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« Déraillements d'Airan » : différence entre les versions

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== Histoire ==
== Histoire ==
=== 16 avril 1942 ===
=== 16 avril 1942 ===
Le {{date|16 avril 1942}}, à 3h30 du matin, un train de permissionnaires de la [[kriegsmarine]] en provenance de [[Maastricht]] et à destination de [[Cherbourg]] composé de dix wagons déraille au [[point kilométrique]] 222+025 de la ligne [[ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg|de Paris à Cherbourg]], non loin de la gare de [[Moult]]-[[Argences]] sur la commune d'[[Airan]]. Le sabotage a été réalisé par un groupe de militants communistes du [[Front national (Résistance)|Front national]]. La [[locomotive]], son [[tender]] et le premier wagon ont totalement déraillé et sont sur leur flanc. C'est dans les wagons suivants, plus durement touchés, que se trouvent les principales victimes<ref name="quellien">{{ouvrage|titre=Résistance et sabotages en Normandie. Le Maastricht-Cherbourg déraille à Airan |auteur=Jean Quellien|éditeur=Charles Corlet|pages=144|isbn=978-2-84706-167-3|année=2004}}</ref>.
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Le bilan humain est de 28 morts et 19 blessés chez les militaires allemands. Le [[Mécanicien de locomotive|mécanicien]] et le [[Chauffeur (machine à vapeur)|chauffeur]], deux cheminots du dépôt de Caen, sont légèrement blessés.
=== 1er mai 1942 ===

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Les quatre saboteurs (dont deux cheminots) ont utilisé une clé en T afin de dévisser les [[Tire-fond|tirefonds]] qui serrent le [[rail]] à la [[traverse]] à la jonction de deux rails. Ils ont ensuite utiliser une [[barre à mine]] pour déplacer le [[rail]] de {{unité|20|centimètre}} vers l'intérieur<ref name="quellien"/>. Cette technique a été si efficace que les [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] en ont rédigé un manuel qui a ensuite été diffusé auprès d'autres résistants pour effectuer des sabotages à partir de l'été 1942<ref>{{article|titre=Le matériel artisanal de sabotage, une improvisation redoutable|périodique=La lettre de la fondation de la Résistances|année=2020|mois=juin|numéro=101|url=}}</ref>.
15 jours après le premier sabotage, au même endroit, un second train effectuant le même trajet déraille et fait 10 morts et 22 blessés.

=== 1{{er}} mai 1942 ===
La direction clandestine du [[parti communiste français|parti communiste]] avait d'ors et déjà décidé de faire du [[Journée internationale des travailleurs|1{{er}} mai]] une journée de lutte avec des grèves, des débrayages et des manifestations<ref name="quellien"/>. La direction clandestine du [[Calvados (département)|Calvados]] décide quant à elle d'effectuer un nouveau sabotage lors de cette date symbolique<ref name="quellien"/>.

Un commando composé de trois des quatre auteurs<ref group="note">le dernier étant de service en gare de Caen</ref> du premier sabotage se retrouvent sur le même lieu. Et exactement à la même heure, ils font dérailler un nouveau train qui effectuait le trajet [[Maastricht]]-[[Cherbourg]]. Les auteurs ont utilisé la même technique et ont même déboulonné le même rail<ref name="quellien"/>. La [[locomotive]] a totalement déraillé mais le premier wagon à armature métallique est resté sur les rails. Ce dernier était occupé par les otages français obligés d'accompagner chaque convoi ; ses occupants sont tous indemnes<ref name="quellien"/>. Les deux wagons suivants étant en bois, ils se sont entrechoqués et disloqués faisant 10 morts et 22 blessés.


== Conséquences ==
== Conséquences ==
Immédiatement après le premier sabotage, à la fin de l'après-midi du 17 avril, une vingtaine de personnes sont réquisitionnées de force par les Allemands au hasard dans le hall de la [[gare de Caen]]. Parmi eux, des commerçants, des ouvriers, des fonctionnaires, un cadre commercial, un étudiant et deux employés de préfecture<ref name="quellien"/>. Ils sont chargés d'accompagner le prochain convoi allemand à direction d'[[Amiens]]. Désormais, tous les trains allemands circulant sur la ligne sont accompagnés de civils français pour garantir la {{citation|sécurité}} des convois<ref name="quellien"/>.
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Après le sabotage du 16 avril, le [[Militärbefehlshaber|commandant en chef des troupes d’occupation en France]] [[Carl-Heinrich von Stülpnagel|Von Stülpnagel]] publie le 18 avril un arrêté annonçant des mesures de couvre-feu et l’exécution de {{citation|30 communistes, Juifs et personnes appartenant aux mêmes milieux que les auteurs de l’attentat}} si dans les trois jours les auteurs ne sont pas retrouvés<ref name="dpa">{{lien web|url=https://deportes-politiques-auschwitz.fr/2010/05/le-double-deraillement-de-moult-argence/|titre=Le double déraillement de Moult-Argences et les otages du Calvados|site=deportes-politiques-auschwitz.fr|consulté le=2024-06-14}}</ref>. Malgré les moyens déployés, les auteurs ne sont pas retrouvés et les autorités allemandes obtiennent de la police française une liste de sympathisants communistes. Plusieurs sont arrêtés dans l'agglomération caennaise et conduits à la [[centre pénitentiaire de Caen|prison de la Maladrerie]]. Le 30 avril 1942, vingt-quatre détenus y sont fusillés.


Le 18 avril, le [[Militärbefehlshaber|commandant en chef des troupes d’occupation en France]] [[Carl-Heinrich von Stülpnagel|Von Stülpnagel]] publie un arrêté annonçant des mesures de couvre-feu (interdiction de circulation de 19h30 à 6h, fermeture des restaurants à 18h, tous les lieux de divertissements et d'amusements sont fermés et les manifestations sportives supprimées<ref>{{article|titre=Avis|périodique=Le bonhomme normand|année=1942|mois=avril|jour=24|url=https://archives.calvados.fr/ark:/52329/kgprqcjs87w6/e1ec1619-1750-4430-84e2-a087220adf18}}</ref>) et l’exécution de {{citation|30 communistes, Juifs et personnes appartenant aux mêmes milieux que les auteurs de l’attentat}} si dans les trois jours les auteurs ne sont pas retrouvés<ref name="dpa">{{lien web|url=https://deportes-politiques-auschwitz.fr/2010/05/le-double-deraillement-de-moult-argence/|titre=Le double déraillement de Moult-Argences et les otages du Calvados|site=deportes-politiques-auschwitz.fr|consulté le=2024-06-14}}</ref>. Malgré les moyens déployés, les auteurs ne sont pas retrouvés et les autorités allemandes obtiennent de la police française une liste de sympathisants communistes. Plusieurs sont arrêtés dans l'agglomération caennaise et conduits à la [[centre pénitentiaire de Caen|prison de la Maladrerie]]. Le 30 avril 1942, vingt-quatre détenus y sont fusillés.
Le premier mai, à la suite du second déraillement, les Allemands font procéder à de nouvelles arrestations de juifs et communistes. Le 9 mai trois détenus de la maison centrale et des hommes condamnés le 1er mai pour {{citation|propagande gaulliste}} sont passés par les armes à la caserne du 43e RI. Le 14 mai, 11 nouveaux communistes y sont fusillés<ref name="dpa"/>


Le premier mai, à la suite du second déraillement, dès 6 heures du matin, 80 barrages de gendarmerie sont établis sur l'ensemble du département à la recherche des auteurs<ref name="quellien"/>. Plus tard dans l'après-midi, le Feldkommandant remet au préfet une liste de 58 juifs et 60 communistes à arrêter dans l'agglomération ; une autre liste comprenant une vingtaine de noms est remise aux sous-préfets de [[Vire]], [[Bayeux]] et [[Lisieux]]<ref name="quellien"/>. Les arrestations débutent dans la nuit du 2 au 3 mai avec l'aide des [[feldgendarmerie|Feldgendarmes]]. Les uns sont amenés au commissariat central place de la Républiques, les autres au siège de la [[gestapo]] rue des Jacobins. Puis ils sont tous conduits à la [[centre pénitentiaire de Caen|prison de la Maladrerie]] ou [[maison d'arrêt de Caen|à la maison d'arrêt]]<ref name="quellien"/>. Le bilan des arrestations est de 56 communistes et 28 juifs. Mais celui-ci ne satisfait pas le commandement allemand qui attendait 130 arrestations et demande au préfet de faire arrêter tous juif ou communistes connus<ref name="quellien"/>.
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Sans rapport direct avec les sabotages, le 9 mai, trois détenus de la maison centrale et des hommes sont condamnés le 1{{er}} mai pour {{citation|propagande gaulliste}} et passés par les armes à la caserne du 43e RI; leur peine avait alourdi dans le contexte du sabotage de la nuit précédente. Le président de la Cour allant même jusqu'à pester contre {{citation|les français qui assassinent les Allemands alors que ceux-ci leur tendent la main}}<ref name="quellien"/>. Le même jour, le matin, trois communistes sont fusillés dans la caserne du 43{{e}}RI<ref name="quellien"/>.

Le 14 mai, 11 nouveaux communistes y sont fusillés<ref name="dpa"/>.

Le 20 mai, la [[Kommandantur|Feldkommandantur]] lève partiellement les restrictions en vigueur depuis le 16 avril (le couvre-feu est ramené de 23h à 5h).

Le préfet du [[Calvados (département)|Calvados]] Henri Graux est limogé par [[gouvernement de Vichy|Vichy]] le {{date|6|juin|1942}}<ref name="dpa"/>.

Le {{date|19 décembre 2008}}, une stèle en hommage au 42 otages déportés a été inaugurée sur l'ancien [[lycée Malherbe#Petit lycée (1885-1944)|Petit lycée]]<ref>{{article|titre=A caen, inauguration de la stèle pour les otages déportés en 1942|périodique=[[Ouest-France]], édition de Caen|année=2008|mois=décembre|jour=20-21}}</ref>.

== Les auteurs ==
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=== Références ===
=== Références ===
{{Références}}
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=== Notes ===
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== À voir ==
== À voir ==

Version du 18 juin 2024 à 16:39

Déraillements d'Airan
Type sabotage
Pays Drapeau de la France France
Localisation Airan
Organisateur Front national
Date ,
Bilan
Blessés 42
Morts 38

Les déraillements d'Airan sont deux déraillements de trains de permissionnaires allemands organisés par la résistance en avril et mai 1942 sur la ligne de Paris à Cherbourg à Airan dans le Calvados. Ils sont les plus meurtriers de toute la période de l'occupation allemande[1].

Histoire

16 avril 1942

Le , à 3h30 du matin, un train de permissionnaires de la kriegsmarine en provenance de Maastricht et à destination de Cherbourg composé de dix wagons déraille au point kilométrique 222+025 de la ligne de Paris à Cherbourg, non loin de la gare de Moult-Argences sur la commune d'Airan. Le sabotage a été réalisé par un groupe de militants communistes du Front national. La locomotive, son tender et le premier wagon ont totalement déraillé et sont sur leur flanc. C'est dans les wagons suivants, plus durement touchés, que se trouvent les principales victimes[2].

Le bilan humain est de 28 morts et 19 blessés chez les militaires allemands. Le mécanicien et le chauffeur, deux cheminots du dépôt de Caen, sont légèrement blessés.

Les quatre saboteurs (dont deux cheminots) ont utilisé une clé en T afin de dévisser les tirefonds qui serrent le rail à la traverse à la jonction de deux rails. Ils ont ensuite utiliser une barre à mine pour déplacer le rail de 20 centimètre vers l'intérieur[2]. Cette technique a été si efficace que les FTP en ont rédigé un manuel qui a ensuite été diffusé auprès d'autres résistants pour effectuer des sabotages à partir de l'été 1942[3].

1er mai 1942

La direction clandestine du parti communiste avait d'ors et déjà décidé de faire du 1er mai une journée de lutte avec des grèves, des débrayages et des manifestations[2]. La direction clandestine du Calvados décide quant à elle d'effectuer un nouveau sabotage lors de cette date symbolique[2].

Un commando composé de trois des quatre auteurs[note 1] du premier sabotage se retrouvent sur le même lieu. Et exactement à la même heure, ils font dérailler un nouveau train qui effectuait le trajet Maastricht-Cherbourg. Les auteurs ont utilisé la même technique et ont même déboulonné le même rail[2]. La locomotive a totalement déraillé mais le premier wagon à armature métallique est resté sur les rails. Ce dernier était occupé par les otages français obligés d'accompagner chaque convoi ; ses occupants sont tous indemnes[2]. Les deux wagons suivants étant en bois, ils se sont entrechoqués et disloqués faisant 10 morts et 22 blessés.

Conséquences

Immédiatement après le premier sabotage, à la fin de l'après-midi du 17 avril, une vingtaine de personnes sont réquisitionnées de force par les Allemands au hasard dans le hall de la gare de Caen. Parmi eux, des commerçants, des ouvriers, des fonctionnaires, un cadre commercial, un étudiant et deux employés de préfecture[2]. Ils sont chargés d'accompagner le prochain convoi allemand à direction d'Amiens. Désormais, tous les trains allemands circulant sur la ligne sont accompagnés de civils français pour garantir la « sécurité » des convois[2].

Le 18 avril, le commandant en chef des troupes d’occupation en France Von Stülpnagel publie un arrêté annonçant des mesures de couvre-feu (interdiction de circulation de 19h30 à 6h, fermeture des restaurants à 18h, tous les lieux de divertissements et d'amusements sont fermés et les manifestations sportives supprimées[4]) et l’exécution de « 30 communistes, Juifs et personnes appartenant aux mêmes milieux que les auteurs de l’attentat » si dans les trois jours les auteurs ne sont pas retrouvés[5]. Malgré les moyens déployés, les auteurs ne sont pas retrouvés et les autorités allemandes obtiennent de la police française une liste de sympathisants communistes. Plusieurs sont arrêtés dans l'agglomération caennaise et conduits à la prison de la Maladrerie. Le 30 avril 1942, vingt-quatre détenus y sont fusillés.

Le premier mai, à la suite du second déraillement, dès 6 heures du matin, 80 barrages de gendarmerie sont établis sur l'ensemble du département à la recherche des auteurs[2]. Plus tard dans l'après-midi, le Feldkommandant remet au préfet une liste de 58 juifs et 60 communistes à arrêter dans l'agglomération ; une autre liste comprenant une vingtaine de noms est remise aux sous-préfets de Vire, Bayeux et Lisieux[2]. Les arrestations débutent dans la nuit du 2 au 3 mai avec l'aide des Feldgendarmes. Les uns sont amenés au commissariat central place de la Républiques, les autres au siège de la gestapo rue des Jacobins. Puis ils sont tous conduits à la prison de la Maladrerie ou à la maison d'arrêt[2]. Le bilan des arrestations est de 56 communistes et 28 juifs. Mais celui-ci ne satisfait pas le commandement allemand qui attendait 130 arrestations et demande au préfet de faire arrêter tous juif ou communistes connus[2]. Autre conséquence, les Allemands exigent que la ligne de Paris à Cherbourg soit gardée par des civils dans sa traversée du Calvados soit 1 300 personnes.

Le 3 mai en fin d'après-midi, les personnes arrêtées dans la nuit du 1er au 2 mai sont remises aux autorités allemandes. Des fourgons cellulaire les amènent au Petit Lycée, elles sont rejointes par celles arrêtées dans le reste du département[2]. Le 4 mai, de nouvelles personnes arrêtées à Caen, Mézidon, Vire, Condé-sur-Noireau, Touques et Percy-en-Auge et rassemblées dans le même lieu. Un sous-officier allemand leur apprend leur sort : « le Führer vous a grâciés ! Vous ne serez pas fusillés et vous irez travailler à l'est ! »[2]. A 18h30, deux cars conduisent les personnes jusqu'à la gare où ils sont mis dans des wagons à bestiaux. Le convoi prend la direction de Compiègne puis le camp de Royallieu[2].

Mais les Allemands ne sont toujours pas satisfaits du nombre d'arrestations et somment le préfet d'en procéder à de nouvelles. Ce dernier refuse malgré l'insistance Vichy[2]. Ainsi, à parti du 7 mai, les Allemands procèdent eux-mêmes à des arrestations dont, à Caen, celles du professeur René Musset[2]. Les personnes sont réunies au Petit Lycée. Le 8 mai au matin, ces otages sont emmenés en train au camp de Royallieu[2].

Sans rapport direct avec les sabotages, le 9 mai, trois détenus de la maison centrale et des hommes sont condamnés le 1er mai pour « propagande gaulliste » et passés par les armes à la caserne du 43e RI; leur peine avait alourdi dans le contexte du sabotage de la nuit précédente. Le président de la Cour allant même jusqu'à pester contre « les français qui assassinent les Allemands alors que ceux-ci leur tendent la main »[2]. Le même jour, le matin, trois communistes sont fusillés dans la caserne du 43eRI[2].

Le 14 mai, 11 nouveaux communistes y sont fusillés[5].

Le 20 mai, la Feldkommandantur lève partiellement les restrictions en vigueur depuis le 16 avril (le couvre-feu est ramené de 23h à 5h).

Le préfet du Calvados Henri Graux est limogé par Vichy le [5].

Le , une stèle en hommage au 42 otages déportés a été inaugurée sur l'ancien Petit lycée[6].

Les auteurs

Références

  1. « Sabotages de voies ferrées : les attentats d'Airan », sur archives.calvados.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Jean Quellien, Résistance et sabotages en Normandie. Le Maastricht-Cherbourg déraille à Airan, Charles Corlet, , 144 p. (ISBN 978-2-84706-167-3)
  3. « Le matériel artisanal de sabotage, une improvisation redoutable », La lettre de la fondation de la Résistances, no 101,‎
  4. « Avis », Le bonhomme normand,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c « Le double déraillement de Moult-Argences et les otages du Calvados », sur deportes-politiques-auschwitz.fr (consulté le )
  6. « A caen, inauguration de la stèle pour les otages déportés en 1942 », Ouest-France, édition de Caen,‎

Notes

  1. le dernier étant de service en gare de Caen

À voir

Bibliographie

  • Jean Quellien, Résistance et sabotages en Normandie. Le Maastricht-Cherbourg déraille à Airan, Charles Corlet, , 144 p. (ISBN 978-2-84706-167-3)

Liens externes