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Église Saint-Cyriaque de Landersheim

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L’église Saint-Cyriaque de Landersheim

Histoire

Il semblerait qu’une chapelle dédiée à Saint Ulrich existait au XIIIe siècle à Landersheim.

L’ancienne église fut détruite au début du XVIIIe siècle, la nef actuelle date de 1768, selon un “Visitationsbericht” de 1893. Le clocher avec son toit en bâtière reste le seul témoin du XIVe siècle. Tour massive, dans laquelle on peut distinguer des meurtrières destinées à la défense, le clocher reste le symbole des constructions du Moyen Âge, comme tant d’autres dans le Kochersberg. Une plaque mortuaire cite, dans le chœur de l’église, Daniel Lucas von Weinemer comme grand bienfaiteur de la paroisse, mort en 1723. Restaurée en 1983, elle possède un magnifique autel baroque du XVIIIe siècle, ainsi que trois statues et un Christ des XVIIe et XVIIIe siècles.

Pendant la Révolution, l’arrestation du prêtre réfractaire Holder est rapportée ainsi : « Au plus fort de la tourmente révolutionnaire, M. Holder affrontant tous les dangers, resta dans sa paroisse, administrant les saints sacrements, réconciliant les pécheurs et adoucissant aux moribonds le passage de l’éternité... Il se rendit de grand matin à 1‘église pour y dire la messe ; tous les habitants heureux de pouvoir assister au saint sacrifice étaient là, priant avec ferveur. Tout-à-coup, la porte de l’église s’ouvre avec fracas. Une vingtaine d’hommes, le sabre au poing, se précipitent vers l’autel ; le chef de la bande monte les marches, frappe avec la main sur l’épaule du célébrant et lui dit : “Je t’arrête au nom de la loi.” M. Holder, à peine ému, demande la permission d’achever : prière inutile. On lui arrache les ornements sacrés, on lui lie les mains derrière le dos, et, au milieu des huées et des imprécations, on l’entraîne à la prison de Willgottheim. Je tiens ces détails de la bouche d’un vieillard de Landersheim... Il servait la messe de M. Holder au moment de son arrestation. Quelques heures plus tard, le saint prêtre chargé de fers fut conduit aux prisons de Strasbourg et condamné à la déportation. Selon le procès verbal de la gendarmerie du 30 fructidor an VI (16 septembre 1798), on lui reprochait de prêcher la haine contre la Constitution et le gouvernement, il ne cessait de provoquer à la persécution les acquéreurs de biens nationaux et son influence sur la conscience timorée des crédules habitants des campagnes est un sujet d’alarme pour la tranquillité intérieure. »

Après son retour d’exil, M. Holder reprit l’administration des paroisses de Willgottheim et Landersheim[1].

L’orgue Wetzel à traction mécanique et comportant huit jeux, date du début du XIXe siècle, il a été restauré en 1970. Le cimetière de Landersheim entoure l’église. Le mur de l’enclos a été refait vers 1985 (à l’est des éléments anciens du chaperon sont conservés). De nombreux monuments funéraires anciens ont été détruits, parmi les rares ayant échappés à la destruction relevons ceux qui sont encastrés dans le mur et celui conservé dans le mur d’enclos de la ferme Nonnenmacher[2].

Sources

  1. Revue catholique de l’Alsace, 1867 et REUSS R., La grande fuite, p. 189.
  2. L’ensemble de ces monuments a été étudié par H. Heitz dans le numéro spécial de “Pays d’Alsace” consacré au patrimoine funéraire (n°180, 1997, p. 23)