Aller au contenu

Schadenfreude

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 30 mai 2016 à 22:30 et modifiée en dernier par Guychou (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Max et Moritz

La Schadenfreude est la « mauvaise joie »[1], la « joie malsaine » ou la « joie maligne », que l'on éprouve en observant le malheur d'autrui. Comme le montrent les termes francophones équivalents, se réjouir du malheur des autres est considéré comme un sentiment mauvais et semble universellement condamné [réf. souhaitée] (même par celui qui y participe[réf. souhaitée]).

Le terme allemand (de Schaden et Freude) signifie littéralement « joie [du] dommage » et peut se traduire par « joie du malheur d'autrui ». Cet emprunt lexical, intéressant du fait qu'il décrit la chose littéralement, est néanmoins rarement utilisé en français, plus souvent en anglais.

Étymologie

Il s'agit en allemand d'un nom composé, de Schaden (« faire du mal », « blesser ») et de Freude (« joie »)[2].

En allemand, le mot a toujours une connotation péjorative.

Signification

Ce sentiment s'apparente au sadisme, mais il est passif dans le sens où le spectateur ne prend pas une part active à l'accomplissement du malheur. C'est ce sentiment qui est exploité par des émissions de télévision où des gens sont filmés faisant des chutes, entraînant des rires. Les malheurs des victimes entraînent le rire, en même temps qu'un sentiment, chez le spectateur, de Schadenfreude.

Le concept Boudiste de mudita, "joie sympatique" ou "réjouissance du bonheur des autres", est parfois donné comme antonyme de schadenfreude.[3],[4] On peut également considérer l'envie, c'est-à-dire le "ressentiment face au bonheur d'autrui" comme le contraire de la schadenfreude. Pour compléter le carré, on peut considérer comme antonyme à la schadenfreude le "déplaisir du malheur des autres", c'est-à-dire la pitié ou la compassion.


Citation

« S'il [l'homme] a des raisons momentanées pour être heureux lui-même, il n'en accumule pas moins les malheurs du prochain, comme un capital dans sa mémoire, pour le faire valoir dès que sur lui aussi le malheur se met à fondre : c'est là également une façon d'avoir une « joie maligne » (« Schadenfreude »). »

— Nietzsche, Humain trop humain, Le voyageur et son ombre § 27

« Attends-moi, ti-gars
Tu vas tomber si j'suis pas là
Le plaisir de l'un
C'est d'voir l'autre se casser l'cou »

— Félix Leclerc, Attends-moi ti-gars (refrain de chanson, 1957)

Notes et références

  1. « Il avait eu sur les autres une désastreuse influence, et [...] y avait trouvé une mauvaise joie. » Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray [lire en ligne].
  2. Schaden vient du moyen haut-allemand schade, du vieux haut-allemand scado, et freude vient du moyen haut-allemand vreude, vieil haut-allemand frewida, de frō (« joyeux »).
  3. The Upside of Shadenfreude, Joshua Zader, Mudita Journal, December 6, 2005.
  4. Are you Schadenfreude or Mudita?, Sirtumble, One of Six Billion..., February 6, 2005.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :