Aller au contenu

Congrès national d'initiative démocratique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Congrès national d’initiative démocratique
Histoire
Fondation
Scission dans
Cadre
Type
Pays
 MaliVoir et modifier les données sur Wikidata

Le Congrès national d'initiative démocratique (Cnid, « Faso yiriwa ton » en bambara) est un parti politique malien fondé en 1990 et dirigé par Mountaga Tall. Son sigle est le soleil levant.

1990-1991 le Cnid, association politique opposée à Moussa Traoré

[modifier | modifier le code]

Le l’association baptisée Comité national d'initiative démocratique est créée à Bamako par Mountaga Tall et Demba Diallo[1]. Cette association est la première organisation à agir à visage découvert pour demander l’instauration du multipartisme au Mali et lutter contre le régime autoritaire de Moussa Traoré. Elle est bientôt rejointe par l’Association pour la démocratie au Mali (Adema) créée une semaine plus tard.

Très rapidement, elle tente de mobiliser la population. Ainsi, elle organise une manifestation pacifique qui réunit 10 000 personnes à Bamako le [2] et coorganise la manifestation unitaire du qui rassemble de 30 000 à 50 000 personnes dans les rues de Bamako[3],[4]. D’autres manifestations vont se dérouler, malgré l’interdiction prononcée par les autorités, le à Bamako et le à Ségou. Mountaga Tall est blessé par un tir de grenade lacrymogène lors de la manifestation bamakoise[2].

Le pouvoir interdit les activités du Cnid à partir de [3].

Le , une nouvelle marche est organisée par les deux associations rejointes par l’Association pour la justice, la démocratie et le progrès (AJDP) et la Jeunesse libre et démocratique (JLD). Le , l’Adema, le Cnid et l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) organisent une marche silencieuse en souvenir de Cabral, leader étudiant assassiné le [2].

Le , le Comité de coordination des associations et des organisations démocratiques, communément appelé Mouvement démocratique est créé. Le Cnid en fait partie avec l’Adema, l’AJDP, le JLD, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), l’Association malienne des droits de l'homme (AMDH), l’AEEM et le barreau[2].

Le , alors que des manifestations violemment réprimées se succèdent, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré arrête Moussa Traoré[2].

Le Cnid participe à la concertation nationale en vue d’établir une nouvelle constitution.

1992-2002 le Cnid, un parti dans l’opposition

[modifier | modifier le code]

Après la chute de Moussa Traoré le , un congrès constitutif transforme le Cnid en parti politique[3], qui devient le 25e parti politique déclaré le [5].

En 1992, aux premières élections législatives, le Cnid n’obtient que 9 députés sur 116 et à l’élection présidentielle son candidat Mountaga Tall obtient 11,41 % des voix et arrive en troisième position. L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice et son candidat Alpha Oumar Konaré remportent ces élections. Le Cnid se positionne dans l’opposition.

En 1995, des militants conduits par Tiébilé Dramé quitte le CNID pour fonder le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) [6].

En , le Cnid rejoint la coalition de partis d’opposition le Rassemblement des forces patriotiques (RFP)[7].

Les élections législatives organisées le se déroulent dans la confusion, en raison notamment de l’absence de listes électorales fiables[8]. Le Cnid demande avec les autres partis de l’opposition l’annulation du scrutin (accordée par la Cour constitutionnelle et la suspension du processus électoral. Le Cnid boycotte l’élection présidentielle et les élections législatives qui suivent.

Le , lors d’un meeting organisé à Bamako par l’opposition, un policier est lynché à mort. Dix responsables de l’opposition dont Me Mountaga Tall, président du CNID et Fanta Diarra, présidente des femmes du CNID sont alors arrêtés et inculpés de violence et voies de fait ayant entraîné la mort d'une personne"[9].

Depuis 2002, un soutien au président Amadou Toumani Touré

[modifier | modifier le code]

En 2002, à l’élection présidentielle, Mountaga Tall a obtenu 3,77 % des voix au premier tour. Au second tour, le Cnid soutien Amadou Toumani Touré[10].

Aux élections législatives du mois d’août, il fait alliance avec le Rassemblement pour le Mali et le Mouvement patriotique pour le renouveau au sein de la coalition « Espoir 2002 » et obtient 13 députés[11].

Le Cnid est représenté au sein du Gouvernement d'Ahmed Mohamed ag Hamani du 16 octobre 2002 par son secrétaire général N’Diaye Bah[12], ministre de l’Artisanat et du Tourisme, reconduit au même poste dans le Gouvernement d'Ousmane Issoufi Maïga du 2 mai 2004[13].

Pour l’élection présidentielle de 2007, le Cnid apporte son soutien au président sortant Amadou Toumani Touré dès le premier tour[14].

Aux élections législatives, le Cnid obtient 7 députés[15].

N’Diaye Bah est nommé ministre de l’Artisanat et du Tourisme dans le Gouvernement de Modibo Sidibé du 3 octobre 2007[16] et reconduit à ce poste dans le Gouvernement de Modibo Sidibé du [17].

Résultats électoraux

[modifier | modifier le code]
Le Cnid au cours des élections depuis 1992
Année Élection Scores et observations
1992 Élections municipales 97 conseillers (sur 749)
Élections législatives 9 députés sur 116
Élection présidentielle 1er tour : Mountaga Tall 11,41 %
1997 Élection présidentielle a boycotté l’élection
Élections législatives a boycotté les élections
1998 Élections communales
1999 Élections communales
2002 Élection présidentielle Premier tour : Mountaga Tall 3,77 %
Élections législatives 13 députés, au sein de la coalition Espoir 2002
2004 Élections communales 5 maires (sur 703)
2007 Élection des conseillers nationaux 4 (sur 75)
Élection présidentielle Membre de l’Alliance pour la démocratie et le progrès qui a soutenu la candidature d’Amadou Toumani Touré
Élections législatives 7 (sur 147)
2009 Élections communales 529 conseillers

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. El Hadji Omar Diop, Partis politiques et processus de transition démocratique en Afrique noire: recherches sur les enjeux juridiques et sociologiques du multipartisme dans quelques pays de l'espace francophone, Publibook, 2006 p.71
  2. a b c d et e Retour triomphal du président Tall à Bamako « le Cnid est une équipe » dixit l’avocat, Le Matinal, 14 octobre 2008 [1]
  3. a b et c L'avènement de la démocratie et de la troisième république au Mali [2]
  4. Daba Balla Keïta, Marche unitaire du 30 décembre 1990 Les acteurs du Mouvement Démocratique se souviennent, Nouvel Horizon, 12 janvier 2009 [3]
  5. République du Mali, Ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales (Direction nationale de l’intérieur), Listes des partis politiques, 7 juillet 2009
  6. Création du PARENA, le 57e parti politique, Afrique express N° 97, 6 octobre 1995 [4]
  7. Bakary Camara, Le processus démocratique au Mali depuis 1991— Entre fragmentation de l’espace politique et coalitions : Quels sont les impacts de la démocratisation sur la condition de vie des maliens, 2008: worskhop on political participation (Dakar, Sénégal, 6-21 juillet 2008 [5]
  8. Mountaga Tall, Les élections contestées de 1997 au Mali, document présenté sur le site internet de l’Organisation internationale de la francophonie [6], consulté le 18 janvier 2009]
  9. Troubles post-électoraux, Afrique express N° 152, 11 septembre 1997 [7]
  10. Conférence des Cadres du CNID F.Y.T : Les Vérités de Me Tall à l’ADP, Le Progrès, 11 décembre 2009 [8]
  11. Résultats des élections législatives de 2002
  12. Décret N° 02 496 /P-RM DU 16 octobre 2002 portant nomination des membres du gouvernement
  13. Décret n°04-141/P-RM du 2 mai 2004 portant nomination des membres du gouvernement
  14. Partis politiques : URD frustrée - CNID pour ATT, Nouvel Horizon, 16 janvier 2007 [9]
  15. Union interparlementaire, Mali Assemblée Nationale [10]
  16. décret n° 07-383/p-rm du 3 octobre 2007 portant nomination des membres du gouvernement
  17. Décret N°09-00157/P-RM du 9 avril 2009