La beauté des êtres n'est pas comme celle des choses. Nous sentons qu'elle est celle d'une créature unique, consciente et volontaire.
C'est parce qu'ils contiennent ainsi les heures du passé que les corps humains peuvent faire tant de mal à ceux qui les aiment.
Passé un certain âge, la mort de nos proches est la seule manière dont nous prenons agréablement conscience de notre existence.
Les maximes les plus profondes sont celles où la pensée semble la plus indépendante des mots et de leur aménagement.
Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme.
Une oeuvre où il y a des théories est comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix.
Un même fait porte des rameaux opposites et le malheur qu'il engendre annule le bonheur qu'il avait causé.
L'amour, même en ses plus humbles commencements, est un exemple frappant du peu qu'est la réalité pour nous.
La jeunesse une fois passée, il est rare que l'on reste confiné dans l'insolence.
On déteste ce qui nous est semblable, et nos propres défauts vus du dehors nous exaspèrent.
Le témoignage des sens est, lui aussi, une opération de l'esprit où la conviction crée l'évidence.
On pardonne les crimes individuels, mais non la participation à un crime collectif.
On peut tout ce qui ne dépend que de notre volonté.
Nous sommes attirés par toute vie qui nous représente quelque chose d'inconnu, par une dernière illusion à détruire.
Chaque être est détruit quand nous cessons de le voir ; puis son apparition suivante est une création nouvelle, différente de celle qui l'a immédiatement précédée, sinon de toutes.
L'art véritable n'a que faire de proclamations et s'accomplit dans le silence.
La constance d'une habitude est d'ordinaire en rapport avec son absurdité.
Nous disons la mort pour simplifier, mais il y en a presque autant que de personnes.
Le mal seul fait remarquer et apprendre et permet de décomposer les mécanismes que sans cela on ne connaîtrait pas.
L'artiste qui renonce à une heure de travail pour une heure de causerie avec un ami sait qu'il sacrifie une réalité pour quelque chose qui n'existe pas.
La jeunesse est cet heureux temps où l'on devrait plutôt dire qu'on ne doute de rien plutôt que de dire qu'on n'y doute pas de soi.
C'est là en effet un des grands et merveilleux caractères des beaux livres que pour l'auteur ils pourraient s'appeler "Conclusions" et pour le lecteur "Incitations".
La force qui fait le plus de fois le tour de la terre en une seconde, ce n'est pas l'électricité, c'est la douleur.
Tout comme l'avenir, ce n'est pas tout à la fois, mais grain par grain que l'on goûte le passé.
L'instinct d'imitation et l'absence de courage gouvernent les sociétés comme les foules.
Le sens critique est soumission à la réalité intérieure.
Pour une femme tout événement, même un deuil, se termine par un essayage.
Les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie, mais de l'obscurité et du silence.
De même que les peuples ne sont pas longtemps gouvernés par une politique de pur sentiment, les hommes ne le sont pas par le souvenir de leur rêve.
Le bonheur est salutaire pour le corps, mais c'est le chagrin qui développe les forces de l'esprit.
Il est faux de croire que l'échelle des craintes correspond à celle des dangers qui les inspirent. On peut avoir peur de ne pas dormir et nullement d'un duel sérieux, d'un rat et pas d'un lion.
Les femmes sont les instruments interchangeables d'un plaisir toujours identique.
Les créatures qui ont joué un grand rôle dans notre vie, il est rare qu'elles en sortent tout d'un coup d'une façon définitive.
Nous ne connaissons jamais que les passions des autres, et que ce que nous arrivons à savoir des nôtres, ce n'est que d'eux que nous avons pu l'apprendre.
Il n'y avait pas d'anormaux quand l'homosexualité était la norme.
Une femme qu'on aime suffit rarement à tous nos besoins et on la trompe avec une femme qu'on n'aime pas.
Une parole de celle que nous aimons ne se conserve pas longtemps dans sa pureté ; elle se gâte, se pourrit.
Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres.
On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement.
Souvent, vous le savez, on dit d'un grand artiste : à côté de son génie, c'était une vieille bête qui avait les idées les plus étroites.
La générosité n'est souvent que l'aspect intérieur que prennent nos sentiments égoïstes quand nous ne les avons pas encore nommés et classés.
Il n'y a guère que le sadisme qui donne un fondement dans la vie à l'esthétique du mélodrame.
La vérité suprême de la vie est dans l'art.
Ce qui pour nous fait le bonheur ou le malheur de notre vie, constitue pour tout autre un fait presque imperceptible.
Les beautés qu'on découvre le plus tôt sont aussi celles dont on se fatigue le plus vite.
C'est toujours l'attachement à l'objet qui amène la mort du possesseur.
L'amour le plus exclusif pour une personne est toujours l'amour d'autre chose.
Ce qu'on appelle se rappeler un être est en réalité l'oublier.
Dans l'homme le plus méchant, il y a un pauvre cheval innocent qui peine.
Les passions sont comme des bibliothèques où le vulgaire séjourne sans connaître les trésors qu'elles contiennent.
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