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Phtalates et parabens

Bientôt hors la loi ?

Une proposition de loi interdisant les phtalates, les parabens et les alkylphénols, des substances ayant des effets néfastes sur la fertilité masculine, a été adoptée à l’Assemblée nationale contre toute attente. Une grande avancée qui, malheureusement, risque de ne pas être suivie d’effet.

C’est une divine surprise. Mardi 3 mai, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction des phtalates, des parabens et des alkylphénols, trois familles de produits chimiques accusés d’être des perturbateurs endocriniens. La proposition de loi du groupe Nouveau Centre, adoptée par 236 voix contre 222, stipule que « la fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des parabens ou des alkylphénols sont interdites ». Visés, une multitude de produits de la vie courante, des plastiques aux cosmétiques. Évidemment, il ne faut pas rêver : ce texte voté en première lecture a peu de chances de se transformer en loi définitivement adoptée. Il faudrait pour cela que le Sénat l’adopte puis qu’elle soit à nouveau votée en deuxième lecture. C’est peu probable : le gouvernement s’était prononcé contre, la Commission des affaires sociales aussi, et les députés UMP ont voté contre. La pression devrait donc être forte pour faire capoter le texte. Mais quelle que soit l’issue, ce vote prouve que la prise en compte des enjeux de santé publique progresse au Parlement, c’est une excellente nouvelle.

D’ailleurs, les industriels ne s’y sont pas trompés. Les syndicats professionnels représentant les filières du plastique, des producteurs de matières aux fabricants d’emballages, ont aussitôt réclamé l’abandon de cette proposition de loi, déplorant qu’elle « vise à l’interdiction de familles entières de substances sans aucune distinction entre elles ».

Quant au gouvernement, il peut décider de ne pas inscrire ce texte à l’ordre du jour du Sénat. La décision prise en dira long sur la volonté ou non d’éliminer des produits chimiques ayant des effets néfastes sur la fertilité masculine et suspectés d’autres impacts sanitaires.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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