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La Bataille d'Angleterre

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La Bataille d'Angleterre

Titre original Battle of Britain
Réalisation Guy Hamilton
Scénario Wilfred Greatorex
James Kennaway
d'après Derek Dempster
et Derek Wood
Musique Ron Goodwin
William Walton (Battle in the Air)
Acteurs principaux
Sociétés de production Spitfire Productions
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Film de guerre
Durée 133 minutes
Sortie 1969

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Bataille d'Angleterre (titre original : Battle of Britain) est un film de guerre britannique réalisé par Guy Hamilton, sorti en 1969.

Le film retrace la plus importante bataille aérienne de l'histoire, la bataille d'Angleterre.

En 1940, après la défaite de la France, le Royaume-Uni est la cible suivante des Allemands et la RAF constitue un maigre barrage avec à peine 600 chasseurs à opposer aux milliers d'appareils de la Luftwaffe. Après une courte scène sur la débâcle en France, le film débute sur les préparatifs de défense sur les terrains d'aviation de la RAF dans le sud de l'Angleterre tandis que, de l'autre côté de la Manche, en France, les Allemands préparent l'invasion.

Les Allemands organisent un débarquement d'invasion et prennent pour cibles les navires dans la Manche. En prélude à cette invasion, la décision est prise d'attaquer les stations radars et les aérodromes du sud de l'Angleterre afin d'obtenir la supériorité aérienne. La RAF compte alors dans ses rangs de nombreuses jeunes recrues inexpérimentées et des étrangers. Les pertes en matériel et surtout en pilotes sont terribles pour le Royaume-Uni et son aviation s'affaiblit de jour en jour. Des pilotes polonais (et autres nationalités, comme les Tchèques et un Français), expérimentés mais non rompus aux procédures et tactiques britanniques[1], sont finalement lancés dans la bataille. Mais une escadrille de bombardiers allemands se perd et prend pour cible Londres et espérant toucher quelques cibles d'occasion avant de se retirer vite vers ses bases.

Cette erreur conduit au bombardement vengeur de Berlin par la RAF. Hitler, furieux, veut alors réduire à néant la capitale britannique et ordonne à ses bombardiers de prendre les villes britanniques pour cible. Cette décision relâche la pression sur les aérodromes britanniques et permet ainsi à la RAF de se réorganiser et de s'attaquer aux escadrilles de bombardiers avec davantage de succès. Les Spitfire et Hurricane remportent de grandes victoires et le débarquement allemand est remis à plus tard. Hitler a d'autres projets en tête. Les attaques s'estompent et le Royaume-Uni est sauvé.

Fiche technique

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Distribution

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L'acteur Hein Riess dans le rôle d'Hermann Göring.

Acteurs non crédités :

Musiques du film

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À l'origine, c'est Sir William Walton qui écrivit la partition originale, mais elle fut refusée par les producteurs de United Artists, la jugeant trop courte pour une publication en 33 tours. Seule la séquence Battle in the Air fut finalement retenue. John Barry fut contacté pour remplacer Walton, mais il refusa. Ce fut finalement Ron Goodwin qui accepta la proposition, non sans susciter l'irritation de S. Benjamin Fisz, l'un des producteurs. Ce choix mit Sir Laurence Olivier en colère, et menaça purement et simplement de supprimer son propre nom du générique si justice n'était pas rendue à Walton, ce qui fut fait. Une récente réédition en DVD du film a réintégré plusieurs extraits de la partition originale de Walton.

Récompense

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  • Le film fut nommé en 1970 pour le prix de la BAFTA du meilleur son (Teddy Mason et Jim Shields).

Commentaire

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Source de ce commentaire : [2]
Les images sur la droite sont des types d'avions présents dans le film et la bataille réelle, mais ne sont pas tirées du film.

Heinkel He-111
L'avion espagnol "Buchon" utilisé à la place des Messerschmitt Bf-109
Messerschmitt Bf 109E
Le "Buchon" et un Messerschmitt Bf 109G
Hawker Hurricane
Supermarine Spitfire

Entièrement consacré aux escadrilles de chasse britanniques et polonaises, ce film est en soi exceptionnel car il a exclusivement pour vedettes les pilotes de chasse. Ce conflit est le premier à mettre en scène uniquement la puissance aérienne. Le film se veut réaliste pour l'époque, et les avions se veulent fidèles, les Supermarine Spitfire et Hawker Hurricane étant des appareils d'époque en état de vol, la reconstitution des combats conforme aux évènements historiques et aux stratégies d'époque tandis que l'usage de maquettes fidèles de ces appareils font illusion dans les scènes de crash.

La production du film a embauché le Hamish Mahaddie, ancien commandant d'un groupe de bombardement, pour rassembler les avions nécessaires. Il réussit à en trouver une centaine, ce qui en faisait "la 35e force aérienne du monde".

La production a réussi à trouver et acheter 27 Spitfires, dont 12 en état de voler. La plupart étaient de version plus récente (Mk IX ou XIV) aux Mk I et Mk II utilisés en 1940. Ils durent être maquillés ou utilisés en arrière-plan. Les avions au sol étaient des modèles réalisés en studio ou des Spitfire non opérationnels. On peut par ailleurs remarquer qu'aucun Spitfire et Hurricane n'a de mitrailleuses ou de canons, ceux-ci sont remplacés par du scotch rouge.

Il n'y avait dans le monde que six Hawker Hurricanes qui furent récupérés par la production, dont trois en état de voler. C'était un problème, car pendant la bataille d'Angleterre, les Hurricanes, bien que moins performants que les Spitfire étaient plus nombreux. Certains faux Hurricanes furent reconstitués pour le film à partir d'avions espagnols semblables au Me-109 (notamment pour trois « Hurricanes » d'arrière-plan dans la scène où les pilotes polonais attaquent).

La production ne trouva qu'un seul Stuka Junkers Ju 87 disponible. Les séquences d'attaque avec de nombreux Stukas ont été réalisées avec des maquettes radio commandées. Avec un œil attentif, on peut voir que les avions sont de plus petite taille et réalisent des figures trop brusques pour des avions de taille réelle.

Les avions allemands ont été trouvés auprès de l'armée de l'air espagnole qui possédait encore à l'époque 50 Heinkel He 111 construits sous licence. Ils étaient utilisés pour la formation des pilotes, le parachutage et le remorquage. L'Espagne a prêté 17 HE-111.

Pour simuler les Messerschmitt Bf 109E (chasseur en service dans la Luftwaffe durant cette bataille), la production a acheté 28 Hispano 1112 "Buchon", dérivé espagnol du Messerschmitt Bf 109G à moteur Rolls-Royce Merlin (le moteur du Spitfire et du Hurricane!) et qui resta en service jusqu'aux années 1960. Les ailes ont été raccourcies de 30 cm pour ressembler davantage aux avions originels ce qui les rendait plus difficiles à piloter. Le capot quant à lui reste celui du Bf 109G . Par ailleurs, l'insigne d'unité des chasseurs allemands est complètement fictif.

La production reçut l'autorisation de repeindre les avions avec les couleurs et les croix noires allemandes, car les marques amovibles initialement envisagées s'arrachaient en vol.

Par contre, elle ne disposa que d'un seul transport Junkers Ju 52 en état de marche.

Et elle ne trouva aucun chasseur bimoteur Messerschmitt Bf 110. De ce fait le vol de He-111 venant de Norvège pour attaquer le nord de l'Angleterre est sans escorte dans le film. Alors qu'en réalité, il était escorté par des Me-110, d'ailleurs peu efficaces dans la pratique en tant que chasseurs.

Les Spitfires étaient pilotés par des pilotes britanniques, les Messerschmitt par des pilotes espagnols (de la base de Tablada près de Séville) dont certains avaient fait la guerre d'Espagne en 1936 du côté des nationalistes en pilotant des avions allemands. Il y avait aussi 4 pilotes privés du Texas (dont 2 vétérans de la guerre) de la Confederate Air Force possédant leur propre avion historique et pilotant tout ce qui vole. Notamment l'attaque spectaculaire de Me-109 en rase-motte au début du film.

Les scènes avec les Spitfires ont été filmées en Angleterre et celles avec les He-111 en Espagne : seuls 2 He-111 et 17 Me-109 sont allés en Angleterre pour filmer le survol de Londres. C'est le montage qui a permis de réaliser les séquences avec l'ensemble des avions. On voit des différences de nébulosité entre des séquences successives.

Les scènes avec des Allemands supposées se dérouler sur la Manche face à l'Angleterre ont été tournées à Zarautz près de Saint-Sébastien en Espagne, en amenant les voitures d'époque nécessaires ; notamment celles montrant les préparatifs du débarquement allemand et celles avec Hermann Goering. La production a évoqué ses difficultés à trouver des figurants espagnols susceptibles de passer pour des Allemands. De même, la séquence du bombardement de Berlin a été tournée à Saint-Sébastien qui à l'époque ressemblait encore à une grande ville des années 1940. La locomotive à vapeur du train de Goering n'est pas un modèle français, mais un modèle des chemins de fer espagnols, qui, de plus, ne fut mis en service qu'en 1951. La production raconte que dans l'histoire réelle, Goering était tellement furieux de ne pas avoir éliminé les avions britanniques qu'il donna l'ordre au train de partir immédiatement pour Paris, en arrachant les câbles électriques et de communications qui le reliaient à la gare locale. Mais la production n'a pas osé reprendre cette scène qui aurait paru irréaliste.

Une partie des scènes aériennes a été tournée en France, à Dinant et au Touquet, car la mauvaise météo en Angleterre empêchait de filmer.

Une partie des scènes aériennes a été tournée à partir d'un hélicoptère, qui avait l'avantage de constituer un point fixe, facilement repérable par les divers avions. Une autre partie a été tournée à partir d'un bombardier North American B-25 Mitchell modifié pour héberger des caméras dans son nez et dans la tourelle de queue. Il était particulièrement destiné à filmer les formations de He-111 en les accompagnant. Le B-25 était peint de couleurs vives pour être bien identifié. Il avait été baptisé "le monstre psychédélique".

Une grande partie des séquences anglaises a été tournée à l'aérodrome de Duxford au nord de Londres qui datait de l'époque et était encore à peu près en état.

Les séquences du Blitz à Londres ont été réalisées en faisant sauter et incendiant des immeubles promis à la démolition dans le quartier populaire des Saint Katharine Docks de l'East End, devenu depuis le moderne quartier des affaires de Canary Wharf. Des habitants de l'East End, dont les plus âgés avaient connu le Blitz, ont servi de figurants et ont revécu cette période avec beaucoup d'émotion.

La critique a également reproché à ce film son doublage en français parfois douteux ("wing" traduit par "aile" au lieu d'escadrille, par exemple) et sa succession indifférenciée de combats aériens, aux scènes parfois plusieurs fois reprises, scènes restant néanmoins cultes et ayant été partiellement reprises et remastérisées pour le film tchèque Tmavomodrý svět (Dark Blue World) réalisé par Jan Sverak en 2001.

Autour du film

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  • Le milieu aéronautique britannique reproche à ce film la scène de destruction d'un hangar sur un aérodrome de la RAF. Pour les besoins de cette scène, un des précieux hangars datant de la première guerre mondiale de l'aérodrome de Duxford y fut réellement et volontairement détruit.
  • Lors du tournage du film en 1968, Lord Dowding fut invité à visiter les décors, en particulier la reconstitution de son bureau. Pour mieux se rendre compte des efforts de reproduction du décor -- tout avait été respecté jusqu'au moindre détail -- on demanda à Lord Dowding de s'asseoir à la réplique de son bureau, ce qu'il fit. Lorsqu'on lui demanda ce qu'il en pensait, il regarda autour de lui puis répliqua "It's like coming home !"[3].

Vidéographie

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  • zone 2 : Battle of Brittain. La Bataille d'Angleterre, 20th Century Fox Home Entertainment, 2005, EAN 8-712626-028154.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Une séquence savoureuse montre un pilote polonais abattu conduit à la police à coups de fourche par des fermiers anglais trompés par son mauvais accent.
  2. Le DVD du film, dans sa version avec les commentaires du réalisateur.
  3. Voir à ce propos R.Wright, Dowding and the Battle of Britain, London, Military Book Society, p.59.