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Des institutions offrent la possibilité aux proches aidants de prendre eux aussi des vacances

Des institutions offrent la possibilité aux proches aidants de prendre eux aussi des vacances
Des institutions offrent la possibilité aux proches aidants de prendre eux aussi des vacances / 19h30 / 3 min. / le 11 juillet 2024
A l'approche des vacances, il est désormais possible pour les proches aidants de prendre du temps pour eux grâce aux "places de répit". Ce dispositif permet à ces derniers de se déconnecter de leur quotidien et de partir en vacances, en toute sérénité, grâce au placement temporaire de leur proche.

Gérard et Elisabeth, mariés depuis 60 ans, font tout deux leur valise en même temps, sans toutefois partir au même endroit. Et pour cause: Gérard, qui ne peut plus se déplacer seul en raison de ses problèmes de santé, va être placé en Unité d’accueil temporaire de répit (UATR) pendant qu'Elisabeth s'accorde une semaine de vacances pour aller marcher.

Pour la proche aidante, ce moment de répit est précieux. "Cela permet de me retrouver, de ne plus penser à rien, de me vider l'esprit", a-t-elle confié jeudi au 19h30 de la RTS.

Morgane Gérard, directrice des UATR de l’Imad, tient à souligner la différence entre l'UATR et un EMS. "L'UATR a vraiment cette vocation de renforcer les capacités du patient pour qu’il puisse rester le plus longtemps possible à domicile dans les meilleures conditions", explique-t-elle.

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"Une grande décision"

Le canton de Genève compte près de 70 établissements de ce type et environ 80'000 proches aidants. Thérèse en fait partie. Depuis toujours, elle s’occupe de Simon, son fils en situation de handicap, âgé de 24 ans. Un jour, elle réalise qu’elle a elle aussi besoin de temps pour elle. Elle demande alors une place de répit. "C’était vraiment une grande décision, parce que c'était la toute première fois qu'il n'était pas dans le cocon familial et qu’il se trouvait seul quelque part", confie-t-elle.

Comme l'explique Ludovic Jaugey, directeur de la fondation Foyer handicap, la fatigue autour de l’accompagnement n'est pas toujours intégrée complètement par les familles. "La possibilité de proposer des moments de répit permet d’avoir un accompagnement le reste de l’année de meilleure qualité", souligne-t-il au micro de la RTS.

Passer le relais

En outre, si être proche aidant peut être difficile au quotidien, être proche aidé n’est pas simple non plus. Clothilde le sait bien: handicapée de naissance, la jeune femme, aujourd'hui autonome, aurait aimé que cette place de répit existe pour ses parents. "Pendant longtemps, je m’en suis voulu en constatant qu'ils ne pouvaient pas partir à cause de ma situation. J'ai réalisé qu'eux aussi avaient droit à des vacances", se souvient-elle.

Ces séjours de répit sont aussi utiles pour préparer les proches aidants à doucement passer le relais, comme l'explique Sandra Chollet, adjointe de direction à la fondation Foyer handicap, en charge des admissions de la place de répit. "Ils se disent que, finalement, il peut y avoir une solution qui est plutôt heureuse et que ce n’est pas forcément une punition de devoir entrer en institution".

cr/hkr

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