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Wetlook

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Une adolescente envoie un seau d’eau au visage d’un adolescent, pendant une bataille d’eau
Une bataille d’eau à Moscou (été 2010).

Le wetlook consiste à aimer se baigner ou doucher habillé, et de manière plus générale à apprécier le port de vêtements mouillés, dans l’eau ou en-dehors.

D’un point de vue occidental, où les maillots de bain sont souvent moulants et peu couvrants, le wetlook peut être vu comme un loisir régulier ou occasionnel, une bizarrerie ou du fétichisme, bien qu'il puisse objectivement procurer détente, musculation, endurance voire confiance en soi. Le wetlook peut se pratiquer de multiples manières, et, de fait, de nombreuses personnes en apprécient une ou plusieurs formes sans nécessairement savoir qu’un terme les recouvre.

D’un point de vue plus global, se baigner en portant des vêtements, habituels ou spéciaux, est une habitude dans de nombreux pays du monde, une pratique culturelle dont les raisons sont multiples : pudeur, religion, santé, survie… Le terme « wetlook » peut alors apparaître comme hors-sujet, déconnecté, non pertinent, en somme comme une appellation « occidentale » des activités aquatiques habillées, puisque dans les mondes asiatique ou musulman, se baigner tout habillé est une norme.

Vocabulaire

Dans la communauté des wetters (littéralement « celles ou ceux qui se mouillent »), il n'existe pas de terme générique faisant consensus pour désigner ce goût pour les activités aquatiques « pratiquées habillé », voire dans une tenue complète de tous les jours (incluant chaussures, blouson…). Les deux expressions suivantes existent, mais ne sont pas synonymes.

Phat dipping

Des gens qui sautent dans une rivière
Saut habillé dans une rivière, Belgique

Ce terme, signifiant littéralement « immersion sexy »[note 1], vient d'un son de rap américain dont le clip[1], sorti [Quand ?], montre des gens sautant habillés dans une piscine. Le texte de « Phatdippin’ Rap » fait aussi référence et incite les gens à se jeter à l'eau avec leurs habits plutôt qu'un maillot de bain[1]. Le néologisme s'est popularisé[2] notamment aux États-Unis d'Amérique grâce au jeu-concours organisé lors de la sortie du morceau pour sa promotion[3]. Le duo de rappeurs invite les internautes à en faire leur propre version, ce qui a mené à de très nombreuses vidéos où des quidams se filment en train de sauter ou plonger habillés dans une piscine, un jacuzzi… Depuis, l’expression « phat dipping » fait référence au plaisir de sauter ou plonger (tout) habillé[4]. Le sens de phat dipping semble relativement restreint à l'action d'aller dans l'eau, excluant les bataille d'eau, nage, baptême, douche…

Wetlook

Littéralement « aspect mouillé » ou « apparence humide »[note 2]. Son sens est beaucoup plus large et inclusif que phat dipping (bain, nage…) mais apparaît comme ambiguë.

La vue de vêtements collant à la peau ou le fait d’être mouillé et habillé à la fois provoque des frissons ou une excitation sexuelle chez certaines personnes. (Lire le chapitre dédié sur la connotation sexuelle.) Il s'agit d’une conception fétichiste, d’un point de vue sur le wetlook qui n’est pas partagé par la majorité des personnes aimant simplement nager ou s’amuser en étant habillé[5],[6],[3]. Les loisirs aquatiques ne peuvent être réduits au plaisir sexuel que certaines personnes ressentent, il n’y a pas d’amalgame possible.

Sur le Web, le mot wetlook est ainsi associé à cette vision partielle (et donc partiale) du wetlook, si bien que de nombreux sites ou personnes utilisent d’autres expressions pour faire référence à cette occupation, telles :

  • wet clothing (« habillement humide »)[4], nasse Klamotten (« vêtements mouillés »)[7] [réf. souhaitée],
  • getting wet with (all) clothes (on) (« se mouiller avec (tous) ses vêtements (sur soi) »)
  • ou « nager habillé » sous différentes formes : zwemmen met kleren (an) (néerlandais), (mit) Klamotten baden (allemand), swimming with clothes (anglais)…

De plus, certains adeptes n'utilisent entre amis pas de terme générique pour désigner leur passion, mais peuvent utiliser des termes plus spécifiques pour évoquer leurs rendez-vous, tels que pool party (demi-journée consacré à la baignade habillée en piscine).

Autres mots relatifs à la baignade habillée

  • Walker (littéralement « celui ou celui qui marche ») : adepte qui aime se mouiller lentement.
  • Jumper (littéralement « celle ou celui qui saute ») : adepte qui aime se mouiller rapidement ou de manière non voulue ou non méritée (se faire pousser à l'eau).
  • Stay-wet (littéralement « celui ou celle qui reste mouillé(e) ») : adepte qui garde les vêtements mouillés sur lui ou elle une fois sorti(e) de l'eau.
  • Get-wet (littéralement « celle ou celui qui mouille ») : adepte pour qui la manière et les conditions de se mouiller sont très importants, le plongeant dans une profonde émotion[8],[7].

Dans la culture populaire

Baptême d'un ou d'une apprenti à Düsseldorf en 2004
Gautschfeier (baptême public traditionnel dans l'édition allemande [réf. souhaitée])

Certaines personnes aiment se jeter à l’eau tout habillées à l’occasion d’événements : dernier jour d’école, fête nationale, mariage, victoire sportive… ou encore défiées par une amie, par jeu, par « délire », ou plus rarement par ivresse. Se jeter à l'eau tout habillé(e) est parfois considéré comme un « truc » tellement non conventionnel qu'il doit être fait une fois dans sa vie.

À l’inverse, jeter quelqu’un à l’eau contre son gré est aussi parfois vu comme un jeu, une manière de faire une blague, de jouer, taquiner, embêter ou punir quelqu’un. Cela est généralement fait amicalement et en douceur, ce qui n’est donc pas une agression physique. De nombreuses écoles, universités ou club d’étudiants organisent des baptêmes d’intégration à l’ambiance bon enfant et sans aucune connotation religieuse, de même que des entreprises, en début ou fin d’année scolaire. C’est notamment une tradition dans l’industrie papetière et de l’édition en Allemagne. Certains corps de métiers intègrent des baptêmes à leurs coutumes, tels les pilotes d’avion civil ou militaire (après le premier vol en solo) ou les sapeurs-pompiers.

En été, les combattants du feu et sauveteurs utilisent parfois la lance à incendie pour asperger le public d’un concert ou autre manifestation, afin de le rafraîchir et le divertir. Plusieurs parcs de loisirs proposent de se faire asperger dans divers attractions aquatiques : radeaux éclaboussants sur rivière agitée, passage d’un bateau chutant le long d’un toboggan qui créé une gerbe de plusieurs mètre de hauteur[10],[11]

Dans les media

Certaines publicités utilisent l’imagerie du wetlook, à commencer par l’industrie textile[12] : vêtement collant à la peau ou qui change de couleur une fois détrempé, muscles saillants grâce au « moulage », jeu de reflets avec l’eau et la lumière, exploitation du statut de « victime » d’une personne tombée à l’eau (pathos, pitié) ou courage d’une personne qui y saute (pour sauver quelqu’un) et en ressort comme blessée, fatiguée, mal à l’aise à cause d’une tenue moins soignée, moins confortable, qui lui donnera froid…

Plusieurs jeux télévisés incluent ou reposent sur des épreuves dont les participant tombent à l’eau en cas d’échec : Intervilles, le Bigdil, ter Land, ter Zee en in de Lucht[13] (depuis près de 40 ans)[14].

Aspects culturels

Jeu d'eau autour d'une fosse à Amsterdam
Jeux durant la Fête de la Reine [réf. souhaitée].

Les opportunités de se trouver à l’eau ne manquent pas dans ce pays qui est l’un des rares dont le territoire est partiellement situé sous le niveau de la mer. Le pays est parcouru de canaux, de petites mares, de lacs, de rivières. Quand il fait froid, les gens font du patinage sur la glace naturelle.

De nombreux divertissements ou sports autour de l’eau ont lieu tout au long de l’année : Sprietlopen (franchir un cours d’eau en équilibre sur une poutre)[15], Koninginnedag (fête de la Reine) [réf. souhaitée], Overvliegen [réf. souhaitée] (franchir un obstacle haut), Tonnetjesteken [réf. souhaitée] (viser et renverser un tonneau d’eau sur soi), Spuitvoetbal [réf. souhaitée] (pousser un ballon avec un jet d’eau)…

Certaines activités semblent réservées aux enfants ou adolescents : Balkvechten [réf. souhaitée] (duel sur une poutre, à mains nues ou avec un sac), Jeugdsurvival [réf. souhaitée] (parcours d’obstacles flottant), Vlottentocht [réf. souhaitée] (radeau sur une rivière)[16]

Les certificats néerlandais de natation sont adaptés pour pouvoir secourir quelqu’un en pleine rue, donc tout habillé. Il y a plus d’accidents liés à l’eau simplement parce qu’il y a plus d’eau. La société s’est adaptée, et les maîtres-nageurs aussi.

Il existe aussi les Schuimfuif [réf. souhaitée] (« soirée mousse »), terme aussi utilisée en Belgique. La mousse mouille car elle contient de l’eau. Ces fêtes intègrent parfois des piscines hors-sol gonflables peu profondes (inflatable pool en anglais) pour se rincer ou s'y immerger[17].

Une femme sur une planche de dunk tank
Une femme

Un jeu populaire est celui du dunk tank (littéralement le « réservoir où l’on y submerge quelqu’un ») : une personne volontaire est assise sur un siège suspendu au-dessus d’une cuve remplie d’eau (environ 1 m de diamètre ou de côté, pour 1,3 m de haut). Il faut lancer une balle contre une cible, reliée à un mécanisme qui lâche la chaise ou planche et fait tomber la « victime consentante » dans la cuve. Une petite échelle lui permet de sortir ou de remonter sur la planche.

Le mécanisme est aussi actionnable manuellement, pour se rincer d’une soirée mousse ou le simple plaisir de se faire « dunker » par exemples (c'est-à-dire se laisser tomber dans l’eau, s’y laisser plonger par un tiers). Le dunk tank est utilisé entre autres pour la collecte de fonds et le divertissement télévisé. Dans tous les cas, la personne volontaire est directement exposée aux yeux du public, car placée en hauteur, à part un grillage qui la protège des balles mal lancées.

Autres zones géographiques occidentales

Au Danemark et surtout en Allemagne, le wetlook bénéficie du statut de mouvement culturel[6]. Des groupes de rencontres[18] ou associations organisent des événements[7]. La beachparty annuelle de fin d'été à Borgentreich (Rhénanie-du-Nord-Westphalie)[19],[20] constitue un événement majeur pour les wetters, certaines personnes parcourent des centaines de kilomètres pour y participer. Des événements similaires ont lieu régulièrement[21].

Le lundi de Pâques en Pologne, les femmes de tout âge se font asperger d'eau par les hommes et garçons, selon la tradition dite Śmigus-Dyngus [réf. souhaitée].

En Espagne, tradition annuelle de la fête de l’eau[22].

Autres régions du monde

Se baigner habillé est une habitude dans de nombreux pays asiatiques[23] : Vietnam[24], Thaïlande[25], Inde[26], Bangladesh[27],[28]

Les raisons sont multiples :

  • pudeur,
  • modestie (manque de moyens pour acheter un vêtement spécifique pour le bain et humilité de ne pas exposer son corps),
  • culture asiatique appréciant la pâleur de la peau (critère esthétique),
  • protection contre les rayons ultraviolets.

Dans le cinéma indien, les scènes de « sari humide » (à la mer par exemple) permettent d’évoquer la nudité en la suggérant, car elle est taboue.

Dans les pays d'Asie du Sud-Est de tradition theravāda, le Nouvel An bouddhiste est l’occasion de s’asperger mutuellement d’eau et parfois de talc, en signe de respect, de bénédiction. Les occidentaux appellent cela « Fête de l’Eau » (article anglophone Water Festival), bien que cette tradition soit souvent associée au terme thaï สงกรานต์ (Songkran [réf. souhaitée][réf. souhaitée].

La religion musulmane et une certaine interprétation du Coran poussent des femmes à se baigner habillées, voile ou niqab compris, par exemple aux Maroc[29],[30].

Respect de l'habitude locale

On peut se baigner habillé(e) par respect de l'habitude locale fondée sur la pudeur.

Bénéfices pour la santé [Lesquels ?]

Ce chapitre concerne principalement le wetlook sous l’angle de la natation habillée en eau libre (étang, lac…) ou en eau vive (rivière, océan…).

Lutte contre l’hypothermie

Dans l’eau, les vêtements gardent leur propriété basique d’isolation thermique[31], y compris détrempés au-dehors (lorsque l’on sort de l’eau). Ils contribuent à garder la chaleur corporelle contre le corps, et donc à ralentir la sensation de froid. Ceci vaut même pour les vêtements habituels, ceux qui ne sont pas conçus pour les sports d’eau ni pour le sport en général[32] (vêtements de compression qui collent à la peau et exercent même une certaine pression sur les muscles)…

Toutefois, le vent peut rapidement refroidir le corps humain si l’on ne porte pas de vêtement coupe-vent, en particulier sur le haut du corps (phénomène de refroidissement éolien). Par ailleurs, la tête est le lieu de déperdition de chaleur pouvant aller jusqu’à 25 ou 30 %, il peut donc être utile de porter un coupe-vent ou un sweat-shirt à capuche.

Musculation

Des militaires américains font un exercice d'aérobic
Des membres de la US Navy font un exercice d'aérobic

Les vêtements portés dans l’eau exercent une résistance qui contraint le nageur à recourir à plus de force pour parcourir la même distance. La pratique régulière de la natation avec vêtements contribue donc à renforcer la musculature. Même sans pratiquer la natation au sens académique ou olympique du terme, la pratique d’exercice physique dans l’eau développe les muscles, car l’eau exerce toujours une résistance supérieure à celle de l’air (même sans que l’on porte des vêtements classiques), d’où l'existence de disciplines comme l’aqua-gym ou l’aqua-bike.

Endurance

La résistance créée par l’eau, les poches d'eau dans les vêtements et la gêne des membres (bras, jambes)[note 3] ralentissent la propulsion et oblige le nageur à plus oxygéner ses muscles, et donc à mieux respirer[5]. La nage habillée pratiquée de manière régulière, comme toute activité physique courante, améliore l’endurance, c’est-à-dire la capacité de la personne à faire durer un effort physique dans le temps. Des sportifs peuvent inclure de la nage habillé(e) à leur programme d'entraînement dans le but de renforcer leur endurance et/ou leur musculature[33].

Protection contre le Soleil

Deux sauveteurs allemands sur une guérite
Surveillants de baignade, habillés tous deux en T-shirt à manches courtes + short

Les vêtements créent de l’ombre et contribuent donc à lutter contre les coups de Soleil, c’est pour cette raison que :

  • de nombreux parents enfilent d’office un T-shirt à leur enfant sur la plage,
  • les maîtres-nageurs sauveteurs en extérieur portent des T-shirts malgré la chaleur,
  • les populations d'Asie du Sud (proches de l'équateur) se baignent habillées[23] (entre autres raisons).

Toutefois, les vêtements classiques ne bloquent pas la totalité des rayons ultra-violets, car souvent en fibre naturelle telle que le coton, qui bloquent moins bien les rayons UV que les fibres synthétiques (Lycra, élasthanne…)[34]. C’est pourquoi les surfeurs portent parfois des T-shirts en synthétique nommés top, top UV ou qualifiés de rash, certains modèles comportent des manches longues et/ou un col montant pour protéger les avant-bras, le cou et la nuque. Ce type de vêtement peut bien sûr être utilisé pour d’autres activités nautiques, à commencer par la simple baignade de loisir[35]. Les fibres synthétiques présentent également l’avantage de moins retenir l’eau, et donc de sécher plus vite et ainsi de redevenir plus rapidement efficace contres les rayons UV.

Les vêtements mouillés permettent aussi de se rafraîchir : en retenant l'eau, ils diffusent sa fraîcheur sur la peau pendant plus longtemps qu'un simple ventilateur ou brumisateur. C'est une des raisons pour lesquelles les peuples asiatiques se baignent habillés, y compris avec des T-shirts ou haut à manche longue.

« Parce que mes vêtements étaient mouillés, je suis resté au frais pendant un bon moment après. »

— John Mireless, Cambodian Countryside.

[36]

De nombreuses sociétés se sont spécialisées en textile de protection solaire [réf. nécessaire] [Information douteuse], certaines proposent des vêtements adaptés à l’eau[37] ,[38].

Protection contre d’autres dangers

Les vêtements offrent une barrière contre les méduses et leurs piqûres. Le port de chaussures en eau naturelle permet de parer les nombreux facteurs de blessure de la plante des pieds[29] : branches, cailloux ou rochers, animaux cachés dans le sable, déchets divers (tessons de bouteille). Sauter les pieds en avant — avec chaussures — est ainsi plus sûr qu'un plongeon (qui lui se réalise tête la première). Des équipementiers sportifs conçoivent des chaussures conçues pour aller dans l’eau.

Aisance dans l’eau et lutte contre la noyade

Le wetlook pratiqué dans l’eau, notamment à une profondeur supérieure à la stature (taille) de la personne, développe une meilleure appréhension du milieu naturel, car l’organisme apprend et mémorise les sensations particulière de la nage habillé : différence de température, gène des vêtements limitant la mobilité des membres, effort physique à réaliser pour se maintenir à flot ou se déplacer… Cela conduit moins de surprise en cas de submersion (chute dans l'eau), y compris tout habillé, c’est-à-dire avec chaussures, blouson, manteau ou autre par-dessus. Et donc à une réduction du stress et de la panique en cas de tél événement, ce qui réduit le risque de noyade en pareille circonstance. Le port de vêtement procure aussi une aide à la flottabilité, par exemple en nouant les jambes d'un pantalon et en les gonflant d'air[39],[29].

L'acclimatation ou l'entraînement à la nage habillée fait partie des milieux militaire et survivaliste[40].

Les enfants et adolescents néerlandais suivent obligatoirement plusieurs formations à la natation habillée au cours de leur cursus scolaire, qui aboutit aux zwemdiplomas[41] de niveaux croissants A, B et C. Ce dernier correspond à une situation hivernale (eau froide). D'autres pays intègrent une formation à la natation de survie au sein de programmes scolaires : Nouvelle-Zélande[42]… ou des organismes en proposent localement : Canada[43]

Confiance en soi et santé mentale

Dans la culture occidentale, nager habillé(e) est souvent interdit dans les lieux publics[29] et considéré socialement comme anormal, incorrect[6], non conformiste ou comme un hobby ridicule[44]… Affirmer que l’on aime ou pratique le wetlook, défier ou transgresser cet « interdit » social, améliore la confiance en soi. Expérimenter le wetlook permet de découvrir de nouvelles sensations, ce qui est stimulant pour le cerveau, car cela fait sortir de la routine.

Tous ces aspects positifs sur la santé peuvent mener de plus de plus de gens à se couvrir pour se baigner, quitte à recourir à des maillots de bain « spéciaux »[45],[46].

Autres raisons poussant à se baigner habillé(e)

  • Détente, relaxation : des gens aiment se baigner habillés, chez eux ou en extérieur (pas nécessairement en public), juste pour se changer les idées et le plaisir[23],[47], sans nécessairement que ce plaisir devienne sexuel[48].
  • Pouvoir sauver quelqu'un de la noyade sans mettre sa propre vie en danger, car on est habitué(e) aux sensations particulières dans l'eau et à l'effort nécessaire.
  • Refuser l'érotisation[29] de certaines sociétés où le culte du corps est ancré, largement relayé par les média et la publicité (corps dénudés dans des annonces qui ne s'y prêtent pas (dans l'agro-alimentaire par exemple), hypersexualisation des enfants mannequins (et dans les concours de « mini-miss »…) et pousse à se dénuder.
  • Attirer l'attention sur soi en jouant sur le côté marginal ou transgressif du wetlook dans certains pays, voire provoquer en profitant du côté « sexy » procuré par les formes moulantes des habits trempés.

D’autres circonstances encore peuvent pousser des gens à se couvrir dans l’eau ou une fois sortis de l’eau, quelle que soit leur culture :

  • cicatrice[49] ou brûlure,
  • tatouage ou inscription indélébile,
  • mélanome, cancer de la peau à tout stade (risque, pathologie en cours ou risque de rechute),
  • forte photosensibilité de la peau (personnes rousses ou albinos, entre autres),
  • rougeur, bouton, tache ou marque cutanée
  • pilosité (chez les femmes par exemple),
  • prothèse, attelle, redresse-dos… ou autre dispositif orthopédique,
  • malaise quant à son corps ou son image ressentie (adolescent(e)s[note 4],[50]…),
  • caractéristiques genrées éloignées des standards sociaux (personnes intersexes, transgenres…),
  • membre artificiel ou organe absent par ablation ou amputation, ou autre signe visible considéré culturellement ou personnellement comme peu esthétique (varice, verrue, embonpoint ou maigreur, dimorphisme…).

Une branche fétichiste

Sur Internet, les moteurs de recherche renvoient le plus souvent à des site ou documents montrant des femmes habillées toutes mouillées, prenant des poses suggestives ou lascives[51] [52] [53] [54], ce qui n'implique pas que ces sites ciblent un public masculin hétérosexuel cisgenre [Quoi ?], une telle supposition relèverait de l'hétérocentrisme. De nombreux sites web commerciaux vendent des galeries de photos ou vidéos de ces shootings. Il existe aussi quelques sites commerciaux tout public. (Lire plus loin le chapitre dédié sur l'activité économique autour du wetlook.) Certaines personnes considèrent le wetlook comme une forme de fétichisme, à rapprocher de l’aquaphilie, de la salirophilie, du fétichisme des vêtements moulants ou de celui des pieds, chaussettes ou baskets… Et il est vrai que certaines personnes ressentent de l’excitation à la vue de personnes en vêtements trempés ou se baignant tout habillées[3]. L’excitation peut aussi être ressentie en se mouillant soi-même tout(e) habillé(e), quel que soit le contexte : douche, bain, nage en eau libre ou vive[8]

La sur-représentation démesurée de l'aspect fétichiste déteint sur l'image globale du wetlook[6], et lui donne cette connotation sexuelle, pourtant peu justifiée, car exagérée et née d'un amalgame « bain habillé = fétichisme ». Cette vision fétichiste, minoritaire par rapport à l'ensemble de gens qui aiment mouiller habillés, concernerait en grande majorité des hommes[55].

Le mot wetlook peut aussi être interprété comme la branche érotique du phat dipping, un peu à la manière du yiff qui est l'art érotique du fandom furry, même si, là encore, cette interprétation ne relève pas de l'opinion générale des fans des loisirs aquatiques habillés.

Des enfants marchent sous la pluie diluvienne à Saïgon (Vietnam)
Des enfants sous une averse

Ainsi, réduire le wetlook à une forme de fétichisme ou une pratique sexuelle est une erreur, pour bien des raisons :

  1. Les événements publics relevant du wetlook, tels que des batailles d’eau ou des fêtes (pool party, foam party), ne deviennent pas des orgies ou partouzes par la simple participation de l’eau aux éléments de divertissement ou d’animation de l’événement (en parallèle de la musique, du décor, de la météo, de l’actualité).
  2. De nombreux enfants ou adolescents aiment de jeter à l’eau tout habillés, y patauger, s’éclabousser ou s'arroser mutuellement… alors que ceux pré-pubères n’ont pas la même conscience du sexe, ils et elles le font par légèreté, insouciance, ils ressentent différemment la pression sociale de se plier aux règles habituelles de porter tel ou tel type de costume de bain, voire le font par défi, par rébellion.
  3. Les peuples asiatiques, où les bains habillés sont une habitude banale et incontestée, pratiquent généralement une grande discrétion quant aux gestes d’affection en public (accolade, baiser…) et ne sont donc pas du genre au moindre comportement public charnel ou lié au sexe.
  4. Les scouts intègrent de nombreuses activités aquatiques à leur culture, activités souvent réalisées dans leur tenue habillée traditionnelle[56].
  5. Plusieurs programmes télévisés grand public montrent des candidats à divers défis qui tombent à l’eau en cas d’échec.

Paradoxalement à la haute visibilité des contenus montrant des femmes pratiquant le wetlook de manière lascive, ce dernier dans son sens large (non fétichiste) est parfois jugé, taxé ou associé à l'homosexualité[23],[57],[58], probablement en raison du caractère marginal du wetlook dans les contrées occidentales.

Pratiques ou loisirs apparentés

Une pataugeoire de boue où il faut ramper
Un bassin de « terre liquide », obstacle typique d'un « mud run »

Certaines activités ou événements s’apparentent au wetlook, à la manière de courants, branches ou variantes :

  • Gunge, littéralement « produit visqueux » : se faire verser ou s’immerger dans d’autres liquides (slime…).
  • Wet and messy (WAM), littéralement « mouillé et salissant » : se faire renverser, étaler, des produits alimentaires sur sa peau nue ou habillée[8] (article anglophone wet and messy fetishism).
  • Activités sportives impliquant la boue :
    • Mud run (course d’obstacles dont plusieurs sont basés sur des tranchées remplis d’eau ou de boue),
    • Sliksleeën (ramper ou surfer dans la boue à marée basse),
    • Modderboard (descendre une pente boueuse sans surf, juste à pieds)…

Un business

Sur le Web, plusieurs sociétés vendent des images ou vidéos d'amateurs ou mannequins pratiquant le wetlook. Il s’agit souvent manifestement de mise en scène, puisque, dans le cadre de shooting de couples, une même personne change de partenaire d’une série de photos à l’autre. Il y a deux écoles : les sites vendant du contenu érotique et ceux visant le grand public qui vendent des images « soft », convenables à tous les publics. Ce dernier point est parfois précisé explicitement, pour lever tout doute quand à la nature précise du public visé par l'éditeur[59],[18].

Ces sites sont généralement « genrés » : ils ne vendent que des photos d’hommes [60] ,[59] ou que des photos de femmes[61] ,[62] ,[63]. Cette orientation éditoriale n'est d'ailleurs pas l'apanage des sites commerciaux, elle se trouve aussi dans les sites non commerciaux ou personnels[57],[23].

Au Royaume-Uni, la société Gunjee UK propose la location de matériel type dunk tank, piscine hors-sol gonflable, générateur de mousse… Elle diffuse aussi sur son site Web de très nombreuses photos et vidéos de ces événements[64].

Aux Pays-Bas, les Poldersport [réf. souhaitée] sont des parcours d'obstacles posés ou suspendus-au-dessus de l'eau. Ils se vivent comme sortie de groupe entre amis, famille ou séminaire d'entreprise[65].

Pour approfondir

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

Notes

  1. En anglais l'adjectif phat vient de fat (« gras » ou « corpulent ») mais n'en garde aucune dénotation. La pratique du phat dipping n'a aucun rapport avec les personnes en surpoids.
  2. Cet article traite du plaisir de se mouiller en restant habillé, pratique qui s’écrit toujours en un seul mot wetlook. Plusieurs écritures similaires et homophones existent (wet look, wet-look), ils qualifient par exemple les gels coiffants donnant un « effet mouillé » permanent ou les habits dont le tissu crée des reflets brillants (shiny ou sleek en anglais) qui rappellent l’aspect d’un vêtement trempé.
  3. Contrairement à une idée répandue, les vêtements ne changent pas significativement de masse (poids) lorsqu’ils sont immergés, et ne « tirent » donc pas la personne vers le fond. Ils ne deviennent lourds que lorsque l’on émerge de l’eau avec. Cela est particulièrement flagrant avec les vêtements en tissu serré ou épais comme le denim, qui est à la base des pantalons jeans, qui retiennent beaucoup l’eau et changent donc considérablement de poids une fois gorgés d’eau.
  4. La pudeur est la première raison pour laquelle les jeunes de France se désintéressent du naturisme, ce qui est aussi lié à la période difficile des changements hormonaux et corporels (puberté). Source : rapport 2013 de l'Association des Jeunes Naturistes de France.

Références

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