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Politique au Turkménistan

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La politique au Turkménistan repose sur un modèle d'État qui prend la forme d'une république présidentielle unitaire. Le président du pays jouit d'importants pouvoirs et est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Le Turkménistan ne connaît que deux présidents depuis son indépendance en 1991, qui ont comme caractéristiques communes de diriger le pays avec une main de fer et d'avoir imposé un culte de la personnalité. Le régime est souvent qualifié de totalitaire[1],[2],[3],[4].

Époque soviétique

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Drapeau de la république socialiste soviétique.

Bien qu'il présente une résistance plus importante que d'autres régions d'Asie centrale, le Turkménistan n'échappe pas aux tentatives de russification qui s'opèrent sur son territoire à l'époque de la Russie tsariste. Le Turkménistan obtient même une brève indépendance après la révolution russe de 1917, avant toutefois que l'Armée rouge reprenne le contrôle de la région et crée la République socialiste soviétique du Turkménistan en 1924[4]. Le Turkménistan fait donc partie des républiques de l'URSS à compter de 1925 et jusqu'à la chute de l'Union soviétique en 1991.

Le Turkménistan depuis 1991

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Drapeau du Turkménistan choisi par Nyýazow.

De l'indépendance du pays en 1991 jusqu'en , le Turkménistan est gouverné par le dictateur Saparmyrat Nyýazow, qui se faisait appeler le « Père des Turkmènes ». Nyýazow pratiquait un culte de la personnalité. Le niveau de vie de la population d'un peu plus de quatre millions de personnes n'augmentait pas malgré les importantes ressources de gaz du pays. Son parti, le Parti démocratique du Turkménistan, a été proclamé parti unique en 1992.

La plupart des hôpitaux ont été fermés sous l'ordre de Nyýazov qui les jugeait inutiles[4]. Il a publié un ouvrage sur les règles d'hygiène, le Rukhmana que tous les citoyens se doivent d'appliquer. Il a aussi décidé de réduire à trois ans la durée des études médicales et de diviser par dix le nombre d'étudiants en médecine. Des maladies endémiques comme la tuberculose, le choléra ou la dysenterie sont réapparues.

Le respect des libertés publiques est critiqué par les ONG occidentales. Les journalistes étrangers sont interdits de séjour comme les antennes satellite et il n'existe aucun média libre.

Le culte de la personnalité du dictateur se manifeste partout : portraits, statues, citations sont présents dans toutes les villes jusqu'à une statue dorée à l'effigie de Nyýazov qui tourne suivant la course du Soleil. Le nom de certains mois du calendrier ont été changés, un mois porte désormais le nom de sa mère[4]. Les bibliothèques, théâtres et opéras ont été fermés. Seules la musique et les danses traditionnelles sont autorisées.

Le taux de chômage varie, selon les sources, de 50 à 70 %. Le salaire moyen mensuel ne dépasserait pas les 30 € (2005). Des purges successives éliminent les cadres du régime. Le nombre de prisonniers politiques est estimé à plus de 30 000 personnes (près d'un habitant sur cent).

Allié de Moscou, principal fournisseur de gaz de la société russe Gazprom, le régime turkmène est soutenu par le Kremlin. Se gardant de toute ingérence dans la politique de ses voisins (Ouzbékistan, Iran ou Afghanistan) et sans prétention territoriale ou militaire.

Le président Nyýazow décède le sans que la succession ait été préparée. Constitutionnellement, le président du parlement turkmène, Öwezgeldi Ataýew aurait dû devenir président par intérim. La justice a opportunément ouvert une enquête sur Ataýew qui n'a pas pu accéder au poste de président par intérim. Le vice-premier ministre Gurbanguly Berdimuhamedow a été nommé au poste de président par intérim par le conseil de sécurité.

Le Conseil du Peuple a fixé la date de l'élection présidentielle au et a modifié la Constitution pour permettre à Berdimuhamedow de se présenter. Et il l'a emporté avec 89,23 % des suffrages, scrutin auquel près de 99 % des électeurs auraient participé.

Régime de Berdimuhamedov

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En 2012, une loi autorise le multipartisme, permettant la formation du Parti des industriels et des entrepreneurs. La formation de mouvements politiques reste néanmoins conditionnée à un ensemble de critères qui excluent de fait la plupart des dirigeants de l'opposition, réfugiés à l'étranger, et le Parti démocratique du Turkménistan, dirigé par le président Berdimuhamedow, demeure maître du jeu[5],[6]. Le Turkménistan organise en ses premières élections pluralistes, auxquelles ne participent que le Parti démocratique et le Parti des industriels et des entrepreneurs[7]. Gurbanguly Berdimuhamedow est réélu, ainsi qu'en 2017 avec officiellement plus de 97 % des voix[8].

Le régime s'enfonce de nouveau dans un autoritarisme qualifié de rétrograde et d'ubuesque, avec des mesures telles que l'interdiction de conduire pour les femmes et l’interdiction des voitures noires[9].

Notes et références

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  1. François d'Anglin, « Le Turkménistan : un pays stratégique, aux réalités méconnues », sur www.gis-reseau-asie.org, (consulté le )
  2. Breault Yann, Jolicœur Pierre, Lévesque Jacques, « Chapitre 11. Turkménistan : le parcours erratique d'une dictature isolée », La Russie et son ex-empire. Reconfiguration géopolitique de l’ancien espace soviétique,‎ , p. 261-278 (lire en ligne)
  3. Marie Jego, « L'Asie centrale, du totalitarisme soviétique à l'autocratie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d Jacques Leclerc, Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d'expression française en Amérique du Nord, « Turkménistan: 2) Données historiques », sur axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  5. Turkménistan : le multipartisme autorisé, Europe1.fr, 13 janvier 2012
  6. (en) « Turkmenistan Gets First Legislator From 'Alternative' Party », sur Radio Free Europe, (consulté le )
  7. Turkménistan: premières élections législatives «pluralistes», sans l’opposition, Libération, 15 décembre 2013
  8. (en) « Turkmen leader Berdymukhamedov wins election, securing third term », sur reuters.com, (consulté le ).
  9. « Au Turkménistan, pas de femmes au volant ni de voitures noires », sur lemonde.fr, (consulté le ).

Bibliographie

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  • (en) Luca Anceschi, Turkmenistan’s foreign policy : positive neutrality and the consolidation of the Turkmen regime, Routledge, London, New York, 2009, 212 p. (ISBN 978-0-415-45440-7)
  • Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Turkménistan, CNRS Éd., Paris, 2010, 479 p. (ISBN 978-2-271-06970-2)
  • (en) Sebastien Peyrouse, Turkmenistan : strategies of power, dilemmas of development, M. E. Sharpe, Armonk, N.Y., London, 2012, 248 p. (ISBN 978-0-7656-3203-6)

Liens externes

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