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Mahama Johnson Traoré

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Mahama Johnson Traoré
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
Bagnolet
Nationalités
Formation
Conservatoire libre du cinéma français
Activités

Mahama Johnson Traoré, né en 1942 à Dakar et mort le à Bagnolet[1],[2], est un cinéaste sénégalais.

Il est né en 1942 à Dakar[3]. Il est le fils d'un homme d'affaires. Traoré a fait des études au Sénégal, au Mali et en France pour devenir ingénieur électronicien. À Paris, il arrête ses études pour suivre sa passion pour le cinéma. Il fréquente alors le Conservatoire libre du cinéma français, une école d'avant-garde inspirée par les cinémas allemand et italien ainsi que par les approches théoriques de l'ORTF française[4]. Sa formation s'étoffe par des stages à la télévision française, puis au contact de techniciens européens[5].

Il s'est marié à Rokhaya Daba Diop et a eu quatre enfants : Ken Alice Traoré, Sidy Mahama Traoré Jr., Awa Tamaro Traoré et Kani Diarra Traoré.

Traoré est l'un des premiers réalisateurs de la génération post-indépendance, associés à des artistes comme Ousmane Sembène. De la fin des années 1960 au début des années 1980, Traoré fait des films en wolof ayant des messages sociaux forts[6]. Ses films les plus connus sont Diankha-bi (La Jeune fille en wolof, 1968), qui gagne le Grand Prix au Festival du film de Dinard, et sa suite Diègue-Bi (La Femme, 1970). Le féminisme marquant dans ces films est récurrent dans toute son œuvre, de même que le panafricanisme et la lutte contre les injustices de l'autorité. On retrouve cela dans Njangaan (Le Disciple, 1975), qui raconte l'histoire d'un jeune garçon qui fuit un père violent et devient la proie d'un enseignant tout aussi abusif. Des journaux ont noté la coïncidence que Traoré est mort le jour de la Journée internationale des femmes de 2010[7],[8].

Pour Michel Amarger, « ses films creusent la voie d'un cinéma d'auteur, attaché à pointer les disfonctionnements du Sénégal pour les changer »[5]. Il dirige huit épisodes de la série Fann Océan (1992), employant avec succès la satire sociale pour livrer des tranches de vie de Dakar. « Les intrigues qui s'y nouent, l'individualisme qui s'y propage, sont soulignés par le cinéaste, comme la solidarité populaire à laquelle il aspire », ajoute Amarger.

Traoré travaillait à un drame historique (Nder ou les flammes de l’honneur), coécrit avec le producteur algérien Mariem Hamidat, à l'heure de sa mort. Ce drame raconte l'histoire des femmes de la ville de Nder dans le royaume sénégalais de Waalo qui se sont suicidées plutôt que de se rendre aux envahisseurs maures en 1820[9].

Responsabilités et distinctions

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De 1977 à 1983, Traoré est secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes, FEPACI, succédant à Ababacar Samb Makharam[3],[5]. De 1983 à 1985, il est directeur de la Société nationale de production cinématographique du Sénégal (SNPC). Dans tous ces postes, il joue un rôle proéminent dans les relations entre les États africains et les réalisateurs. Manthia Diawara le cite en disant qu'il n'y a pas un seul film réalisé au Sénégal pendant les années 1970 qui n'ait pas reçu une forme de soutien étatique de la part d'organes de gouvernement tels que la Société nationale de production cinématographique (SNPC), les "Actualités Sénégalaises", et le "Service du Cinéma", qui fournit des films pour les ministères, souvent sans contrôle ministériel sur le sujet ou le contenu[10].

Il est aussi fondateur, éditeur de 2008 du magazine des arts panafricains, Cahiers d’Afrique[9]. Actif au FESPACO et réalisant des films jusqu'à sa mort, il est décoré Chevalier de l’Ordre des arts, des lettres et de la communication par le gouvernement du Burkina Faso[5]. En , il est membre du Jury au deuxième Festival panafricain d'Alger (PANAF)[5].

Il meurt le à Bagnolet, après avoir souffert d'une longue maladie des reins[3] et il est enterré dans le cimetière musulman de Yoff, près de Dakar[5].

Filmographie

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  • 1968 : Diankha-bi (La Jeune fille)
  • 1969 : L’Enfer des innocents
  • 1970 : Diègue-Bi (La Femme)
  • 1971 : L’Étudiant africain face aux mutations
  • 1971 : L’Exode rural
  • 1972 : Lambaye (Truanderie)
  • 1972 : Reou-Takh (La Ville en dur)
  • 1974 : Garga M’Bossé (Cactus)
  • 1975 : Njangaan (N'Diangane, Le Disciple)
  • 1980 : Sarax si (Le Revenant)
  • 1982 : La Médecine traditionnelle
  • 1992 : Fann Ocean (série télévisée, 8x26')
  • 1997 : Cannes 97, 50ème anniversaire
  • 2008 : Mambéty for ever
  • 2010 : Nder (projet)

Notes et références

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  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Le décès du cinéaste sénégalais Mahama Johnson Traoré à l'âge de 68 ans sur le site Africultures
  3. a b et c Senegalese film-maker Johnson Traore dies. AFP. 10 March 2010
  4. REGARDS D'AFRIQUE - Mahama Johnson Traoré. TV5 Monde, 2008
  5. a b c d e et f Michel Amarger, « Décès du cinéaste sénégalais Mahama Johnson Traoré - La revendication de la fierté africaine », sur Africiné, (consulté le )
  6. Kenneth W. Harrow. African cinema: postcolonial and feminist readings. Africa World Press, (1999) (ISBN 978-0-86543-697-8) pp. 206-218
  7. Nécrologie Décès du cinéaste Mahama Johnson Traoré : Un militant de la cause féminine s’éclispe. Fatou K. SENE, Walfadjri 10/03/2010
  8. Ginette Curry. Awakening African women: the dynamics of change. Cambridge Scholars Press, (2004). (ISBN 978-1-904303-34-3) p. 124
  9. a et b Cinéma : Nder ou les flammes de l’honneur, le film en chantier de Mahama Johnson Traoré. Le Quotidien (Dakar) 16-11-2009
  10. Manthia Diawara. African cinema: politics & culture. Indiana University Press, (1992) (ISBN 978-0-253-20707-4) p. 57

Bibliographie

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  • Jean-François Brière, Dictionnaire des cinéastes africains de long métrage, Karthala, 2009,400 p. (ISBN 9782811142506)
  • Cinémas africains d'aujourd'hui, Karthala, 2007, p. 29 (ISBN 9782811141868)
  • « L'Islam noir n'est pas violent », entretien avec Mahama Johnson Traoré, propos recueillis par Mame M'Bissine Diop (Africultures, n° 47, )

Articles connexes

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Liens externes

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