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Opération homo

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Une opération Homo ou Omo est une opération d'élimination de personnes (assassinats), menée par le service Action des services spéciaux du renseignement extérieur de la France (SDECE puis DGSE).

Un groupe commando dédié aurait été créé au sein du Service Action pour effectuer ces opérations de neutralisation, baptisé « cellule Delta » selon Pierre Martinet[1] et « cellule Alpha » selon Vincent Vouzille[2]. La dénomination réelle de cette équipe spécialisée reste à ce jour inconnue de la littérature ouverte.

Guerre d'Algérie

Ces opérations concernaient plus particulièrement les éliminations physiques des intellectuels, militants ou responsables du FLN durant la guerre d'Algérie[3]. Selon les révélations faites par Constantin Melnik, chargé du SDECE auprès du Premier ministre de 1959 à 1962, dans son ouvrage paru en 1995, La mort était leur mission, un comité spécial dont il faisait partie donnait des directives au service Action du SDECE. Ce comité était composé du représentant du général de Gaulle, Jacques Foccart, du Premier ministre Michel Debré et de lui-même. Une unité de mille parachutistes triés sur le volet avait été mise à la disposition du SDECE, en 1957, pour « mener secrètement les missions que l'État ne pouvait conduire ouvertement : d'une part, des opérations militaires hors d'Algérie, c'est-à-dire l'attaque des bases du FLN à l'étranger et notamment en Tunisie, d'autre part, l'élimination des militants ou des leaders du FLN en Europe et de leurs soutiens réels ou supposés ».

Avant 1959, quelques opérations « Homo » avaient été réussies, notamment l'assassinat de Ait Ahcène à Bonn en Allemagne de l'Ouest[2], ou celui du trafiquant d'armes Marcel Léopold à Genève. Ces attentats étaient revendiqués par la mystérieuse organisation « La Main Rouge », une pure invention du SDECE. Parmi les principales opérations Homo ordonnées par le comité de 1959 à 1962, il y eut l'attentat contre Taïeb Boulahrouf à Rome qui échoua mais tua un enfant de 10 ans nommé Rolando Rovai et celui contre maître Amokrane Ould Aoudia, membre du collectif des avocats du FLN.

Aujourd'hui

À la suite de l'échec de l'affaire du Rainbow Warrior et de l'identification rapide des « faux époux Turenge », est mise en place la « cellule Alpha », une entité qui fonctionne de manière clandestine au sein même du service Action de la DGSE (ex-SDECE)[4].

Notes et références

  1. Pierre Martinet, Cellule delta : Au sein des services secrets, certains ont le permis de tuer, Paris, Flammarion, , 263 p. (ISBN 2-081-25095-0)
  2. a et b Vincent Nouzille, Les tueurs de la République, Fayard, , p. 46
  3. « 135 personnes éliminées par le SDECE en 1960 », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  4. Vincent Nouzille, Les tueurs de la République, Fayard, , p. 73

Bibliographie