Aller au contenu

Causeur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 décembre 2020 à 15:10 et modifiée en dernier par Baldurar (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Causeur
Image illustrative de l’article Causeur

Pays France
Langue Français
Périodicité Mensuel
Format Magazine d'actualité
Prix au numéro 5,90 € papier (prix en kiosque)
4,49 € numérique
Fondateur Élisabeth Lévy
Date de fondation (il y a 16 ans ans)
Ville d’édition Paris

Propriétaire Actionnaire principal : Gérald Penciolelli[1]
+ Actionnaires divers
Directeur de publication Gil Mihaely
Rédacteur en chef Martin Pimentel (site Internet)
Comité éditorial Gil Mihaely, Élisabeth Lévy, Jeremy Stubbs, Martin Pimentel.
Site web causeur.fr

Causeur est un magazine d'actualité en ligne créé le par la journaliste Élisabeth Lévy, l'historien Gil Mihaely, les philosophes Alain Finkielkraut, Paul Thibaud et Peter Sloterdijk. Il se présente comme un « salon de réflexions ». Le magazine est classé à droite et considéré comme réactionnaire.

Une version mensuelle sur papier est publiée depuis juin 2008, et distribuée chez les marchands de journaux depuis le 4 avril 2013.

Le média

Ligne éditoriale

Le slogan « Surtout si vous n'êtes pas d'accord » résume le parti pris éditorial d'un certain pluralisme. Causeur publie des articles polémiques[2],[3] ou des tribunes qui vont à l'encontre de ce qu'il appelle le « prêt-à-penser médiatique », avec par exemple tout un dossier publié en 2015 jugé antiféministe par L'Express[2]. Il laisse s'exprimer un ensemble de sensibilités, du libéral Georges Kaplan[4] à l'écrivain communiste Jérôme Leroy[3]. Si Causeur se positionne comme politiquement inclassable, on peut identifier une dominante conservatrice, souverainiste et républicaine à travers les nombreuses critiques de la mondialisation, de la construction européenne et des réformes sociétales qui y sont publiées. Souvent classé à droite, le journal en ligne compte parmi ses sources de financement des personnalités aussi diverses que Charles Beigbeder ou Xavier Niel[1], et n'en revendique pas moins l'éclectisme de ses participants. Gérald Penciolelli, actionnaire de référence de Causeur avec 44 % des parts, est l'ancien repreneur de l'hebdomadaire d'extrême-droite Minute[3]. D'après Le Monde, Gérald Penciolelli a été présenté à Causeur par deux actionnaires fondateurs et collaborateurs du journal : « Basile de Koch, l'ex-plume de Charles Pasqua, marié à Frigide Barjot, et Marc Cohen, l'ancien communiste de L'Idiot international »[3].

Les personnes participant à la rédaction de Causeur s'opposent parfois sur un même sujet, tel que l'islam en France[5],[6],[7]. Guillaume Erner et Élisabeth Lévy ont également croisé le fer sur le multiculturalisme.

Au sein de la rédaction, la gauche est notamment représentée par Jérôme Leroy, communiste, qui y intervient comme critique littéraire[8],[9]. [réf. nécessaire]

Pour Le Monde c'est « une revue vendue à 10 000 exemplaires volontiers réactionnaire et ouverte aux infréquentables jusque dans son capital »[3].

Le journal Libération considère Causeur comme un média d’extrême droite, au même titre que Valeurs actuelles[10],[11].

Rédaction

La direction[12] est composée d'Élisabeth Lévy (directrice de la rédaction)[13], Gil Mihaely (président et directeur de la publication)[14], Jeremy Stubbs (directeur adjoint de la rédaction et rédacteur en chef), Martin Pimentel (rédacteur en chef du site causeur.fr) et Jérôme Leroy, poète et romancier (rédacteur en chef culture)[15].

Causeur compte parmi ses collaborateurs réguliers : Alain Finkielkraut, le chroniqueur Basile de Koch, Bruno Maillé, Cyril Bennasar, David Desgouilles, Eugénie Bastié, François-Xavier Ajavon, Hadrien Desuin, l'écrivain Roland Jaccard, l'essayiste et journaliste catholique Jacques de Guillebon, Luc Rosenzweig ancien journaliste de Libération et ancien rédacteur en chef du Monde, Patrick Mandon, Emmanuel Legeard, le philosophe Paul Thibaud, Renaud Chenu, l'historien des idées Philippe Raynaud, l'avocat Régis de Castelnau, l'essayiste québécois Jérôme Blanchet-Gravel.

Site

Les articles publiés sur Causeur.fr sont majoritairement en accès libre, les articles publiés dans le magazine étant verrouillés et réservés aux abonnés.

Durant la campagne précédant l'élection présidentielle française de 2012, une « battle » (bataille) hebdomadaire opposait un journaliste de Causeur à un représentant de Rue89, en partenariat avec Yahoo[16].

Magazine

Depuis juillet 2008, Causeur magazine est la déclinaison papier mensuelle du site causeur.fr. À mi-chemin entre la revue d’idées et le magazine d’actualité, c’est la première publication papier d'un site d'actualité « pure-player » en France. Il est disponible en kiosques depuis avril 2013, ainsi que sur la boutique du site. Composé d'articles inédits, Causeur magazine donne régulièrement la parole à des personnalités du monde intellectuel telles qu'Alain Finkielkraut, Jean-Claude Michéa, Marcel Gauchet, Paul Thibaud, Philippe Raynaud, ou l'économiste Jean-Luc Gréau. François Taillandier et Roland Jaccard y tiennent des chroniques régulières. Parmi ses contributeurs occasionnels, on trouve Benoît Duteurtre, Chantal Delsol, le romancier David di Nota, Malika Sorel, Natacha Polony ou encore Pascal Bruckner.

Causeur magazine est constitué de trois parties : un tour d'horizon de l'actualité politique et internationale, un dossier central sur un grand sujet d’actualité, et des pages « humeurs » consacrées à la culture, que coordonne Jérôme Leroy. Parmi la cinquantaine de numéros de Causeur magazine publiés, figurent un hommage à Philippe Muray (Muray revient) en septembre 2010, un numéro autour de Jean-Claude Michéa (Pour en finir avec la gauche) d'octobre 2011, le numéro sur le « vivre-ensemble » incluant la leçon d'Alain Finkielkraut (novembre 2011), ou encore le dossier sur la culture générale en février 2012 (Crime contre les humanités).

Blogs

Causeur héberge plusieurs blogs, dont Antidote, animé par David Desgouilles, ancien militant gaulliste-souverainiste et Asile de Blog du chroniqueur Basile de Koch. En septembre 2012, l'essayiste spécialiste de l'éducation Jean-Paul Brighelli a transféré son blog "Bonnet d'Âne" sur Causeur.

Audience, ventes et résultats financiers

Selon l'étude publiée par Médiamétrie-Netratings en mars 2009, Causeur a réuni 250 000 visiteurs uniques et le nombre de pages vues s'est élevé à 3 017 000[réf. à confirmer][17].

En 2018, Causeur revendique 7 800 abonnés ; ses ventes en kiosque varient entre 6 500 et 9 000 exemplaires « pour les bons numéros » selon Élisabeth Lévy[18].

Élisabeth Lévy indique en 2018 que Causeur perd 120 000 euros par an[18].

Histoire

Causeur est créé le par la journaliste Élisabeth Lévy, l'historien Gil Mihaely, les philosophes Alain Finkielkraut, Paul Thibaud et Peter Sloterdijk[19].

Une version mensuelle sur papier est publiée depuis juin 2008[7], et distribuée chez les marchands de journaux depuis le 4 avril 2013.

Controverses

Extrême droite

Fin 2009, le MRAP provoque une polémique sur le web en incluant le site causeur.fr dans sa liste noire des sites d'extrême droite tout en indiquant que le contenu du site n'appelait pas d'observations[20],[21]. D'autres sites d'actualité contestèrent alors la mise à l'index de Causeur, comme Arrêt sur Images[22] et Rue89[23].

En septembre 2012, Le Nouvel Observateur intègre Élisabeth Lévy et Causeur dans un dossier sur les « néo-fachos » aux côtés d'Alain Soral, Robert Ménard ou encore Éric Zemmour, Renaud Camus et Richard Millet[24], ce qui provoque plusieurs réponses sur Causeur[25]. Pour Christian Millau dans Atlantico « Le Nouvel Observateur ne fait pas tant du journalisme que de la propagande[26]. ».

En 2019, le journal Libération considère Causeur comme un média d’extrême droite, au même titre que Valeurs actuelles, pour avoir notamment relayé une fausse information[10],[11].

Polémique lors d’une pétition favorable à la prostitution

En octobre 2013, Causeur lance une pétition contre une proposition de loi de la députée socialiste Maud Olivier visant la pénalisation des clients de la prostitution. Le titre, « Touche pas à ma pute, le manifeste de 343 salauds »[27], suscite de nombreuses réactions dans la presse[28],[29] et un débat très vif. En effet, la double référence au Manifeste des 343 pour le droit à l'avortement, rédigé en 1971 par Simone de Beauvoir et publié par Le Nouvel Observateur, et au slogan de SOS Racisme « Touche pas à mon pote », est considérée par certains observateurs comme scandaleuse[30],[31]. Dans un article de L'Express par exemple, les « 343 salauds » sont comparés à des « noctambules cocaïnés », n'ayant pas compris que les femmes ne sont pas des « marchandises »[32].

Immigration musulmane et grand remplacement

Le 10 septembre 2017, Causeur publie sur son site un article signé par Charles Gave et titré « Demain, le suicide démographique européen », où l'auteur émet plusieurs hypothèses sur la démographie européenne à venir. Reprenant un billet de son blog, il affirme notamment que « dans 40 ans au plus tard, il est à peu près certain que la majorité de la population sera d’origine musulmane, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Belgique, en Hollande », et présente ce phénomène comme un danger[33], et en se basant sur des chiffres non sourcés[34]. Plusieurs personnalités d’extrême droite, dont l'ancien candidat aux législatives et membre du Front National Jean Messiha, partagent l'article sur les réseaux sociaux[34]. Le 13 septembre, Libération attaque l'article en le qualifiant d'« article délirant » avec des « calculs foireux » qui cherche à « démontrer avec des chiffres la réalité du “grand remplacement” », une théorie de l'écrivain Renaud Camus que Charles Gave ne cite pas dans son article mais que Libération met en évidence : « le sous-texte raciste (et en l’espèce islamophobe) de la théorie, qui déplore la contamination d’une population “de souche” fantasmée (blanche, chrétienne) par l’étranger (ou, ici, le musulman)[34]. » La journaliste de Libération, Pauline Moullot, prend appui sur d'autres études démographiques (un rapport de l'Institut Montaigne pour l'IFOP sur le nombre de musulmans en France[35], les données sur la démographie française de l'INSEE[36], les données sur la démographie des étrangers du ministère de l'Intérieur[37], l'enquête TeO de l'Ined de 2008) et le point de vue des démographes de l'Ined Patrick Simon et Michèle Tribalat[34].

Relaie d’une fausse information et plainte en diffamation de Ladi Ly

Fin 2019, Ladj Ly poursuit en « diffamation » et « diffamation raciale » les magazines Causeur et Valeurs actuelles pour avoir affirmé à tort qu’il aurait été complice d’une « tentative de meurtre », alors qu'il n'a été condamné que pour enlèvement et séquestration, les poursuites pour tentative d’assassinat et violences aggravées ayant été abandonnées à l’issue de l’instruction[38],[10]. Causeur a par la suite corrigé son article, écrivant que Ladj Ly a été condamné pour « enlèvement et séquestration » et non pas « complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre »[39]. Par ailleurs, Causeur a affirmé que les actes de Ladj Ly avaient une cause religieuse, ce qui n'avait jamais été évoqué par la presse à l'époque, et les avocats de Ladj Ly ont déclaré qu'il n'avait jamais été reproché à leur client d’avoir voulu « faire appliquer la charia »[40],[10],[41].

Notes et références

  1. a et b « Causeur l’ouvre en kiosques », Libération, 3 avril 2013.
  2. a et b « La charge anti-féministe de Causeur, la réponse vernis de Causette », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d et e Ariane Chemin, Elisabeth Lévy, causeuse de troubles, lemonde.fr, 12 décembre 2013
  4. « Georges Kaplan », Atlantico.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. François Miclo, « Touche pas à mon Coran ! », publié le même jour, défendant une position très différente.
  6. Cyril Bennasar, « Coran, un dossier brûlant », causeur.fr, publié le 7 octobre 2010.
  7. a et b Cyril Bennasar, « L'Inquisition, c'est fini ! », publié le même jour, en réponse à François Miclo.
  8. « Jérôme Leroy, franc-tireur mélancolique », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. « Le FN gonflé à "Bloc" : entretien avec Jérôme Leroy », Bibliobs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a b c et d Cédric Mathiot et Fabien Leboucq, « Ladj Ly a-t-il fait de la prison pour tentative de meurtre, comme l'écrivent «Causeur» et «Valeurs actuelles» ? », sur Libération.fr, (consulté le )
  11. a et b Samuel Piquet, « Ladj Ly : Quand des journalistes revendiquent le droit de ne pas informer », sur www.marianne.net, 2019-12-21utc16:54:21+0000 (consulté le )
  12. Mentions légales sur causeur.fr.
  13. Élisabeth Lévy sur causeur.fr.
  14. Gil Mihaely sur causeur.fr.
  15. Causeur.fr, « Jérôme Leroy, Auteur à Causeur », sur Causeur (consulté le )
  16. Voir sur fr.news.yahoo.com.
  17. « Causeur, nouvelle formule du mensuel », publié le 8 mai 2009.
  18. a et b Lucie Delaporte et Loup Espargilière, « L’union des droites commence par les médias », sur Mediapart, (consulté le ).
  19. Paris Communiqués.
  20. « Causeur à l’Index ? - Quand le MRAP fait des listes noires » sur Causeur.fr.
  21. « Le mauvais procès fait au Mrap, réponse à Hugues Serraf » sur Rue89.
  22. « Causeur.fr, site raciste ? Le MRAP dérape », arretsurimages.net.
  23. « En ajoutant Causeur.fr à sa liste noire de sites, le Mrap dérape », Rue89, 26 février 2010.
  24. « Les nouveaux fachos et leurs amis », Le Nouvel Observateur, 20 septembre 2012.
  25. « Quand Le Nouvel Obs traque les néo-fachos », causeur.fr, 20 septembre 2012.
  26. « Avec son dossier sur les "néo-fachos", le Nouvel Obs fait-il preuve d'aveuglement ou de mauvaise foi », Christian Millau, atlantico.fr, 24 septembre 2012.
  27. « Manifeste des 343 salauds »..
  28. Nathalie Heinich, « Prostitution : une proposition de loi culpabilisante », lemonde.fr, 7 novembre 2013.
  29. Dominique Simonnet, « Invoquer la “liberté” d’user du corps d’une autre est une véritable honte », lemonde.fr, 7 novembre 2013.
  30. « Manifeste des 343 salauds : un site les appelle des "connards" et invite à leur répondre », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. « Frédéric Beigbeder, Nicolas Bedos... 343 salauds en coeur : 'Touche pas à ma pute' », Purepeople,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « Manifeste des 343 salauds: "Ils parlent de ces femmes comme s'il s'agissait de marchandises" », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. Causeur.fr, « Demain, le suicide démographique européen | Causeur », sur www.causeur.fr (consulté le )
  34. a b c et d Pauline Moullot, « Les calculs foireux de «Causeur» pour tenter de démontrer le «grand remplacement» », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. « Un islam français est possible », sur Institut Montaigne (consulté le ).
  36. « Bilan démographique 2016 | Insee », sur www.insee.fr (consulté le ).
  37. Ministère de l'Intérieur, « La fécondité des descendantes d’immigrés est proche de celle de la population majoritaire », sur immigration.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  38. « Le réalisateur des « Misérables » porte plainte après la publication d’articles sur son passé judiciaire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  39. « Ladj Ly poursuit en diffamation Causeur et Valeurs actuelles après des articles sur son passé judiciaire », sur BFM TV, (consulté le )
  40. « Le réalisateur des "Misérables" Ladj Ly porte plainte contre "Causeur" et "Valeurs actuelles" après la publication d'articles sur son passé judiciaire », sur Franceinfo, (consulté le )
  41. « "Affaire Ladj Ly" : le poison des mots ? », sur France Culture, (consulté le )

Annexes

Lien externe