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Zoïa Kosmodemianskaïa

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Zoïa Kosmodemianskaïa
Description de cette image, également commentée ci-après
Zoïa Kosmodemianskaïa
Nom de naissance Zoïa Anatolievna Kosmodemianskaïa
Зо́я Анато́льевна Космодемья́нская
Naissance
Ossino-Gaï (ru), Gouvernement de Tambov
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Décès (à 18 ans)
Petrichtchevo (ru), Oblast de Moscou
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Nationalité russe

Compléments

Décorations : Héros de l'Union soviétique - Ordre de Lénine

Zoïa Anatolievna Kosmodemianskaïa (en russe : Зо́я Анато́льевна Космодемья́нская), née le , est une résistante soviétique pendue par les nazis le à l'âge de 18 ans. Elle est devenue l'un des martyrs les plus révérés de la Grande Guerre patriotique livrée par l'Union soviétique à l'Allemagne hitlérienne[1],[2]. Elle est nommée Héros de l'Union soviétique à titre posthume[3],[4].

Biographie

Famille

Le nom de famille Kosmodemyansky vient des noms des saints Côme et Damien (Kosma et Demyan en russe). À partir du XVIIe siècle, les Kosmodemyansky sont prêtres de l'Église orthodoxe russe. Le grand-père de Zoya, Piotr Kosmodemyansky, est assassiné en 1918 par des militants athées pour son opposition au blasphème[5].

Zoya Kosmodemianskaïa (son prénom est une forme russe du nom grec Zoe, qui signifie « vie ») est née en 1923 dans le village d'Osino-Gay (Осино-Гай) (ce qui signifie bois de tremble), près de la ville de Tambov. Son père, Anatoly Kosmodemyansky, étudie au séminaire, mais n'obtient pas son diplôme. Il travaille ensuite comme bibliothécaire. Sa mère, Lyubov Kosmodemyanskaya (née Churikova), est institutrice. En 1925, le frère de Zoya, Aleksandr Kosmodemyansky, nait. Comme sa sœur, il reçoit la décoration de Héros de l'Union soviétique et, comme Zoya, à titre posthume[6],[7].

En 1929, la famille déménage en Sibérie par crainte de persécution. En 1930, ils s'installent à Moscou[8].

Engagement

Zoïa Kosmodemyanskaya s'engage dans le Komsomol en 1938. En octobre 1941, encore lycéenne à Moscou, elle se porte volontaire pour une unité de partisans. Au cours de son service militaire, elle idéalisé Tatiana Solomakha, une soldate de l'Armée rouge qui fut torturée et tuée au cours de la guerre civile russe. Elle est affectée à l'unité partisane 9903 (unité du front de l'Ouest). Au village d'Obukhovo près de Naro-Fominsk, Zoïa Kosmodemyanskaya et d'autres partisans traversent le front et entrent dans le territoire occupé par les Allemands. Ils posent des mines sur les routes et coupent les lignes de communication.

Le , Zoïa Kosmodemyanskaya reçoit l'ordre d'incendier le village de Petrishchevo, où est stationné un régiment de cavalerie allemand. Avec d'autres partisans (Boris Krainov et Vasily Klubkov), elle met le feu à trois maisons du village[9]. Les partisans croyaient que l'une des maisons servait de centre de communication allemand et que les forces d'occupation en utilisaient d'autres pour se loger[9]. L'écrivain A. Zhovtis conteste ces affirmations, expliquant que Petrishchevo n'était officiellement pas un point de déploiement permanent des troupes allemandes[9]. Cependant, les villageois ont déclaré que pratiquement toutes les maisons du village étaient utilisées pour le logement par les troupes allemandes transportées le long des routes principales à proximité du village[9].

Exécution

Image externe
Photographie du cadavre de Zoïa Kosmodemianskaïa

À ses bourreaux, elle déclare au moment de son exécution :

« Vous ne pourrez pas pendre 170 millions d'entre nous. »

Le corps reste suspendu au gibet plusieurs semaines, puis est jeté dans la neige. Par sadisme, les soldats nazis poignardent de coups de baïonnettes le corps déjà inanimé de la jeune résistante .

Zoïa Kosmodemianskaïa est enterrée au cimetière de Novodevitchi de Moscou.

En 1946, un sac de terre russe provenant de la tombe de Zoïa Kosmodemianskaïa a été envoyé par l'école où elle avait fait ses études pour être déposée auprès de l'urne des "cinq martyrs du lycée Buffon". Il est aujourd'hui dans la crypte de la Sorbonne à Paris.

Sac de terre russe provenant de la tombe de Zoïa Kosmodenskaïa et envoyée en France pour être déposé aux côtés de l'urne des cinq martyrs du Lycée Buffon

Célébrité

L'histoire de la mort de Zoïa Kosmodemyanskaya devient connue après la publication dans le journal Pravda du d'un article écrit par Piotr Lidov. Le journaliste entend parler de son exécution par un vieux paysan et est impressionné par son courage. Le témoin raconte : « « Ils la pendaient et elle faisait un discours. Ils la pendaient et elle les menaçait. ». Lidov s'est rendu à Petrishchevo, y recueille des informations auprès des résidents locaux et publie un article sur la partisane alors inconnue. Peu de temps après, Joseph Staline remarque l'article. Il proclame : « Voici l'héroïne du peuple », ce qui initie une campagne de propagande en l'honneur de Zoïa Kosmodemyanskaya. Staline ordonne que les soldats et les officiers de la 197e division d'infanterie (Wehrmacht), qui ont participé à l'exécution de la partisane, ne soient pas faits prisonniers. En février, son corps est identifié et elle reçoit l'ordre de Héros de l'Union soviétique[10].

Dans la littérature

Jonathan Littell eut l'idée d'écrire son roman Les Bienveillantes en voyant la photographie, prise par un soldat allemand, du cadavre de Zoïa Kosmodemianskaïa dans la neige.

Bibliographie

  • Roger D. Markwick, Euridice Charon Cardona, Soviet women on the frontline in the Second World War, New York, Palgrave Macmillan, 2012, pp. 120-125 (ISBN 9780230579521)

Références

  1. The Voice of Russia: Road to Victory: Zoya Kosmodemyanskaya « https://web.archive.org/web/20050406100247/http://www.vor.ru/English/Victory/vict_20.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  2. Указ Президиума Верховного Совета СССР «О присвоении звания Героя Советского Союза т. т. Гурьянову М. А., Космодемьянской З. А., Кузину И. Н., особо отличившимся в партизанской борьбы в тылу против немецких захватчиков» от 16 февраля 1942 года // Ведомости Верховного Совета Союза Советских Социалистических Республик : газета. — 1942. — 10 марта (№ 7 (166)). — С. 1.
  3. (en) Cottam Kazimiera J., Women in War and Resistance : Selected Biographies of Soviet Women Soldiers, Newburyport, Focus Publishing/R. Pullins Company, , 423 p. (ISBN 978-1-58510-160-3), p. 260-264
  4. Указ Президиума Верховного Совета СССР «О присвоении звания Героя Советского Союза т. т. Гурьянову М. А., Космодемьянской З. А., Кузину И. Н., особо отличившимся в партизанской борьбы в тылу против немецких захватчиков» от 16 февраля 1942 года // Ведомости Верховного Совета Союза Советских Социалистических Республик : газета. — 1942. — 10 марта (№ 7 (166)). — С. 1.
  5. Valentina Kuchenkova Martyrdom of village priest Pyotr Kosmodemyansky « https://web.archive.org/web/20081020094524/http://mir.voskres.ru/mirbo07/a22.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (in Russian)
  6. « КОСМОДЕМЬЯНСКИЙ Александр Анатольевич, фото, биография », sur persona.rin.ru (consulté le )
  7. « Heroes of Soviet Union Zoya and Aleksandr Kosmodemiyanskiy Museum » [archive du ], sur www.russianmuseums.info (consulté le )
  8. Vladimir Kreslavsky The truth about Zoya and Shura(in Russian)
  9. a b c et d Горинов М. М. Зоя Космодемьянская. Отечественная история.
  10. Mikhail Gorinov, Zoya Kosmodemyanskaya (1923–1941) « https://web.archive.org/web/20110527151227/http://vivovoco.rsl.ru/VV/JOURNAL/RUHIST/ZOYA.HTM »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), , Otechestvennaya istoriia, №1, 2003, (ISSN 0869-5687)

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