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Joseph Tastu

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Joseph Tastu
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Josep, dit Joseph Tastu, né le à Perpignan et mort le à Paris, est un imprimeur et érudit catalaniste français.

Biographie

En 1825, à la mort du général Foy qui, après s’être illustrée dans les campagnes de 1812, avait voulu en être l’historien, Tastu et les libraires Beaudouin achetèrent à sa famille l’Histoire des guerres de la Péninsule[2]. Ces mémoires étant inachevés, le projet de publication dut néanmoins en être abandonné[3]. Tastu ne réclama pas les 50 000 fr. que lui avait coutés le manuscrit et ajouta cette somme à la dotation qu’on fit à cette époque aux enfants du général[3].

Les entreprises désintéressées de Tastu finirent par ébrécher considérablement sa fortune[3]. La crise commerciale qui suivit la révolution de Juillet acheva de le ruiner[3]. Il liquida ses affaires et se retira après avoir tout payé[3]. Il ne lui restait qu’une riche collection de livres espagnols, portugais, italiens et vieux français, que ce passionné de littérature romane s’était plu à amasser[3]. À partir de cette époque, seul le dévouement de sa femme, qui dut composer des ouvrages de vulgarisation pour subvenir aux besoins de sa famille, lui permit de subsister[3]. Dès lors, il s’adonna entièrement aux travaux de philologie et de bibliographie romanes[3]. Ce Roussillonnais de naissance n’avait pas oublié la langue de ses ancêtres et aimait à fouiller l’histoire de leur littérature jusqu’alors inconnue[3].

Dès 1833, Tastu avait écrit au philologue romaniste Raynouard, pour lui exposer ses projets[3]. De 1833 à 1837, il collabora activement aux travaux de l’ancien secrétaire perpétuel de l’Académie française[4]. Toutefois, de l’autre côté des Pyrénées, ses études et sa collaboration au Dictionnaire des écrivains catalans (ca) de Torres Amat (ca) lui valurent, sans qu’il l’eût recherché, l’honneur d’être nommé, à l’unanimité, correspondant de l’Académie royale d’Histoire de Madrid, correspondant de l’Académie des Belles-Lettres de Barcelone, correspondant de l’Académie des Sciences et des Arts de Majorque (ca) [3].

Enfin Tastu fit le voyage projeté. Il parcourut pendant quinze mois, de à , la Catalogne et les Baléares, pour y compléter ses travaux sur les langues néo-latines[3]. Voyageant à ses frais, il reçut toutefois, du ministre Salvandy, sur le rapport du linguste Claude Fauriel, une gratification de 1 500 fr., alors qu’il dotait l’Académie des inscriptions et belles-lettres de fac-similés d’inscriptions, de bas-reliefs, d’objets précieux provenant de mines du temps d’Auguste, enfin de plusieurs monuments de l’art antique inconnus jusque-là en France[3]. Des trois voyages qu’il fit, toujours à ses frais, en Espagne, Tastu rapporta des documents très importants pour l’histoire et la littérature catalanes et espagnoles[3].

Ayant commencé une série d’études très approfondies sur ces matières, il en communiqua avec désintéressement le résultat à diverses reprises à d’éminents philologues romanistes tels que Raynouard, Fauriel et Guessard, mais il fut surpris, jeune encore, par la mort au moment où il se préparait à publier ses travaux[3]. Ce travailleur infatigable, dont les manuscrits auraient pu fournir matière à plus de vingt-cinq volumes, et qui unissait la patience de l’érudit à la finesse du lettré, mourut ainsi, sans avoir pu achever la tâche qu’il avait entreprise ni publier ces éditions d’auteurs, ces grammaires et ces glossaires, qui auraient imprimé une si grande impulsion à l’étude des langues romanes[3].

Outre les Académies espagnoles, Tastu avait été nommé membre de la Société de l'histoire de France[3]. Il devait également être chargé d’administrer la bibliothèque du ministère de l’Instruction publique mais, pendant qu’il courait l’Espagne, ses services furent oubliés, et quelqu’un d’autre fut nommé, à sa place, tandis qu’il n’était, pour toutes ses peines à la bibliothèque Sainte-Geneviève, que colloqué afin d’y distribuer, pendant cinq jours et cinq nuits consécutives, par semaine, des volumes de curiosité[3].

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Capeille, « Tastu (Joseph) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,
  • Amédée Pagès, « Notice sur la vie et les travaux de Joseph Tastu », Revue des langues romanes, Paris, Maisonneuve et Ch. Leclerc, 4e série, vol. 2, no 32,‎ , p. 57 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_056952 »
  2. Histoire des guerres de la péninsule sous Napoléon : précédée d’un tableau politique et militaire des puissances belligérantes, Paris, Houdaille, , 4 vol. (OCLC 6972566, lire en ligne)
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NvtJT
  4. Cependant celui-ci ne l’a pas nommé une seule fois dans ses divers ouvrages.