Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Sur le soutien à l’Ukraine, le RN poursuit sa quête de respectabilité sans dissiper ses ambiguïtés

En estimant, mercredi, que l’Ukraine devait « pouvoir se défendre », Jordan Bardella a franchi une nouvelle étape dans le « lissage » du discours sur un dossier qui reste embarrassant pour le Rassemblement national.

Par 

Publié le 20 juin 2024 à 12h28, modifié le 20 juin 2024 à 14h57

Temps de Lecture 3 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, au salon mondial de la défense Eurosatory, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le 19 juin 2024.

« L’Ukraine doit pouvoir se défendre », a estimé, mercredi 19 juin, Jordan Bardella, confirmant ainsi le repositionnement du Rassemblement national (RN) qui s’efforce, depuis deux ans, de gommer ses sympathies à l’égard d’une Russie devenue infréquentable, sans parvenir à s’affranchir totalement du soupçon entretenu par une ambiguïté persistante du parti sur la question.

Le président de la formation d’extrême droite, qui s’exprimait à l’occasion d’une visite au salon mondial de la défense Eurosatory, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), n’a d’ailleurs pas précisé la forme que pourrait prendre l’aide accordée à Kiev s’il était appelé aux affaires à l’issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Il a, cependant, pris soin d’en définir les « lignes rouges ». Hors de question pour lui de fournir des missiles à longue portée et des armes susceptibles de « frapper le territoire russe », pour « éviter tout risque d’escalade ». Sans surprise, il a par ailleurs réitéré l’opposition du mouvement d’extrême droite au déploiement de soldats français sur place, régulièrement évoqué depuis février par Emmanuel Macron.

Autre signe de la « normalisation » du discours diplomatique du RN, Jordan Bardella « n’entend pas remettre en cause les engagements » internationaux de la France en matière de défense. « Il y a un enjeu de crédibilité à l’égard de nos partenaires européens et de nos alliés de l’OTAN », a-t-il souligné à Villepinte, revenant sur la promesse de Marine Le Pen, qui, dans le cadre de la campagne présidentielle de 2022, disait vouloir quitter le commandement intégré de l’Alliance au nom de « l’indépendance » de la France.

Plus gênant, la candidate du RN, qui, jusqu’à l’offensive russe en Ukraine, ne cachait pas son « admiration » pour Vladimir Poutine, prônait alors le « dialogue » et la recherche d’une « alliance avec la Russie sur certains sujets de fond », tels que la sécurité européenne, « qui ne peut exister sans elle », ou la lutte contre le terrorisme, « qu’elle a assurée avec plus de constance que toute autre puissance ». Le livret thématique de son programme consacré à la défense, où figuraient ces engagements, a d’ailleurs disparu tout récemment du site du RN. Archivé, il reste toutefois consultable.

« Des liens privilégiés avec le Kremlin »

Jordan Bardella avait déjà rectifié le tir, dans un entretien accordé en février 2023 à L’Opinion, déplorant la « naïveté collective » dont le RN avait, selon lui, fait preuve à l’égard du président russe jusqu’à l’offensive du 24 février 2022. Le surlendemain, à l’occasion du premier anniversaire du conflit, Marine Le Pen lui emboîtait le pas, dénonçant à son tour, dans une « lettre aux Français », une « violation manifeste de tous les principes du droit » doublée d’une « faute politique et morale », sans toutefois cautionner l’ensemble des mesures de rétorsion infligées à Moscou. Si elle en jugeait certaines « légitimes », celles concernant l’énergie, pièces essentielles du dispositif, lui semblaient « précipitées et quelque peu irréfléchies » pour des raisons économiques. L’évolution était malgré tout notable, puisque, six mois plus tôt, elle en réclamait l’abandon pur et simple.

Il vous reste 45.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.