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Maschinenpistole 40

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MOnsieur Borga
Image illustrative de l'article Maschinenpistole 40
MP40 utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale
Présentation
Pays Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Typ automatique
Munitions 9 × 19 mm Parabellum
Fabricant Erma - Steyr - Haenel.
Période d'utilisation 1940 - 1945 - Conflits d'intensité moyenne et faible jusqu'à aujourd'hui.
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 4,03 kg
Masse (chargé) 4,70 kg
Longueur(s) 630 mm crosse pliée
833 mm crosse dépliée
Longueur du canon 250 mm
Caractéristiques techniques
Portée pratique 100 m
Cadence de tir 500 à 600 coups par minute
Vitesse initiale 380 m/s
Capacité chargeur droit de 32 cartouches

Le Maschinenpistole 40, couramment appelé MP40, est un pistolet-mitrailleur, chambré pour la munition Parabellum 9×19 mm. Il succède au MP 38 et au MP 38-40 (les chiffres correspondant aux dates d'adoption de ces armes).

Le MP 38 gardait sa chambre ouverte[1], défaut qui fut corrigé avec le MP 38-40. Le MP 40 est une simplification du MP 38-40 afin d'en faciliter la production.

Plus de 1,2 million de MP38, MP 38-40 et MP40 furent produits.

Histoire

Les soldats alliés surnommèrent cette arme « Schmeisser », en référence au concepteur d'armes allemand Hugo Schmeisser qui était à l'origine du MP18 du conflit précédent. En réalité, les MP38, MP 38-40 et MP40 furent conçus par Heinrich Vollmer à l'usine d'armement ERMA d'Erfurt (Erfurter Maschinenfabrik Geipel), en se basant sur le MP36, effectivement développé et produit quant à lui par Schmeisser.

Le MP40 fut fabriqué dans les usines ERMA, ainsi que par CG Haenel (de) à Suhl, et par Steyr, à Steyr en Autriche, où la production de cette arme fut la plus importante, et où elle se poursuivie jusqu'en octobre 1944. Au total, entre 746 000 et 1 100 000 MP 40 furent produites.

Conception

À la fin des années 1930, la production en grand nombre du MP38 pour la Wehrmacht fut lancée, après que son utilité eut été clairement démontrée lors de la guerre d'Espagne. Dès le début sa production en grande nombre est envisagée pour en réduire les coûts.

Le MP38 devint la première arme au monde à être dotée d'une crosse repliable en acier. Il répondait ainsi bien aux exigences de la Wehrmacht pour la Blitzkrieg à venir.

La fabrication du MP38 se réalisait principalement par usinage, ce qui demandait donc à la fois une main-d'œuvre qualifiée et des matériaux de premier choix. Il en résultait donc des surcoûts si l'on voulait aboutir à une réalisation réellement de qualité.

La production fut par la suite grandement accélérée et facilitée lors de l'introduction de techniques industrielles comme l'emboutissage des tôles ou le soudage par points. Il fût également fait appel a des sous-traitants chargé des petites pièces jusqu'a certains sous-ensemble complets afin de suppléer à la demande toujours croissante. Malgré la standardisation des procédés, les coûts de fabrication de l'arme désormais appelée MP40, restèrent néanmoins légèrement supérieurs à ceux du MP38 contrairement a la croyance répandue. Les économies en termes de matières premières restaient également minimes. Néanmoins, les cadences de production purent être grandement augmentées.

Le design du MP38/40 était, comparativement aux pistolets mitrailleurs construits jusqu'alors, innovant et peu conventionnel. La crosse repliable rendait l'arme très maniable. La Bakélite, économique, durable et plus facile à mettre en œuvre que le bois, fut employée pour le garde main et les plaquettes de poignée, elle même realisée en aluminium pour le MP38 puis en acier embouti dans plusieurs versions de plus en plus simplifiées pour le MP40.

Le poids était bien réparti entre la poignée et le puits de chargeur participant ainsi à l'équilibre global de l'arme, et cela, allié a une cadence de tir relativement modérée de 500 coups/minute -l'arme ne disposait que de la possibilité de tir en rafales, (pas de sélecteur de tir)- cela permettait non seulement une grande stabilité lors des rafales, mais l'apprentissage du tir au coup par coup était assez facilement réalisable avec un peu d'entraînement.

Le MP40 est doté d'un ergot sous le canon ainsi que d'une fine bande anti rebond (en alu puis en bakélite et finalement en tôle emboutie) destiné à prendre appui sur le rebord de la carrosserie des véhicules pour stabiliser le tir (caractéristique déjà observée sur certaines armes très anciennes dites de rempart). Cela permettait d'éviter que le recul de l'arme ne renvoie la bouche du pistolet mitrailleur à l'intérieur du véhicule durant le tir, avec des risques pour les occupants et le matériel.

Le chargeur de 32 cartouches constituait un point faible de l'arme. À l'intérieur, les cartouches y sont sur deux rangs, alors que l'approvisionnement de l'arme se fait sur une seule file, par le haut du chargeur. Lors de la réunion des deux files en une seule, il était fréquent que les cartouches se collent (à cause de poussières) ce qui provoquait l'enrayement de l'arme. L'innovation apportée sur une version ultérieure (MP40/1) où le logement du chargeur était nervuré n'apporta pas une grande satisfaction.

Un problème de sécurité ne tarda pas a se manifester. Il n'était pas possible de bloquer la culasse, et lors d'un choc sur l'arme, une cartouche pouvait entrer dans la chambre sans que cela ne soit souhaité. Le coup pouvait alors partir par accident. Ce déficit a été comblé au moyen d'un dispositif de verrouillage introduit en série à partir de 1941. Généralement, les vieux MP38 et MP40 furent rééquipés de ce dispositif lors de réparations ou de rappel .

Évolutions

MP40/1, extrêmement rare modèle expérimental à deux chargeurs coulissants latéralement.

Lors de l'opération Barbarossa, la rencontre avec le PPSh-41 soviétique et son chargeur camembert de 71 coups conduisit à une version expérimentale la version MP40/1, équipée d'un double puits de chargeur. Après que le premier chargeur avait été vidé, celui-ci pouvait être retiré de son logement d'une simple poussée ; ainsi, pas moins de 64 coups pouvaient être tirés sans recharger. Néanmoins sa construction compliquée empêcha sa production en masse.

Hugo Schmeisser conçut quant à lui pendant la guerre le MP41. Cette arme était constituée du corps et de la culasse du MP40 (ce qui le rendait techniquement parlant pratiquement identique), d'une crosse en bois et du mécanisme de sélecteur de tir du MP28. Le MP41 fut surtout produit pour l'exportation (Roumanie) et par certaines unités comme le SD,

Dotation

Le Maschinenpistole 38 était tout d'abord destiné aux équipages de véhicules blindés, mais sa maniabilité en a vite fait l'arme de toutes les formations armées, même les équipages des U-Boot. Avec cette arme relativement compacte pour l'époque, une petite unité de combat pouvait développer une puissance de feu relativement importante. Le MP38/40 est considéré dans l'imaginaire comme l'arme substantielle de l'infanterie allemande. Ainsi, dans de nombreuses productions hollywoodiennes, cette arme est surreprésentée parmi les soldats allemands en comparaison avec les faits historiques. Les MP40 étaient généralement distribués aux chefs d'escouade et aux chefs de peloton, tandis que le reste de la troupe luttait avec des Mauser Karabiner 98k. À l'automne 1939, lors de la campagne de Pologne, la Wehrmacht s'était vue attribuer 8 773 MP 38. Jusqu'à l'introduction du MP40, pas moins de 40 000 unités en avaient été produites.

Accessoires

Chaque arme est dotée de six chargeurs. À cet effet, chaque soldat possédait deux pochettes de trois chargeurs, une à droite et une à gauche. L'outillage nécessaire au garnissage des chargeurs quant à lui se trouvait dans une petite sacoche supplémentaire sur la cartouchière gauche. Dans des cas bien spécifiques, le MP40 était également accompagné d'un silencieux.

Comportement au combat

Un soldat allemand avec un MP40 en 1944.

Sa portée maximale atteint 200 mètres. Sa cadence de tir modérée de 400 à 500 coups par minute le rendait plus contrôlable que certaines autres armes semblables. Il était équipé d'une crosse métallique pliante. L'absence de manchon de refroidissement était un défaut. Les soldats se brûlaient souvent les mains après un tir nourri.

D'une portée efficace d'une centaine de mètres, il présentait un avantage indéniable sur le Thompson américain dont la portée n'excédait guère cinquante mètres. Il se trouvait en revanche plutôt dépassé par les pistolets mitrailleurs soviétiques tels le PPSh-41 ou le PPS-43, chambrés dans un calibre plus rapide portant plus loin. Tandis que sur le front de l'Ouest, les Américains avaient tendance à préférer le MP40 à leur Thompson, les Allemands utilisaient sur le front de l'est les PPSh-41 soviétiques.

Imitations

Le MP40 a servi de modèle à bon nombre d'armes ultérieures, notamment des pistolets mitrailleurs automatiques. Notons parmi celles-ci :

  • Le Carl Gustav M/45 suédois (à partir de 1945)
  • Le Star Z-45 espagnol (à partir de 1945)
  • Le Zastava M56 yougoslave (à partir de 1956)
  • Le BD-38 automatique allemand (à partir de 2005)
  • Pour la construction du M3A1 Grease gun américain (à partir de 1942), certains détails constructifs furent repris tant sur le MP40 que sur la Sten anglaise.
  • L'Austen MK I, pistolet mitrailleur australien, dont certaines caractéristiques ont été inspirées du modèle allemand.

D'autre part, les armes que les Alliés envoyaient aux différents groupes de résistants en Europe occupée étaient souvent finalisées de manière qu'ils puissent utiliser les munitions des MP40 (9 mm Parabellum) prises à l'ennemi. C'était notamment le cas de la Sten ou du United Defense M42 américain.

Après guerre

Après la Seconde Guerre mondiale le MP40 servit en Palestine, où une grande quantité d'armes prises aux forces allemandes furent stockées dans les arsenaux de la future armée israélienne. Jusqu'en 1956, le MP40 fut l'arme officielle des parachutistes israéliens.

L'armée française réutilisa un grand nombre de MP40, surtout lors de la guerre d'Indochine. Elle fut notamment employée par les commandos de marine. Les derniers modèles furent retirés des stocks dans les années 1960.

Certaines armes sont parties après la Seconde Guerre mondiale en Asie ou en Afrique pour le trafic avec les futurs mouvements indépendantistes au sein de l’empire français.

En 1999, lors de la guerre du Kosovo, de nombreux exemplaires réapparurent.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Site internet https://encyclopédie-des-armes.com __ "MP 38, MP 38/40 et MP 40".

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • The German Submachine Guns (ebook téléchargeable) par Lyndon Haywood (H&L Publishing - HLebooks.com - 2001)
  • Le pistolet mitrailleur MP40 expliqué ebook par Gérard Henrotin (HLebooks.com - 2016)
  • Reiner Lidschun, Günter Wollert: Illustrierte Enzyklopädie der Infanteriewaffen. (ISBN 978-3-87748-668-9).
  • Heinz Denckler: Die Maschinenpistole MP 40, Beschreibung und Handhabung. Selbstverlag
  • OKW: Vorschrift D. (Luft) 5602 – Die Ausbildung mit der Maschinenpistole 38 und 40 (MP. 38 und 40). 1940.
  • OKW: Merkblatt 40/4 – Maschinenpistole 38 und 40. 1944.
  • Melvin M. Johnson, Charles T. Haven: Automatic Weapons of the World. William Morrow & Co., NY, USA, 1945.

Articles connexes

Liens externes