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Gran Chaco

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Paysage du Gran Chaco.
Étendue approximative du Gran Chaco.
Carte du Chaco argentin, correspondant aux deux sous-régions du Chaco central et du Chaco austral.

Le Gran Chaco est une des principales régions géographiques d'Amérique du Sud, située dans le Cône Sud, elle s'étend en partie sur les territoires de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil et du Paraguay, entre les rivières Paraguay et Paraná à l'est, et l'Altiplano andin à l'ouest. Chaco est un terme qui provient du quechua chaku et qui signifie : « (territoire de) chasse »

Son origine structurelle est un bassin sédimentaire recouvert de matériaux provenant de l'érosion des massifs voisins (Andes mais aussi socle brésilien).

Il forme la partie nord de la grande plaine chacopampéenne. Il se distingue de la région pampéenne par la présence importante de bois et de forêts avec prédominance d'espèces de bois durs. Le Gran Chaco abrite la plus grande forêt sèche d’Amérique latine[1].

La région du Chaco est une plaine boisée qu'ailleurs on appelle savane qui s'étend du nord au sud depuis le parallèle 16ºS (en foi de quoi Santa Cruz de la Sierra est incluse dans la zone du Chaco) et les bassins des Otuquis et Parapití, jusqu'au río Salado, et de l'est à l'ouest depuis les ríos Paraná et Paraguay jusqu'à l'altiplano andin.

La grande horizontalité du relief fait que ses rivières courent en divaguant, changeant souvent d'emplacement et laissant ainsi d'anciens lits (voir le Río Bermejo), des bañados et des madrejones.

Sous-régions

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Le Gran Chaco est divisé du nord au sud en trois parties :

Les sous-régions centrale et australe forment en Argentine la région dite "Chaqueña" ou encore le "Chaco argentin".

Ethnographie

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Les peuples amérindiens de la contrée étaient apparentés avec ceux de la région pampéenne, mais avaient reçu des influences culturelles tant de l'est (groupe guaraní) que de l'ouest (peuples des hauts-plateaux andins).

Après 1880, la présence de populations européennes s'est fortement accentuée dans toutes les régions du Chaco et un métissage important a eu lieu.

La déforestation croissante du Chaco paraguayen menace les droits et les traditions de la vingtaine d'ethnies Guaraní de la région. Les territoires de ces dernières sont rarement reconnus par l'État et les Guarani sont souvent expulsés de leurs terres. Ils vont alors peupler les bidonvilles des villes. Dans le Chaco paraguayen vivent également les Ayoreo-Totobiegosode, qui seraient l'une des dernières tribus autochtones sans contact avec la civilisation de la planète. L'éventuelle extinction de la tribu est envisagée par l'association Survival International, qui dénonce la rapide déforestation de leur territoire.

La région du Gran Chaco possède deux saisons climatiques : la saison sèche (ou hivernale, avec son climat de peu de précipitations en juillet) et la saison humide (avec un maximum de précipitations en janvier). Et quelle que soit la saison, il y fait plutôt chaud. Cependant, malgré les latitudes tropicales de la plus grande partie du Chaco, la continentalité associée à des régimes éoliens saisonniers (spécialement les vents venus de l'antarctique par-dessus la Pampa), font qu'il existe de grandes variations thermiques selon le rythme diurne-nocturne et selon les saisons. Si bien que dans la zone des Salinas Grandes situées à la limite sud-ouest du Gran Chaco, durant les mois d'été (spécialement en janvier), les températures peuvent atteindre 50 °C; tandis qu'à Asuncion il est fréquent certaines nuits d'hiver en juillet d'atteindre 0 °C, et qu'à Santa Cruz de la Sierra il se produit des surazos ou vents froids venus du sud (également en juillet), c’est-à-dire que la température descend à 10 °C, et ce, bien que nous soyons là à la limite nord du Gran Chaco, loin au nord du tropique du Capricorne.

Climogramme de la ville de Santiago del Estero, au centre du Chaco boréal ou argentin.

Dans la région du Chaco prédominent des formations forestières de bois dur que ce soit sous forme de bois, de forêts parfois impénétrable ou de formations de type "parc" avec arbres isolés dans des grandes étendues herbeuses. On y rencontre souvent des arbustes bas, xérophiles (ce qu'on appelle fachinal). Cette formation végétale constitue un point chaud de biodiversité, comptant plus de 3 400 espèces de plantes, 500 espèces d'oiseaux et 150 espèces de mammifères[réf. souhaitée].

Les précipitations décroissent fortement d'est en ouest. On distingue dès lors des zones distinctes d'ouest en est, bien plus que de nord au sud :

La partie occidentale du Chaco

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Elle est fort sèche et peu peuplée, souvent quasi désertique elle présente un paysage de bois xérophile où prédominent le quebracho coloré ou quebracho blanc et le Prosopis nigra ou algarrobo, le Geoffroea decorticans ou chañar, le Tabebuia ou lapacho, le Chorisia ou yuchán, le guayacán (Libidibia paraguariensis) ou les Ebénacées du genre Diospyros appelées ici palo santo, le Jatropha podagrica ou tártago et le Prosopis ruscifolia ou vinal, ce qui a déterminé longtemps une activité humaine principalement forestière.

La zone centrale

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Dans cette région, le Chaco est très plane, avec des sols argileux, des rivières qui accumulent beaucoup de sédiments et sont cause de fortes inondations, et couvert çà et là de forêts ou de bois (surtout du quebracho et des palmiers des espèces butia yatay, pindó ou syagrus romanzoffiana et caranday ou copernicia alba), imbriqués avec des espaces herbacés. On y trouve aussi différentes espèces de prosopis comme le caldén ou prosopis caldenia. Les caractéristiques du sol (argileux donc imperméable - et peu déclive), sont la cause de la formation fréquente d'étangs et de marécages (esteros et bañados). La mise en coupe réglée de cette région pour l'exploitation du bois durant le XXe siècle ont favorisé des processus de désertification et la récurrence de grandes inondations durant les mois de pluies, ainsi que de graves déficits hydriques durant le reste de l'année.

Les zones proches des ríos Paraguay et Paraná

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L'anaconda géant Eunectes murinus est présent dans le Chaco du nord. Il peut mesurer jusqu'à 8,45 m. Sa masse peut atteindre les 200 kg.

Il s'agit de la zone la plus humide, ce qui fait que les forêts sont ici de type selvatique avec prédominance des espèces déjà renseignées dans la zone centrale, mais distribuées plus densément et avec des sous-bois stratifiés en différents étages. Cette formation forestière s'est amenuisée au long du XXe siècle, du fait de l'action de l'homme. Spécialement, il y eut appauvrissement des espèces autochtones par la coupe d'arbres sans rénovation.

C'est là que se trouve la plus grande densité de population et que se sont développées les cultures du coton, du maïs, du soja et de quelques agrumes.

La zone sud du Chaco

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À partir de la province argentine de Santiago del Estero, les marécages formés par les río Dulce et río Salado (comme les bañados del Quirquincho et ceux d'Añatuya), sont caractéristiques. Dans cette agriculture de zone humide, on cultive des légumes (hortalizas) et des plantes fourragères (luzerne).


Faune de la zone sud

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Par zone sud on entend l'ensemble du Chaco argentin.

Mammifères
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Bien que tout au long du XXe siècle, les hommes se soient évertués à détruire la riche faune de la région, elle reste très variée. Les jaguars (ou "tigres"), ocelots, tapirs, caïmans yacarés, guanacos, cerfs des pampas ont disparu ou presque.

On peut cependant encore voir les pécaris, jaguarondis, cerfs des marais, daguets gris (guazuviras), mazamas, loups à crinière (aguaraguazús), fourmiliers et tamanduas.

Dans cette zone se trouve la limite méridionale des singes du Nouveau Monde (comme le singe hurleur et le capucin), et des paresseux, mais la destruction massive de leur habitat les a presque fait disparaître le siècle dernier.

On rencontre encore des pumas, des chats de Geoffroy (gato montès), diverses espèces de tatous dont le tatou géant, des opossums, renards d'Aszara ou aguarachays, renards des Andes, viscaches, tapetis, petits grisons, mouffettes ou zorrinos, maras du Chaco, ragondins, cobayes sauvages.

L'avifaune est nombreuse et variée : flamants, pavas de monte, ortalides du Chaco ou charatas, faucons pèlerins, caracaras chimangos, caracaras huppés (caranchos), vautours, busards, amazones à front bleu, perruches de Patagonie, cardinaux, chardonnerets.

La présence des oiseaux coureurs est encore assez importante dans la région, comme le nandou (appelé ici surí ).

Parmi les ophidiens, on trouve la dangereuse yarará grande, le redoutable crotale cascabelle, le serpent corail de l'espèce Micrurus pyrrhocryptus, ou encore l'anaconda jaune (comestible grâce à sa chair délicate). Il y a également d'autres reptiles, comme le boa constrictor occidentalis, ou des lézards comme le tégu noir et blanc, des iguanes, des tortues terrestres et des geckos.

Déforestation

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La région du Gran Chaco est soumise à la pression de l'élevage et subit une déforestation sans précédent : 8,7 millions d’hectares de forêts ont été détruits entre 2000 et 2019[2].

Au Paraguay, 2,5 millions d'hectares de forêts ont été détruits entre 2000 et 2010, dont 400 000 hectares chaque année entre 2009 et 2011[3]. Cette déforestation à grande échelle est conduite généralement illégalement. L'attribution des terres donne lieu à une corruption généralisée des autorités locales[réf. souhaitée].

Comme le montre une étude de [4], la culture du soja détruit de très importantes surfaces de savanes et de forêts sèches de Gran Chaco. Ce soja est consommé en majorité par le bétail des élevages européens. Ainsi la surconsommation de viande est coresponsable de la destruction environnementale en Amérique du sud[1].

Références

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  1. a et b « Déforestation : Greenpeace dénonce une Europe "mordue de viande" dépendante du soja OGM brésilien », sur LCI,
  2. « Dans la région latino-américaine du Gran Chaco, la déforestation n’est pas une fatalité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Deforestation in Argentina’s Gran Chaco », sur earthobservatory.nasa.gov, (consulté le )
  4. « Notre appétit pour la viande détruit les forêts du Gran Chaco », sur sauvonslaforet.org, (consulté le )