Aller au contenu

Gastrotricha

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Gastrotriches /gastrotriʃ/[1] (du grec gaster, gastro-, « ventre », et thriks, trikho-, « cheveu ») sont de petits vers méiobenthiques acœlomés de 0,1 mm à 4 mm de long. Ils font partie de la « faune interstitielle » qui habite le sable et le gravier.

Ces bilatériens sont recouverts d'une cuticule non chitineuse, parfois ornementée. Ils présentent un tube digestif rectiligne de la bouche à l'anus, avec un pharynx chargé de propulser les aliments vers l'intestin. Quelques espèces possèdent des protonéphridies pour leur excrétion. Il n'y a ni système respiratoire ni système circulatoire, mais certains gastrotriches possèdent de l'hémoglobine. Le système nerveux est bien développé avec un système de soies sensorielles. Le cerveau est constitué de deux lobes reliés dorsalement par une commissure. Deux cordons nerveux ventraux parcourent de chaque côté le corps de l'animal. Leurs corps est couvert de cils vibratiles, notamment autour de la bouche et sur leur face ventrale. 2 à 250 appendices à l'arrière assurent leur fixation temporaire sur la végétation ou le fond. Ils disposent d'un système à deux glandes : une glande sécrète une substance adhésive alors que l'autre permet la déconnexion du support.

Les gastrotriches sont des animaux marins ou dulçaquicoles des interstices des dépôts sédimentaires.

Reproduction

[modifier | modifier le code]

Ils sont généralement hermaphrodites ; certains sont des femelles se reproduisant par parthénogénèse. [réf. souhaitée]

L'appareil reproducteur masculin, quand il existe, est formé de 1 à 2 testicules reliés par un spermiducte au gonopore, dans la région ventrale postérieure. Quelques espèces présentent un organe péniforme. L'appareil reproducteur féminin dispose de 1 à 2 ovaires reliés à un utérus que prolonge un oviducte. Un organe caudal permet la formation du spermatophore (avec l'auto-sperme [Quoi ?]) et sa transmission au partenaire[2].

Diplodasys rothei

L'œuf émis par le gonopore, conduit à un individu qui devient rapidement adulte par développement direct sans état larvaire. Ils font preuve d'eutélie, avec un développement donnant à maturité un nombre fixe de cellules. Toute croissance ultérieure est obtenue par augmentation de la taille des cellules. Ils ne vivent généralement qu'entre 3 et 21 jours.

Position phylogénétique

[modifier | modifier le code]

Les gastrotriches forment un groupe monophylétique décomposable en deux clades : les chétonotides et les macrodasyides. Cependant, la position de Neodasys (Chaetonotida, Multitubulatina) est encore incertaine et rend discutable la monophylie des chétonotides.

Les Gastrotricha ont un temps été classé parmi les cuticulates. Une étude plus récente sur des séquence d'ADNr 18S contredit cette hypothèse, les plaçant parmi les spiraliens[3].

Cladogramme selon une étude réalisée par Ferdinand Marlétaz en 2019[4]:

Spiralia
Gnathifera

Gnathostomulida




Chaetognatha




Micrognathozoa



Rotifera





Lophotrochozoa

Tetraneuralia

Kamptozoa



Mollusca






Gastrotricha


Lophophorata

Brachiopoda




Bryozoa



Phoronida







Annelida


Parenchymia

Nemertea



Platyhelminthes








Classification

[modifier | modifier le code]

Selon World Register of Marine Species (4 mars 2016)[5], on en compte environ 430 espèces en deux ordres :

Quelques exemples de genres :

  • Aspidiophorus (Chaetonotidae), Chaetonotus, Dactylopodola, Lepidodermella, Macrodasys, Tetranchyroderma (Thaumastodermatinae), Turbanella, Urodasys (Macrodasyidae).

Sur les autres projets Wikimedia :

Références taxinomiques

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Larousse : gastrotriche », sur larousse.fr (consulté le ).
  2. Alexander Kieneke, Pedro Martínez Arbizu, Wilko H. Ahlrichs, 2007, Anatomy and ultrastructure of the reproductive organs in Dactylopodola typhle (Gastrotricha: Macrodasyida) and their possible functions in sperm transfer. Invertebrate Biology.
  3. N.B. Petrov, A.N. Pegova, O.G. Manylov, N.S. Vladychenskaya, N.S. Mugue et V.V. Aleshin, « Molecular phylogeny of Gastrotricha on the basis of a comparison of the 18S rRNA genes: Rejection of the hypothesis of a relationship between Gastrotricha and Nematoda », Molecular Biology, vol. 41,‎ , p. 445–452 (DOI 10.1134/S0026893307030107)
  4. Ferdinand Marlétaz, Katja T. C. A. Peijnenburg, Taichiro Goto, Noriyuki Satoh et Daniel S. Rokhsar, « A new spiralian phylogeny places the enigmatic arrow worms among gnathiferans », Current Biology, vol. 29, no 2,‎ , p. 312–318.e3 (DOI 10.1016/j.cub.2018.11.042, lire en ligne)
  5. World Register of Marine Species, consulté le 4 mars 2016