Aller au contenu

Abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 28 novembre 2018 à 01:46 et modifiée en dernier par Featherontheroad (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Graffiti sur un mur de Lisbonne montrant un prêtre pourchassant deux enfants.

L'Église catholique fait face depuis la fin du XXe siècle à la révélation de nombreuses affaires d'abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres, des religieux ou des laïcs en mission ecclésiale. Certaines de ces affaires ont été portées en justice, mais d'autres sont prescrites, souvent parce qu'elles ont été couvertes ou étouffées par la hiérarchie ecclésiastique. Depuis le début du XXIe siècle, de nombreux diocèses tendent à reconnaître publiquement leurs torts et cherchent à mieux collaborer avec les autorités civiles.

Premières mentions

Apophtegmes des pères du désert

Les premiers cas historiques seraient situés aux ive et ve siècles, dans les apophtegmes des pères du désert, qui condamnaient déjà très fermement le fait d'amener un garçon dans les monastères[1].

Propagande hitlérienne

Le ministre nazi des Cultes a affirmé que 7 000 ecclésiastiques avaient été condamnés pour crimes sexuels entre 1933 et 1937, alors que « le chiffre réel semble avoir été 170 cas, dont une bonne part avait quitté l'état religieux avant les faits »[2]. Ces accusations faisaient partie d'une campagne de désinformation conduite par les hauts responsables du NSDAP (dont Joseph Goebbels) pour réduire l'influence de l'Église dans l'Allemagne hitlérienne[3], notamment à la suite de la publication de l'encyclique Mit brennender Sorge qui condamnait l'idéologie raciste, le culte de l'État et du chef ainsi que le paganisme qui sont le fondement du national-socialisme.

Scandales isolés

Des scandales publics éclatent à partir des années 1950, mais ils restent relativement peu nombreux. Des études ultérieures montreront pourtant que les cas d'abus sur mineurs, aux États-Unis, en Irlande, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne par exemple, ont surtout été nombreux dans les années 1960-80[4],[5],[6]. Ces affaires étaient souvent étouffées, ou attiraient moins l'attention des responsables et de l'opinion qu'aujourd'hui[4],[5],[6],[7].

Selon le John Jay report de 2004[8], 75 % des agressions sexuelles commises par des prêtres aux États-Unis se situent entre 1960 et 1984. À l'époque, en 1976, en France, le journal Libération publiait un plaidoyer en faveur de la pédophilie[9], et le journal Le Monde en faisait autant[10][pertinence contestée].

Première alerte aux États-Unis

En 1985, Thomas Patrick Doyle, prêtre catholique et spécialiste de droit canon, rédige avec F. Ray Mouton Jr. et le père Michaël Peterson, un rapport[11] de 92 pages sur les nombreux abus sur mineurs commis par des membres du clergé aux États-Unis. Le document est envoyé aux évêques américains, certains l'accueillant favorablement[12]. Mais ses conclusions ne seront pas suivies par la conférence épiscopale américaine[12],[13]. Les auteurs proposaient, entre autres, la création d'une commission nationale pour répondre aux plaintes déposées dans toute l'Église aux États-Unis. Mais les évêques préfèrent agir de façon indépendante dans leurs diocèses, avec leurs propres experts[13],[14]. Ce rapport dénonçait pourtant une négligence dans le traitement des affaires et préconisait des mesures qui seront prises plus tard, après les premiers scandales importants des années 1990[Note 1]. Thomas Doyle est par la suite devenu un des porte-paroles des associations de victimes[13].

Premières affaires retentissantes

Aux États-Unis

Les premières affaires déclarées de pédocriminalité dans l'Église catholique aux États-Unis apparaissent à la fin des années 1980. Des procès très médiatisés, comme celui, en 1993, du prêtre Edward Pipala – condamné pour des viols commis sur une dizaine de jeunes garçons – contribuent à donner la parole aux victimes. Elles sont bientôt des centaines à sortir du silence[15].

Ces premières affaires agissent comme un révélateur. Elles permettent une meilleure appréhension de la gravité de ces abus, et conduisent la hiérarchie de l'Église catholique aux États-Unis à adopter une position plus ferme sur le sujet[4]. En 1993, la conférence épiscopale des États-Unis crée une commission pour lutter contre les abus sexuels dans l'Église (Ad Hoc Committee on Sexual Abuse)[13]. La même année, Jean-Paul II, répondant aux préoccupations des évêques américains, annonce la création d'une commission d'étude pour améliorer les procédures de jugements canoniques des affaires d'abus sexuels. Vers la fin de l'année 1993, cette commission, comprenant des représentants de l'Église américaine et du Saint-Siège, publie des directives pour faciliter la suspension des prêtres fautifs. Le pape approuve ces lignes directrices, sur une base expérimentale, en avril 1994[13]. Les diocèses américains deviennent plus attentifs à la sélection des candidats au sacerdoce. Des tests psychologiques et d'autres moyens de contrôle pour identifier les personnalités à risque sont mis en place[4]. Mais cette prise de conscience n'est pas suffisante et surtout n'est pas encore générale dans l'Église[4].

En Europe

En 1995, le cardinal Hans Hermann Groër, archevêque de Vienne, est publiquement accusé d'abus sexuels par deux de ses anciens élèves. Ces faits se seraient produits alors que ces derniers étaient adolescents[16],[17]. Le cardinal ne reconnaît pas ces abus mais renonce, la même année, à ses fonctions de primat des catholiques autrichiens. Le Saint-Siège estime que Hans Hermann Groër est victime de fausses accusations[16]. Quelques mois plus tard, Christoph Schönborn, évêque coadjuteur du cardinal Groër, admet pourtant publiquement la crédibilité des faits qui sont reprochés à son supérieur[18]. En 1998, avant une visite du pape Jean-Paul II en Autriche, l'épiscopat autrichien demande au Saint-Siège de se prononcer officiellement sur cette affaire et d'autres allégations d'abus sexuels[17] ,[19]. À la suite d'une enquête du Saint-Siège, le cardinal Groër renonce à ses fonctions ecclésiastiques[17],[19]. Il décèdera en 2003 sans que sa culpabilité soit publiquement éclaircie[19].

D'après le cardinal Christoph Schönborn, une enquête sur le cardinal Groër avait déjà été demandée en 1995, par le cardinal Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Mais une partie de la curie romaine, dont le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'état du Saint-Siège, s'y serait alors opposée et aurait obtenu satisfaction[20],[19],[21].

Histoire récente

États-Unis

Archidiocèse de Boston

En février 2002, le scandale des abus sexuels commis par des prêtres américains sur des mineurs éclate dans le diocèse de Boston. Quatre-vingts prêtres du diocèse sont accusés de pédophilie[22]. On reproche au cardinal Law, archevêque de Boston (Massachusetts) d'avoir couvert systématiquement pendant des années des prêtres pédophiles[22]. D'autres évêchés américains, notamment ceux de l'Oregon et de l'État de New York, sont concernés par des accusations du même ordre.

En avril 2002, à la suite de ce scandale, le pape Jean-Paul II convoque onze cardinaux américains au Vatican. À cette occasion, il déclare « qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise ni dans la vie religieuse pour ceux qui font ou feraient du mal aux jeunes gens »[23].

En juin 2002, l'Église catholique américaine édite une Charte pour la protection des enfants et des jeunes (Charter for the Protection of Children and Young People). Celle-ci prévoit que tout prêtre soit suspendu dès la première accusation, que la justice civile soit systématiquement saisie et que les séminaristes bénéficient d'un accompagnement psychologique durant leur formation[22]. La conférence épiscopale des États-Unis crée la Commission nationale de révision pour superviser les efforts faits pour protéger les mineurs. Cette commission est composée de laïcs ayant des compétences en matière de droit, d'éducation, de communication et de psychologie[24].

Le 13 décembre 2002, le cardinal Law, archevêque de Boston (Massachusetts), démissionne[22]. Son successeur dit prier pour la « guérison de l'Église ».

Diocèses de l'État de New York

Theodore Edgar McCarrick

Des années 1950 aux années 2000

En 2004, le John Jay report, une étude indépendante du John Jay College of Criminal Justice de New York, rendue publique par l'Église catholique américaine, établit à 4 400 le nombre de prêtres accusés d'abus sur des mineurs aux États-Unis entre 1950 et 2002, soit 4 % de l'ensemble des 110 000 prêtres en fonction pendant cette période. Le nombre de mineurs victimes de ces abus est évalué à 11 000[22], 67 % ayant entre 11 et 17 ans[5].

Les victimes des abus sexuels ont reçu des indemnités pour un total de 2 milliards de dollars[22].

En 2010, les scandales qui se font jour dans plusieurs pays d'Europe suscitent un regain d'intérêt des médias pour les affaires d'abus sexuels dans l'Église. Fin mars 2010, le New York Times attire l'attention sur le cas du père Lawrence Murphy, ayant commis des abus sexuels sur mineurs entre les années 1950 à 1974, et dont le dossier, envoyé à Rome en 1996, n'aurait pas été traité avec suffisamment de rigueur[25],[26], le Vatican[27],[28],[29], et le journal italien l'Avvenire, d'inspiration catholique, estimant cependant cette interprétation erronée[30],[31],[32]. Cette année 2010 connaît aussi une recrudescence des plaintes et des dédommagements pour des faits commis le plus souvent plusieurs décennies auparavant[33]. Parallèlement, la Commission nationale de révision, créée en 2002 par la Conférence épiscopale des États-Unis, poursuit un travail de fond, en lien avec le John Jay College, sur les causes des abus sexuels commis par des prêtres. Ce rapport de recherche devrait être rendu public en 2011[24].

Condamnation d'un évêque pour non-dénonciation en 2012

En septembre 2012, Mgr Robert Finn, évêque de Kansas City-St. Joseph et membre de l'Opus Dei[34] devint le premier Prélat américain à être condamné pour ne pas avoir dénoncé à la justice un prêtre pédophile[35],[36],[37].

Le Vatican annoncera sa démission en avril 2015[38]. Le cas de l'évêque Finn était considéré comme particulièrement grave par beaucoup d'observateurs de l'Église[Qui ?], car contrairement à d'autres plaintes contre des évêques survenues dans les décennies précédentes, les faits ont eu lieu après que les évêques américains aient adopté de fermes protocoles anti-abus en 2002[39].

Faits révélés en Pennsylvanie en 2018

En août 2018, une enquête des services du procureur de Pennsylvanie dénonce les abus sexuels perpétrés par plus de 300 prêtres et couverts par l’Eglise catholique; « au moins 1 000 enfants » en ont été victimes, certains avaient moins de 10 ans. Presque tous les cas sont prescrits, mais des dizaines de noms sont dévoilés par les jurés chargés du rapport final[40],[41],[42]. Selon le procureur général de l’Etat de Pennsylvanie chargé de l’enquête, dans certains cas « le Vatican était au courant des abus et était impliqué dans leur dissimulation »[43]. Une enquête fédérale est ouverte[44].

Canada

Au Canada, à la fin des années 1980, des révélations sur des sévices infligés dans les années 1950 et 1960 à des enfants d'un orphelinat de Terre-Neuve ont suscité un énorme scandale[45]. À partir des années 1990, des milliers d'Amérindiens ayant séjourné dans des pensionnats religieux attaquent en justice le Gouvernement du Canada et les Églises Catholique, Anglicane, Unie et Presbytérienne pour « abus sexuels », maltraitance et « génocide culturel » commis entre 1880 et 1984[46],[15]. Le gouvernement avait donné pour mission aux Églises l'assimilation des Amérindiens[47]. Les parents autochtones étaient tenus d'envoyer leurs enfants dans ces pensionnats (residential schools) sous peine d'emprisonnement[réf. nécessaire]. Dans certaines écoles, les mauvaises conditions et la surpopulation ont causé des décès par tuberculose allant jusqu'à 69 % des élèves. Des allégations de meurtres en grand nombre ainsi que d'expériences médicales sont aussi portées contre les responsables des établissements[réf. nécessaire].

On estime à plus de 100 000 le nombre d'enfants autochtones qui ont fréquenté ces pensionnats. Ceux-ci ont mis fin à leurs activités au début des années 1980[47]. Plusieurs anciens étudiants ont porté plainte, dans la décennie suivante, contre le gouvernement et les groupes religieux qui administraient ces établissements. La plupart d'entre eux étaient tenus par des responsables catholiques. Ainsi, en 1945, 45 pensionnats sur 76 étaient sous la responsabilité de l'Église catholique[47]. Les Amérindiens ont été victimes de brutalités et de violences. Une partie des élèves a subi des abus sexuels[47]. En 2008, l'Église catholique a versé aux anciens élèves des indemnités s'élevant à 79 millions de dollars canadiens[47].

Le 29 avril 2009, le pape Benoît XVI a reçu une délégation du peuple amérindien. Il leur a déclaré sa peine face à « l'angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l'Église » envers les Indiens du Canada[47].

Amérique latine

Chili

Au Chili environ 80 membres du clergé chilien ont été impliqués dans une série d'affaires[45]. En janvier 2018, le pape François s’est rendu au Chili pour un voyage apostolique. Il s'est retrouvé en présence de Mgr Barros, soupçonné depuis des années d’avoir protégé le père Fernando Karadima, reconnu pour avoir agressé des mineurs. Quelques jours plus tard après être revenu à Rome, il mandate Mgr Scicluna pour faire enquête au Chili. Ce que découvre le pape dans ce rapport le renverse. Il est question de « gravissimes négligences dans la protection des enfants vulnérables de la part d’évêques et de supérieurs religieux », selon la télévision chilienne. On y retrouve également des enquêtes qui n’ont pas été effectuées et même des documents compromettants qui ont été détruits.

« Maintenant, après une lecture attentive des actes de cette "mission spéciale", je crois pouvoir affirmer que tous les témoignages recueillis parlent d’eux-mêmes d’une manière dure, sans additifs ni édulcorants […] des nombreuses vies crucifiées et j’avoue que cela me cause beaucoup de douleur et de honte », affirme le pape. Quoi qu’il en soit, il y a un message clair. François, le pape charismatique et souriant, n’arrivait pas jusqu'ici à offrir une réponse crédible et satisfaisante aux trop nombreux scandales de prêtres criminels qui ont agressé des mineurs. Même la commission qu’il a mise sur pied pour venir à bout de ce fléau semblait se perdre dans l’insignifiance [48].

Mis en cause par le pape lui-même pour la gestion calamiteuse des affaires de pédophilie dans leur clergé, tous les évêques chiliens ont présenté le vendredi 18 mai 2018 leur démission au souverain pontife, une première dans l’histoire de l’Église catholique[49].

Le 13 octobre 2018, deux évêques, Francisco Jose Cox Huneeus et Marco Antonio Ordenes Fernande sont rendus à l'état laïc, sanction la plus grave en droit canon[50]. Le 21 octobre, l’Église catholique chilienne est condamnée à verser 580 000  à trois victimes[51].

Mexique

Au Mexique Mgr Gonzalo Galván Castillo, évêque de Autlán est accusé d'avoir protégé un prêtre pédophile et a été contraint à la démission en 2015[45].

Le fondateur de la congrégation des Légionnaires du Christ, le père Marcial Maciel Degollado, a dû démissionner en 2006, accusé notamment de sévices sexuels et de maltraitance sur mineurs[45]. Le 31 mars 2009, la Légion du Christ annonce qu'elle doit recevoir une visite apostolique par des évêques envoyés par le Vatican[52]. Plusieurs prêtres de la congrégation la quittent en 2009, soulignant des manquements de leurs responsables dans l'élucidation des affaires concernant le père Maciel[53]. Fin août 2009, l'existence de trois fils mexicains, nés d'une autre mère, est dévoilée par la presse[54]. En mars 2010, deux de ses fils dénoncent des viols commis à leur encontre par le père Maciel[55].

Le 15 mars 2010 la Légion du Christ annonce la fin de la phase d'enquête de visite apostolique qui avait commencé le 15 juillet 2009[56]. Le 25 mars 2010, dans un communiqué signé par l'ensemble de sa direction, la Légion du Christ atteste la réalité des «actes d'abus sexuels sur des séminaristes mineurs» dont le père Maciel était accusé. Les signataires déclarent: «Nous voulons demander pardon à toutes les personnes qui l’ont accusé dans le passé, que nous n’avons pas crues et que nous n’avons pas su écouter, car à cette époque nous ne pouvions pas imaginer de tels comportements[57]

Australie

Dans les années 2000, des abus commis par le clergé, et datant des années 1970 - 80, ont été révélés en Australie[58]. Selon Broken Rites, une association de défense des victimes, 107 prêtres et religieux catholiques ont été condamnés par la justice pour des agressions sexuelles[22].

En juillet 2008, le voyage du pape Benoît XVI en Australie s'accompagne de critiques d'associations de défense des victimes, estimant que l'Église catholique australienne n'a pas pris la mesure de la gravité des actes d'abus sexuels commis par des prêtres. Le cardinal Pell, archevêque de Sydney ordonne, le 11 juillet, la désignation d'une commission indépendante pour enquêter sur des faits qu'il aurait couverts[22]. Lors de ce voyage, le pape condamne à nouveau les actes de pédophilie[59]. Il célèbre une messe, en privé, en présence d'hommes et de femmes victimes d'abus sexuels de la part du clergé catholique[59].

En février 2017 une commission d'enquête royale affirme que sept pour cent des religieux catholiques australiens avaient fait l'objet d'accusations d'abus sexuels sur des enfants entre 1950 et 2010 sans que les soupçons ne débouchent sur des investigations[45].

En 2018, l'archevêque australien Philip Edward Wilson démissionne après avoir été condamné à un an de prison pour avoir couvert des actes de pédophilie, et le cardinal australien George Pell, responsable des affaires économiques du Vatican, est jugé pour des accusations d’agressions sexuelles[60].

France

Condamnation d'un évêque pour non-dénonciation en 2001

Avant les années 2000, les cas d'abus sur mineurs étaient souvent traités, d'après les témoignages des évêques eux-mêmes, dans la confidentialité. La principale mesure prise était le plus souvent un changement d'affectation du prêtre, sans que ni le risque de récidive, ni la nécessité d'une thérapie et d'une sanction pénale, soient réellement pris en compte[61].

Le thème de la pédophilie est abordé ouvertement, en 1998, dans un article du bulletin du secrétariat de la conférence des évêques de France[62],[63]. Plusieurs affaires éclatent en France à la fin des années 1990. Une dizaine de prêtres et de religieux sont ainsi mis en examen[22]. Le cas le plus grave est celui de l'abbé Bissey, accusé, en septembre 1998, d'une douzaine de viols et agressions sur mineurs entre 1985 et 1996[64] et condamné, le 6 octobre 2000, à 18 ans de réclusion criminelle[22],[65]. Cette affaire marque un tournant, car l'évêque du diocèse de l'abbé Bissey, Mgr Pierre Pican, a aussi été mis en examen, le 24 janvier 2000, pour « non-dénonciation de crime » et « non-dénonciation d'atteinte sexuelle sur mineurs de 15 ans »[64], et sera condamné en septembre 2001 à 3 mois de prison avec sursis. Depuis 1992, le Code pénal français, entré en vigueur le 1er mars 1994, prévoit en effet que le secret professionnel ne s'applique pas dans les situations de sévices sur mineurs de 15 ans[64],[66],[67].

Assemblée des évêques de France en 2000

Le procès annoncé de Mgr Pican entraîne une plus grande prise de conscience de la responsabilité pénale des évêques[68]. Ceux-ci, lors de leur assemblée annuelle à Lourdes en novembre 2000, décident d'aborder de front le problème des abus sur mineurs commis par des prêtres. Ils entendent notamment des experts leur présenter les conclusions d'un rapport de 200 pages sur la pédophilie[68]. Beaucoup comprennent alors qu'ils ont sous-estimé la gravité de ce problème[68],[69]. Le 9 novembre 2000, les évêques de France publient une déclaration commune pour condamner la pédophilie. Ils reconnaissent que l'Église, comme d'autres institutions, n'est pas épargnée « par une réalité dont elle découvre toute la complexité ». Ils manifestent leur compassion et leur solidarité pour les victimes et leurs familles. Les évêques déclarent qu'ils ne peuvent rester passifs, ou couvrir des actes délictueux : « Les prêtres qui se sont rendus coupables d'actes à caractère pédophile doivent répondre de ces actes devant la justice ». Ils notent toutefois « qu'il n'est pas facile à un évêque de réunir les éléments suffisants et sûrs lui permettant de savoir si un prêtre a effectivement commis des actes à caractère pédophile »[70].

À la suite de cette déclaration, les évêques de France créent un Comité consultatif en matière d'abus sexuels sur mineurs, chargé de travailler de façon interdisciplinaire sur la question des abus commis au sein des institutions ecclésiales. S'ensuivra, en 2002, une brochure intitulée Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs[22],[71],[66]. Elle donne des pistes pour détecter les comportements à risque, pour saisir la justice et insiste sur la nécessité d'en finir avec la loi du silence[72]. Tirée à 100 000 exemplaires, elle est remise à jour et rééditée en octobre 2010[73].

Le 4 septembre 2001, Mgr Pierre Pican est condamné à 3 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation aux autorités des actes pédophiles commis par un prêtre[65],[22]. S'il avait appris certains faits de façon confidentielle, d'autres informations sur l'existence de victimes avaient été obtenues par une recherche de sa part et ne relevaient pas, selon le tribunal, du secret professionnel[74]. C'est la première condamnation pénale d'un évêque depuis la Révolution française[64].

Droit de perquisition dans les institutions diocésaines

En août 2001, un juge d’instruction enquêtant sur des affaires de pédophilie imputées à des religieux ordonne une perquisition dans l’officialité interdiocésaine lyonnaise. L'officialité était chargée, dans le cadre de la procédure canonique interne à l'Église, d’instruire sur les faits reprochés aux religieux. Mgr Louis-Marie Billé, archevêque de Lyon, proteste contre cette méthode qu'il juge bafouer la confidentialité nécessaire à l'instruction des procès ecclésiastiques. La chambre de l’instruction de Versailles est saisie et annule la perquisition, au motif que la recherche d’une possible preuve dans une procédure canonique diligentée par l’official, pour être utilisée dans une procédure pénale laïque, peut être considérée comme déloyale. Le 17 décembre 2002, la Cour de cassation casse l’arrêt de la chambre d’instruction, en motivant sa décision comme suit : « l’obligation imposée aux ministres du culte de garder le secret des faits dont ils ont connaissance dans l’exercice de leur ministère ne fait pas obstacle à ce que le juge d’instruction procède à la saisie de tous documents pouvant être utiles à la manifestation de la vérité »[75].

Autres affaires dans les années 2000

En juin 2005, le père François Lefort, figure de l'humanitaire[76] et soi-disant dénonciateur de réseaux pédophiles[77], est condamné à huit ans de prison par la cour d'assises des Hauts-de-Seine[78] pour tentatives de corruption, agressions sexuelles et viols sur mineurs. Il avait clamé son innocence sans faire appel. Sorti de prison, il demanda une révision de son procès. La justice devait rendre sa décision en mars 2017 mais repoussa sa décision [79].

En 2008, un membre de la Communauté des Béatitudes, association catholique sectaire proche du Renouveau charismatique, est mis en cause pour de nombreuses agressions sexuelles. L'homme reconnaît les faits concernant plus de 50 enfants[80],[81],[82]. Des témoignages confirment l'inaction des responsables de la communauté[81],[82], lesquels en ont même exclu quatre membres ayant révélé l'affaire[83]. Le dossier est placé sous la responsabilité de la justice[84] et l'affaire est jugée en novembre 2011. Le frère Pierre-Étienne Albert est accusé de 38 cas d'agressions sexuelles commis sur des mineurs, d'autres faits avoués étant prescrits. Il est condamné à 5 années de prison ferme[85],[86]. Ce procès révèle aussi les manquements des anciens responsables de cette communauté[87],[88],[89]. Mis en cause pour « non-dénonciation d’atteintes sexuelles », ceux-ci bénéficient cependant d'un non-lieu pour prescription[90]. Par ailleurs, l'OCRVP (Office central de la répression de la violence faite aux personnes) avait enquêté en 2008 au sujet des plaintes déposées pour manipulation mentale, mauvais traitements, abus sexuels, et suicides d'adolescents liés à la communauté des Béatitudes[91].

Le 10 février 2016, dans un entretien au journal La Croix, le cardinal Philippe Barbarin, primat des Gaules et archevêque de Lyon, a reconnu avoir eu connaissance des comportements d'un prêtre lyonnais, le père Bernard Preynat accusé d'abus sexuels sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991, vers 2007-2008. Cependant le cardinal maintiendra le prêtre dans son ministère jusqu'en 2015[92], sans dénoncer les fait à la justice comme la loi l'y obligeait, ni même l'affecter à des fonctions éloignées des enfants par précaution[93]. Plusieurs victimes présumées ont porté plainte contre le cardinal. Le parquet a classé le dossier sans suite : il n'y avait plus de risque imminent d'agression puisqu'aucun cas n'avait été révélé depuis 1991. La poursuite pour non-dénonciation a été écartée, car lorsque les faits ont été porté à la connaissance du cardinal, ceux ci étaient prescrits. Le cardinal Philippe Barbarin devrait être jugé en janvier 2019 pour non-dénonciation d’agressions sexuelles[94].

Informé des faits de pédophilie, dès 2009, commis par Jean-François Sarramagnan, prêtre au sein du diocèse de Bayonne, l'évêque Marc Aillet a écrit au procureur le 15 avril 2016[95]. Le prêtre était toujours en contact avec des enfants. Ainsi, il anime, le 6 février 2016, une journée diocésaine pour des élèves de 4e et 3e. De même en 2012, le prêtre célèbre une messe de rentrée dans un lycée du diocèse, en septembre 2015, il accompagne des enfants de 6e pour un voyage à Lourdes. Or Marc Aillet affirme que Jean-François Sarramagnan n'avait « pas de responsabilité directe auprès des enfants et de jeunes »[96],[97].

Début juin 2017 est mis en examen pour n'avoir pas dénoncé des faits présumés d'attouchements sexuels sur mineurs l'ancien évêque d'Orléans, Mgr André Fort[45]. Le 13 avril 2018, Olivier de Scitivaux de Greische, recteur de la basilique de Cléry-Saint-André et également aumônier de plusieurs collèges et lycées d’Orléans dans les années 2000 a été mis en examen pour agressions sexuelles sur un jeune garçon[98] ainsi que Pierre de Coye de Castelet, soupçonné d’avoir abusé en 1993 d’au moins une dizaine de garçons entre 11 et 13 ans lors d’un camp de vacances à Arthez-d’Asson, dans les Pyrénées-Atlantiques[99]. Le mardi 30 octobre 2018, Pierre de Castelet est jugé pour atteintes sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité, et André Fort pour non dénonciation[100]; celui-ci dit avoir ignoré le caractère obligatoire de la dénonciation; ses prédécesseurs entre 1981 et 2002, Mgr Picandet et Mgr Daucourt, n’avaient pas non plus transmis à la police les informations qu'ils détenaient[101]. André Fort échappe à l'audience pour raisons médicales; Pierre de Castelet ne nie pas les faits mais reste « impassible de bout en bout, y compris face aux larmes [des victimes] »[102]. Le 22 novembre, André Fort et Pierre de Castelet sont respectivement condamnés à huit mois de prison avec sursis et deux ans de prison ferme (sans mandat de dépôt ni incarcération immédiate)[103],[104].

Deux jeunes prêtres se suicident à l'automne 2018 à Orléans[105],[106] et Rouen[107],[108] à la suite d'accusations d’« agression sexuelle ».

Jean-Marc Schoepff, un prêtre et aumônier niçois ayant été au contact de jeunes pendant plus de trente-cinq ans est mis en examen et placé en détention provisoire[109] le 22 novembre 2018, à la suite d'une information judiciaire « agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité »[110]. Une dizaine de ses victimes se sont manifestées après que l'une d'entre elle a témoigné à visage découvert[111].

Mesures prises par les évêques

Depuis le début des années 2000, et en particulier depuis la mise en examen puis la condamnation de Mgr Pierre Pican pour « non-dénonciation de crime », l'Église catholique en France a réagi au problème de la pédophilie, en condamnant ces actes et en décidant des mesures pour éviter qu'ils ne se reproduisent[68]. En octobre 2007, Mgr Albert-Marie de Monléon, évêque de Meaux, est partie civile dans le procès d'un prêtre de son diocèse accusé d'atteinte sexuelle sur un jeune garçon[112]. Le 1er avril 2010, l'archevêque de Rouen, Mgr Jean-Charles Descubes, suspend de leurs fonctions deux prêtres de son diocèse[113],[61]. Comme un signal inverse envoyé aux victimes, les diocèses de Rhône-Alpes, sous l’autorité du cardinal Barbarin[114], écartent de ses fonctions de juge au tribunal ecclésiastique de Lyon Pierre Vignon, qui avait demandé publiquement la démission de celui-ci[115]; le président de l'association La Parole Libérée lance une pétition pour la réintégration de Pierre Vignon[116]. En 2018, la réunion annuelle à Lourdes des évêques de l’Eglise catholique met au centre des discussions le sujet des abus sexuels[117]. Pour la première fois, des victimes y sont invitées à témoigner (mais pas en séance plénière, les évêques n’y étant « pas prêts »), et demandent l'indemnisation des victimes par l'Eglise[116]. Le 7 novembre 2018, les évêques annoncent la création d'une commission, présidée par Jean-Marc Sauvé[118], qui devra « faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Eglise catholique depuis 1950 » d'ici « 18 mois à 2 ans »; ils proposent aussi de publier régulièrement un « rapport précis sur l’état de la lutte contre la pédophilie » et d'accompagner les prêtres pédophiles[119]. Pour François Devaux, le président de La Parole libérée, « c’est une belle promesse »[120].

Nombre de prêtres incriminés

Selon le journal Le Monde, qui s'appuie sur des sources internes à l'Église catholique en France, une trentaine de prêtres et religieux seraient, début 2010, emprisonnés pour des faits d'abus sexuels sur mineurs et une dizaine d'autres impliqués dans une procédure en cours[72]. Le cardinal André Vingt-Trois confirme ces données en avril 2010, déclarant qu'une « trentaine de prêtres et de religieux purgent la peine à laquelle ils ont été condamnés, conformément à la loi ». Il demande que l'opprobre ne soit pas pour autant jeté sur « l'ensemble des vingt mille prêtres et religieux de France »[121]. D'après une enquête plus récente, menée dans les diocèses pendant l'été 2010, il y aurait, en France, 9 prêtres emprisonnés pour des faits de pédophilie, 51 prêtres mis en examen et 45 prêtres ayant déjà accompli une peine de prison[73].

Demande d'une enquête parlementaire en 2018

En septembre 2018, des personnalités demandent l'ouverture d'une enquête parlementaire sur la pédophilie dans l'église catholique française[122]. L'hebdomadaire Témoignage chrétien lance un appel dans ce sens[123],[124]. A l'exception de LR[125], la plupart des groupes politiques à l’Assemblée y sont favorables[126], mais seul le groupe socialiste du Sénat demande officiellement sa création[127], qui est finalement jugée irrecevable par une majorité des sénateurs, ceux de la droite et du centre y étant opposés[128],[129].

Irlande

Au début des années 2000, près de 3 000 adultes affirment avoir subi des sévices sexuels dans des institutions de l'Église catholique. Celle-ci est contrainte, en janvier 2002, de s'entendre avec l'État pour les indemniser, en échange de l'abandon des poursuites judiciaires[15].

Le 8 mars 2006, Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, annonce les résultats d'une enquête indépendante menée dans son diocèse. Les dossiers de plus de 2 800 membres du clergé de l'archidiocèse ont été examinés. Plus de cent prêtres et membres d'ordres religieux de son archidiocèse ont été accusés d'abus sexuels contre des enfants depuis 1940. 350 victimes ont été identifiées, une quarantaine d'autres personnes ayant peut-être aussi subi des abus. 105 procès civils ont été intentés[130]. Lors d'une rencontre avec les évêques irlandais, Benoît XVI leur enjoint « d'établir la vérité » sur les abus dont sont suspectés des prêtres et à tout faire pour éviter ceux-ci à l'avenir[131].

Le 20 mai 2009, le Rapport Ryan, de la commission présidée par le juge Sean Ryan (en) (Commission to Inquire into Child Abuse) dévoile que des centaines d'enfants ont été victimes de sévices, depuis les années 1940, dans des institutions religieuses irlandaises[22]. Le rapport dénonce en 2 600 pages les abus subis par de nombreux enfants accueillis par des structures financées par l'État et gérées en grande partie par l'Église catholique. Le mandat de la commission concernait quatre types d'abus : physiques, sexuels, de négligence et psychologiques[132].

Le Conseil permanent des évêques irlandais déclare, le 29 mai 2009 : « Nous présentons nos excuses à tous ceux qui, durant leur enfance, ont été si cruellement victimes de violences lorsqu'ils étaient à l'école ou dans des maisons d'accueil catholiques »[133]. L'archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, a confessé que les histoires d'abus, « dans de nombreux cas, sont écœurantes ». À ses yeux, toutes les organisations ecclésiastiques impliquées dans le rapport devraient examiner sérieusement « comment leurs idéaux ont été dévoyés à cause des abus systématiques » (…) « C'est un vrai cri d'exhortation pour regarder la manière dont nous prenons soin de nos enfants. Si nous sommes vraiment affligés par ce qui est arrivé par le passé, nous devons nous engager pour un avenir vraiment différent »[132].

Le montant des indemnisations à verser aux victimes d'abus dans des institutions catholiques avait été fixé à 128 millions d'euros. Finalement, la somme totale des indemnité est de plus d'un milliard d'euros, presque entièrement versé par l'État à environ 12 500 des 14 500 victimes. Les montants versés aux victimes vont de 65 000 à 300 000 euros selon les cas »[133].

En novembre 2009, le Rapport Murphy (en)[134], de la commission présidée par la juge Yvonne Murphy (Commission of Investigation into Catholic Archdiocese of Dublin), met en cause une dizaine d'évêques accusés d'avoir couvert les abus perpétrés par des prêtres. Le rapport relève 46 cas de prêtres coupables d'abus sexuels[22], [135]. Cette enquête concerne la période allant de janvier 1975 à mai 2004[135]. Sa publication a entraîné, en décembre 2009, la démission de Mgr Murray, évêque de Limerick et ancien évêque auxiliaire de Dublin[136]. Il est suivi, en mars 2010, par Mgr Magee, évêque de Cloyne[137],[29] et en avril 2010 par Mgr James Moriarty, ancien évêque auxiliaire de Dublin[138].

Les 15-16 février 2010, le pape convoque les évêques irlandais au Vatican. Benoît XVI déclare que la pédophilie est un « crime atroce » et un « péché grave qui offense Dieu et blesse la dignité de la personne humaine ». Il enjoint aux évêques de prendre les mesures nécessaires pour réparer, autant que possible, les fautes commises, prendre en compte les droits des victimes et coopérer avec la justice[59]. Le mars 2010, Benoît XVI envoie une Lettre pastorale aux catholiques irlandais, où il redit sa compassion pour les victimes[139],[140]. En mars 2010, 6 évêques irlandais avaient présenté leur démission, trois étant alors acceptées par le pape[58]. Le 31 mai 2010, le pape nomme neuf prélats pour enquêter sur le scandale des abus sexuels commis sur des mineurs en Irlande. Parmi les enquêteurs figurent les archevêques de Westminster, Boston, New York, Toronto et Ottawa ainsi que deux religieuses. Ils examineront, et chercheront à améliorer, les procédures actuelles visant à lutter contre les abus[141]. En novembre 2010, quatre visiteurs apostoliques arrivent en Irlande pour examiner les moyens pris pour répondre aux cas d'abus et aider l'Église locale à cheminer vers un renouveau[142]. En février 2011, à l'occasion d'une liturgie du repentir dans la pro-cathédrale Sainte-Marie L'Église, Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, dit sa reconnaissance aux victimes d'abus sexuels pour avoir refusé de se taire même lorsqu'on ne les croyait pas. Il les encourage à continuer à témoigner et souligne que les responsables ne sauraient demander pardon sans avoir d'abord reconnu l'injustice commise et leur propre échec pour ce qui s'est passé[143].

Allemagne

Reconnaissance de nombreux abus au XXe siècle

En janvier 2010, le père Klaus Mertes, actuel supérieur du collège jésuite Canisius à Berlin, déclare que de nombreuses agressions sexuelles sur des mineurs ont eu lieu, dans cet établissement, dans les années 1970 et 1980[22],[144]. « Trois anciens élèves des années 1970 sont venus me voir. De leurs histoires, j'ai conclu qu'un certain prêtre avait sûrement à lui seul abusé de plus d'une centaine d'enfants. Cela semblait systématique »[131]. D'autres révélations suivent : entre janvier et mars 2010, des affaires anciennes de pédophilies sont dévoilées dans 19 diocèses sur 27[144]. Entre janvier et mars 2010, 170 plaintes sont déposées, se rapportant à des faits survenus dans les années 1970 et 1980[58].

Dans une note publiée le 9 mars 2010, le père Lombardi, directeur des médias du Saint-Siège, salue les efforts de transparence des différents diocèses et le fait qu'ils ont invité les victimes à se manifester. Il considère que l'attitude qui consiste à se centrer sur la situation et des préoccupations des victimes, est la bonne façon de procéder[145].

Mgr Robert Zollitsch, président de la conférence épiscopale allemande, déclare, le 12 mars, que « toute la lumière doit être faite », car « les victimes y ont droit ». D'après lui, l'Église allemande a pris de nouvelles mesures de contrôle : « Il n'y a pas d'autres groupes en Allemagne, a-t-il fait remarquer, qui ait pris des mesures aussi claires. »[144]. Mgr Zollitsch fait référence aux « Directives de procédures en cas d'abus sexuels sur des mineurs par des religieux en Allemagne », texte publié par la conférence épiscopale allemande en septembre 2002[146]. Selon ces directives, tout signalement d'abus sexuel doit être examiné avec soin. Si le soupçon se renforce, le suspect est invité à se dénoncer. S'il ne le fait pas, le diocèse doit informer le ministère public[147]. Ces directives garantissent également aux victimes et à leurs proches une aide humaine, thérapeutique et pastorale[148].

Le diocèse de Munich, dont Joseph Ratzinger (qui deviendra le pape Benoît XVI) a été l'archevêque entre 1977 et 1982, est aussi concerné par cette vague de révélations[144]. D'après l'archidiocèse de Munich, le vicaire général actuel, Mgr Peter Beer, a créé un groupe de travail pour analyser la manière dont ont été traitées les affaires d'abus sexuels commis par des membres du clergé, dans les décennies précédentes[149]. Ce groupe a observé, qu'en 1980, un prêtre a été pris en charge par l'archevêché pour suivre une thérapie, probablement à la suite de relations sexuelles avec des adolescents[149]. Ce prêtre, soupçonné d'être pédophile, a ensuite, en 1982, été affecté dans la paroisse de Graffin, par Gerhard Gruber, vicaire général du diocèse de Munich[144]. Il a alors commis des abus sexuels sur des mineurs, pour lesquels il a été condamné en 1986[144]. Mgr Gerhard Gruber a reconnu, en mars 2010, avoir commis une grave erreur en redonnant à ce prêtre des fonctions en paroisse[144],[149]. D'après le New York Times du 26 mars 2010, Joseph Ratzinger aurait été informé de la réaffectation de ce prêtre[150], information démentie par le Vatican[151].

Le 8 mai 2010, le pape accepte la démission de Mgr Walter Mixa, évêque d'Augsbourg. Celui-ci avait reconnu avoir frappé des enfants dans les années 1970-1980. Il est également soupçonné d'abus sexuel sur mineur pendant les années 1990-2000. Ces allégations ont été signalées par l'Église à la justice allemande et une enquête est en cours[152],[153].

En mars 2010 plusieurs anciens membres du chœur Regensburger Domspatzen dont le frère de Benoît XVI, Georg Ratzinger a été le directeur entre 1964 et 1994, expliquent avoir été victimes de sévices et d'abus sexuels de la part de responsables de l'internat. En avril 2014 l'évêché de Ratisbonne charge l'avocat Ulrich Weber de procéder à une expertise. Dans son rapport final l'avocat fait état de 547 enfants victimes d'abus (maltraitances et viols) entre 1945 et le début des années 1990[154],[155].

Enquêtes et tentatives de réparation

En mars 2010, l'archevêque Robert Zollitsch, annonce la nomination d'un évêque référent dans son pays pour suivre les affaires d'abus sur des mineurs[156]. Il s'agit de Mgr Stephan Ackermann, évêque de Trèves, chargé spécial de Conférence épiscopale allemande pour toutes les questions liées aux abus sexuels[148]. Le 16 mars, ce dernier déclare que des dissimulations ont bien eu lieu, par le passé, dans plusieurs diocèses, en vue d'étouffer des affaires d'abus sur mineurs[157],[140]. Le lendemain, la chancelière Angela Merkel intervient au Bundestag pour demander que la vérité soit faite sur ces affaires. Elle estime cependant que l'on ne doit pas limiter les enquêtes à ce qui s'est passé dans l'Église et que les investigations et remises en questions doivent aussi concerner d'autres institutions : « Même si les premiers cas dont nous avons eu connaissance venaient de l'Église catholique, cela ne rime à rien de limiter le phénomène à un seul groupe (…) Cela s'est produit dans beaucoup de secteurs de la société. ». La table ronde organisée pour mieux protéger les enfants réunira donc des dirigeants catholiques et protestants mais aussi des représentants de la société civile[158],[159].

En novembre 2010, la ligne téléphonique ouverte en mars par l'Église catholique pour recueillir des témoignages a déjà reçu 3 500 appels[131]. Le chef de la conférence épiscopale, l'archevêque Robert Zollitsch, reconnait la faute de l'Église et étudie des mesures d'aides aux centaines de victimes pour les aider « à surmonter le passé ». Des indemnisations mais aussi la prise en charge de psychothérapies et la création d'un fonds de prévention sont envisagées[131]. Le 7 décembre 2010, la Conférence épiscopale allemande met en place des mesures pour la prévention des violences sexuelles dans les établissements de l'enseignement catholique. Une brochure et un site internet sont créés pour permettre d'aborder le thème des abus et pour aider à les éviter[160].

En décembre 2010, Antje Vollmer, présidente de la commission Runder Tisch Heimerziehung in den 50er und 60er Jahren chargée depuis février 2009 par le Bundestag de traiter le dossier des violences ayant eu lieu dans des foyers publics et religieux annonce qu'un fonds de 120 millions d'euros va être mis à la disposition des victimes. Il s'agit de mineurs ayant subi des violences (abus sexuels, maltraitance physique et morale…) entre 1949 et 1975 en République fédérale d'Allemagne. Leur nombre exact est inconnu même si environ 2 500 personnes se sont déjà manifestées. Selon la députée Ingrid Matthäus-Maier, il pourrait y avoir eu jusqu'à 30 000 victimes dans les institutions laïques et religieuses. L'État fédéral, les États régionaux (Länder) et l'Église, tous responsables des institutions en cause, devront contribuer à la constitution de ce fonds. L'Église catholique et l'Église protestante ont déjà accepté de verser la part qui leur est demandée[161]. Les associations de victimes estiment que ces indemnisations et les mesures prises sont insuffisantes[161],[162],[163].

Départ de fidèles

En mai 2010, des prêtres et responsables ecclésiaux constatent que de nombreux fidèles s'éloignent de l'Église dans les diocèses concernés par les scandales, l'institution traversant une crise de crédibilité[164]. Cette vague de départ est confirmée par une enquête de Christ und Welt (supplément religieux de l'hebdomadaire Die Zeit) publiée le 7 avril 2011. En 2010, 180 000 personnes ont demandé à être rayées des registres de l'Église catholique, contre 128 800 en 2009. Cet accroissement des défections est dû à la crise de confiance liée aux affaires révélées en 2010[165] et a des conséquences financières pour l'Église puisqu'elle affecte le montant de l'impôt religieux.

Faits révélés en 2018

En septembre 2018, plusieurs médias révèlent que des milliers d'enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres en Allemagne entre 1946 et 2014 ; l’Église est accusée d'avoir « détruit ou manipulé » des preuves et « minimisé » sciemment la gravité des faits[166]. Les chiffres accablants sont basés sur un rapport publié le 25 septembre lors de la conférence épiscopale de Fulda, commandité par la Conférence des évêques allemands auprès d'une équipe de chercheurs ; ceux-ci regrettent pourtant n'avoir pu accéder librement aux archives des vingt-sept diocèses sur lesquels ils ont enquêté[167].

Belgique

Premières mesures à la fin des années 1990

En Belgique, plusieurs affaires traitées en justice dans les années 1990, ainsi que l'impact psychologique de l'affaire Dutroux, provoquent la mise en place de premières mesures à la fin des années 1990[168]. En 1997, le cardinal Godfried Danneels ordonne la création d'une ligne téléphonique de dénonciation « verte » destinée aux victimes de prêtres pédophiles. En 1999, Mgr Lanneau et Mgr Danneels sont mis en cause lors d'un procès civil pour non-assistance à personne en danger, un prêtre de leur diocèse s'étant rendu coupable d'actes de pédophilie. Dans le procès en appel, ils sont cependant reconnus innocents. En 2000, la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale est instaurée pour assister les victimes qui se font connaître[169],[170]. Dans les années 2000, moins d'une dizaine de prêtres sont condamnés pour abus sexuels[168]. Le père Rick Devillé, défenseur des droits des victimes, estime toutefois que de nombreux dossiers sont restés sans suite, les faits étant prescrits. Des prêtres n'auraient pas été sanctionnés et le point de vue de certaines victimes délaissé[171],[172].

Augmentation du nombre de témoignages en 2010

Le 23 avril 2010, l'évêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluwe, démissionne après avoir reconnu des abus commis sur un jeune garçon, les faits s'étant produits alors qu'il était encore prêtre diocésain ainsi qu'au début de son épiscopat[173],[174],[175]. Mgr André Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, et primat des évêques de Belgique, estime que Mgr Vangheluwe aurait dû, en raison des actes qu'il avait commis, refuser l'ordination épiscopale[176]. Le fait que Roger Vangheluwe ait pu être ordonné évêque malgré ces abus incite Mgr Léonard à renforcer les enquêtes préalables aux nominations, y compris celles des prêtres et diacres[177],[178]. L'archevêque invite aussi les victimes à se manifester à la commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale. Les jours suivant voient un afflux de témoignages, une centaine de personnes dénonçant des faits anciens[179].

Début mai, Mgr Léonard insiste pour que les victimes portent plainte et « implore ceux qui accomplissent une tâche pastorale et qui ont commis des abus sexuels à se rendre spontanément à la justice »[178]. À la suite des aveux publics de Roger Vangheluwe, la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuel dans une relation pastorale reçoit de nombreux courriers et témoignages sur des faits commis les décennies précédents. En un mois, 350 plaintes sont enregistrées[180]. Le 7 mai, le ministre de la justice annonce qu'un magistrat de référence va être désigné pour centraliser tous ces dossiers[181].

Lettre pastorale des évêques

Le 19 mai 2010, les évêques de Belgique rendent publique une lettre pastorale sur cette « onde de choc ». Ils reconnaissent que « des responsables d'Église n'ont pas suffisamment pris la mesure du drame de l'abus sexuel sur mineurs et de l'étendue de ses séquelles ». Les évêques demandent pardon aux victimes. Appelant à une « culture de vérité et de justice », ils remercient « les victimes qui trouvent le courage de briser le mur du silence ». Ils décident d'appliquer plus sévèrement les critères d'admission à l'ordination ou à toute autre responsabilité dans l'Église. Les évêques estiment que la question des abus dans l'Église est en lien avec le mode d'exercice de l'autorité. Aussi, « l'Église doit entreprendre un examen de conscience afin de faire évoluer ces normes d'exercice de l'autorité qui peuvent conduire à des abus de pouvoir sur mineurs. »[182],[183].

Perquisitions en juin 2010

Début juin 2010, le ministère de la justice organise, par une circulaire, une collaboration entre les parquets et la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale, qui recueille, au nom de l'Église, les plaintes confidentielles, généralement soumises à prescription[184],[185]. Celles-ci sont alors au nombre de 475[185]. Selon cet accord, la commission prend elle-même la décision de faire connaître à la Justice, avec l'autorisation des plaignants, les faits pouvant constituer une infraction[185]. Des faits prescrits sont notamment signalés pour éviter que leur auteur ne mette en danger d’autres personnes[186]. Toutefois, les juges d'instructions ne sont pas liés par cette convention. L'un d'eux mène, le jeudi 24 juin, une large perquisition dans les établissements de l'Archidiocèse de Malines-Bruxelles[185],[187],[186]. La raison de cette opération est une instruction ouverte à charge d'inconnu pour des attentats à la pudeur commis sur mineurs d'âges[187]. Le palais archiépiscopal de Malines est fouillé, ainsi que la crypte de la Cathédrale Saint-Rombaut de Malines, le domicile du cardinal Godfried Danneels, ancien archevêque, et les locaux de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale. Du matériel informatique et des dossiers sont saisis, dont ceux traités par la Commission[187].

À la suite de cette perquisition du 24 juin, les membres de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale démissionnent le lundi 28 juin, estimant que leur travail n'est plus possible dans ces conditions[185],[188]. Le président de la commission, Peter Adriaenssens déplore notamment la méfiance des autorités judiciaires[185],[188]. Certains commentateurs considèrent que la Commission, en recueillant les témoignages des victimes, permettait à l'Église d'éviter que celles-ci se confient directement à la justice[184]. D'autres pensent au contraire qu'elle représentait un sas important, donnant aux personnes la possibilité de témoigner de leur souffrance avec la garantie que leur démarche resterait confidentielle[189],[186]. L'association Child Focus, un groupe de 250 médecins signataires d'une pétition, et le ministre de la Justice déplorent la façon dont les perquisitions se sont déroulées et le fait que les enquêteurs n'aient pas respecté le désir de discrétion des victimes qui s'étaient confiées à l'Église[190],[191],[192].

Pour beaucoup de commentateurs, l'accord entre le ministère de la justice et l'Église sur le traitement des dossiers est bancal dès lors que ceux-ci peuvent être saisis à tout moment par un juge d'instruction[184],[185],[193]. Le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, souhaite toutefois que l'Église assure à nouveau, la gestion des dossiers saisis auxquels la justice ne donnera pas suite. Cela afin que l'Église puisse donner des réponses, et accorder des réparations, aux victimes qui se sont adressées à elle pour des faits prescrits par la justice[190].

Le 13 août 2010, le parquet général estime que les perquisitions menées au sein de l’Église étaient entachées d'irrégularités : « elles furent trop générales, dépassaient la saisine du juge d’instruction », a expliqué l'avocat du cardinal Danneels[194]. Les documents de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale auraient été saisis illégalement. Les perquisitions menées dans la Commission sont déclarées nulles et les dossiers doivent lui être restitués[195],[196]. Le 9 septembre, la chambre des mises en accusation de Bruxelles conclut que les perquisitions ordonnées en juin au palais épiscopal de Malines et au domicile du cardinal Danneels étaient illégales. Toutes les pièces qui avaient été enlevées devront être rendues[197].

Publication du Rapport Adriaenssens

Le rapport de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale est rendu public par son président Peter Adriaenssens, le 10 septembre 2010[198]. La Commission a enregistré 327 plaintes d'hommes et 161 de femmes pour les soixante dernières années. Les faits ont surtout été commis dans les années 1960-70, et ont eu des conséquences parfois dramatiques. Au moins treize victimes d'abus se sont suicidées[199],[200]. La commission ayant démissionné en juin à la suite des perquisitions, la création d'un centre d'accueil est, un temps, envisagée par l'Église pour aider les victimes, en concertation avec la Justice, le ministère public et les tribunaux interdiocésains[201]. Les évêques renoncent ensuite à ce projet, estimant que le pouvoir judiciaire doit être seul à gérer les plaintes[202]. Les demandes des victimes seront toutefois prises en considération au niveau des diocèses et ordres religieux concernés[203]. Fin décembre 2010, la Conférence épiscopale établit que sur 134 prêtres abuseurs identifiés depuis les années 1960, seuls 21 ont fait l'objet d'une condamnation par l'Église ou la justice. Les autorités judiciaires, ont été saisies de 70 % des cas. Moins d'un abuseur sur six a été suspendu par les évêques[204],[205],[206].

Rapport de la Commission parlementaire

De novembre 2010 à mars 2011, une commission parlementaire présidée par la députée Karine Lalieux auditionne les évêques, les supérieurs de congrégations religieuses, les représentants des victimes et des hommes politiques pour analyser les causes des abus commis et les moyens mis en œuvre pour y remédier[207],[208],[209]. Son rapport est rendu public le 1er avril 2011 et contient 70 recommandations. Celles-ci portent entre autres sur les indemnisations, les délais de prescription qui devraient être rallongés, l'éloignement du coupable et le recours à l'association Child Focus pour tout signalement d'abus[210],[211].

Autres pays européens

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, 21 membres du clergé sont condamnés entre 1995 et 1999[15].

Espagne

En Espagne, plus d'une dizaine de prêtres ont été condamnés pour abus sexuels[212].

Pays-Bas

Aux Pays-Bas, les évêques décident, le 9 mars 2010, d'ouvrir une enquête approfondie en raison du nombre de cas d'abus signalés dans d'anciens établissements catholiques d'enseignement[6]. Trois cent cinquante plaintes de personnes affirmant avoir subi des abus sexuels dans les années 1950 à 1970 ont en effet été envoyées à l'Église pendant les dix premiers jours de mars. La plupart des témoignages concernent des internats catholiques. Les plaintes ont été adressées à la commission consultative épiscopale Aide et Droit, instaurée en 1995 par l’Église catholique des Pays-Bas pour venir en aide aux victimes d’abus sexuels commis par des prêtres et religieux. L’enquête indépendante, qui a été confiée à l’ancien ministre de l’éducation Wim Deetman, doit débuter en avril 2010[213]. Fin août 2010, la Commission consultative épiscopale annonce avoir reçu, depuis mars 2010, neuf cents signalements d'abus supposés commis par des membres du clergé depuis 1945[214]. En décembre 2010, Wim Deetman donne les résultats de l'enquête : 1975 personnes se sont déclarées victimes d'abus sexuels et de mauvais traitements[215]. Ces témoignages doivent encore être étudiés et vérifiés par la commission chargée de l'enquête[216]. Les faits se sont essentiellement produits dans des établissements éducatifs, comme des internats et des écoles accueillant des enfants de familles pauvres. Ces institutions étaient nombreuses dans le pays entre 1945 et les années soixante-dix. L'Église est invitée à indemniser les victimes et à prendre des sanctions contre les auteurs[215] dont 800 auteurs présumés ont pu être identifiés[45]. En septembre 2018, le quotidien de référence NRC dévoile que « vingt des trente-neuf cardinaux, évêques et évêques auxiliaires néerlandais ont été impliqués dans des affaires d’abus dans l’Eglise catholique entre 1945 et 2010 »; les cas sont tous prescrits[217].

Autriche

En Autriche, deux scandales conduisent le Vatican à démettre deux hauts prélats, l'archevêque de Vienne Hans Hermann Groër en 1995 et l'évêque de Sankt-Pölten Kurt Krenn en 2004[45]. En mars 2010, les institutions catholiques sont mises en cause pour des abus sexuels commis dans les années 1970-80[6]. Le 30 mars, le cardinal Christoph Schönborn reconnait le silence et la dissimulation qui ont régné sur ces affaires. Il déclare : « C'est une expérience douloureuse pour l'Église. Mais que représente cette douleur en comparaison de celle des victimes, que nous n'avons pas voulu voir ni entendre ?! ». Il remercie celles-ci d'avoir osé parler et annonce la tenue d'une enquête ecclésiale sur les abus sexuels commis par des membres du clergé[218]. Le 2 avril, une association de défense de victime dit avoir pris connaissance, via une ligne d'appel téléphonique mise en place deux semaines avant, de plus de 174 cas de maltraitances. « Dans 43 % des cas, il s'agit de violences physiques, dans 34 % d'agressions sexuelles et pour 23 % des cas de violences morales. ». Ces témoignages se rapportent essentiellement à des faits commis dans les années 1960-70, au sein des institutions d'éducation catholique[219]. Début mai 2010, la commission mise en place par l'Église a recueilli, en deux mois, les témoignages de plus de 500 personnes. 150 cas d'abus sexuels et de maltraitance sur mineurs sont retenus comme fiables ; parmi ces 150 cas, 97 % sont prescrits[220],[221]. En avril 2011, après un an de travail, la commission déclare avoir recensé 837 victimes d'abus sexuels sur les décennies passées. La grande majorité des dossiers déjà traités donnent lieu à des indemnisations financières et, selon la volonté des victimes, à un suivi thérapeutique[222].

Suisse

En Suisse, en mars 2010, une commission nationale de l'Église catholique enquête sur les « cas les plus sérieux » d'abus sexuels commis au cours des six années précédentes. Quatre cas de pédophilie sont suspectés[223]. Le 31 mars 2010, les évêques suisses font une déclaration sur les abus sexuels dans l'Église. Ils reconnaissent avoir sous-estimé l'ampleur de la situation. La Conférence des évêques demande à tous ceux qui ont souffert d'abus de se faire connaître auprès des centres de consultation pour les victimes ou des centres de consultation diocésains et, le cas échéant, de porter plainte. Elle appelle à une transparence totale sur le passé[224]. En juin 2010, la commission Abus sexuels dans la pastorale donne une estimation des cas d'abus sexuels observés dans les différents diocèses en Suisse. Ces soixante dernières années, 104 victimes ont été signalées. Le nombre des auteurs de ces abus est de 72. La plupart des faits sont anciens. Neuf cas se sont produits après 1990. Les évêques suisses décident, le 2 juin 2010, de dénoncer systématiquement les prêtres et religieux à la justice en cas de soupçons fondés, sauf si les victimes s'y opposent. Auparavant, l'Église ne signalait à la justice que les cas graves et encourageait les victimes à porter elles-mêmes plainte dans les autres cas. La Conférence des évêques suisses décide également que les diocèses n'engageront plus de prêtres sans avoir eu, de la part de leurs précédents supérieurs, des informations sur leur passé[225]. En janvier 2016, un rapport commandé par l'évêque Charles Morerod fait état des abus sexuels commis sur des mineurs au sein de l'institut Marini de Montet[226],[227].

Norvège

En Norvège, le 7 avril 2010, l'Église informe l'opinion de la culpabilité d'un ancien évêque. Les faits d'abus sexuels sur un mineur, commis aux débuts des années 1990, sont parvenus à la connaissance des autorités ecclésiastiques en janvier 2009. Ils ont alors été examinés par la nonciature de Stockholm, sur mandat de la Congrégation pour la doctrine de la foi. À la suite de cette enquête, l'évêque a présenté, en mai 2009, sa démission. Celle-ci a rapidement été acceptée par le pape. Les faits étant prescrits, l'évêque n'a pas été inculpé. Il n'a plus aucune fonction épiscopale ou pastorale et suit une thérapie[228]. À la suite de cette révélation, l'Église catholique en Norvège reçoit, les jours suivants, d'autres signalements d'abus qui auraient eu lieu dans ses institutions. Elle annonce l'ouverture d'une enquête pour déterminer s'il s'agit d'affaires non encore connues[229].

Pologne

En Pologne, le pape François destitue en 2013 le nonce en République dominicaine, le Polonais Jozef Wesolowski, qui accusé d'abus sexuels sur mineurs décède la veille de son procès en 2015[45].

Légionnaires du Christ

Fondateur en 1941 des Légionnaires du christ, le père Marcial Maciel Degollado est mis en cause dès 1956 pour toxicomanie et pour abus sexuels sur des jeunes novices de sa congrégation. L'enquête du Vatican se conclut, en 1959, par un non-lieu, bien que le principal enquêteur fasse état, dans le rapport, de ses doutes sur l'innocence du père Maciel. L'un des adolescents alors interrogés dira plus tard que lui, et les autres jeunes, ont tous menti pour protéger le père Maciel qu'ils admiraient[54].

En 1997, la presse américaine relaie les allégations de huit membres de la Légion du Christ, accusant Marcial Maciel d'abus sexuels dans les années 1950-1960, quand ils avaient entre 10 et 16 ans[230],[231]. En 1998, ces huit personnes déposent au Vatican une plainte contre lui[54]. D'après Jean-Marie Guenois, journaliste à La Croix, l’instruction de ce dossier est, selon le témoignage du cardinal Joseph Ratzinger (futur Benoît XVI) à l’évêque de Coatzacoalcos (Mexique), gelée en 1999 à la demande de Jean-Paul II, en raison de la floraison de vocations dans cette œuvre et parce que les faits, qui remonteraient à plus de trente ans, sont prescrits[231]. Il est possible qu'une partie des membres de la curie romaine, voire le pape, aient voulu protéger la congrégation en lui évitant un scandale touchant son fondateur. Les dirigeants des Légionnaires du Christ bénéficiaient en effet de puissants appuis à Rome[20],[232],[233]. Le père Marcial Maciel continue de proclamer son innocence, se présentant comme victime de fausses accusations[231].

Toutefois, en décembre 2004, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, décide la reprise de l'enquête sur le père Maciel[234],[233]. Le 2 avril 2005, il envoie Mgr Charles Scicluna au Mexique pour auditionner des témoins[231]. En 2006, Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI depuis le 19 avril 2005, écarte le père Marcial Maciel Degollado de tout ministère public. La congrégation pour la doctrine de la foi invite ce dernier « à conduire une existence retirée dans la prière et la pénitence ». Elle confirme ainsi implicitement la culpabilité du père Marcial Maciel tout en renonçant, officiellement en raison de son grand âge et de sa santé fragile, à engager un procès canonique contre lui[235],[234],[231]. Le père Marcial Maciel décède le 31 janvier 2008, à l'âge de 87 ans[236].

Le 4 février 2009, le New York Times révèle que le père Maciel a mené une double vie et a eu, au moins, une fille. Le 5 février, les responsables des légionnaires du christ confirment cette information[54],[236]. En revanche, ils ne se prononcent pas sur les accusations de pédophilie. Certains membres de la congrégation estiment que ces allégations sont sans doute crédibles, d'autres déclarant toujours qu'aucune preuve n'a jamais été retenue[236]. En mai 2009, le Pape décide d'une visite apostolique des institutions des Légionnaires du Christ. Une commission, composée de plusieurs évêques, commence une enquête approfondie sur le père Marcial Maciel et sa congrégation[54],[237].

Fin août 2009, l'existence de trois fils mexicains, nés d'une autre mère, est dévoilée par la presse[54]. En mars 2010, deux de ses fils dénonceront des viols commis à leur encontre par le père Maciel[55]. La double vie du père Maciel, utilisant parfois une fausse identité, et gérant d'une façon opaque une fortune considérable, est de plus en plus mise au jour[55]. Pour le sociologue et psychanalyste Fernando Gonzalez, auteur de deux ouvrages sur la Légion du Christ, son fondateur « était un calculateur rusé qui s'adaptait parfaitement à chaque situation »[54],[238]. Une partie de la hiérarchie catholique est aussi très critique envers le père Maciel. Pour Edwin O'Brien, archevêque de Baltimore, le père Maciel est un « entrepreneur génial qui, avec des tromperies systématiques, a utilisé la foi pour manipuler les autres en fonction de ses intérêts égoïstes »[54].

Cette double vie pourrait avoir été protégée par certains membres de l'ordre. Ainsi, par un vœu spécial, levé à la demande expresse du Saint-Siège en 2006, les prêtres de la congrégation s'obligeaient à ne pas critiquer leurs supérieurs[54],[238]. Une subordination absolue au supérieur et l'engagement à renoncer à son propre jugement semblent aussi avoir été instaurés[238]. Plusieurs prêtres de la congrégation la quittent en 2009, soulignant des manquements de leurs responsables dans l'élucidation des affaires concernant le père Maciel[239],[238]. D'après le journal La Croix, un argumentaire avait été envoyé par la direction territoriale États-Unis-Canada de la Légion à ses membres, leur indiquant comment répondre aux évêques venus enquêter[238].

Le 15 mars 2010, l'enquête dans la congrégation est terminée, le rapport final devant encore être rendu au Saint-Siège[240],[232]. Le 26 mars 2010, dans un communiqué, les responsables de la Légion du Christ reconnaissent que leur fondateur a commis des « actes d'abus sexuel sur des séminaristes mineurs ». Ils admettent ne pas avoir cru et écouté les personnes ayant dénoncé ses abus. Ils souhaitent rechercher la réconciliation et le dialogue avec ceux qui ont souffert et faire la vérité sur l'histoire de leur congrégation[241].

Le 30 avril 2010, les évêques chargés de l'enquête apostolique rendent leur rapport au pape. D'après un communiqué du Saint-Siège, publié le 1er mai, des comportements très graves et objectivement immoraux du père Maciel sont confirmés par des témoignages incontestables[242]. Ils se « présentent parfois comme de vrais délits et démontrent une vie sans scrupules ni authentique sentiment religieux ». Le communiqué mentionne aussi que « le fondateur avait créé autour de lui un mécanisme de défense qui l'a rendu inattaquable pendant longtemps ». Le Saint-Siège remet en cause l'exercice de l'autorité dans la congrégation et annonce la mise en place de plusieurs mesures de contrôle et de réformes[243],[242].

Conséquences des abus commis par des prêtres

Conséquences psychologiques

Les personnes abusées sexuellement par un prêtre présentent les mêmes symptômes que d’autres victimes, mais à un degré plus élevé. Elles éprouvent de la douleur, de la colère, un grand désarroi, des problèmes de dissociation et de dépression, des difficultés dans leurs relations sexuelles, et des perturbations du sommeil[244]. D’après une étude réalisée en 2002 par M. J. Bland, elles ont, de façon générale, un score plus élevé sur l’échelle indicielle d’impact traumatique lié aux abus et sur la liste du nombre de symptômes présents à la suite du traumatisme subi[244]. D'après A. W. R. Sipe, auteur d'études sur les abus commis par des prêtres, les effets de ceux-ci sur les victimes varient, mais leurs impacts sont durables et peuvent se traduire notamment, par des problèmes de dépersonnalisation sexuelle, de dépression, et de suicide[245].

Conséquences sur la vie spirituelle

À ces souffrances psychologiques des victimes s’ajoutent des difficultés dans leur vie spirituelle. Pour Thomas Doyle, prêtre spécialisé dans le suivi des victimes, « Quelqu’un qui est sexuellement abusé par un prêtre, surtout si cette personne est un catholique pratiquant, vit une sorte de déchirement de l'âme. Ce n’est pas seulement un abus sexuel mais aussi un abus spirituel qu’elles subissent »[246]. Cette impression semble être confirmée par différentes études. Ainsi pour Bland (2002), les victimes ont le sentiment que Dieu les a traitées injustement[244]. Pour Fater et Mullaney (2000) elles vivent dans une grande colère, dirigée à la fois contre elles-mêmes et vers l’extérieur. Elles connaissent aussi une détresse spirituelle qui s’infiltre dans chaque aspect de leur vie[247].

Mac Laughlin (1994) observe que les personnes abusées prennent leurs distances par rapport à l’Église, dans la crainte d’être à nouveau victimes d’abus. Les traumatismes subis affectent clairement, chez les victimes, la fréquentation et la participation à la vie ecclésiale. Concernant la relation personnelle des victimes avec Dieu, les résultats sont moins évidents[248]. C’est ce qui apparaît aussi dans une étude de Rossetti (1995), qui semble indiquer une diminution de la confiance en Dieu chez les femmes alors qu’elle se maintient chez les hommes victimes d’abus[249].

Effet des thérapies pour les victimes

Les thérapies peuvent aider ces personnes, mais elles seront d’autant plus longues que les abus ont été répétés et ont été commis par un proche. La guérison passe aussi par un travail de mise au jour, à l’aide d’un spécialiste, des torts subis. Ce travail de vérité peut aboutir au dépôt d’une plainte. Celle-ci permet parfois de découvrir que l’on n'est pas la seule victime et aide à affronter le regard des autres. Cette démarche peut permettre aussi d’arrêter l’action de l’abuseur et de limiter ainsi le nombre de victimes[250]. Pour Jacques Arènes, psychologue, « porter plainte peut être le déclic d’une reprise en main : pour moi, je n’ai rien pu faire, mais je peux aider les autres »[250].

Pour Thomas P. Doyle, il est essentiel que les victimes puissent rencontrer les évêques. Elles ont besoin de compréhension et de compassion. Le fait qu’elles n’aient parfois pas été entendues, que leurs plaintes n’aient pas suffisamment été prises au sérieux, que l’on ait pu les taxer d’exagérations, a augmenté leur sentiment de désarroi. De plus, ces dialogues avec les victimes peuvent aider les responsables ecclésiaux à mieux comprendre la gravité des torts subis et la nécessité d’y remédier[14].

Rapport de la Commission nationale de révision aux États-Unis

Le 21 mai 2010, la Commission nationale de révision de la conférence épiscopale des États-Unis rend public un communiqué sur son travail auprès des victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé. Leurs principales conclusions recoupent celles observées dans d'autres études. D’après ce communiqué, une des principales difficultés des victimes est d’arriver à parler et à témoigner de ce qu’elles ont vécu. « Si l’histoire de chacun est différente, toutes ont en commun le sentiment d’une confiance violée » souligne la présidente de la commission. Ce sentiment peut se traduire ensuite par une méfiance vis-à-vis des personnes qu’elles rencontrent, et aussi par la perte de la foi en Dieu. Le souhait que de tels abus ne se reproduisent plus, dans l’Église, contre des enfants, est au cœur des préoccupations de plusieurs d’entre elles. Les membres de la commission notent que des thérapies appropriées, et le soutien de leurs proches, peuvent aider efficacement les personnes blessées par ces abus[24].

Conséquences dans la communauté ecclésiale

La première réaction de la plupart des paroissiens, lorsqu’ils apprennent l’inculpation d’un prêtre ayant commis des abus est souvent l’incrédulité. Pour Thomas P. Doyle, lors de la révélation, en 2002-2004, des affaires d’abus sexuels concernant les 50 années précédentes, beaucoup de fidèles catholiques n’ont pas admis combien ces affaires étaient sérieuses[14]. Les mêmes réactions semblent aussi s’être parfois produites en France, notamment lors de la condamnation du père P. André Montrichard, en octobre 2000[68].

Une étude de Nason-Clark (1998)[251], s’est penchée sur les réactions de 24 femmes catholiques à la suite de la révélation, à la fin des années 1980, d’affaires d’abus sexuels dans l’orphelinat catholique de Newfoundland, au Canada[252]. Toutes se souvenaient de l’endroit où elles étaient lorsqu’elles avaient appris l’existence de ces abus, signe que la nouvelle les a marquées. Elles n’ont d’abord pas cru dans l’authenticité des faits. Plus tard, une fois les faits reconnus, elles ont réagi, pour la plupart d’entre elles, avec colère. Celle-ci était dirigée contre les prêtres coupables, l’évêque, d’autres prêtres catholiques, la hiérarchie de l’Église et parfois même contre les catholiques vivant dans les paroisses où les prêtres exerçaient leurs ministères. Elles éprouvaient un sentiment de trahison et de culpabilité, qui a ensuite changé leur relation avec l’Église. Quatre ans après l’interview, certaines étaient revenues au sein de l’Église, alors que d’autres s’en tenaient éloignées[251]. Une enquête de Rossetti (1997), menée dans plusieurs groupes de fidèles catholiques, indique aussi un déclin de la confiance dans l’Église et le sacerdoce à la suite d'affaires d’abus sexuels dans leurs paroisses ou leurs diocèses[253].

En Allemagne, à la suite des révélations, en mai 2010, d'abus sexuels commis dans les années 1960-80, on constate un mouvement de défiance vis-à-vis de l'institution. Ainsi, le nombre de personnes qui demandent à être rayées des listes fiscales des paroisses, de façon à ne plus payer l’impôt d’Église, est en augmentation dans les diocèses touchés par les scandales[164],[165].

Études et statistiques

Rapports d'enquêtes

On dispose de relativement peu d'études statistiques sur les abus sexuels sur mineurs commis par des religieux et des membres du clergé. Plusieurs rapports ont toutefois été publiés ces dernières années et peuvent donner des indications sur la proportion de prêtres et religieux impliqués. Parmi les enquêtes réalisées, on peut noter :

  • L'étude de l'archidiocèse catholique de Chicago, faite au début des années 1990, et portant sur les 40 années précédentes[254].
  • Le John Jay report[255], une étude indépendante du John Jay College of Criminal Justice (New York), commandée en 2002 et rendue publique en 2004 par l'Église catholique américaine. Cette vaste enquête concerne les abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques, aux États-Unis, entre 1950 et 2002[5] ,[4].
  • Le Rapport Ryan, de la commission présidée par le juge Seán Ryan (Irish judge) (en) (Commission to Inquire into Child Abuse) publié en mai 2009, qui traite des sévices commis, depuis les années 1940, à l'encontre de mineurs dans des institutions religieuses irlandaises[22].
  • Le Murphy Report (en)[134], de la commission présidée par la juge Yvonne Murphy (Commission of Investigation into Catholic Archdiocese of Dublin), sur les abus sexuels commis par des prêtres dans l'Archidiocèse de Dublin entre 1975 et 2004[22],[135].
  • Le Rapport Adriaenssens, de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale. Cette commission, instaurée en l'an 2000, en Belgique, par l'Église catholique a surtout recueilli de nombreux témoignages entre avril et juin 2010. Son travail, fait dans l'urgence et stoppé par des perquisitions en juin 2010[256], donne toutefois des indications importantes sur les abus commis dans les années 1950 à 1980. 484 témoignages ont été enregistrés[200],[257],[198].
  • Le Rapport Final[258], de la Royal Commission into Institutional Responses to Child Sexual Abuse. Cette commission a été instaurée en 2013 par le gouvernement Australien, et elle a publié son rapport final le 15 décembre 2017. Son champ d'étude concerne les cas d'abus sexuel commis sur des mineurs par toutes les institutions sur le territoire Australien. Le Volume 16 du rapport final concerne les institutions religieuses[259]. Le livre 2 du Volume 16 concerne l'Eglise Catholique[260].

Proportion par rapport au nombre total de prêtres

L’étude de l’Archidiocèse catholique de Chicago concerne tous les prêtres ayant servi dans le diocèse entre le début des années 1950 et le début des années 1990[254]. Sur 2200 prêtres, 40 d'entre eux, soit 1,8 %, ont probablement commis des abus envers des mineurs. Parmi eux un seul avait commis des actes de pédophilie. Le plus souvent, les abus avaient été commis contre des adolescents de 16 à 17 ans[254].

D’après le John Jay report[255], 4 392 prêtres ont été accusés d'actes d'abus sexuels, entre 1950 et 2002 aux États-Unis. Cela représente plus de 4 % des 109 694 prêtres ayant servi pendant cette période. Peu élevé dans les années 1950, le nombre de cas connus a augmenté dans les années 1960, atteint un pic à la fin des années 1970, diminué dans les années 1980 pour retrouver, dans les années 1990, le même niveau que dans les années 1950[255],[5]. Parmi les victimes, dont 81 % sont des garçons, 3,6 % avaient moins de sept ans, 29 % avaient entre sept et onze ans, 67,4 % avaient entre douze et dix-sept ans[261]. L'âge pris en compte dans les statistiques lors des abus répétés, était celui du mineur lors du premier abus[261]. D'après le rapport, publié en 2004, il y avait 10 667 cas d'abus sexuels déclarés. Le nombre réel est sans doute plus élevé, toutes les victimes n'ayant pas forcément témoigné. En 2005, le nombre de cas rapportés, pour cette période de 1950 à 2002, était passé à 13 000 victimes d'abus commis par plus de 5 000 prêtres[5]. Sur les 10 667 cas déclarés, à peu près 3 000 n'ont pas fait l'objet d'enquête, le prêtre concerné étant décédé avant qu'une plainte ne soit déposée contre lui. Parmi les 7 700 plaintes restantes, les diocèses ont trouvé matière à donner suite dans 6 700 cas, tandis qu'ils ont déclaré 1 000 autres sans fondements[262].

Comparaison avec d'autres organisations

Dans la société prise dans son ensemble

La majorité des crimes pédophiles commis dans la société sont liés à l'inceste et ont pour auteurs des membres de la famille de l'enfant ou des proches[263]. Ainsi, un rapport publié en 2008 par le Réseau irlandais de crise sur les viols (RCNI), relève que 50,8 % des agresseurs sont des parents, 34 % des voisins et amis et 3,4 % des figures d'autorité (prêtre, instituteur…)[6].

Le John Jay report (États-Unis, 2004), relève les manquements des responsables ecclésiaux, qui n'ont pris conscience que tardivement de la gravité du problème. Il appelle aussi les journalistes et la population américaine à réaliser qu'il s'agit d'un problème national : « Les enfants américains souffrent et personne ne prête attention à eux. Personne ne veut parler de ce problème »[4]. Le John Jay report note que dans la période allant de 1992 à 2000, il y a eu, chaque année, entre 89 355 et 149 800 cas d'abus sexuels dans l'ensemble de la société américaine[5].

Concernant l'évolution sur le long terme, d'après le John Jay report, les abus commis par des prêtres, ont diminué à partir du début des années 1980 et ceux dans l'ensemble de la société américaine à partir de 1992[5].

En avril 2010, Thomas Plante, professeur à Santa Clara et à Stanford, établit que « 2 à 5 % des prêtres ont eu des rapports sexuels avec un mineur, ce qui est inférieur au taux concernant la population masculine générale, établi à environ 8 % ». En août suivant, le journaliste William Oddie confirme ces données en précisant que les prêtres sont 1,6 à 4 fois moins concernés que la population masculine en général[264].

Dans d'autres Églises

Le professeur Philip Jenkins (en), auteur de Pedophiles and Priests: Anatomy of a Contemporary Crisis[265] déclarait, en 2002 : « Mes recherches sur des cas concernant les 20 dernières années ne donnent pas de preuves que le clergé catholique, ou d'autres clergés ayant pour discipline le célibat, sont plus susceptibles d'être impliqués dans des inconduites ou des abus, que le clergé d'autres Églises, ou même que des personnes n'appartenant pas au clergé »[254], [Note 2]. Le même constat est fait par Thomas G. Plante (en), professeur de psychologie à l'Université de Santa Clara, et auteur d'ouvrages sur les abus sexuels commis dans l'Église Catholique[266] ,[267].

Dans l'enseignement

Il y a encore très peu d'études permettant des comparaisons généralisées avec d'autres organisations publiques ou privées ayant une mission éducative[254],[268].

On dispose toutefois de plusieurs enquêtes sur le milieu éducatif américain. D'après une étude menée en 1994 à New York, déplacer d'une école à l'autre les professeurs coupables d'abus sexuels est un procédé courant[269]. En 2002, le Department of Education a mené une étude sur les abus sexuels dans le système éducatif américain. D'après celle-ci, 6 à 10 % de tous les élèves inscrits dans les Public-School seraient victimes d'abus sexuels pendant leurs scolarité[270]. En 2005, une étude nationale de l'Associated press investigation portant sur la période de 2001 à 2005 conclut, d'après un article du Washington Post, que les enseignants et éducateurs coupables d'abus sexuels sont rarement inquiétés. La plupart des cas d'abus ne sont pas signalés et, quand ils le sont, c'est souvent pour être classés sans suite. D'après les auteurs, les écoles, la justice, les États et le gouvernement fédéral réunis n'ont pas encore trouvé de solution efficace pour éloigner les abuseurs du système scolaire[271],[Note 3].

En France, le problème des abus sur mineurs commis à l'école ou dans les familles est un sujet qui est longtemps resté tabou[272],[273]. Une circulaire sur les violences sexuelles, diffusée par le ministère de l'éducation nationale le 4 septembre 1997 a permis de commencer à rompre avec ce climat de silence. Ce document rappelait au personnel enseignant l'obligation légale de dénoncer les cas d'abus sexuels dont il avait connaissance. Dans les 4 mois qui ont suivi, plus de 345 cas ont été signalés. Ces abus concernaient des professeurs et surtout des familles (inceste et maltraitance)[272]. Auparavant, les affaires concernant les éducateurs étaient souvent traitées en interne, et se traduisaient par des blâmes ou des mutations[272],[273].

Dans la santé

La question des soignants agresseurs sexuels se présente de manière différente. Aux États-Unis, entre 1981 et 1996, 761 médecins ont connu des sanctions disciplinaires pour des agressions sexuelles commises dans l'exercice de leur fonction. Chaque année ce nombre croît régulièrement (42 en 1989 et 147 en 1996). En 1997, 216 furent rayés de leur instance ordinale. Les situations infractantes couvrent tout le spectre des agressions sexuelles (rapports sexuels génitaux, viols, attouchements et demandes de faveurs sexuelles). Les spécialités les plus exposées étant les psychiatres, les pédo-psychiatres, les obstétriciens et les gynécologues mais aussi les médecins généralistes (Dehlendorf et Wolfe, 1998). Une étude déjà ancienne entreprise à l'échelle des États-Unis indiquait que 6,4 % des psychiatres américains reconnaissaient avoir eu des contacts sexuels avec leur patients (deux fois plus pour les praticiens masculins que pour ceux féminins). Sur l'ensemble des réponses à cette enquête nationale, 1,6 % des praticiens reconnaissaient avoir eux-mêmes eu des contacts suscités par leur thérapeute (Gartrell et col., 1986). Les psychothérapeutes sont aussi des pourvoyeurs d'agressions sexuelles. L'étude allemande révèle qu'il faut compter de 5 à 24 nouveaux cas annuels pour 1000 thérapeutes. (Bachman et Ziemert, 1995). Là encore, il semble que ces données sous-estiment la réalité des agressions (Mc Phedran, 1996)[274].

Observations du Comité des droits de l’enfant en 2014

Le Comité des droits de l’enfant est un organe des Nations unies composé de 18 experts indépendants, chargé de vérifier l’application de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, laquelle vise à protéger les droits des mineurs de 18 ans. Le statut du Vatican à l'ONU est assez particulier : l'État du Vatican (territoire et institutions) est représenté par le Saint Siège (pape et gouvernement pontifical), qui a statut d'État non membre ayant mission d'observation permanente. Le Saint Siège a qualité à ratifier Conventions et Traités, et à ce titre a ratifié la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. Le Saint Siège s'engage ainsi à mettre en œuvre cette Convention non seulement sur le territoire du Vatican, mais aussi, en tant que pouvoir suprême de l'Église catholique, à travers les individus et les institutions placées sous son autorité.

Le Comité des Droits de l’Enfant rend des rapports périodiques. Le 5 février 2014, ses conclusions sur le Saint Siège étaient publiées[275], et comprenaient entre autres une section intitulée « Exploitation et abus sexuels ».

Voici les points qui y étaient soulevés :

« § 43

[…] Le Comité exprime sa plus profonde préoccupation à propos des abus sexuels envers des enfants commis par des membres d'églises catholiques qui officiaient sous l'autorité du Saint Siège, dont des clercs ayant été impliqués dans des abus sexuels concernant des dizaines de milliers d'enfants dans le monde. Le Comité est gravement préoccupé par le fait que le Saint Siège n'ait pas reconnu l'étendue des crimes commis, n'ait pas pris les mesures nécessaires pour prendre en compte les cas d'abus sexuel sur enfants et pour protéger les enfants, et ait adopté des politiques et des pratiques qui ont mené à la persistance de ces abus et à l'impunité des auteurs. Le Comité est particulièrement préoccupé par les faits suivants :

a) Des auteurs bien connus d'abus sexuels sur enfants ont été transférés de paroisse en paroisse ou dans d'autres pays dans le but de couvrir ces crimes, une pratique documentée par de nombreuses commissions nationales d'enquête. Cette pratique de mobilité des auteurs d'infraction, qui a permis à de nombreux prêtres de rester en contact avec des enfants et de continuer à abuser d'eux, met encore des enfants dans de nombreux pays en situation de risque élevé d'abus sexuel, étant donné que des dizaines d'auteurs d'abus sont signalés comme étant encore en contact avec des enfants.

b) Bien que le Saint-Siège ait établi en 1962 sa pleine compétence concernant les cas d'abus sexuel d'enfants, et les ait placés en 2001 sous la compétence exclusive de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi[276], il a refusé de fournir au Comité les données sur tous les cas d'abus sexuels sur enfants portés à son attention durant la période examinée, et l'issue des procédures internes portant sur ces cas.

c) Les abus sexuels sur enfants, lorsqu'ils ont été pris en compte, ont été traités en tant que graves délits contre la morale, à travers des procédures confidentielles conduisant à des mesures disciplinaires ayant permis à la grande majorité des auteurs d'abus, et à presque tous ceux qui avaient caché des abus sexuels, d''échapper aux procédures judiciaires des États où ces abus avaient été commis ;

d) En raison d'un code du silence imposé à tous les membres du clergé sous peine d'excommunication, les cas d'abus sexuel sur enfants n'ont guère été rapportés aux autorités chargées de l'application de la loi dans les pays où ces crimes ont eu lieu. Au contraire, des cas de religieuses et de prêtres rejetés, rétrogradés ou renvoyés pour n'avoir pas respecté l'obligation de silence ont été rapportés au Comité, ainsi que des cas de prêtres ayant été félicités pour avoir refusé de dénoncer des abuseurs d'enfants, comme illustré dans la lettre adressée par le Cardinal Castrillon Hojos à l'évêque Pierre Pican[277] en 2001 ;

e) Non seulement le signalement aux autorités nationales chargées de l'application de la loi n'a jamais été rendu obligatoire, mais il a été explicitement rejeté dans une lettre officielle adressée aux membres de la Conférence Épiscopale Irlandaise par l'évêque Moreno et le Nonce apostolique Storero en 1997. Dans de nombreuses affaires, les autorités ecclésiastiques, y compris aux plus hauts niveaux du Saint-Siège, ont fait montre de réticence, et dans certains cas ont refusé de coopérer avec les autorités judiciaires et les commissions nationales d'enquête.

f) Des efforts restreints ont été faits pour permettre aux enfants enrôlés dans les écoles et les institutions catholiques de se protéger contre les abus sexuels. »

En réponse à ce rapport, le père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, avait rédigé une note où il affirmait que les membres du Comité « n’ont pas tenu compte de manière adéquate des réponses, écrites comme orales, données par les représentants du Saint-Siège », se demandait si le rapport « n’a pas été pratiquement déjà écrit ou nettement mis en forme avant l’audition », et concluait « les observations du Comité dans divers domaines semblent aller au-delà de ses compétences »[278].

Le Saint-Siège refuse au Comité pour les droits de l’enfant de l’ONU de répondre à un questionnaire précis concernant les dossiers de pédophilie dont la Congrégation a connaissance arguant que cette vaste enquête ecclésiastique devait être tenue secrète[279].

Couverture médiatique

En 2002, Aux États-Unis

Aux États-Unis, plusieurs voix se sont fait entendre pour critiquer la focalisation quasi-exclusive des média sur les affaires d'abus commis par des membres du clergé catholique. Ils relèvent que des phénomènes d'ampleur égale, voire supérieure, dans d'autres groupes religieux ou institutions publiques ont été ignorés ou traités avec beaucoup de discrétion dans les medias. Leur silence est ainsi critiqué dans les affaires visant l'institution scolaire[280],[270]. C'est notamment l'avis de Charol Shakeshaft, auteur en 2004 d'un rapport de synthèse pour le département américain d'éducation, sur les abus sexuels commis en milieux éducatif aux États-Unis[281] ,[270]. Le journaliste Tom Hoopes a noté que, dans le premier semestre 2002, les 61 plus grands journaux californiens avaient consacré près de 2 000 articles aux cas d'abus sexuels commis dans l'Église catholique, la plupart de ceux-ci s'étant produits dans le passé. Dans le même temps, ces journaux ont écrit 4 articles sur les découvertes du gouvernement fédéral de cas pourtant bien plus nombreux, et plus actuels, d'abus sexuels dans les Public schools[270].

Le professeur Philip Jenkins (en), de l'Université de Pennsylvanie relève également un grand biais médiatique au détriment de l'Église catholique, par comparaison avec d'autres religions. Pour lui, la couverture médiatique de ces affaires a montré « une violente résurgence de la rhétorique anti-catholique »[282].

En 2010

Dès février 2010, les révélations des affaires ayant eu lieu en Irlande, en Belgique, en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe font l'objet de nombreux articles dans la presse européenne. Des comptes rendus médiatiques sont parfois remis en cause pour leurs présentations anachroniques des faits. Des événements qui se sont produits il y a des décennies sont parfois présentés comme s'ils s'étaient passés récemment[283]. En France, le cardinal Vingt-Trois déplore ainsi une pratique consistant à « ressortir des faits anciens et connus depuis longtemps comme des révélations nouvelles »[121].

Mi-mars 2010, le journal La Croix met toutefois en garde contre une théorie du complot qui expliquerait que tant d'affaires sortent aujourd'hui dans la presse : « ces révélations sont l’aboutissement du travail mené depuis plusieurs années par les associations de victimes auprès de la justice de leurs pays. » Le journal rappelle aussi que Benoît XVI, en encourageant une politique de transparence et de « tolérance zéro », a favorisé cette prise de parole[6].

Début avril, la presse francophone constate, de la part de l'Église un sentiment d'injustice face à l'ampleur et à la teneur de la couverture médiatique[284],[285]. Elle fait également le point sur la communication du Saint-Siège et de la blogosphère[285], notant, par exemple, que les prêtres catholiques ressentent ou subissent un climat de suspicion à leur encontre[286]. Les journaux se font aussi l'écho d'une lettre signée par 70 intellectuels catholiques français, invitant « les médias à une éthique de responsabilité à travers un traitement plus déontologique de ces cas », et estimant que « de raccourcis en généralisations, le portrait de L'Église qui est fait dans la presse actuellement ne correspond pas à ce que vivent les chrétiens catholiques »[284],[285].

Analyse des causes

Associations s'occupant d'un public jeune

Les pédophiles sont particulièrement attirés par les institutions s'occupant de jeunes et d'enfants[263] ,[6],[250]. Il peut s'agir d'institutions à caractère éducatif, d'associations sportives, de centres aérés, d'associations organisant des camps de jeunes, de services sociaux[263],[6]… Les mêmes difficultés peuvent se poser dans des professions, comme la magistrature chargée de la protection des mineurs, ou bien encore la médecine[263]. L'Église ayant de nombreuses activités pour la jeunesse, les personnes pédophiles peuvent, pour cette raison, tenter de devenir prêtres. La première solution pour lutter contre la pédophilie dans l'Église consiste donc à être particulièrement attentif aux conditions de discernement d'accès à la prêtrise[263].

Sentiment d'immunité lié à l'exercice de l'autorité

Les pédophiles sont souvent attirés par les fonctions leur donnant un pouvoir reconnu, a fortiori quand celui-ci s'exerce sur les enfants[250]. L'autorité liée à l'exercice du ministère sacerdotal a ainsi pu donner aux abuseurs le sentiment qu'ils bénéficieraient, en tant que prêtres, d'une certaine immunité[263]. À propos des cas commis en Irlande dans la seconde moitié du XXe siècle, Benoît XVI retient, parmi les facteurs qui ont contribué aux abus, « une tendance dans la société à favoriser le clergé et d'autres figures d'autorité »[287]. Dans une lettre pastorale où ils reconnaissent leur responsabilité, les évêques belges estiment également que la question des abus dans l'Église est liée au mode d'exercice de l'autorité[182].

D'après Frédéric Lenoir, historien des religions, la parole des prêtres soupçonnés avait, a priori, plus de poids que celles des mineurs[288]. Les mêmes difficultés se posent, par exemple, dans le corps diplomatique, où des pédophiles ont pu passer à l'acte parce qu'ils pensaient qu'ils seraient moins rapidement dénoncés[263].

Jugements erronés des évêques

Le rapport Murphy et le rapport Ryan en Irlande, le John Jay report aux États-Unis, ont mis en exergue la trop grande clémence des évêques et des supérieurs d'ordres religieux envers les prêtres et religieux coupables d'abus sexuels[22],[6]. Le fait que des prêtres n'aient pas été dénoncés rapidement, ou qu'ils aient été parfois maintenus dans des fonctions où ils étaient à proximité des enfants a contribué à augmenter le nombre de cas[6],[65]. En 2001, le cardinal Darío Castrillón Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, estimait qu'un évêque n'avait pas à dénoncer aux autorités civiles un prêtre de son diocèse. Il justifiait cet avis par la relation sacramentelle et les liens de paternité spirituelle unissant les prêtres à leurs évêques[289],[290]. Mgr Scicluna, membre de la congrégation pour la doctrine de la foi relève aussi cette difficulté, en comparant les évêques à des parents contraints de dénoncer leur fils[291]. Ces réticences et cet esprit de corps se sont maintenus au détriment des victimes. Le cardinal Christoph Schönborn a ainsi déploré que « malheureusement dans l'Église, par le passé, les auteurs des faits (aient) été à tort souvent plus protégés que les victimes »[292]. Plusieurs évêques ont ainsi protégé leurs prêtres sans manifester de vrai souci pastoral pour les fidèles victimes d'abus[4],[293]. Nombre d'entre eux n'ont pas pris le temps de rencontrer et d'écouter les victimes[4].

Benoît XVI, dans une Lettre aux catholiques d'Irlande, observe que des évêques « ont manqué, parfois gravement, dans l'application des normes du droit canonique codifiées depuis longtemps en ce qui concerne les crimes d'abus sur les enfants. (…) il faut admettre que de graves erreurs de jugement furent commises et que des manquements dans le gouvernement ont eu lieu »[287]. Une des raisons de ces manquements est, d'après le pape, « une préoccupation déplacée pour la réputation de l'Église » et une volonté « d'éviter les scandales »[287],[294].

Problème de société

Ces erreurs de jugement sont aussi liés à une méconnaissance de la pédophilie, dans l'Église, et dans la société, où ce sujet a longtemps été négligé[272],[6],[70],[69]. Le cardinal Roger Mahony, de l'archidiocèse de Los Angeles, déclarait, en février 2009 : « Nous avons dit à plusieurs reprises que (…) notre compréhension de ce problème et la façon dont il est traité ont évolué aujourd'hui ; il y a des années, des décennies, les gens ne mesuraient pas combien ce problème était grave. Aussi, plutôt que de démettre directement et complètement les personnes de leurs ministères, on les changeait de poste. » [295],[Note 4]. Le procédé consistant à déplacer les coupables plutôt que de les dénoncer avait cours aussi dans d'autres institutions, comme l'éducation nationale[272],[271].

Bien que les abus sur mineurs soient condamnés par la loi, la prise de conscience générale de la gravité de ces actes, et du droit des victimes à être particulièrement écoutées et protégées, n'ont eu lieu que dans un passé récent[6],[7],[64],[70],[272], et de façon encore incomplète[271]. La perception de la pédophilie, dans les années 1970, était particulièrement laxiste et confuse pour une partie des élites[268]. En France, les travaux scientifiques concernant les abus sexuels sur les mineurs se sont surtout développés, d'après Caroline More, à partir de 1984, à la suite du Congrès international de Montréal sur l'Enfance maltraitée[296],[Note 5],[Note 6]. Mais ce n'est que dans les années 1990 que les tabous et une certaine loi du silence qui protégeaient les coupables ont commencé à être levés[297].

Cette méconnaissance de la gravité des traumatismes subis par les victimes peut en partie expliquer un manque de rigueur de la part des responsables[6]. Toutefois, sur un plan doctrinal et législatif, les abus commis sur des mineurs étaient bien condamnés par l'Église depuis l'antiquité[298] et ces principes n'étaient pas remis en cause dans le seconde moitié du XXe siècle[299]. Ainsi, lorsqu'en 1985 les Verts allemands, incluent dans leur programme, des propositions visant à abolir les articles de loi sur la majorité sexuelle[300], les représentants allemands de l'Église catholique sont parmi ceux qui s'opposent le plus farouchement à ces mesures[301]. De plus, le droit canon, propre a l'Église catholique, prévoyait bien, durant cette période, comme à d'autres époques, l'application de sanctions pour les membres du clergé coupables d'abus sexuels[298],[299].

Trop grande confiance dans le succès des thérapies

D'après le John Jay report, près de 40 % des prêtres accusés d'abus sur des mineurs aux États-Unis entre 1950 et 2002 ont suivi une thérapie[5]. En 2004, les évêques américains ont admis que beaucoup parmi eux avaient cru trop vite au succès de celles-ci. Ils ont dit avoir pris conscience, récemment, à travers des avis d'experts, qu'on ne guérit que rarement de la pédophilie ou l'éphébophilie. Et qu'un suivi thérapeutique restait nécessaire pour éviter une rechute[301]. Le John Jay report confirme que la trop grande confiance que les évêques ont eu dans le travail des psychiatres est une des causes du nombre important d'abus. Il pointe aussi l'erreur de plusieurs responsables de centres de traitement thérapeutiques, qui ont fréquemment recommandé aux évêques le retour en paroisse des prêtres après leurs thérapies[4]. Plusieurs centres, d'après ce rapport, ont ainsi promis des résultats mirobolants afin d'augmenter leurs activités et leurs revenus[4]. Certains centres et thérapeutes manifestaient aussi une trop grande complaissance vis-à-vis de la pédophilie[302].

D'après Thomas G. Plante, auteur d'ouvrages sur les abus commis par des prêtres dans l'Église catholique, la majorité des recherches sur les abus sexuels commis sur des mineurs, n'ont vu le jour qu'à partir du début des années 1980. Jusqu'alors, il paraissait raisonnable de faire suivre une thérapie aux prêtres et de les renvoyer ensuite à leurs ministères[266].

Structures éducatives trop répressives

Les institutions fermées, avec un système éducatif autoritaire, peuvent créer un climat propice aux abus commis impunément. L'Église, en prenant en charge une part importante de l'enseignement dans de nombreux pays, a tenu, au XXe siècle, de nombreux établissements de ce type[250]. Des abuseurs sont plus facilement passés à l'acte, de façon répétée, dans ces systèmes clos.

En Allemagne et en Irlande, les abus se sont surtout produits dans les années 1960 à 1980, dans « des instituts religieux fermés, exclusivement masculins, silencieux sur les questions de sexualité et marqués par un climat de répression »[6]. En Irlande, il s'agissait souvent d'internats, de maisons de correction, d'orphelinats, où le personnel usait, souvent impunément, de moyens de correction violents et excessifs. C'est dans ce cadre coercitif que des abus sexuels ont été commis[283]. En Autriche, ce sont essentiellement des institutions catholiques des années 1960-70 qui sont mises en cause, une association de défense des victimes soulignant également des méthodes éducatives violentes[219]. Au Canada, les amérindiens ont subi des actes de violence et des abus sexuels dans des pensionnats catholiques[47]. Aux Pays-Bas, la majorité des plaintes proviennent de personnes étant passées dans leur jeunesse par des internats catholiques[213]. Le fonctionnement des internats des années 1950-60 est aussi remis en cause par le Rapport Adriaenssens en Belgique. Le nombre plus élevé d'abus dans le nord du pays s'expliquant par le plus grand nombre d'internats qui y était tenus par des congrégations religieuses[257],[200].

Ce facteur peut, par exemple, expliquer qu'en France il y ait eu moins d'abus, le clergé étant moins impliqué dans ce type d'institutions éducatives[72].

Pardon sans responsabilisation

Le pardon reçu lors du sacrement de réconciliation, ou confession, implique que la personne qui a commis une faute en assume la responsabilité et cherche à la réparer[303]. D'après plusieurs observateurs, la culture du pardon, propre à l'Église, a toutefois donné lieu à des dérives dans le cas des abus sexuels. Pour l'historien Philippe Levillain, « l'Église a longtemps pensé que la confession valait absolution et que la rémission des péchés devait suffire à faire cesser les pratiques délictueuses »[304]. Une juriste qui a travaillé sur ces questions avec l’épiscopat français estime que « le clergé a considéré la pédophilie comme une faiblesse passagère, au même titre qu’une liaison avec une femme ou un homme, alors que l’on est là face à un acte criminel »[305]. De même, Stephane Joulain estime que « la théologie du pardon a parfois joué un rôle dans l'étouffement des affaires de pédophilie, longtemps jugées par le clergé comme un péché ou un égarement passager. La théologie catholique est marquée par la conversion, la résipiscence du délinquant. Des prêtres ont pu dire à des victimes à propos de l'abuseur : « Dieu lui a pardonné, vous finirez bien par lui pardonner aussi ». »[72].

En réponse à ces dérives, le livret Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs, publié en 2002 par les évêques de France, aborde la question du secret professionnel dans l'Église : « Il ne doit pas fonctionner comme un lieu de non-droit ou une échappatoire devant les responsabilités juridiques et morales de chacun. »[62],[66].

Question du célibat

Certains, comme le théologien Hans Küng, ont envisagé que le célibat sacerdotal pouvait être un facteur favorisant la pédophilie ou les abus sexuels sur mineurs[292],[306]. D'après Stephane Joulain, prêtre, thérapeute familial et psychanalyste, il n'existe pas de lien de causalité entre le célibat consacré et la pédophilie : « Travaillant ces questions depuis déjà plus de quinze ans, je n'ai jamais rencontré dans la littérature scientifique (la sérieuse) de quoi alimenter la thèse d'Hans Küng »[263]. Selon Stephane Joulain, 96 % des affaires d'abus sexuels et de maltraitance sur mineurs ayant lieu dans le cercle familial de l'enfant, le célibat peut difficilement être considéré comme une cause en soi de la pédophilie[263]. En revanche, en tant que statut social permettant d'avoir une identité sociale non liée au mariage, le célibat consacré a pu attirer des pédophiles vers la prêtrise[263].

Philip Jenkins et Thomas Plante, chercheurs américains, spécialisés dans les abus sexuels commis par des prêtres et religieux, relèvent que des affaires importantes d'abus sexuels sur mineurs ont aussi été le fait de pasteurs protestants et de responsables d'autres religions, qui, dans la plupart des cas, peuvent se marier[254],[266],[Note 7].

Responsabilité du Saint-Siège

Sanctions ecclésiales prévues

Les abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs ont été régulièrement condamnés dans les textes législatifs de l'Église. La plus ancienne mention dont on ait connaissance date du concile d'Elvire, en l'an 306[298]. Dans le langage juridique propre au droit canonique, le terme Sollicitatio fait référence aux abus sexuels commis par des prêtres. Le crime de sollicitation désigne le péché du prêtre, qui lors du Sacrement de pénitence (c'est-à-dire la confession), ou sous prétexte de celui-ci, fait des avances sexuelles à un fidèle. Des sanctions sévères ont été décrétées par de nombreux papes pour de tels délits[307]. Ainsi, en 1741, Benoît XIV condamne cet abus dans le document Sacramentum pœnitentiæ[307],[299]. Le 20 février 1866, une instruction du pape Pie IX complète ce document, tout en imposant l'obligation du secret dans la conduite des procédures[299]. En outre, le Code de droit canon de 1917 condamne explicitement les crimes de sollicitation (canon 2368,1) ainsi que tout abus sexuel sur des mineurs (canon 2359,2)[299],[308].

En 1962, le Saint-Office envoie secrètement à tous les évêques la lettre Crimen sollicitationis, qui reprend l'essentiel d'un document similaire déjà adressé confidentiellement en 1922 aux évêques[299],[291]. Crimen sollicitationis donne les dispositions à prendre dans le cas où des prêtres seraient accusés de fautes graves, et notamment d'avoir utilisé le sacrement de pénitence pour faire des avances sexuelles à des pénitents. D'après ce document, tout catholique doit obligatoirement dénoncer aux autorités ecclésiales une telle faute commise par un prêtre. Le prêtre peut alors être jugé par un tribunal ecclésiastique. En cas de faits avérés, il peut être suspendu de la célébration des sacrements ou même être soumis à la dégradation (démis de ses fonctions et réduit à l'état laïc)[309]. Tous les cas de pédophilie commis par des prêtres, que ce soit dans le cadre du crime de sollicitation ou dans n'importe quel autre cas, sont aussi condamnés[299].

Cette lettre n'envisage pas le recours à une juridiction civile. Elle ne l'exclut pas non plus[299]. Une polémique est née du caractère confidentiel de ces procès ecclésiaux. Certains y ont vu une volonté de cacher le scandale au public[310]. D'autres ont relevé que les victimes restaient libres de porter aussi le jugement devant les autorités civiles si elles le désiraient[291] ,[311],[299]. William Woestman, ancien professeur de droit canon à la Saint Paul University d'Ottawa, et membre du tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse de Chicago, a estimé que le strict secret que le document de 1962 imposait pour assurer la conduite de l'instruction a probablement pu être interprété par des responsables ecclésiaux comme les empêchant de notifier aux autorités civiles les accusations d'abus commis par des prêtres[311]. Pour le père Thomas Doyle, canoniste et défenseur de victimes d'abus commis par des clercs, ce document n'a pas été rédigé en vue d'organiser la couverture des cas d'abus sexuels. En revanche, il participe d'une politique plus ancienne de confidentialité sur ces affaires qui s'avèrera de plus en plus préjudiciable pour certaines victimes souhaitant que leurs souffrances soient officiellement reconnues[299].

Le code de droit canonique de 1983 rappelle, au no 1387, les sanctions prévues en cas d'abus commis par un prêtre. Selon la gravité du délit, les sanctions ecclésiales suivantes sont appliquées : suspense, interdictions, privations, et dans les cas les plus graves, renvoi de l'état clérical[312]. Crimen Sollicitationis reste une référence, dans les procédures ecclésiales, jusqu'en 2001, où ce document sera explicitement remplacé par le Motu Proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II et la lettre De delictis gravioribus (Les délits les plus graves), envoyée par le cardinal Joseph Ratzinger aux évêques[299].

Prise en compte tardive de la situation

Plusieurs observateurs ont relevé que le Saint-Siège avait tardé à réaliser l’ampleur du problème des abus sexuels commis par des prêtres[288],[313],[314]. Pour Bernard Lecomte, Jean-Paul II, sans être indifférent, a pu être négligent sur ce problème[313]. De façon générale, l'habitude de traiter ces affaires dans la discrétion, une certaine culture du silence qui prévalait sur ces sujets, n'ont pas favorisé la reconnaissance publique des souffrances subies par les victimes[288].

Le fait que les dossiers étaient traités, jusqu'en 2001, dans les diocèses, a pu empêcher une prise en compte globale de ce phénomène. Toutefois, des évêques ont aussi envoyé des dossiers à Rome concernant des prêtres ayant commis des abus. Ceux-ci, étudiés par la Congrégation pour la doctrine de la foi, n'ont pas toujours été traitées avec une conscience suffisante de la gravité des faits. Ainsi, la demande, adressée en 1981 à Rome, de perte de l'état clérical du prêtre Stephen Kiesle, coupable de plusieurs abus, n'a été suivie d'effet qu'en 1987[315], le diocèse étant toutefois compétent pour sanctionner et suspendre ce prêtre[Note 8] et l'affaire ayant déjà été portée devant une juridiction civile[316]. L'étude indépendante du John Jay report estime que la curie romaine n'a pas assez soutenu les évêques américains dans leur volonté, à partir des années 1990, de mettre en place des procédures plus rapides pour décréter la perte de l'état clérical de prêtres accusés d'abus sur des mineurs[4]. D'après le même rapport, à partir des années 2000, la curie a accordé plus d'attention et de moyens à la lutte contre les abus sexuels commis par des prêtres[4].

Le Saint-Siège a eu aussi à traiter des affaires qui étaient directement de sa compétence, mais ne l'a pas toujours fait avec rigueur. Ainsi, les plaintes déposées en 1998 contre le père Maciel, fondateur des légionnaires du Christ, n'ont peut-être pas été traitées avec suffisamment de moyens et de rapidité[313],[54],[231],[314], une partie de la curie romaine ayant probablement voulu épargner un scandale public à cette congrégation florissante. Les relations privilégiées de la congrégation avec certains membres influents de la curie lui ont longtemps permis d'éviter une enquête approfondie[20],[232]. D'après le cardinal Christoph Schönborn, une partie de la curie a également refusé, au début des années 1990, la proposition du cardinal Ratzinger de créer une commission d'enquête sur le cardinal Hans Hermann Groër, pourtant soupçonné d'abus sexuels sur des séminaristes[20],[18],[19]. Le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'état du Saint-Siège, semble avoir choisi de minimiser la portée de ces affaires[21],[220]. En 2001, le cardinal Darío Castrillón Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, trouvait encore anormal qu'un évêque suive la loi française et dénonce aux autorités civiles un prêtre coupable d'abus, d'autres moyens d'actions devant selon lui être privilégiés[289],[290],[317]. Par ailleurs, des médias ont noté qu'un prêtre, le père canadien Bernard Prince, ayant abusé de mineurs entre 1964 et 1984, avait plus tard travaillé de nombreuses années dans l'administration vaticane, ses responsables étant informés de ses agissements passés[318].

Pour plusieurs vaticanistes, un tournant est cependant pris en 2001, avec le Motu Proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II et la lettre De delictis gravioribus (Les délits les plus graves), envoyée par le cardinal Ratzinger, imposant aux évêques de faire remonter les dossiers d'abus sexuels à Rome[304],[140],[317]. Une plus grande transparence est alors préconisée, la lutte contre les abus sexuels commis par des membres du clergé devenant ensuite une des priorités du pontificat de Benoît XVI[304],[59] : le pape a ainsi mis fin à la culture du silence, reconnu la responsabilité des évêques, renforcé l'arsenal législatif interne et déposé le père Maciel. Il est également le premier souverain pontife à avoir rencontré des victimes lors de ses voyages. Entre 2004 et 2013, 90 évêques ont été destitués pour avoir couvert ces crimes, 848 prêtres ont été et destitués et 2572 punis. En juillet 2014, le pape François demande officiellement « pardon » pour « le pêché d'omission » commis par « une partie des chefs de l'Église » : c'est la première fois qu'un pape met ainsi en cause la haute hiérarchie de l'Église sur le sujet[319].

Mesures prises par l'Église catholique à partir des années 2000

Dans les diocèses

L'Église a, à plusieurs reprises, condamné les abus sexuels sur les mineurs[6]. Mais quand un prêtre se rendait coupable de tels agissements, ou en était soupçonné, les responsables de l'institution préféraient souvent chercher des solutions en interne, sans en référer systématiquement aux autorités civiles, ou sans suffisamment tenir compte du droit des victimes. C'est ce qu'ont mis au jour les différentes enquêtes réalisées en Irlande (Rapport Murphy et Rapport Ryan) et aux États-Unis (John Jay report)[22],[6]. C'est aussi ce qu'ont reconnu plusieurs évêques irlandais, américains et allemands[6],[59]. L'archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx a ainsi déclaré : « Il y avait sûrement des tendances, dans le passé, à ne pas entacher l'image de l'institution »[6].

À la suite de ces scandales, plusieurs conférences épiscopales ont revu, au cours des années 2000, leur façon de procéder[59]. En Australie, aux États-Unis, en Irlande, en Allemagne par exemple, l'Église a demandé pardon aux victimes et s'est engagée à mieux former ses prêtres[59]. Une plus grande transparence est également de mise[59]. Dans l'Église américaine, une seule plainte suffit désormais à suspendre un prêtre[59]. En Irlande, une collaboration totale avec la justice a été instaurée[59]. En France, depuis l'an 2000, le recours systématique à la justice pénale est préconisé[6],[320]. Dans plusieurs pays, des enquêtes sont menées, à titre préventif, auprès des personnes employées par l'Église qui sont appelées à travailler auprès des enfants[59].

De plus, depuis 2001, dès qu'un évêque a vérifié la crédibilité des faits reprochés à un prêtre ou un religieux de son diocèse, il doit obligatoirement en référer à la Congrégation pour la doctrine de la Foi à Rome. Celle-ci peut alors se saisir de l'enquête ecclésiastique, ou ordonner à l'évêque de la poursuivre jusqu'à son terme[6].

Des observateurs ont aussi remarqué des cas d'accusations calomnieuses. Dès les années 1990, aux États-Unis, des problèmes de dénonciations mensongères contre des prêtres, en vue d'obtenir des indemnités, ont été signalés. La tolérance zéro, prônée par exemple par l'Église américaine, doit donc aussi s'accorder avec le respect de la présomption d'innocence[283].

Colloque scientifique sur la pédophilie

En 2003, un colloque scientifique sur les abus sexuels commis par des prêtres est organisé à Rome[301]. En février 2004 les actes de ce colloque sont publiés (document intitulé Sexual Abuse in the Catholic Church: Scientific and Legal Perspectives)[321]. Les scientifiques et psychiatres invités rappellent la gravité des traumatismes subis par les victimes : dépression, développement sexuel anormal, tentatives de suicides. Ils mettent aussi en garde contre une politique trop stricte de tolérance zéro, craignant que les prêtres renvoyés de leur ministère ne soient abandonnés à eux-mêmes dans la société, sans suivi thérapeutique et avec un risque accru de récidive[301]. Tout en saluant les efforts entrepris pour repérer, dès la formation à la prêtrise, les personnes pouvant avoir un comportement déviant, ils notent que cette stratégie ne peut être fiable à 100 %, car il est impossible à un scientifique d'affirmer qu'une personne n'abusera jamais d'un enfant[301].

Compétences accrues de la Congrégation pour la doctrine de la foi

Motu Proprio Sacramentorum sanctitatis tutela

Jusqu'en 2001, les évêques pouvaient traiter les affaires d'abus sur mineurs commis dans l'Église sans en référer à la Curie romaine[140],[6]. Par le Motu Proprio Sacramentorum sanctitatis tutela[322], Jean-Paul II décrète que les délits les plus graves commis contre les mœurs, doivent obligatoirement être signalés par les évêques, après enquête préliminaire, à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Celle-ci peut alors traiter elle-même le dossier ou ordonner à l'évêque de poursuivre la procédure à travers son propre tribunal[6],[323]. D'après Mgr Scicluna, promoteur de la justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi, c'est seulement à partir de 2001, avec ce Motu Proprio, que le « crime pédophile » est redevenu de la compétence exclusive de la Congrégation[291].

Le 18 mai 2001, la lettre De delictis gravioribus (Les délits les plus graves), envoyée par le cardinal Ratzinger aux évêques, précise la nature des délits dont l'examen est réservé à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il s'agit notamment des délits commis par des clercs contre des mineurs de dix-huit ans[324]. Cette lettre, qui oblige les évêques à faire remonter les dossiers à Rome, rompt avec une tradition du secret sur ces questions[304],[317]. D'après le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, elle « a été un signal déterminant pour attirer l'attention de l'épiscopat sur la gravité du problème (…). »[145]. Pour le vaticaniste Marco Politi, « ce fut (…) le signe d'un début de changement d'attitude du Vatican sur ces affaires car, auparavant, tout était géré dans les diocèses »[140]. Plusieurs évêques témoignent de l'importance de cette mesure et de l'exigence de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans le traitement, désormais centralisé, des dossiers[61].

Activité de la Congrégation entre 2001 et 2010

De 2001 à 2010, d'après Mgr Scicluna, la Congrégation pour la doctrine de la foi a traité 3 000 cas d'accusations concernant des prêtres diocésains ou des religieux, pour des crimes commis ces 50 dernières années. Dans 60 % des cas, des mesures disciplinaires ont été prises sans qu'un procès ait lieu. Dans 20 % des cas, un procès a eu lieu dans le diocèse concerné. Enfin, environ 10 % des prêtres ont demandé à être eux-mêmes relevés de leurs devoirs sacerdotaux. Et à peu près 10 %, les cas les plus graves, ont été réduits à l'état laïque par le pape. En 2010, le nombre de cas signalés à la Congrégation pour la doctrine de la foi, était de 250. Le total de prêtres ordonnés dans le monde est de 400 000[291].

Concernant les recours à la justice civile, les situations varient selon les pays. Dans certains d'entre eux, les évêques sont obligés légalement d'avoir recours à l'autorité judiciaire. Dans d'autres pays, les lois civiles ne leur imposent pas à le faire. Dans ce dernier cas, d'après Mgr Scicluna, la Congrégation pour la doctrine de la foi ne force pas les évêques à dénoncer les prêtres aux autorités civiles, mais elle les encourage à inviter les victimes à porter plainte. Elle demande aussi aux évêques de fournir à ces victimes toute l'assistance nécessaire[291].

Nouvelles mesures en 2010

Le 12 avril 2010, le Saint-Siège publie sur son site internet[325] les lignes directrices de la lutte contre la pédophilie au sein de l'Église catholique. Celles-ci incluent la dénonciation systématique des abus à la justice civile et la possibilité, pour le pape, de décréter plus rapidement la perte de l'état clérical pour les prêtres coupables d'actes pédophiles[326]. Ces mesures sont renforcées le 15 juillet 2010 par le Saint-Siège, dans un document intitulé Normes sur les délits les plus graves[327], qui complète la lettre apostolique en forme de motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutelala et la lettre De delictis gravioribus, publiées en 2001[323]. Ces nouvelles règles comprennent des procédures accélérées pour les cas les plus urgents, la désignation de laïcs dans les tribunaux ecclésiastiques, des sanctions contre la pédopornographie. De plus la prescription pour les délits d'abus sexuels passe de 10 ans à 20 ans, avec toujours la possibilité de dérogation au-delà de cette limite[328],[329].

Création d'une commission spéciale en 2014

Pour améliorer le traitement des dossiers relatifs à cette question, est publié le un décret pontifical sous forme de rescrit du Cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin créant au sein de la congrégation pour la doctrine de la foi une commission spéciale, composée de sept cardinaux et évêques, chargée de la procédure de traitement en appel (la première instance étant traitée au niveau diocésain ou de l'ordre d'appartenance du religieux) des plaintes définies dans l'article 27 du motu proprio Sacramentorum Sanctitatis Tutela, en l’occurrence des cas de prêtres coupables d’actes pédophiles[330],[331].

Déclarations et interventions des papes

En avril 2002, au début du scandale des abus sur mineurs perpétrés par des prêtres aux États-Unis, le pape Jean-Paul II a convoqué les cardinaux américains au Vatican. À cette occasion, il a déclaré : « les gens ont besoin de savoir qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise ni dans la vie religieuse pour ceux qui font ou feraient du mal aux jeunes gens ». Il ajoute être « profondément peiné » et tient à exprimer sa « solidarité aux victimes des violences sexuelles et à leurs familles où qu’elles soient »[23].

D'après le vaticaniste Henri Tincq, le pape Benoît XVI a, à plusieurs reprises, manifesté son intransigeance concernant les affaires d'abus sexuels[59]. Avant son élection, il dénonce les « souillures dans l'Église » et particulièrement parmi les prêtres[332],[59]. Dès le début de son pontificat, il a des mots souvent justes à l'égard des victimes[59]. À bord de l'avion qui le conduit à Washington, le 15 avril 2008, le pape se dit particulièrement honteux de tous les cas relevés dans l'Église, ajoutant « qu'un pédophile ne peut pas être prêtre »[59]. Au cours de ce voyage aux États-Unis, il rencontre des victimes de prêtres, geste qu'il renouvellera en Australie, en juillet 2008[59], au Vatican, en avril 2009, où il reçoit des Amérindiens venus du Canada[47], à Malte, en avril 2010[317] et en Grande-Bretagne en septembre 2010[333]. Pour le journaliste vaticaniste Giancarlo Zizola, Benoît XVI « a prôné la tolérance zéro, engagé les évêques à dénoncer les prêtres fautifs et permis une assistance matérielle aux victimes »[304].

Le pape est aussi amené à réduire à l'état laïc (« perte de l'état clérical ») les prêtres s'étant rendus coupables d'abus grave. Ainsi, 10 % des 3 000 dossiers traités depuis 2001 par la Congrégation pour la doctrine de la Foi ont abouti à cette issue[291].

Benoit XVI remet également en cause collectivement les épiscopats des pays concernés par les scandales[59]. En février 2010, il convoque, de manière exceptionnelle, l'ensemble des évêques catholiques irlandais, ceux-ci étant accusés par les rapports Murphy et Ryan[59]. Le mars 2010, le pape rend publique la Lettre pastorale aux catholiques irlandais[139], où il aborde ces questions douloureuses[294],[332],[140]. Le pape redit sa compassion pour les victimes, qu'il envisage de rencontrer. Il comprend qu'il leur soit difficile de pardonner ou de se réconcilier avec l'Église[287]. Il reconnaît la responsabilité des évêques et condamne vivement les prêtres coupables[294],[287]. Benoît XVI identifie plusieurs facteurs à cette crise : des procédures inadéquates pour évaluer les candidats au sacerdoce et à la vie religieuse, des manquements dans la formation des séminaristes, une tendance à favoriser, dans la société, le clergé et d'autres figures d'autorité, une « préoccupation déplacée » pour la réputation de l'Église, la non-application des peines canoniques en vigueur[287], [Note 9]. Il demande aux évêques « d'appliquer les normes du droit canonique en affrontant les cas d'abus sur les enfants » et de « continuer à coopérer avec les autorités civiles »[287]. Il encourage les prêtres et les religieux innocents qui sont parfois perçus comme « coupables par associations » en raison de la faute de leurs confrères[287].

En mai 2010, malgré certains courants de l'Église mettant en cause le rôle des médias[334], et en réponse à une question à propos des révélations récentes sur les abus sexuels commis par des prêtres et religieux, Benoît XVI déclare « que la plus grande persécution de l'Église ne vient pas d'ennemis extérieurs mais naît du péché de l'Église. » Pour le pape, l'Église a donc un profond besoin de ré-apprendre la pénitence et d'accepter la purification. Il rappelle l'importance du pardon dans l'Église, tout en insistant sur la nécessité de la justice, soulignant que « le pardon ne remplace pas la justice »[335],[Note 10].

Le , à la fin de l'Année du sacerdoce, le pape revient sur la révélation des abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants : « Et il est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres - en particulier l'abus à l'égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l'égard de l'homme se trouve retourné en son contraire ». Le pape demande alors pardon à Dieu et aux personnes impliquées, promettant de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir[336].

À la fin de l'année 2010, dans son discours à la Curie romaine, Benoît XVI revient longuement sur les abus contre les mineurs commis par des prêtres : « sous le manteau du sacré ils blessent profondément la personne humaine dans son enfance et lui cause un dommage pour toute la vie. ». Il évoque le visage de l'Église « qui est couvert de poussière », et dont « le vêtement est déchiré - par la faute des prêtres ». Il parle d'une humiliation qui est un appel au renouvellement de l'Église dans la vérité, à la réparation des fautes et à la prévention contre ces abus. « Nous sommes conscients de la gravité particulière de ce péché commis par des prêtres et de notre responsabilité correspondante. »[Note 11].

Son successeur, le pape François, condamne fermement à son tour tout abus sexuel commis sur les mineurs ainsi que les évêques négligents dans les cas de pédophilie à de nombreuses occasions[337],[338],[339]. Il annonce dans son Motu Proprio publié le que les évêques comme « les éparques, les supérieurs majeurs des instituts religieux et des sociétés de vie apostolique » pourront être démis de leur fonction en raison de leur négligence[340]. À la suite de la publication du rapport du grand Jury de Pennsylvanie sur le scandale des abus sexuels ayant impliqué plus de 300 prêtes catholiques depuis les années 1940, le Pape François condamne ces agissement le 20 août 2018[341]. Quelques jours plus tard, lors de la Rencontre mondiale des familles, il évoque sa « honte » et sa « souffrance » devant l'inaction de l'église face aux « crimes ignobles » du clergé irlandais[342].

Cinéma et littérature

Romans et théâtre

Documentaire

  • Délivrez-nous du mal, documentaire de 2006 sur l'affaire Oliver O'Grady, prêtre auteur de viols sur des dizaines d'enfants des années 1970 aux années 1990, aux États-Unis

Cinéma

Notes et références

Notes

  1. (en) « Among the insights in this document are clear statements that while help can be provided for abusive priests, there is “no hope” for a cure for some of them, that a bishop “should suspend immediately” a priest accused of sexual abuse when “the allegation has any possible merit or truth, ” and that “In this sophisticated society a media policy of silence implies either necessary secrecy or cover-up.” It said, “clichés such as ‘no comment’ must be cast away.” » Thomas C. Fox, What they knew in 1985, NCR Online, 17 mai 2002 Article en ligne
  2. (en) « My research of cases over the past 20 years indicates no evidence whatever that Catholic or other celibate clergy are any more likely to be involved in misconduct or abuse than clergy of any other denomination -- or indeed, than nonclergy. » (Philip Jenkins, Zénit, 3 mars 2002)
  3. « Most of the abuse never gets reported. Those cases reported often end with no action. Cases investigated sometimes can't be proven, and many abusers have several victims. And no one _ not the schools, not the courts, not the state or federal governments _ has found a surefire way to keep molesting teachers out of classrooms » (Martha Irvine and Robert Tanner, AP: Sexual Misconduct Plagues US Schools, Washington Post, 21 octobre 2007)
  4. « Cardinal Roger Mahony of the Los Angeles archdiocese, reacting in February to a federal investigation into his handling of the crisis, said: « We have said repeatedly that… our understanding of this problem and the way it's dealt with today evolved, and that in those years ago, decades ago, people didn't realize how serious this was, and so, rather than pulling people out of ministry directly and fully, they were moved ». (in Tom Roberts, Bishops were warned of abusive priests, National Catholic Reporter, 30 mars 2009)
  5. « À partir de 1984, l'intérêt pour les sévices sexuels sur mineurs s'est développé en France, à la suite du Congrès international de Montréal sur l'enfance maltraitée. Jusque-là, les travaux partaient du principe que les agresseurs étaient des pervers et les victimes provocantes, les fausses allégations étant considérées comme très nombreuses. En 1987, une cellule interministérielle est mise en place pour superviser le lancement de la première campagne nationale de prévention des abus sexuels » Caroline More, Les violences sexuelles sur mineurs : la justice peut-elle contribuer à la reconstruction des victimes, éd. L'Harmattan, 2006, p. 43-44
  6. « Il n’est pas facile d’admettre que des adultes- souvent ceux-là mêmes qui ont la responsabilité d’un enfant- se livrent sur celui-ci à des actes de violence, physique ou mentale, au point de compromettre son développement, sa santé et parfois sa vie : cela semble tellement contraire aux lois élémentaires de protection de l’espèce ! Il est encore moins aisé, pour un pays ou une société, de reconnaître que de tels faits ont lieu en son sein : d’où, sans doute, " la loi du silence " qui a si longtemps entouré, et entoure encore parfois, ce problème de l’enfance maltraitée. » Pr. Manciaux et Straus, Les enfants maltraités, Encyclopédie Médico-Chirurgicale, (Paris, France), Pédiatrie, 4126 A10,2 - 1986
  7. « Literally every denomination and faith tradition has its share of abuse cases, and some of the worst involve non-Catholics. Every mainline Protestant denomination has had scandals aplenty, as have Pentecostals, Mormons, Jehovah´s Witnesses, Jews, Buddhists, Hare Krishnas -- and the list goes on. One Canadian Anglican (Episcopal) diocese is currently on the verge of bankruptcy as a result of massive lawsuits caused by decades of systematic abuse, yet the Anglican church does not demand celibacy of its clergy. » (Philip Jenkins, Zénit, 3 mars 2002)
  8. D'après Massimo Introvigne, la procédure entamée à Rome en 1981 examinait une demande de dispense des fonctions sacerdotales, demandée par le prêtre lui-même, en vue d'un éventuel mariage. Elle n'empêchait pas le diocèse de conduire une enquête canonique sur les abus, pouvant aussi aboutir à la perte de l'état clérical Explication des procédures de droit canonique par Massimo Introvigne
  9. « Ce n'est qu'en examinant avec attention les nombreux éléments qui ont donné naissance à la crise actuelle qu'il est possible d'entreprendre un diagnostic clair de ses causes et de trouver des remèdes efficaces. Il est certain que parmi les facteurs qui y ont contribué, nous pouvons citer : des procédures inadéquates pour déterminer l'aptitude des candidats au sacerdoce et à la vie religieuse; une formation humaine, morale, intellectuelle et spirituelle insuffisante dans les séminaires et les noviciats; une tendance dans la société à favoriser le clergé et d'autres figures d'autorité, ainsi qu'une préoccupation déplacée pour la réputation de l'Église et pour éviter les scandales, qui a eu pour résultat de ne pas appliquer les peines canoniques en vigueur et de ne pas protéger la dignité de chaque personne. » (Benoît XVI, Lettre aux catholiques d'Irlande, 20 mars 2010)
  10. « (…) les attaques contre le Pape et contre l'Église ne viennent pas seulement de l'extérieur, mais les souffrances de l'Église viennent proprement de l'intérieur de l'Église, du péché qui existe dans l'Église. Ceci s'est toujours su, mais aujourd'hui nous le voyons de façon réellement terrifiante : que la plus grande persécution de l'Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais naît du péché de l'Église et que donc l'Église a un besoin profond de ré-apprendre la pénitence, d'accepter la purification, d'apprendre d'une part le pardon, mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne remplace pas la justice. En un mot, nous devons ré-apprendre cet essentiel : la conversion, la prière, la pénitence et les vertus théologales. » Benoît XVI, 11 mai 2010, Ag. Zénit ZF10051211 - 12-05-2010
  11. (…) Nous devons accueillir cette humiliation comme une exhortation à la vérité et un appel au renouvellement. Seule la vérité sauve. Nous devons nous interroger sur ce que nous pouvons faire pour réparer le plus possible l'injustice qui a eu lieu. Nous devons nous demander ce qui était erroné dans notre annonce, dans notre façon tout entière de configurer l'être chrétien, pour qu'une telle chose ait pu arriver. Nous devons trouver une nouvelle détermination dans la foi et dans le bien. Nous devons être capables de pénitence. Nous devons nous efforcer de tenter tout ce qui est possible, dans la préparation au sacerdoce, pour qu'une telle chose ne puisse plus arriver. C'est aussi le lieu pour remercier de tout cœur tous ceux qui s'engagent pour aider les victimes et pour leur redonner la confiance dans l'Église, la capacité de croire à son message. (…) C'est l'occasion pour remercier aussi les si nombreux bons prêtres qui transmettent dans l'humilité et la fidélité, la bonté du Seigneur et qui, au milieu des dévastations, sont témoins de la beauté non perdue du sacerdoce. Nous sommes conscients de la gravité particulière de ce péché commis par des prêtres et de notre responsabilité correspondante. Mais nous ne pouvons pas taire non plus le contexte de notre temps dans lequel il est donné de voir ces événements. (…) (Discours 2010 de Benoît XVI à la Curie romaine, Ag. Zénit, 20/12/2010

Références

  1. La-Croix.com, « Mgr Luc Ravel : « Se taire pour protéger l’Église est une erreur théologique » », sur La Croix, (consulté le )
  2. Michael Burleigh, Sacred Causes (HarperPress, 2006).
  3. Evans, Richard J. « The Third Reich in Power » (ISBN 978-0-7139-9649-4) page 244-245
  4. a b c d e f g h i j k l et m Jerry Filteau, « Report says clergy sexual abuse brought 'smoke of Satan' into church », sur catholicnews.com, Catholic News Service, (consulté le )
  5. a b c d e f g h et i Thomas J. Reese, « Facts, Myths and Questions », sur Americamagazine.org, America, National catholic weekly, (consulté le )
  6. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Marianne GOMEZ, Céline HOYEAU et Frédéric MOUNIER, « Les scandales de pédophilie secouent l’Église catholique », sur Lacroix.com, La Croix, (consulté le )
  7. a et b Georges Vigarello, Histoire du viol, Le Seuil, Coll. Points Histoire, 2004, p. 271-281
  8. http://www.usccb.org/issues-and-action/child-and-youth-protection/upload/The-Nature-and-Scope-of-Sexual-Abuse-of-Minors-by-Catholic-Priests-and-Deacons-in-the-United-States-1950-2002.pdf page 27
  9. http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.bafweb.com%2FLib19790126.html
  10. http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.bafweb.com/Lem1976117-8.html
  11. Rapport de 1985, par Thomas Doyle, disponible en PDF
  12. a et b Thomas P. Doyle's, « Beyond Anger », sur nSNAPmidwest.org, SNAPmidwest, (consulté le )
  13. a b c d et e Thomas C. Fox, « What they knew in 1985 », sur nationalcatholicreporter, National Catholic Reporter, (consulté le )
  14. a b et c Thomas Doyle, « Reflections from the eye of the hurricane », sur nationalcatholicreporter, National Catholic Reporter, (consulté le )
  15. a b c et d Judith Rablat, « Scandales à répétition », sur l'express.fr, l'Express, (consulté le )
  16. a et b Elisabeth Thomas, « Le cardinal-archevêque de Vienne accusé de pédophilie », sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  17. a b et c Liberation, « Le cardinal Groer prêt à se retirer de ses fonctions », sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  18. a et b Jean-Marie GUENOIS, « Christoph Schönborn, le jeune héritier », sur lacroix.fr, La Croix, (consulté le )
  19. a b c d et e Damian Thompson, « Pope John Paul II ignored Ratzinger's pleas to pursue sex abuse cardinal  », sur blogs.telegraph.co.uk, blogs.telegraph.co.uk, (consulté le )
  20. a b c et d Jean Mercier, Faut-il revoir la gouvernance, in La Vie no 3370, 1er avril 2010
  21. a et b I-Media, « Le cardinal Schönborn accuse le cardinal Sodano d’avoir minimisé les affaires de pédophilie », sur famillechretienne.fr, Famille chrétienne, (consulté le )
  22. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Estelle Gross, « Les scandales de pédophilie au sein de l'Église catholique », sur Nouvelobs.com, Nouvel Observateur, (consulté le )
  23. a et b Laurent Morino, « Pédophilie : les cardinaux américains convoqués au Vatican », sur rfi.fr, rfi, (consulté le )
  24. a b et c Innovative Media, Inc., « USA : Les leçons des témoignages des victimes d’abus sexuels », sur zenit.org, Ag. Zénit, (consulté le )
  25. (en) « Vatican Declined to Defrock U.S. Priest Who Abused Boys », sur nytimes.com, New York Times, (consulté le )
  26. Documents en ligne du New York Times sur le père Murphy et la Congrégation pour la doctrine de la foi
  27. « Cas Murphy : Déclaration du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège », sur Zénit.org, Bureau de presse du Saint-Siège, (consulté le )
  28. « Pédophilie : le Saint-Siège défend l’action du cardinal Ratzinger », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  29. a et b Jean-Marie Guénois, « Le primat d'Irlande sur la sellette », Le Figaro (version papier),‎
  30. Le site du New York Times a mis en ligne les documents qu'il s'est procurés. Un décryptage a été proposé par le journal l'Avvenire (article traduit par le site catholique Benoît et moi)
  31. « Avvenire: New York Times Contradicts Itself », sur Zénit.org, Zénit.org, (consulté le )
  32. « Avvenire smentisce NYT », sur www.lastampa.it, La Stampa, (consulté le )
  33. La Croix, Brèves, 13 avril 2011, p. 19
  34. http://www.rickross.com/reference/opus/opus60.html
  35. https://www.nytimes.com/2012/12/03/us/bishop-robert-finn-criticized-for-not-reporting-priest.html?_r=0
  36. http://ncronline.org/blogs/just-catholic/bishop-robert-finn-saga
  37. http://www.huffingtonpost.com/2012/09/07/bishop-finn-guilty-child-abuse-reporting_n_1864360.html
  38. http://ncronline.org/news/accountability/us-bishop-finn-symbol-churchs-failure-sexual-abuse-resigns
  39. http://www.cruxnow.com/church/2015/04/21/catholic-bishop-of-kansas-city-convicted-of-failure-to-report-child-abuse-resigns/
  40. « Etats-Unis : plus de 300 prêtres accusés de pédophilie en Pennsylvanie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  41. Magali Gruet, « Pédophilie : les odieux secrets des prêtres de Philadelphie », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  42. « Le grand jury, pilier de la justice américaine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  43. « Pédophilie en Pennsylvanie : le procureur dit que le Vatican était au courant », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  44. « Scandale de pédophilie en Pennsylvanie : enquête fédérale », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  45. a b c d e f g h et i « Les affaires d'abus sexuels dans l'Eglise catholique », sur Courrier international, (consulté le ).
  46. Site Hidden from History: The Canadian Holocaust
  47. a b c d e f g et h Agence iMédia, « Les regrets du pape aux Amérindiens canadiens », sur lacroix.fr, La Croix, (consulté le )
  48. International - ici.radio-canada.ca, « Prêtres pédophiles : les évêques chiliens et la colère de François » (consulté le )
  49. « Scandale de pédophilie : tous les évêques chiliens présentent leur démission », sur Courrier international, (consulté le ).
  50. « Agressions sexuelles de mineurs : le pape défroque deux évêques chiliens », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  51. « Pédophilie : l’Eglise du Chili condamnée à indemniser trois victimes d’un prêtre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  52. http://www.legionduchrist.org/spip.php?article315 Annonce d’une visite apostolique chez les Légionnaires du Christ, 31 mars 2009, communiqué de la Légion du Christ
  53. « Americatho Archives - Riposte-catholique », sur Riposte-catholique (consulté le ).
  54. a b c d e f g h i et j Joëlle Stolz, « Les multiples vies du Père Maciel », sur lemonde.fr, Le monde, 4 et 5 janvier 2010 (consulté le )
  55. a b et c Joëlle Stolz, « Embarras au Vatican devant la double vie du Père Maciel », sur lemonde.fr, Le monde, (consulté le )
  56. http://www.regnumchristifrance.org/Debut-d-une-nouvelle-etape-de-la Début d’une nouvelle étape de la visite apostolique, communiqué de la Légion du Christ
  57. « Communiqué du Saint Siège sur la Congrégation des Légionnaires du Christ » du 1er mai 2010
  58. a b et c le Monde.fr, « Le Vatican face aux scandales de pédophilie », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  59. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Henri Tincq, « Pédophilie : la tolérance zéro selon Benoît XVI », sur Slate.fr, Slate, (consulté le )
  60. « Chili, Australie, Etats-Unis… le Vatican face aux scandales sexuels », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  61. a b et c Isabelle de Gaulmyn, « Les évêques de France se mobilisent face à la crise », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  62. a et b Cyriel Martin, « L'Église de France face à la pédophilie », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  63. Marie-Jo Thiel, À propos de la pédophilie, in Bulletin du secrétariat de la conférence des évêques de France, 10 juillet 1998 Document en ligne sur Le Point.fr
  64. a b c d et e Marion Festraëts, « Le secret de la confession, jusqu'où? », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
  65. a b et c Maryvonne Ollivry et Fabrice Guillermet, Esprit de corps : l'Église face à la pédophilie, éd. J.C. Lattès, 2004
  66. a b et c Conférence des évêques de France : Lutter contre la pédophilie : repères pour les éducateurs, 2003, p. 36. Document en ligne
  67. Code pénal Article 434-1 Version en vigueur du 1er mars 1994 au 1er janvier 2002 et Code pénal Section 1 : Des entraves à la saisine de la justice. Article 434-1 et 434-3, en vigueur en 2010
  68. a b c d et e Isabelle de Gaulmyn, « Le procès de Mgr Pican a changé les usages de l'Église », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  69. a et b Isabelle de Gaulmyn, « Mgr Philippe Barbarin : « Ce choc est déstabilisant, mais sera profitable » », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  70. a b et c Déclaration au sujet de la pédophilie lors de l'Assemblée plénière de la Conférence des Évêques de France de novembre 2000 Lien en ligne sur le site de la CEF
  71. Esprit et Vie, « Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs », sur esprit-et-vie.com, Esprit et Vie no 59, P.38-40, (consulté le )
  72. a b c et d Stéphanie Le Bars, « Les indulgences de l'Église de France », sur lemonde.fr, Le Monde, 25.03.10 (26.03.2010 pour l'édition papier) (consulté le )
  73. a et b Céline Hoyeau, « Les évêques actualisent leurs repères pour « lutter contre la pédophilie » », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  74. Rapport sur le traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Église, Rapport fait au nom de la Commission spéciale relative au traitement d'abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d'autorité en particulier au sein de l'Église, p. 119-120
  75. Bertrand de Belval, La Cour de cassation valide les perquisitions dans les officialités au nom de la vérité, in Thèmes (Revue de la B.P.C.), février 2003 Analyse sur le site Philosophie du droit
  76. Affaire Lefort : le dossier, Le Pèlerin, 6 juin 2005
  77. Le père Lefort jugé "assez trouble", Nouvelobs.com, 8 juin 2005
  78. Huit ans de prison pour le père Lefort, LCI.TF1.fr, 25 juin 2005
  79. [1]La Croix. lacroix.fr, 28 mars 2017
  80. Angélique Negroni, « Scandale pédophile dans la communauté religieuse des Béatitudes », Le Figaro,‎
  81. a et b Marie Lemonnier, La malédiction de Pierre-Étienne, article du Nouvel Observateur, 13 mars 2008
  82. a et b Stéphanie Le Bars, Les Béatitudes en redressement spirituel, Lemonde.fr, 29/11/2011
  83. Les moines exclus pour avoir dénoncé des actes pédophiles en appellent aux évêques, article de La Dépêche du Midi, 7 juillet 2008
  84. Article du Monde du 12 février 2008
  85. Béatitudes : cinq ans de prison pour le prêtre pédophile, AFP et Le Parisien, 2 décembre 2011
  86. Béatitudes : un ancien religieux condamné à 5 ans de prison pour pédophilie, lemonde.fr avec Afp, 1er décembre 2011
  87. Isabelle de Gaulmyn et Anne-Bénédicte Hoffner, Le procès d’un ancien membre des Béatitudes interpelle l’Église, Lacroix.fr, 29/11/2011
  88. Ondine Millot «Monsieur Papouille» et son péché peu secret, libération.fr, 1er décembre 2011
  89. Laurent Hortes, Procès des Béatitudes : les quatre cavaliers de la mauvaise foi, Midi Libre, 01/12/2011
  90. Anne-Bénédicte Hoffner, Le tribunal de Rodez tente d’éclairer les responsabilités au sein des Béatitudes, Lacroix.fr, 30/11/2011
  91. Le Parisien.fr, octobre 2008.
  92. « Pédophilie : comment l’Eglise a tenté d’étouffer l’affaire Preynat à Lyon », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  93. « Accusé d'avoir couvert les actes pédophiles d'un prêtre, le cardinal Barbarin pourrait démissionner », Le Huffington Post, (consulté le ).
  94. « Mgr Barbarin devrait être jugé en janvier pour non-dénonciation d’agressions sexuelles », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  95. Le diocèse de Bayonne se débat dans une affaire de pédophilie Le Figaro, 29 avril 2016
  96. Un prêtre visé par une enquête préliminaire pour pédophilie à Bayonne Le Monde, 26 avril 2016
  97. Pédophilie à Bayonne: le prêtre a animé une journée avec des adolescents Le Point, 26 avril 2016
  98. Centre France, « Fait divers - Le recteur de la basilique de Cléry mis en examen pour agressions sexuelles », sur www.larep.fr (consulté le ).
  99. « A Orléans, deux affaires de pédophilie auraient été couvertes par le diocèse », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  100. « Journal crypté d’un prêtre pédophile : le procès du silence de l’église », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  101. « A Orléans, le procès de la pédophilie et du silence de l’Eglise », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  102. « Pédophilie dans l’Eglise : de la prison ferme requise contre un prêtre et un evêque », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  103. Michel Deléan, « Pédophilie: l’ancien évêque d’Orléans condamné pour non-dénonciation », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  104. « Deux ans de prison pour Pierre de Castelet, un ancien prêtre d’Orléans coupable d’atteintes sexuelles sur mineurs », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  105. La-Croix.com, « Après Rouen, Orléans sous le choc du suicide d’un prêtre », sur La Croix, (consulté le )
  106. « Loiret : suicide d'un prêtre visé par une enquête pour «agression sexuelle» », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
  107. « Suicide d’un prêtre à Rouen à la suite d’accusations d’« agression sexuelle » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  108. « Rouen : enquête ouverte après le suicide d'un prêtre accusé d'agression sexuelle », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
  109. « Nice : un prêtre soupçonné de pédophilie placé en détention provisoire », Europe 1,‎ (lire en ligne)
  110. « « Il se mettait à nous caresser » : un prêtre soupçonné d’agressions sexuelles sur mineurs mis en examen à Nice », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  111. « Une plainte déposée à Nice contre un prêtre catholique pour attouchements sexuels », France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur,‎ (lire en ligne)
  112. Sophie de Ravinel, « L'évêque de Meaux, partie civile au procès d'un prêtre pédophile », sur Lefigaro.fr, le Figaro, (consulté le )
  113. Communiqué de Mgr Jean-Charles Descubes
  114. « Pédophilie dans l'Eglise : la sanction du prêtre lanceur d'alerte choque les victimes », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  115. « Pédophilie : Pierre Vignon, le prêtre lanceur d'alerte, sanctionné par sa hiérarchie », Libération,‎ (lire en ligne)
  116. a et b « A Lourdes, les victimes de pédophilie réclament « des actes » à l’Eglise catholique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  117. « A Lourdes, les évêques à l’écoute de victimes d’abus sexuels », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  118. « Pédophilie dans l’Eglise : Jean-Marc Sauvé prend la présidence de la commission indépendante », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  119. « Pédophilie dans l’Eglise : les évêques de France créent une « commission indépendante » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  120. « Pédophilie : les évêques veulent associer les victimes à une commission d’enquête « indépendante » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  121. a et b Anita S. Bourdin, « Le cardinal Vingt-Trois décrypte une offensive pascale des media », sur Zenit.org, Agence Zenit, (consulté le )
  122. « Eglise : des personnalités demandent une enquête parlementaire sur la pédophilie en France », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  123. « Pédophilie dans l’Eglise : des parlementaires favorables à l’appel de « Témoignage chrétien » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  124. « Eglise et pédophilie : vers une commission d’enquête parlementaire », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  125. « Pédophilie dans l’Eglise : Ferrand n’entend pas créer lui-même une commission d’enquête », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  126. « Les députés socialistes demandent une commission d’enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  127. « Pédophilie dans l’Eglise : au Sénat, un pas de plus vers une commission d’enquête », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  128. « Le Sénat rejette la création d’une commission d’enquête sur la pédophilie dans l’Eglise », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  129. « Le Sénat rejette la demande d'une commission d'enquête sur les abus sexuels dans l'Église », Huffingtonpost,‎ (lire en ligne)
  130. (fr) Plus de cent cas de pédophilie reconnus par l'Église irlandaise, 11 mars 2006, Jean-Pierre Langellier, Le Monde
  131. a b c et d Rédaction en ligne, L'Alsace.fr, « Vers une indemnisation des victimes de prêtres pédophiles en Allemagne », sur L'Alsace.fr, Journal L'Alsace, (consulté le )
  132. a et b Zenit, 22 mai 2009 en ligne
  133. a et b Zenit, 29 mai 2009 en ligne
  134. a et b Report by Commission of Investigation into Catholic Archdiocese of Dublin
  135. a b et c Patsy McGarry et Carol Coulter, « Murphy Report: Background And Composition », sur Irishtime.com, Irishtime, (consulté le )
  136. Anita S. Bourdin, « Irlande : Démission de l’évêque de Limerick », sur Zénit.fr, Ag. Zénit, (consulté le )
  137. Anita S. Bourdin, « Irlande : Démission et excuses de Mgr Magee, évêque de Cloyne », sur Zénit.fr, Ag. Zénit, (consulté le )
  138. Ag. Reuters (Pierre Sérisier et Guy Kerivel), « Les scandales continuent de faire des vagues dans l'Église », sur lexpress.fr, Reuters, (consulté le )
  139. a et b Lettre pastorale du pape Benoît XVI aux catholiques d'Irlande
  140. a b c d e et f Stéphanie Le Bars, « Pédophilie : le pape déplore "la réponse inadéquate" de l’Église », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  141. AP et Nouvel Obs en ligne, « Le pape nomme neuf prélats pour enquêter sur le scandale des abus dans l'Église d'Irlande », sur nouvelobs.com, nouvelobs.com, (consulté le )
  142. Rédaction Agence Zenit, « Irlande : Le card. O’Malley appelle les victimes d’abus sexuels à le contacter », sur Zenit.fr, (consulté le )
  143. Rédaction Agence Zenit, « Irlande : Demande publique de pardon aux victimes d’abus », sur Zenit.fr, (consulté le )
  144. a b c d e f et g Jean-Marie Guénois, « Un prêtre pédophile hébergé dans l'ancien évêché du Pape », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  145. a et b Père Lombardi, « Abus sexuels, note importante et détaillée du P. Lombardi », sur Zenit.org, Salle de presse du Saint-Siège, (consulté le )
  146. Frédéric Mounier, « Le Vatican nie toute complaisance dans les affaires de pédophilie », sur La Croix.com, Journal La Croix, (consulté le )
  147. Marine Soreau, « Allemagne : l’Église se défend d’avoir caché des affaires d’abus sexuels », sur Zenit.org, Ag. Zenit, (consulté le )
  148. a et b Mgr Zollitsch, « Abus sexuels : Communiqué du président de la Conférence épiscopale allemande », sur Zenit.org, Ag. Zenit, (consulté le )
  149. a b et c Jesús Colina - Gisèle Plantec, « Le pape n´a aucune responsabilité dans le cas du prêtre pédéraste de Munich », sur Zenit.org, Ag.Zenit, (consulté le )
  150. Gilles Klein, « Prêtre pédophile /Allemagne : Benoit XVI avait approuvé sa réaffectation (NYT) », sur arretsurimages.net, Arrêt sur Image - NY Times, (consulté le )
  151. père Lombardi, « Abus sexuels : nouveau communiqué du père Federico Lombardi », sur Zenit.org, Bureau de presse du Saint-Siège, (consulté le )
  152. Silvia Aloisi, avec Grégory Blachier et Guy Kerivel pour le service français, « Le pape accepte la démission d'un évêque allemand », sur tempsreel.nouvelobs.com, Reuters et Nouvel Observateur, (consulté le )
  153. AFP, « All: un évêque soupçonné d'abus sexuels », sur lefigaro.fr, Le Figaro et Afp, (consulté le )
  154. « 547 enfants victimes d’abus dans un chœur catholique en Allemagne », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  155. Abschlussbericht Domspatzen Vorfälle von Gewaltausübung an Schutzbefohlenen bei den Regensburger Domspatzen, Untersuchungsbericht, Ulrich Weber/Johannes Baumeister, 18. Juli 2017.
  156. Lemonde.fr avec Afp, « Un évêque "référent" nommé en Allemagne pour traiter les cas de pédophilie », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  157. Christian Lindner, Manfred Ruch und Markus Kratzer, « Bischof Ackermann: Die Kirche hat vertuscht », sur rhein-zeitung.de, rhein-zeitung.de, (consulté le )
  158. « Angela Merkel veut "vérité et clarté" sur les prêtres pédophiles », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
  159. « Pédophilie : Merkel évite d'accabler l'Église catholique », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  160. Allemagne : Prévention des abus sexuels dans les écoles catholiques, ag. Zénit, 13 décembre 2010
  161. a et b AFP et romandie.com, « Allemagne : 120 millions pour des enfants victimes de sévices dans des foyers », sur romandie.com, Romandie News, (consulté le )
  162. Allemagne : 120 M pour les victimes d'abus, JDD.fr, 13/12/2010
  163. Marcel Linden, « Polémique sur les indemnités », sur lalibre.be, Libre Belgique, (consulté le )
  164. a et b Isabelle de Gaulmyn, « En Bavière, l'Église catholique voit trembler ses bases », sur www.la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  165. a et b AFP et Rédaction en ligne, « Pédophilie : les catholiques allemands quittent l'Église en nombre (presse) », sur www.la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  166. « Des milliers d'enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres en Allemagne », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  167. « Pédophilie : l’Eglise catholique allemande « honteuse » et « accablée » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  168. a et b « Église et pédophilie : les scandales belges », sur levif.rnews.be, Le Vif - L'Express, (consulté le )
  169. « Le sort de Mgr Vangheluwe entre les mains de la Congrégation pour les évêques », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  170. Abus sexuels: la division régnait entre les évêques Ag. Belga, sur RTBF.be, 13/12/2010
  171. Gutierrez, Ricardo, « Scandales sexuels : un évêque belge démissionne », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  172. Rédaction en ligne du soir et agence Belga, « Cinq prêtres pédophiles seraient toujours en poste », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  173. « L'évêque de Bruges démissionne pour actes de pédophilie », sur levif.rnews.be, Le Vif l'Express, (consulté le )
  174. Le Soir, vendredi 23 avril 2010, Abus sexuel sur mineur : l’évêque de Bruges démissionne
  175. Déclaration de Mgr Vangheluwe
  176. Interview télévisée de Mgr Léonard, RTBF, JT du 23 avril, 19h30, séquence d'ouverture du journal Lien en ligne au 23/04/2010
  177. Sébastien MAILLARD, « L'évêque de Bruges démissionne pour pédophilie », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  178. a et b « Les auteurs d’abus sexuels doivent se livrer à la justice », sur www.lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  179. Ag. BELGA, « Église : 120 plaintes pour abus sexuel enregistrées en une semaine », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  180. Olivier Rogeau et Marie-Cécile Royen, « Église catholique : 350 plaintes pour abus sexuels », sur levif.rnews.be, Le Vif l'Express, (consulté le )
  181. Ag. Belga et rédaction en ligne du journal le Soir, « Un magistrat pour les cas de pédophilie dans l’Église », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  182. a et b évêques et administrateurs diocésains de Belgique, « Lettre pastorale des évêques et administrateurs diocésains de Belgique », sur Église catholique de Bruxelles, évêques et administrateurs diocésains de Belgique, web, signée le 19 mai 2010, datée du 1er juin 2010 (consulté le )
  183. AFP, « Pédophilie : le pardon de l'Église belge », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  184. a b et c Marc Metdepenningen, « Église : un juste retour de boomerang », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  185. a b c d e f et g Annick Hovine, « Qui prendra désormais les victimes en charge ? », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  186. a b et c Sebastien Maillard, « Les perquisitions dans l’Église belge sont jugées hors de proportion », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  187. a b et c Frederic Delepierre, « Église : une instruction pour attentats à la pudeur sur mineurs », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  188. a et b Ag. Belga, « Perquisitions : « La confiance entre la justice et la Commission est rompue » », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  189. Jean-Paul Duchâteau, « Un sas précieux », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  190. a et b Stephane Detaille, « Pédophilie : De Clerck désavoue la méthode brutale de la police », sur lesoir.be, Le soir, (consulté le )
  191. Rédaction en ligne et Afp, « Le Vatican dénonce la « séquestration » des évêques », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  192. C.D. (St.), « "Les victimes d’abus sexuels ont droit à la vie privée" », sur lalibre.be, Libre Belgique, (consulté le )
  193. Jean-Claude Matgen, « Edito: Rien à redire », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  194. Marc Metdepenningen, « Pédophilie au sein de l’Église : l’enquête est anéantie », sur lesoir.be, Le soir, (consulté le )
  195. Rédaction en ligne, « Opération Calice : la justice doit rendre tous les dossiers à la Commission », sur lesoir.be, Le soir, (consulté le )
  196. Jacques Laruelle, « Le "manteau du secret" de Mgr Danneels », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  197. Jacques Laruelle, « Une croix sur l’Opération Calice », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  198. a et b Extraits du Rapport de la Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale Belgique, 10 septembre 2010, témoignages en néerlandais et français (p. 1-8) et analyse en français (p. 9-23)
  199. Rédaction en ligne, « Le rapport Adriaenssens accessible sur internet », sur lalibre.be, la Libre Belgique, (consulté le )
  200. a b et c Jacques Laruelle, « Les souffrances des "survivants" », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  201. C. L, « Mgr Léonard : "Nous sommes tous profondément touchés au sein de l'Église" », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  202. Ricardo Gutierrez, « L’Église renonce à créer sa cellule d’aide aux victimes », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  203. Rédaction en ligne, « L'Église ne créera pas de commission pour remplacer la commission Adriaenssens », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  204. Moins d'un prêtre abuseur sur six a été condamné Belga et Le Soir, sur le Site La Libre Belgique, 12/01/2011
  205. Les abus sexuels recensés par l’Église : le décompte,Rédaction en ligne, Le Soir, 12 janvier 2011
  206. Rédaction en ligne LeVif.be, avec Belga, « 134 prêtres abuseurs depuis les années 1960, 21 condamnés », sur LeVif.be, Le Vif, (consulté le )
  207. Pédophilie, les commissions d’enquête ne peuvent tout résoudre Anne-Bénédicte Hoffner, Céline Hoyeau, Raphaëlle D’Yvoire (Bruxelles), Michel Verrier (Berlin), La Croix, 11/01/2011
  208. Des évêques répondent de leur attitude, Ricardo Gutierrez, le Soir, 13 décembre 2010, p. 8
  209. Christian Laporte, « La commission Lalieux entre dans la dernière ligne droite », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  210. R.P, « Abus sexuels et Église : ce que veulent les députés », sur levif.be, Le Vif, (consulté le )
  211. Rapport sur le traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Église, Rapport fait au nom de la Commission spéciale relative au traitement d'abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d'autorité en particulier au sein de l'Église, en ligne sur le site du parlement, lachambre.be
  212. « L'Église catholique secouée en Europe par les plaintes d'abus sexuels », sur Lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  213. a et b Afp et le Monde.fr, « Abus sexuel : l’Église aux Pays-Bas à son tour dans la tourmente », sur Europe Solidaire Sans Frontières, Le monde.fr, (consulté le )
  214. Neuf cents signalements d'abus sexuels imputés au clergé catholique, Journal La Croix, 26 août 2010, p. 4
  215. a et b Marcel Michelson, Jean-Stéphane Brosse, « 2 000 abus sur mineurs recensés au sein de l'Église néerlandaise », sur tempsreel.nouvelobs.com, Nouvel Observateur et Reuters, (consulté le )
  216. Afp et la-croix.com, « Abus sexuels par le clergé néerlandais : dédommagement collectif recommandé », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  217. « Aux Pays-Bas, l’Eglise catholique entachée par des révélations d’agressions sexuelles », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  218. Afp et le Point, « Pédophilie : le cardinal Schönborn reconnaît la "faute" de l'Église », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  219. a et b AFP, « Pédophilie/Église : 174 cas rapportés en Autriche en deux semaines », sur romandie.com, Romandie News, (consulté le )
  220. a et b Jean-Marie Guénois, Ces cent jours qui ont bouleversé l'Église catholique, Le Figaro, 11 mai 2010, p. 2
  221. Ag. Belga, « 150 cas d'abus liés à l'Église recensés en Autriche », sur 7sur7.be, 7sur7.be, (consulté le )
  222. Autriche. Premier bilan de la commission sur la pédophilie, La Croix, 14 avril 2011, p. 19
  223. « Pédophilie/Suisse : quatre cas suspects », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  224. « Pédophilie : la honte des évêques suisses », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  225. « Abus sexuels dans l'Église : les évêques suisses vont systématiquement dénoncer les coupables », sur tsr.ch/info, TSR.Ch, (consulté le )
  226. Anne-Françoise Praz, Pierre Avvanzino et Rebecca Crettaz, « Enfants placés à l’Institut Marini de Montet (FR) Discriminations, maltraitances et abus sexuels : Recherche historique indépendante » [PDF], sur diocese-lgf.ch, (consulté le )
  227. « Maltraitances et abus sexuels ont bien eu lieu à l'Institut fribourgeois Marini » [html], sur rts.ch, (consulté le )
  228. « Norvège : un ex-évêque catholique reconnaît avoir abusé d'un mineur », sur lemonde.fr, Le monde et AFP, (consulté le )
  229. « De nouvelles informations sur des cas d'abus sexuels secouent l'Église en Norvège », sur lemonde.fr, Le monde, (consulté le )
  230. Gerald Renner et Jason Berry, « Head of worldwide catholic order accused of history of abuse », sur pqasb.pqarchiver.com, Hartford Courant, (consulté le )
  231. a b c d e et f Jean-Marie GUENOIS, « Le Vatican sanctionne le fondateur des Légionnaires du Christ », sur lacroix.fr, La Croix, (consulté le )
  232. a b et c Jason Berry, « Money paved way for Maciel's influence in the Vatican », sur ncronline.org, Nat. Cath. Reporter, (consulté le )
  233. a et b Damian Thompson, « A vast sex and money scandal threatens the Vatican. But, once again, Ratzinger emerges as the campaigner against 'filth' », sur blogs.telegraph.co.uk, Damian Thompson, (consulté le )
  234. a et b le Figaro, « Le Vatican condamne le fondateur des Légionnaires du Christ », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  235. Salle de presse du Saint-Siège, « Communiqué du Vatican sur le fondateur de la Légion du Christ », sur la-croix.com, Vatican.va, (consulté le )
  236. a b et c Claire LESEGRETAIN, Elodie MAUROT avec Isabelle de GAULMYN (à Rome), « Les Légionnaires du Christ admettent la double vie de leur fondateur », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  237. Zenit, « La visite apostolique à la Légion du Christ débutera le 15 juillet », sur Zenit.org, Zenit, (consulté le )
  238. a b c d et e Paula Boyer, « La difficile refondation des Légionnaires du Christ », sur lacroix.com, La Croix, (consulté le )
  239. « Americatho Archives - Riposte-catholique », sur Riposte-catholique (consulté le ).
  240. Sandro Magister, « La Légion attend un nouveau général. Et tremble », sur chiesa.espresso.repubblica.it/, Le monde, (consulté le )
  241. légionnaires du Christ, « Communiqué de la Congrégation des légionnaires du Christ », sur Zenit.org, Zenit, (consulté le )
  242. a et b Saint-Siège, « Communiqué du Saint-Siège sur les Légionnaires du Christ », sur Saint-Siège, Bureau de presse du Saint-Siège, (consulté le )
  243. AFP, « Pédophilie : le pape reprend le contrôle des Légionnaires du Christ », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  244. a b et c Bland, M.J., The psychological and spiritual effects of child sexual abuse when the perpetrator is a Catholic priest, 2002, Dissertation Abstracts International, 63 (4-A), p. 1253., cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004, p. 40 et 142
  245. A.W.R. Sipe, A Secret World: Sexuality and the Search for Celibacy, 1990, New York, NY: Brunner/Mazel, Inc. cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004, p. 74
  246. (en) Thomas P. Doyle, « Beyond Anger », sur Snapmidwest.org, Snapmidwest.org, (consulté le )
  247. Fater, K. & Mullaney, J., The lived experiences of adult male survivors who allege childhood sexual abuse by clergy. 2000, Issues in Mental Health Nursing, 21, 281-295. cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004
  248. McLaughlin, B.R., Devastated spirituality: The impact of clergy sexual abuse on the survivor’s relationship with God and the Church, 1994, Sexual Addiction & Compulsivity, 1, 145-158, cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004
  249. Rossetti, S.J. The impact of child sexual abuse on attitudes toward God and the Catholic Church, 1995, Child Abuse & Neglect, 19, 1469-1481. cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004
  250. a b c d et e Jacques Arènes, interviewé par Dominique Fonlupt, Peut-on prévenir les déviances, in La Vie, no 3368, 18-24 mars 2010, p. 24-25
  251. a et b Nason-Clark, N. The impact of abuses of clergy trust on female congregants’ faith and practice, 1998, In A. Shupe (Ed.). Wolves Within the Fold: Religious Leadership and Abuses of Power (p. 85- 100). New Brunswick, NJ: Rutgers University Press. cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004
  252. B.A. Robinson, « Sexual abuse by Catholic clergy, The Canadian situation », sur religioustolerance.org, religioustolerance.org, (consulté le )
  253. Rossetti, S.J. The effects of priest-perpetration of child sexual abuse on the trust of Catholics in priesthood, Church, and God, 1997, Journal of Psychology and Christianity, 16, 197-209. cité dans The John Jay College research team, Child Sexual Abuse: A Review of the Literature, 2004
  254. a b c d e et f Philip Jenkins, « The Myth of the Pedophile Priest », sur Ag. Zenit, Pittsburgh Post Gazette, (consulté le )
  255. a b et c Contenu du John Jay Report
  256. Communiqué de presse présentant le rapport Adrienssens, p. 9/23, section 2. Victimes, auteurs & chiffres
  257. a et b Le Vif.be, avec Belga, « Le rapport de la Commission Adriaenssens sur le net », sur Le Vif.be, Le Vif-l'Express, (consulté le )
  258. (en) « Final Report », sur www.childabuseroyalcommission.gov.au, (consulté le )
  259. (en) « Religious Institutions », sur www.childabuseroyalcommission.gov.au, (consulté le )
  260. (en) « VOLUME 16: BOOK 2 », sur www.childabuseroyalcommission.gov.au, (consulté le )
  261. a et b John Jay College of Criminal Justice, The Nature and Scope of the Problem of Sexual Abuse of Minors by Catholic Priests and Deacons in the United States (John Jay Report), 2004, section 4.3, p. 70
  262. (en) Michael Paulson,, « Abuse study says 4 % of priests in US accused », sur boston.com/globe, Boston Globe, (consulté le )
  263. a b c d e f g h i et j Stéphane Joulain, « Distinguer célibat et pédophilie », sur lemonde.fr, Le Monde, 13 mars (site) et 14 mars (journal) 2010 (consulté le )
  264. Des chiffres et des prêtres : la pédophilie n’est pas un “problème catholique”
  265. Philip Jenkins, Pedophiles and Priests: Anatomy of a Contemporary Crisis, éd. Oxford University Press, New York, 1996 et 2001, 214 pages
  266. a b et c Thomas Plante, « A Perspective on Clergy Sexual Abuse », sur www.psychwww.com, Psychology of Religion, (consulté le )
  267. (en) Thomas G. Plante, Bless Me Father For I Have Sinned: Perspectives on Sexual Abuse Committed by Roman Catholic Priests, Greenwood, 1999
  268. a et b Interview de p. Jenkins par Audrey Fournier, « Un petit nombre de prêtres concentre l'essentiel des accusations », sur lemonde.fr, Le monde, (consulté le )
  269. Charol Shakeshaft et Audrey Cohan, Sexual abuse of students by school personnel, éd. : Phi Delta Kappan. Volume : 76, 1995 taasa.org
  270. a b c et d (en) Tom Hoopes, « Has Media Ignored Sex Abuse In School? », sur cbs.news, CBS, (consulté le )
  271. a b et c Martha Irvine and Robert Tanner, « AP: Sexual Misconduct Plagues US Schools », sur washingtonpost, Washington Post, (consulté le )
  272. a b c d e et f Karen Saranga, « Enseignants pédophiles, la fin d'un tabou », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
  273. a et b Françoise-Marie Santucci, « École : Le tableau noir de la pédophilie », sur libération.fr, Libération, (consulté le )
  274. (source: Les Agressions Sexuelles - Données Épidémiologiques Générales. Mr André CIAVALDINI)
  275. (en) Observations finales sur le deuxième rapport périodique du Saint Siège, adopté au terme de la 65e session (13–31 janvier 2014), sur le site du HCDH dédié aux Traités concernant les droits de l’homme.
  276. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi est l'ex Congrégation de l'Inquisition.
  277. Comme indiqué plus haut, Pierre Pican, évêque de Bayeux et Lisieux, a été condamné en 2001 par la justice française à 3 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation de crimes pédophiles dans son diocèse, et est resté à son poste.
  278. « Réponse sans concession du père Lombardi au rapport de l'ONU », 7 février 2014, sur le site News.va, géré par le Conseil Pontifical des Communications Sociales en collaboration avec les médias du Saint-Siège.
  279. « Vatican : le pape crée une commission anti-pédophilie », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  280. (en) Not the Catholic Church? MSM Mum About Huge L.A. School Sex Abuse Scandal
  281. Charol Shakeshaft, U.S. Department of Education, Office of the Under Secretary, Educator Sexual Misconduct: A Synthesis of Existing Literature, Washington, D.C., 2004 Rapport consultable en ligne
  282. Philip Jenkins, The New Anti-Catholicism: The Last Acceptable Prejudice, Oxford University Press, p. 154. Voir le Résumé du livre en anglais
  283. a b et c Massimo Introvigne, « Prêtres pédophiles: un cas de "panique morale" », sur benoit-et-moi.fr, (consulté le )
  284. a et b AFP, « Pédophilie : nombreux messages de soutien au pape dont 70 intellectuels français », sur tdg.ch, AFP et Tribune de Genève, (consulté le )
  285. a b et c lexpress.fr, « Scandale des prêtres pédophiles : à qui la faute ? », sur lexpress.fr, L'express, (consulté le )
  286. Mathilde Gérard, « Le malaise et la colère des prêtres s'expriment sur la Toile », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  287. a b c d e f g et h Lettre pastorale du Saint-Père Benoît XXI aux catholiques d'Irlande, 19 mars 2010
  288. a b et c Frédéric Lenoir, « Aux États-Unis, peu de procès contre des prêtres pédophiles ont abouti », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  289. a et b Isabelle de GAULMYN, « Un cardinal a félicité Mgr Pican pour ne pas avoir dénoncé un prêtre pédophile », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  290. a et b Cardinal Hoyos, lettre du 8 septembre 2001 à Mgr Pican
  291. a b c d e f et g Mgr Scicluna, « La rigueur de l’Église face à la pédophilie, », sur Zénit.org, Entretien accordé à « Avvenire, (consulté le )
  292. a et b Jean-marie Guénois, « Pédophilie : le célibat des prêtres en question », sur Lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  293. Interview de Pierre de Charentenay par Christian Laporte, « L’Église n’était pas adaptée à une telle crise », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  294. a b et c Jean-Marie Guénois, « ANALYSE : une lettre limitée à l'Irlande mais sans précédent », sur blog.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  295. (en) Tom Roberts, « Bishops were warned of abusive priests », sur ncronline.org, National Catholic Reporter, (consulté le )
  296. Caroline More, Les violences sexuelles sur mineurs : la justice peut-elle contribuer à la reconstruction des victimes, éd. L'Harmattan, 2006, p. 43-45 Extraits en ligne sur google book
  297. Remy Jacqueline, Agnus Christophe, Stein Sylviane, « La Pédophilie, enquête sur un sujet tabou », sur www.lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
  298. a b et c Thomas Doyle, « Affidavit of Thomas P. Doyle, O.P., J.C.D., C.A.D.C. », sur reform-network.net, Voice from the desert, (consulté le )
  299. a b c d e f g h i j et k Thomas Doyle, « The 1962 Vatican instruction "Crimen Sollicitationis" », sur weirdload.com, weirdload.com, (consulté le )
  300. (de) Die Welt, 20 mars 1985.
  301. a b c d et e Revue de presse. Fredi.org
  302. Susan Brinkmann, Judith Reisman, Kinsey Corruption: An Expose on the Most Influential Scientist of Our Time, Ascension Press, 2004, 79 p.
  303. Catéchisme de l'Église catholique, Ed. Pocket, 1998, no 1455 et 1459
  304. a b c d et e Claire Chartier, « L'enfer des scandales de l'Église », sur l'express.fr, L'Express, no 3063, p.96, (consulté le )
  305. Stéphanie Le Bars, « Révélations embarrassantes pour le Vatican », sur europe-solidaire.org, Le Monde, edition du 14.03.10 (consulté le )
  306. Christoph Schönborn, « Pédophilie : ce que le cardinal Schönborn a réellement écrit », sur famillechretienne.fr, Bulletin d’information « En l’Église », (consulté le )
  307. a et b Catholic Encyclopedia (1913) /Solicitation sur Wikisource
  308. Canon 2359 in Code de Droit Canononique 1917, en ligne sur Clerus.org
  309. Crimen sollicitationis, canons 904 et 2368, 1962
  310. (en) « Hide sex abuse, secret Vatican paper instructs », sur Theage.com, AFP, (consulté le )
  311. a et b (en) « Vatican Official Says 1962 Norms on Solicitation No Longer Apply », sur Americamagazine, America magazine (national catholic weekly), (consulté le )
  312. Code de Droit Canonique, 1983
  313. a b et c Emmanuel Pellat et Samuel Pruvot, « Bernard Lecomte : « Benoît XVI est le premier pape à affronter avec autant de courage le problème de la pédophilie » », sur famillechretienne.fr, Famille Chrétienne no 1679, (consulté le )
  314. a et b Jean Mercier, Pédophilie, le pape face aux scandales, in La Vie, no 3368, 18-24 mars 2010, p. 20
  315. Gilles Klein, « Nouvelle affaire US contre Benoit XVI (avocat Anderson / NYT) », sur arretsurimages.net, Arrêt sur image, (consulté le )
  316. Damian Thompson, « 'Journalists abandon standards to attack the Pope'. You can say that again », sur blogs.telegraph.co.uk, Damian Thompson, (consulté le )
  317. a b c et d Jean-Marie GUENOIS, « Le poids d'une Larme », sur Figaro, Jean-Marie GUENOIS, (consulté le )
  318. Michel Viatteau, « Canada : Un scandale de pédophilie jadis étouffé éclabousse l'Église », sur www.google.com, AFP, (consulté le )
  319. Jean-Marie Guénois, « François, Benoît XVI et la question des prêtres pédophiles », Le Figaro, mardi 8 juillet 2014, page 15.
  320. Isabelle de GAULMYN, « Pédophilie : l’Église de France a « pris plus tôt que d’autres la mesure des problèmes » », sur Lacroix.com, La Croix, (consulté le )
  321. John Thavis, « Vatican: Church must work with scientific experts to prevent abuse », sur catholicnews.com, Catholic news service, (consulté le )
  322. Motu proprio de Jean-Paul II Sacramentorum sanctitatis tutela
  323. a et b Signification de la publication des nouvelles « Normes sur les délits les plus graves »
  324. De delictis gravioribus (« Les délits les plus graves »), traduction française de la lettre de 2001 de Joseph Ratzinger sur les Délits les plus graves.
  325. Salle de presse du Saint Siège, « Procédures en cas d’abus sexuels », sur visnews-fr.blogspot, Salle de presse du Saint Siège, (consulté le )
  326. AFP, « Pédophilie : abus « toujours dénoncés » », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  327. Nouvelles normes De gravioribus delictis, 15 juillet 2010
  328. « Le Vatican durcit les règles contre la pédophilie », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  329. Isabelle de GAULMYN, « Le Vatican renforce les sanctions contre les prêtres pédophiles », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  330. Bruno Bouvet, « Le Vatican crée une commission pour mieux traiter les appels de prêtres accusés de fautes graves », sur la-croix.com, (consulté le )
  331. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rescritto del Sommo Pontefice Francesco sulla istituzione di un Collegio, all’interno della Congregazione per la Dottrina della Fede, per l’esame dei ricorsi di ecclesiastici per i delicta graviora », sur press.vatican.va, (consulté le )
  332. a et b Frédéric MOUNIER, « Le pape exprime sa « honte » et son « remords » pour les prêtres pédophiles », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  333. Nicolas Seneze, « À Londres, Benoît XVI rencontre des victimes d'abus sexuels », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  334. https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/31/les-etudiants-de-l-opus-dei-denoncent-les-medias_1327016_3214.html?xtmc=opus_dei&xtcr=24 Les étudiants de l'Opus Dei dénoncent les médias
  335. AFP, « Benoît XVI au Portugal : la "persécution" de l'Église vient d'elle-même », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le )
  336. Anita S. Bourdin, « Un pardon solennel au terme de l’Année sacerdotale », sur zénit.org, Zénit, (consulté le )
  337. Pédophilie dans l'Église : le pape François condamne les prêtres qui "dépouillent les innocents de leur dignité"
  338. « Le pape François a condamné la pédophilie et ceux qui "dépouillent les innocents de leur dignité" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  339. « Trump, avortement, pédophilie... Le pape François sans langue de bois », La Vie,‎ (lire en ligne)
  340. « Motu Proprio sur la protection des mineurs : les évêques pourront être démis »
  341. rédaction Le Monde, « Pédophilie : le pape condamne « avec force les atrocités » commises par 300 prêtres américains », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  342. « Scandales de pédophilie : en Irlande, le pape évoque sa « honte » face à « l’échec » de l’Eglise », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  343. http://lesfanasdelivres.canalblog.com/archives/2009/10/21/15485048.html

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • (en) Philip Jenkins, Pedophiles and Priests: Anatomy of a Contemporary Crisis, éd. Oxford University Press, New York, 1996 et 2001, 214 pages (ISBN 0195145976).
  • (en) Frank Bruni, A Gospel of Shame : Children, Sexual Abuse, and the Catholic Church, HarperCollins, , 336 p. (ISBN 0060522321).
  • (de) Rotraud A. Perner, Die Wahrheit wird euch frei machen. Sexuelle Gewalt im kirchlichen Bereich und anderswo, Vienne, Gezeiten, 2002, (ISBN 978-3-9502272-0-8).
  • Garry Wills et Paul Rozenberg, L'église catholique et la pédophilie, éd. Les Empêcheurs de penser en rond, 2003, 112 pages
  • (en) Andrew Madden, Altar Boy : A Story of Life After Abuse, Penguin Ireland, , 224 p. (ISBN 9781844880027).
  • (en) The Investigative Staff of the Boston Globe, Betrayal : The Crisis in the Catholic Church, Back Bay Books, Profile Books, 2003, 2016, 304 p. (ISBN 978-1781257432).
  • Guillaume Serina, L'affaire Di Falco : L'église en question, Ramsay, , 247 p. (ISBN 9782841146390, BNF 38945468)
  • Mehdi Ba, L'Illusionniste. Un héros de l'humanitaire sur le banc des accusés, Les Arènes, 2003, 400 pages. (ISBN 978-2912485465).
  • (en) Jason Berry et Gerald Renner, Vows of Silence : The Abuse of Power in the Papacy of John Paul II, Free Press, , 368 p. (ISBN 9780743287067)
  • Maryvonne Ollivry et Fabrice Guillermet, Esprit de corps : l'Église face à la pédophilie, éd. J.C. Lattès, 2004, 250 pages
  • (en) Karen Terry et al., The Nature and Scope of the Problem of Sexual Abuse of Minors by Priests and Deacons [PDF], (John Jay report), by the John Jay College of Criminal Justice, Washington DC: USCCB, 2004
  • (en) Charol Shakeshaft, U.S. Department of Education, Office of the Under Secretary, Educator Sexual Misconduct: A Synthesis of Existing Literature [PDF], Washington, D.C., 2004 .
  • (en) Thomas G. Plante, Sin against the Innocents: Sexual Abuse by Priests and the Role of the Catholic Church, Greenwood, 2004
  • (it) Jason Berry et Gerald Renner, I legionari di Cristo: abusi di potere nel papato di Giovanni Paolo II, Rome, Fazi, 2006, (ISBN 88-8112-748-2).
  • (en) Mary Gail Frawley-O'Dea, Perversion of Power : Sexual Abuse in the Catholic Church, Vanderbilt University Press, , 336 p. (ISBN 9780826515476).
  • (en) Myra L. Hidalgo, Sexual Abuse and the Culture of Catholicism : How Priests and Nuns Become Perpetrators, Routledge, , 164 p. (ISBN 9780789029560).
  • (it) Vania Lucia Gaito, Viaggio nel silenzio: i preti pedofili e le colpe della Chiesa, Milan, Chiarelettere, 2008, (ISBN 88-6190-032-1).
  • (it) Paolo Pedote, Lasciate che i pargoli vengano a me - Storie di preti pedofili in Italia, Editore Malatempora, 2009, (ISBN 88-8425-010-2).
  • Karine Lalieux, Abus sexuels dans l’Église. Paroles libérées, Bruxelles, Belgique, Luc Pire, 2012
  • Geoffrey Robertson, L'affaire Benoît XVI : Comment le pape a organisé la protection des prêtres pédophiles, H&O, , 318 p. (ISBN 978-2845472372).
  • (en) James T. O'Reilly et Margaret S. P. Chalmers, The Clergy Sex Abuse Crisis and the Legal Responses, Oxford University Press, , 475 p. (ISBN 978-0199937936).
  • (es) Mauro Szeta, Secretos sagrados : La verdad detrás de los casos de abuso sexual en la Iglesia, Aguilar, , 152 p. (ISBN 9789877350319).
  • Galiane, Les Enfants des ogres, éditions Dauphin, 2016, 157 pages. (ISBN 978-2716315739).
  • Isabelle de Gaulmyn, Histoire d'un silence : Pédophilie à Lyon : une catholique raconte, Le Seuil, , 204 p. (ISBN 9782021336252, BNF 45123682)
  • Daphné Gastaldi, Mathieu Martiniere et Mathieu Périsse, Église, la mécanique du silence, Paris, JC Lattès, , 374 p. (ISBN 9782709659383)
Ouvrages provenant de l'Église catholique
  • Conférence des évêques de France : Lutter contre la pédophilie : repères pour les éducateurs, 2003, 52 p. Document en ligne
  • (en) William H. Woestman, Ecclesiastical Sanctions and the Penal Process, a commentary on the Code of Canon Law, éd. Faculty of Canon Law, Saint Paul University (Ottawa), 2003, 377 pages
  • (en) Académie pontificale pour la vie, Sexual abuse in the Catholic Church: scientific and legal perspectives (Actes du colloque Abuse of Children and Young People by Catholic Priests and Religious organisé à Rome en 2003), éd. Librairie vaticane, 2004, p. 224
  • Anne Bamberg, L’évêque face à la sainteté des sacrements. Loi et procédure concernant les délits les plus graves, in Revue de droit canonique, 57/2, [2010], p. 409-433.

Articles connexes

Liens externes