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(136472) Makémaké

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Modèle:Planète mineure Makemake, officiellement désignée par (136472) Makemake, est la troisième plus grande planète naine connue. Elle appartient à la ceinture de Kuiper et fut découverte en 2005 par Michael E. Brown, Chadwick Trujillo et David Rabinowitz du California Institute of Technology. Makemake n'a aucun satellite connu, ce qui la différencie des autres planètes naines de la ceinture de Kuiper.

Son diamètre est d'environ trois quarts celui de Pluton[1].

Sa température moyenne très faible (environ 30 K, soit -243,2 °C) signifie que sa surface est recouverte de méthane, d'éthane et, éventuellement, de glaces d'azote[2].

Nomination

D'abord désigné par le numéro (136472) 2005 FY9 et provisoirement appelé « Easter Bunny » (le lapin de Pâques) par Michael E. Brown en raison de la date de sa découverte le , Makemake a reçu son nom définitif le , celui d'un nom d'une divinité de la création, conformément aux règles de l'Union astronomique internationale (UAI) pour la désignation des objets de Kuiper.

Maké maké est le Dieu créateur dans le panthéon traditionnel de Rapa Nui sur l'île de Pâques[3],[4].

Découverte

Makemake a été découvert le 31 mars 2005, par une équipe de l'observatoire du Mont Palomar, dirigé par Michael Brown[5], et a été annoncée au public le 29 juillet 2005. La découverte d'Éris a été rendue publique le même jour, après l'annonce de celle d'Haumea deux jours auparavant[6].

En dépit de son niveau de luminosité (il est environ un cinquième moins brillant que Pluton), Makemake ne fut découverte qu'après de nombreux autres objets de la ceinture de Kuiper beaucoup moins lumineux. La plupart des recherches sur les planètes mineures sont effectuées sur une zone relativement proche de l'écliptique (la région du ciel que le Soleil, la Lune et les planètes semblent occuper, vue de la Terre). Il a probablement échappé à la détection au cours des recherches précédentes en raison de son inclinaison orbitale relativement élevée, et le fait qu'il était à sa plus grande distance de l'écliptique au moment de sa découverte dans la constellation du nord de la chevelure de Bérénice[7].

Orbite et classification

À partir de 2009, Makemake est à une distance de 52 unités astronomiques (7,78 × 109 km) du Soleil[8], il approche de son aphélie situé à 53 ua. Makemake a une orbite très similaire à celle de Haumea : très inclinée à 29 ° et une excentricité modérée d'environ 0,16[9].

Néanmoins, l'orbite de Makemake est légèrement plus éloignée du Soleil, à la fois du demi-grand axe et du périhélie. Sa période orbitale est de près de 310 ans[10], comparée aux 248 années pour Pluton et 283 années pour Haumea.

Makemake atteindra son aphélie en 2033[11]. Alors que Haumea lui l'a atteinte en 1992[12];

Makemake est classé comme un objet classique de la ceinture de Kuiper[13], ce qui signifie que son orbite se trouve assez loin de Neptune et est restée stable depuis la naissance du système solaire[14].

Entre le 31 mars 2005, date de la découverte de Makemake et le 24 août 2006, Makemake n'avait pas de statut particulier hormis celui d'objet de la ceinture de Kuiper. À partir du 24 août 2006, il fut avec Haumea un candidat possible à la nomination de planète naine.

L'orbite de Makemake.

Le 24 août 2006, l'Union astronomique internationale (UAI) a annoncé une définition formelle des planètes, ce qui a établi une classification tripartite pour les objets en orbite autour du Soleil : les "petits corps du système solaire" étaient les objets trop petits pour que la gravité ait pu donnée une forme arrondie ; les "planètes naines" sont les objets assez gros pour être arrondis, mais qui sont trop excentriques ; les "planètes" qui ont une orbite stable et une masse suffisante. Selon cette classification, Pluton, Eris et Cérès ont été reclassés comme planètes naines[15].

Le 11 juin 2008, l'UAI a précisé ce système de classification en créant une sous-classe de planète naine, les plutoïdes, spécifiquement pour les planètes naines trouvées au-delà de l'orbite de Neptune. Eris et Pluton sont donc plutoïdes, tandis que Cérès n'en fait pas partie. Pour être considéré comme un plutoïde, un objet doit être exceptionnellement lumineux, avec une magnitude absolue de +1 ou moins[16], ce qui signifie que seuls Makemake et Haumea étaient susceptibles d'y être inclus[17].

Le 11 juillet 2008, l'UAI a inclus Makemake dans la classe des plutoïdes, ce qui en fait officiellement une planète naine et un plutoïde, aux côtés de Pluton et Eris[18].

Taille et surface

Makemake comparé aux autres transneptuniens.

Makemake présente une forme allongée avec des dimensions de 1.430 km sur 1.502 km[19]. Il semble être similaire en taille à Haumea, bien que légèrement plus lumineux, ce qui en fait l'un des objets de la ceinture de Kuiper les plus grands jamais détectés, après Eris et Pluton.

La surface de Makemake ressemble à celle de Pluton. Le spectre infrarouge est marqué par la présence de méthane (CH4), comme sur Pluton et Éris. Sa présence, plus importante même que sur Pluton, suggèrait que Makemake pourrait avoir une atmosphère ne se révélant qu'au passage au périhélie, mais des observations de 2011 ont plutôt infirmé cette thèse[20].

Hypothèse d'une atmosphère

La présence de méthane et probablement d'azote suggèrait que Makemake puisse avoir une atmosphère passagère semblable à celle de Pluton près de son périhélie[21]. L'azote est le composant dominant de l'atmosphère[22].

L'existence d'une atmosphère aurait fourni aussi une explication naturelle à l'épuisement de l'azote : puisque la gravité de Makemake est plus faible que celle de Pluton, Éris et Triton, une grande quantité d'azote a probablement été perdue via l'évasion atmosphérique. Le méthane est plus léger que l'azote mais a une pression de vapeur significativement inférieure aux températures répandues à la surface de Makemake (30-35 K) qui gêne son évasion. Le résultat de ce processus est une abondance relative de méthane[23].

L'équipe, pilotée par José Luis Ortiz (Instituto de Astrofísica de Andalucía, CSIC, Espagne), a combiné de multiples observations en utilisant plusieurs télescopes de différents observatoires en Amérique du Sud pour regarder Makémaké lorsqu'elle passait devant une étoile lointaine en avril 2011. José Luis Ortiz en a conclu : « Lorsque Makémaké passe devant l'étoile et occulte sa lumière, l'étoile disparaît et réapparaît de manière très abrupte, au lieu de s'estomper et de se "rallumer" progressivement. Cela signifie que la petite planète naine n'a pas d'atmosphère significative. » [24].

Satellite naturel

Makemake vu par un artiste.

Aucun Satellite naturel n'a été détecté autour de Makemake jusqu'à maintenant (2012). Cela contraste avec les autres grandes planètes naines, qui possèdent toutes au moins un satellite : Éris en a un, Haumea en a deux et Pluton en a cinq.

Entre 10 % et 20 % de tous les objets transneptuniens sont susceptibles d'avoir un ou plusieurs satellites. Puisque les satellites offrent une méthode simple de mesurer la masse d'un objet, le manque de satellite rend plus difficile l'obtention d'un chiffre précis pour la masse de Makemake[25].

Annexes

Notes et références

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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