort de ce raisonnement, Lawrence parvint à convaincre Fayçal de lancer une attaque contre Aqaba, mais depuis l'intérieur avec l'aide des tribus locales, et non à la suite d'un débarquement. Aqaba était un port occupé par une garnison turque dans l'actuelle Jordanie, pouvant menacer les forces britanniques opérant en Palestine. Les turcs s'en servirent également comme base en 1915 pour attaquer le canal de Suez. Il fut également suggéré que Fayçal prenne le port comme moyen pour les anglais d'approvisionner les forces arabes. Bien qu'il ne prît pas lui-même part à la bataille, (son cousin le Sherif Nasir agissait en tant que chef des troupes arabes), Fayçal mit à disposition de Lawrence un grand nombre de ses hommes. Lawrence s'aida également du concours d'Auda ibu Tayi, chef de la tribu bédouine des Howeitat, ce qui lui permit de se lancer accompagné d'une large troupe dans cette expédition.

Aqaba n'était pas en soi un obstacle militaire majeur ; il s'agissait d'un village simplement gardé par un fortin occupé par une garnison visant à prévenir une attaque par la péninsule du Sinaï. La difficulté principale de l'expédition était la traversée du désert du Nefud, généralement considérée comme impossible.

La progression britannique en Galilée

En février 1918, les troupes ottomanes reculent sur l'ensemble du front palestinien. La bataille de Megiddo en septembre 1918, en Galilée, portera un coup de grâce à une armée ottomane en pleine déroute : le , l'armistice sera signé.

Profitant de leur récente et brillante victoire, les Britanniques entrent dans Damas le 30 septembre et y font près de 20 000 prisonniers. Beyrouth tombe le lendemain et Alep, à 300 km au nord, le 26 octobre. Les troupes britanniques sont conduites par les 3e troupes légères montées australiennes, précédées par des troupes de guérilla arabes. Ces dernières, en réponse aux atrocités turques commises contre des villages arabes rebelles, feront peu ou pas de prisonniers : les 27 et 28 septembre, près de 15 000 Turcs (et quelques Allemands et Autrichiens) sont massacrés jusqu'au dernier.

Annexes

Notes et références

  1. T.E. Lawrence, Les Sept Piliers de la sagesse page 118

Bibliographie

  • (en) John D. Grainger, The Battle for Palestine: 1917 Boydell Press, 2006. (ISBN 1 84383 263 1)
  • (en) Anthony Bruce, The Last Crusade: The Palestinian Campaign in the First World War. John Murray, 2002.
  • (en) Vincent Esposito, The West Point Atlas of American Wars - Vol. 2. Frederick Praeger Press, 1959.
  • (en) David Fromkin, A Peace to End All Peace. Avon Books, 1989.
  • (en) John Keegan, The First World War. Random House Press, 1998.
  • (en) David R. Woodward, Forgotten Soldiers of the First World War - Lost Voices from the Middle Eastern Front. Tempus Publishing, 2006.
  • (en) Preston, Lieutenant-Colonel Richard Martin, The Desert Mounted Corps: An Account of the Cavalry Operations in Palestine and Syria 1914 to 1918. Houghton Mifflin Company, 1921.

Liens externes