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Agence nouvelle des solidarités actives

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Agence nouvelle des solidarités actives
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Cadre
But Innovation sociale
Fondation
Fondation 2006
Fondateur Martin Hirsch
Identité
Siège Paris
Slogan Au service de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion
Seite web Solidarites-actives.com

L'agence nouvelle des solidarités actives (ANSA) est une association française dont le but est d'expérimenter et d'évaluer des programmes novateurs de lutte contre la pauvreté.

Elle a été fondée en janvier 2006 par Martin Hirsch à la suite du rapport public Au possible, nous sommes tenus. La nouvelle équation sociale. (rapport Hirsch) publié en avril 2005 par la commission "Familles, vulnérabilité, pauvreté" qu'il dirigeait. L’association a été créée pour expérimenter des innovations sociales, comme le revenu de solidarité active (RSA) visant 1,7 million de travailleurs pauvres de France.

Parmi les membres fondateurs de l'association, on trouve aussi plusieurs personnes ayant été impliquées dans les travaux de cette commission, comme Éric Maurin ou Laurent Wauquiez. Martin Hirsch a expliqué la création de cette association comme une réaction aux lenteurs de la mise en œuvre des propositions du rapport.

Présentation

Historique

Association sans but lucratif, l’Agence nouvelle des solidarités actives (ANSA) a été créée en janvier 2006 par Martin Hirsch, alors président d’Emmaüs France, et Benoît Genuini, ancien président d’Accenture.

Plusieurs facteurs ont été à l’origine du développement de l’association, parmi lesquelles l’inscription du droit à l’expérimentation dans la Constitution (2003) et la décentralisation de la gestion du RMI vers les départements. La création de l’association fait également suite au rapport de la Commission « Familles, pauvreté, vulnérabilité » présidé par Martin Hirsch en avril 2005[1]. Constatant l’émergence d’une nouvelle forme de précarité (notamment la proportion croissante des travailleurs pauvres), ce rapport a énoncé plusieurs propositions, dont la création d’un Revenu de Solidarité Active (RSA), et insisté sur la nécessité de trouver de nouvelles approches et solutions afin de freiner la montée de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

Confrontées à ces nouvelles problématiques, les collectivités locales (notamment, les Conseils généraux) ont ainsi fait appel à l'assistance de l'ANSA afin de construire des partenariats et de lancer des actions expérimentales et innovantes de lutte contre la pauvreté adaptées aux caractéristiques locales. L'association a lancé dès sa création plusieurs programmes dans le cadre de conventions avec des collectivités territoriales françaises, notamment le conseil général de l'Eure, la Ville de Grenoble ou la Ville de Paris. Par la suite, elle a également mis en œuvre l'expérimentation du Revenu de Solidarité Active (RSA) au sein de 25 départements français avant sa généralisation le 1er juin 2009 et travaille aujourd'hui sur de nouveaux programmes tels que le microcrédit social, l'insertion par les nouvelles technologies de l'information et de la communication ou les politiques européennes à destination des sans-abris.

Missions et objectifs

L'Agence nouvelle des solidarités actives a pour objet principal la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale en mettant en oeuvre des expérimentations sociales qui permettent d'évaluer l'efficacité d'une innovation avant sa généralisation. Cette pratique fonde l'originalité de l'association qui se distingue également par la mobilisation des usagers dans la co-construction des dispositifs qui les concernent. Les missions de l'agence s'articule principalement autour de trois axes :

  1. L'expérimentation sociale : l’objectif est de développer de nouvelles démarches innovantes afin d’améliorer les dispositifs et d’élaborer des solutions durables adaptés aux contextes locaux. Les projets ainsi élaborés sont évalués et construits en collaboration avec différents acteurs et partenaires de l’association (des chercheurs, des évaluateurs et les « territoires pilotes » des projets).
  2. L’accompagnement : depuis sa création en 2006, l’ANSA a accompagné plusieurs dizaines de Départements, des Villes, des Régions dans la mise en œuvre de politiques sociales. L’association a également assisté l’Etat dans le déploiement de certaines de ses réformes et étend désormais ses actions à l’échelle européenne.
  3. L’animation : en lien avec de nombreux partenaires, l’ANSA veille à décloisonner les organisations et animer des événements en vue de mutualiser les expériences et les savoir-faire (événements organisés : Assises de l’insertion, Assises du logement d’abord, etc.). Afin de diffuser les connaissances et permettre aux individus de connaître leurs droits, l’association est enfin à l’origine de diverses publications, contributions, rapports, études ainsi que de quelques ouvrages.

Partenaires

L'Agence nouvelle des solidarités actives s'appuie sur de nombreux partenaires pour se développer et mener à bien ses missions : l'Etat, les organismes publics, les collectivités territoriales, les entreprises et leurs fondations. Ces dernières occupent un rôle central dans la mesure où l'association veille à rapprocher le monde économique du secteur social.

En 2010, l'ANSA a conclu une convention avec la Délégation interministérielle à l'innovation, à l'expérimentation sociale à et l'économie sociale (DIIESES), aujourd'hui Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), confirmant le soutien apporté par l'Etat. L'association est également soutenue financièrement par le Secrétariat général du Comité interministériel des villes, la Caisse des dépôts et consignations, la Commission européenne et le Conseil national des missions locales.

Outre le mécénat financier, le mécénat de compétences lui permet de recourir à l'expertise de professionnels mis à sa disposition par diverses entreprises (Accenture, Pôle emploi, GDF Suez).

Métiers

L'Agence nouvelle des solidarités actives (ANSA) a élargi son champ d'intervention depuis sa création. Ses activités se déploient ainsi à l'échelle locale, nationale et transnationale.

Stratégies et politiques territoriales d'insertion

La loi du 1er décembre 2008 généralisant le Revenu de Solidarité Active institue parallèlement une refondation de la politique départementale d’insertion. Ainsi, si le rôle de chef de file en matière d’action sociale et de politique d’insertion du Conseil général est réaffirmé, celui-ci est invité à s’inscrire dans une démarche coopérative et de coordination avec ses nombreux partenaires qui interviennent à l’échelon local (acteurs institutionnels, associations, entreprises, usagers). Le Conseil général adopte un programme départemental d’insertion (PDI) afin de définir la politique départementale d’accompagnement social et professionnel puis conclut, avec les différentes parties prenantes, un pacte territorial d’insertion (PTI) afin de mettre en œuvre les actions définis dans le PDI. Dans ce cadre, l’ANSA accompagne depuis 2009 de nombreux départements dans l’élaboration de leurs politiques territoriales d’insertion : l’association réalise des diagnostics socio-économiques, propose des actions et intervient dans la rédaction des documents (PDI et PTI).

Logement, hébergement et sans abrisme

Depuis 2010, l’Agence nouvelle des solidarités actives est engagée dans la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme qui frappe une part croissante de la population. A l’heure actuelle, 14% des ménages sont effectivement non ou très mal-logées, soit 3,6 millions de personnes[2]. Malgré la mise en œuvre du Droit au Logement Opposable (DALO), de nombreuses demandes de logement social se heurtent à la saturation du parc social. A ces difficultés, s’ajoutent les problématiques liées à la précarité énergétique, source de surendettement pour les personnes en situation de précarité. Face à ce constat, l’ANSA participe à des expérimentations nationales et européennes qui mettent en relation les services de l’Etat et de nombreux opérateurs associatifs.

Emploi, formation et insertion professionnelle

L’action de l’ANSA pour favoriser l’accès à l’emploi et à la formation professionnelle vise à rapprocher et mettre en relation les publics en insertion et le monde de l’entreprise. La construction de réseaux de tutorat (parrainage des personnes en insertion par des personnes en emploi), le développement des clauses d’insertion dans les marchés publics et le déploiement des contrats aidés sont les principales actions que tentent de mettre en œuvre l’association afin de réorienter les publics les plus fragiles et les moins expérimentés vers la voie professionnelle. La démarche de l’ANSA s’inscrit de fait dans une politique plus large d’insertion par l’activité économique. Il s’agit effectivement de répondre aux enjeux posés par le RSA, mis en place pour inciter au retour à l’emploi.

Aide sociale et inclusion financière

La crise économique et sociale a généré ces deux dernières années une recrudescence des impayés et des situations de surendettement, augmentant sensiblement le nombre de foyers en situation de précarité. L’accroissement des demandes d’aides locales, octroyées par les collectivités territoriales, associations et établissements publics est un indicateur du contexte socio-économique actuel. Ces formes d’intervention sont cependant amenées à évoluer du fait, entre autre, de la mise en œuvre du RSA qui suppose une adaptation des modalités d’attribution des aides (substitution d’une logique de statut par une logique de revenus pondérés par la composition familiale)[3]. La multiplicité et la complexité des dispositifs d’aides à conduit l’ANSA à associer l’ensemble des partenaires institutionnels et associatifs afin d’assurer une meilleure coordination entre acteurs. L’association appuie également les collectivités territoriales afin de détecter la nature des problèmes de fonds des usagers et d’enclencher les actions les plus adaptées. Outre les aides « classiques », l’ANSA privilégie de nombreux autres outils (microcrédit personnel, dossier de surendettement, accompagnement budgétaire) afin de répondre aux sollicitations des personnes dans le besoin.

Numérique et insertion

Le programme « Le numérique pour tous, TIC’Actives » mené par l’ANSA depuis 2007 développe des projets d’inclusion numérique qui visent à la fois l’accessibilité (équipement) et la formation. Inégalités sociales et inégalités numériques étant étroitement liées[4], il n’est effectivement pas possible d’agir sur l’une de ses composantes sans tenir compte de la seconde. De fait, l’Agence nouvelle des solidarités actives intervient afin que des tarifs sociaux adaptés aux personnes les plus défavorisées voient le jour et agit parallèlement pour favoriser l’appropriation des outils numériques par tous.

Notes et références

Notes

Références

  1. « La nouvelle équation socialel », Commission Familles, vulnérabilité, pauvreté Avril 2005 (consulté le )
  2. « Synthèse du rapport 2012 sur l'état du mal-logement en Francel », Fondation Abbé Pierre (consulté le )
  3. « Livre vert vers un revenu de solidarité activel », Le Haut commissaire aux solidarités actives pour la pauvreté (consulté le )
  4. Inégalités numériques. Clivages sociaux et modesd'appropriation des TIC, collection technique et scientifique des télécommunicationslGranjon, Fabien, Lelong, Benoît, Metzger, Jean-Luc, Hermes Science Publications}}

Voir aussi

Liens externes