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« Désir » : différence entre les versions

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{{Citation|citation=Subitement s’offrit à son désir l’image de la Foscarina empoisonnée par l’art, chargée d’expérience voluptueuse, ayant le goût de la maturité et de la corruption dans sa bouche éloquente, ayant l’aridité de la vaine fièvre dans ses mains qui avaient exprimé le suc des fruits fallacieux, gardant les vestiges de cent masques sur ce visage qui avait simulé la fureur des passions mortelles. C’était ainsi que se la représentait son désir ; et il palpitait à la pensée que, tout à l’heure, il la verrait émerger de la foule comme de l’élément dont elle était l’esclave, et qu’il puiserait dans le regard de cette femme l’ivresse nécessaire.}}
{{Citation|citation=Subitement s’offrit à son désir l’image de la Foscarina empoisonnée par l’art, chargée d’expérience voluptueuse, ayant le goût de la maturité et de la corruption dans sa bouche éloquente, ayant l’aridité de la vaine fièvre dans ses mains qui avaient exprimé le suc des fruits fallacieux, gardant les vestiges de cent masques sur ce visage qui avait simulé la fureur des passions mortelles. C’était ainsi que se la représentait son désir ; et il palpitait à la pensée que, tout à l’heure, il la verrait émerger de la foule comme de l’élément dont elle était l’esclave, et qu’il puiserait dans le regard de cette femme l’ivresse nécessaire.}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=Gabriele D'Annunzio|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=28|chapitre=I. L'épiphanie du feu}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=Gabriele D'Annunzio|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=28|chapitre=I. L'épiphanie du feu}}

{{Citation|citation=Pour arriver à elle, pour jouir d’elle, le désir de l’aimé devait traverser toute cette ombre qu’il croyait faite d’innombrables amours inconnues, et, par cette méprise outrageante, il devait se contaminer, se corrompre, s’aigrir, devenir cruel, se changer peut-être en dégoût. Toujours cette ombre devait exciter en lui l’instinct de férocité bestiale qui se cachait au fond de sa sensualité puissante.}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=501|chapitre=II. L'empire du silence}}


== [[Ingrid Astier]], ''Petit éloge de la nuit'', 2014 ==
== [[Ingrid Astier]], ''Petit éloge de la nuit'', 2014 ==
{{citation|citation=J’aime écouter les hommes parler de leur désir. Alors j’ai l’impression d’ausculter leurs nuits. Non pas leurs nuits temporelles mais leur nuit profonde, celle qui parle entre deux silences.}}
{{citation|citation=J’aime écouter les hommes parler de leur désir. Alors j’ai l’impression d’ausculter leurs nuits. Non pas leurs nuits temporelles mais leur nuit profonde, celle qui parle entre deux silences.}}
{{Réf Livre|référence=Petit éloge de la nuit/Gallimard, coll. Folio 2 €|page=54}}
{{Réf Livre|référence=Petit éloge de la nuit/Gallimard, coll. Folio 2 €|page=54}}

{{Citation|citation=Pour arriver à elle, pour jouir d’elle, le désir de l’aimé devait traverser toute cette ombre qu’il croyait faite d’innombrables amours inconnues, et, par cette méprise outrageante, il devait se contaminer, se corrompre, s’aigrir, devenir cruel, se changer peut-être en dégoût. Toujours cette ombre devait exciter en lui l’instinct de férocité bestiale qui se cachait au fond de sa sensualité puissante.}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=501|chapitre=II. L'empire du silence}}


==[[J. M. Coetzee]]==
==[[J. M. Coetzee]]==

Version du 10 mars 2016 à 00:21

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Subitement s’offrit à son désir l’image de la Foscarina empoisonnée par l’art, chargée d’expérience voluptueuse, ayant le goût de la maturité et de la corruption dans sa bouche éloquente, ayant l’aridité de la vaine fièvre dans ses mains qui avaient exprimé le suc des fruits fallacieux, gardant les vestiges de cent masques sur ce visage qui avait simulé la fureur des passions mortelles. C’était ainsi que se la représentait son désir ; et il palpitait à la pensée que, tout à l’heure, il la verrait émerger de la foule comme de l’élément dont elle était l’esclave, et qu’il puiserait dans le regard de cette femme l’ivresse nécessaire.
  • Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 28


Pour arriver à elle, pour jouir d’elle, le désir de l’aimé devait traverser toute cette ombre qu’il croyait faite d’innombrables amours inconnues, et, par cette méprise outrageante, il devait se contaminer, se corrompre, s’aigrir, devenir cruel, se changer peut-être en dégoût. Toujours cette ombre devait exciter en lui l’instinct de férocité bestiale qui se cachait au fond de sa sensualité puissante.
  • Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 501


Ingrid Astier, Petit éloge de la nuit, 2014

J’aime écouter les hommes parler de leur désir. Alors j’ai l’impression d’ausculter leurs nuits. Non pas leurs nuits temporelles mais leur nuit profonde, celle qui parle entre deux silences.


(...) n'y a-t-il pas autre chose à faire du désir que de chercher à posséder l'objet désiré, dans un projet nécessairement vain, puisque sa réalisation ne peut aboutir qu'à l'annihilation de ce que l'on désire ? (...) « Sais-tu comment je me sens, Anna ? Comme un grand vide, un vide rempli d'une grande absence, une absence qui est un désir d'être remplie, d'être nourrie. Mais en même temps je sais que rien ne m'emplira, parce que la première condition de la vie est de toujours désirer, sans quoi la vie s'arrêterait. C'est un principe vital que d'être toujours insatisfait. La satisfaction ne satisfait pas. Seules les pierres ne désirent rien. Et qui sait ? peut-être y a-t-il dans les pierres des trous que nous n'avons jamais découverts. »
  • Au cœur de ce pays, J. M. Coetzee (trad. Sophie Mayoux), éd. Le Serpent à Plumes, coll. « Motifs », 1999  (ISBN 2-84261-116-0), p. 185-186


Mme Mimi, pressée, rebroussait chemin, suivie par la fillette, tête basse. Il semblait à Ada que tous la regardaient et se moquaient d'elle. Son visage prit une expression si singulière, concentrée et douloureuse, que Mme Mimi s'en aperçut et s'arrêta.

– Ada, dit-elle, il ne faut pas désirer si fort.
– Madame, je ne peux pas faire autrement.
– Il faut avoir plus de détachement dans le cœur. Soyez envers la vie comme un créancier généreux et non comme un usurier avide.

– Je ne peux pas faire autrement, répéta Ada.
  • Les chiens et les loups (1940), Irène Némirovsky, éd. Albin Michel, 2004  (ISBN 978-2-226-15676-1), p. 119


Elle ne craignait point la Mort aux yeux chastes, aux mains graves, elle ne craignait que l’Amour qui ravage l’esprit et la chair. Blanche comme l’écume sur le gris des rochers, elle songeait que les Dieux cléments, en la livrant virginale à la Mort virginale, lui épargnaient les rancœurs et les souillures de l’implacable Érôs.
  • La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, Blanche comme l'Ecume, p. 206