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Rotoscopie

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Rotoscope de Fleischer - 1915
Cheval animé au rotoscope d'après les photos de Eadweard Muybridge (XIXe siècle)

La rotoscopie est une technique cinématographique qui consiste à relever image par image les contours d'une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d'animation. Ce procédé permet de reproduire avec réalisme la dynamique des mouvements des sujets filmés.

Les premiers films utilisant cette technique datent de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle[1].

Le procédé a été perfectionné et breveté sous le nom de Rotoscope en 1915 par les producteurs et réalisateurs américains Dave et Max Fleischer à l'occasion de la production de leur série Out of the Inkwell[2]. Leur rotoscope utilisait une table transparente sous laquelle étaient projetées, les unes après les autres, les images du film en prise de vue réelle. Le dessinateur pouvait alors tracer les contours des formes sur des calques.

La rotoscopie n'est pas un procédé aussi simple que l'on pourrait l'imaginer. Ainsi que le dit Dennis Tupicoff, réalisateur ayant beaucoup utilisé le procédé : « L’image en prise de vues réelles doit être aussi détaillée que possible et éclairée de manière à refléter les intentions. Évitez tout flou : ils sont difficiles à gérer en rotoscopie[3]. »

En infographie, on utilise la rotoscopie avec des logiciels adéquats pour détourer certains éléments image par image d'un film numérisé. Cet objet ou série d'objet peuvent être par la suite modifié, transformé, dupliqué ou supprimé afin de permettre les volontés du réalisateur.

On appelle « roto » la ou les courbes utilisées dans les logiciels de traitement de l'image numérique. La roto découpe un objet ou une série d'objets image par image sur un plan. À partir d'une roto complétée, l'artiste génère un masque (appelé Matte painting dans le jargon cinématographique) en noir et blanc qui épouse parfaitement l'objet sur tout le plan. Le blanc (valeur 1) correspond à la partie visible de l'image qui est totalement opaque ; le noir (valeur 0) correspond à ce qu'on veut exclure. Les valeurs entre 0 et 1 correspondent à une partie visible, possèdent une transparence variable, comme le flou et le blur. Le matte généré par une roto est utilisé en composition numérique pour intervenir sur un objet sans affecter le reste de l'image ou alors protéger cet objet d'une intervention globale de l'image filmée.

Quelques films ayant eu recours à la rotoscopie

Quelques jeux vidéo

Logiciels utilisables pour la rotoscopie

Logiciels utilisables pour le compositing

Références

  1. La Danse serpentine, film 35 mm chromolithographique, tracé par contact d'après un film de prise de vue réelle captant une danse de Loïe Fuller, Allemagne ou France, in : Laurent Mannoni et Donata Pesenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint, 400 ans de cinéma, Cinémathèque française et éditions La Martinière, Paris, 2010.
  2. Leslie Cabarga, Betty Boop, Popeye et Cie - L'histoire des Fleischer, éd. Fantasmagorie, 1980
  3. Olivier Cotte, Le grand livre des techniques du cinéma d'animation, éd. Dunod, 2018, Les coulisses de Chainsaw.