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Inscription de Khalsi

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Inscription de Khalsi
Inscription de Khalsi (Edits N°1 à 12 sur la face principale).
Inscription de Khalsi (Edits N°1 à 12 sur la face principale).
Période 3ième siècle av.J-C
Culture Empire Maurya
Date de découverte environ 260 av.J-C
Lieu de découverte Khalsi, District de Dehradun, Uttarakhand 248158, India
Coordonnées 30° 31′ 05″ nord, 77° 50′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : Inde
L'édit N°13 de l'inscription de Khalsi, avec l'identification des rois hellénistiques Antiochos II, Ptolémée II, Antigone II Gonatas, Magas de Cyrène et Alexandre II d'Épire[1]
L'inscription de Khalsi est l'un des nombreux Edits d'Ashoka, qui couvrent finalement la quasi-totalité de son territoire.

L'inscription de Khalsi est une inscription rupestre en langue indienne rédigée par l'empereur Indien Ashoka aux alentours de 260 av.J-C. C'est l'un des plus importants des Edits d'Ashoka. L'inscription présente les Edits de 1 à 13. L'inscription a été découverte à Khalsi, village de l'Inde du Nord (District de Dehradun, Uttarakhand), par Alexander Cunningham vers 1850.

Les inscriptions

L'inscription de Khalsi est l'une des nombreuses inscriptions d'Ashoka, la première étant l'inscription bilingue de Kandahar, rédigée en Grec et en Araméen, "en l'année 10 de son règne".[1] Les autres inscriptions d'Ashoka, en langues indiennes à l'exception d'une autre en Grec (en), ne furent publiés qu'à partir de 3 à 4 ans plus tard, et jusqu'à 27 ans après son couronnement.[1] L'inscription de Khalsi, reprenant la totalité du corpus des Edits de 1 à 13, est probablement l'une des dernières inscriptions de son règne.

L'inscription de Khalsi, se situant au nord-ouest de l'Inde, fut déposée à proximité du monde héllénistique représenté par le Royaume gréco-bactrien et sa capitale Aï Khanoum.[1]

Les inscriptions ont été rédigées sur un rocher massif en quartz.[2] La face principale (face est) du rocher contient les Edits de 1 à 12 et la première partie du 13ième édit. Sur le coté droit (face nord) se trouve le dessin d'un éléphant avec le mot en Brahmi Gajatama, de signification incertaine.[2] Sur la partie gauche (face sud) se trouve la suite de l'inscription commencée sur la face principale, avec la deuxième partie de l'édit N°13 et l'édit N°14.[3]

Ce dernier édit, l'édit N°13, est particulièrement important en ce qu'il mentionne les principaux rois Hellénistiques de l'époque, ainsi que leur situation géographique assez précise, suggérant qu'Ashoka avait une très bonne compréhension du monde Grec de l'époque.[1] C'est d'ailleurs cette inscription qui a permis de dater le règne d'Ashoka avec une certaine précision, entre 260 et 230 av.J-C.[1] Cet extrait apparaît aussi, de façon un peu moins bien préservée, dans l'Edit N°13 de l'inscription de Girnar,[4] et très abîmé dans l'inscription de Mansehra.[5]

L'édit N°13 fait notamment référence aux souverains de l’époque hellénistique de l'époque, héritiers des conquêtes d’Alexandre le Grand. Il mentionne ainsi Antiochos II, Ptolémée II, Antigone II Gonatas, Magas de Cyrène et Alexandre II d'Épire[6].

« Maintenant, c'est la conquête par le Dhamma que l'Aimé-des-Dieux considère comme la meilleure conquête. Et celle-ci (la conquète par le Dhamma) a été gagnée ici, sur les frontières, et même à 600 lieues d'ici, là où reigne le roi Antiochos, et au-delà où reignent les quatres rois Ptolémée, Antigone, Magas et Alexandre, de même au sud, où vivent les Cholas, les Pandyas, et aussi loin que Tamraparni. »

— Edit Rupestre Nb13[7]

Certains spécialistes pensent que des communautés bouddhistes ont émergé dans le monde hellénistique à partir du règne d'Ashoka, notamment à Alexandrie (cette communauté étant mentionnée quatre siècles plus tard par Clément d'Alexandrie). Etant donné la définition particulièrement morale de "Dhamma" pour Ashoka, il est possible qu'il veuille simplement dire que vertu et piété existent maintenant depuis le bassin méditerranéen jusqu'au sud de l'Inde, plutôt que d'y voir une expansion du Bouddhisme vers l'Ouest, non confirmée historiquement.

Dans d'autres inscriptions, Ashoka aussi affirme qu'il a envoyé des émissaires à l'Ouest pour transmettre bienfaits et plantes médicinales. On ne sait pas quelle a été l'influence de ces émissaires sur le monde grec.

Estampage

Les inscriptions ont été remarquablement estampées et publiées par E. Hultzsch dans "Inscriptions Of Asoka", dont le texte complet est disponible en ligne.[8]

Relation avec la philosophie grecque

Selon Valeri Yailenko, l'inscription de Kinéas d'Aï Khanoum, datée d'environ 300 av.J-C, aurait probablement influencé la rédaction des Edits d'Ashoka quelques décennies plus tard, aux alentours de 260 av.J-C.[1] En effet, ces édits mettent en avant des règles morales extrêmement proches de l'inscription de Kinéas d'Aï Khanoum, à la fois en terme de contenu et de formulation[1].

Les expressions courtes, aphoristiques, les termes abordés, le vocabulaire même, sont autant d'éléments de similitudes avec l'inscription de Kinéas[1].

Références

  1. a b c d e f g h et i Yailenko 1990, p. 239-256.
  2. a et b Inscriptions of Asoka par Alexander Cunningham, Eugen Hultzsch, 1877 pp 15-16
  3. S.Dhammika , The Edicts of King Ashoka The Fourteen Rock Edicts/13
  4. Inscriptions Of Asoka, E.Hultzsch, 1925 p.25
  5. Inscriptions Of Asoka, E.Hultzsch, 1925 p.83
  6. V. P. Yailenko, « Les maximes delphiques d'Aï Khanoum et la formation de la doctrine du dhamma d'Asoka », in: Dialogues d'histoire ancienne, 1990, volume 16, numéro 1, pp. 239-256
  7. S.Dhammika , The Edicts of King Ashoka The Fourteen Rock Edicts/13
  8. Inscriptions Of Asoka, E.Hultzsch, 1925 Texte complet

Liens externes

Publications

  • Valeri P. Yailenko, « Les maximes delphiques d'Aï Khanoum et la formation de la doctrine du dhamma d'Asoka », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 16, no 1,‎ , p. 239-256 (lire en ligne)Document utilisé pour la rédaction de l’article