Citation de Pascal Quignard sur Langage et Divise

L'espace est ce qui fait que tout n'est pas à la même place. Le langage est ce qui fait que tout ne signifie pas la même chose.

Le propre de l'amour, c'est la suppression de toutes les barrières, distances, distinctions, catégories introduites par l'usage, le langage et la convenance dans la conception de l'individu.

Proportionnelle. Système électoral qui permet de faire élire un député en fonction du nombre de voix qu'il a obtenu par rapport au pourcentage de celles qu'il aurait dû obtenir, le tout divisé par le nombre de candidats.

C'est ce qui divise les hommes qui multiplie leurs différends.

Les chaussures transforment votre langage corporel et votre attitude. Ils vous élèvent physiquement et émotionnellement.

Nous les vivants ne sommes jamais nus- le regard, la voix sont déjà des parures. Nous ne le sommes que dans la honte, quand le langage fait défaut.

Le langage poétique est fait pour communiquer des états ; les mots y sont des vases ou des clefs.

Un sillon linguistique trop fortement labouré se transforme vite en ornière grammaticale.

Le monde est divisé en deux zones : celle avec des Teddy bears et celle sans. Chacune trouve l'autre un peu bizarre.

- Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ?
- Qui parle d'offenser grand'père ni grand'mère ?

Bonne tenue et bon langage apportent toujours bons dividendes.

Le développement du langage chez un enfant reste un mystère insondable.

Le doux Roland Barthes nous a appris que la grammaire elle-même est fasciste.

La vérité scientifique est une proposition incontestable ou contestable, énoncée en langage mathématique. Une niaiserie est une proposition contestable ou incontestable énoncée en langage vulgaire.

Le poète se consacre et se consume à définir et à construire un langage dans le langage.

Les lois de la nature sont écrites par la main de Dieu dans le langage des mathématiques.

Cette écriture classique est évidemment une écriture de classe.

En argot, lire se dit ligoter. En langage figuré un gros livre est un pavé. Relâchez ces liens-là, le pavé devient un nuage.

Le langage qu'un homme parle est un monde dans lequel il vit et agit ; il lui appartient plus profondément, plus essentiellement que la terre et les choses qu'il nomme son pays.

La philosophie est écrite dans ce grand livre qui s'étend chaque jour devant nos yeux : l'univers. Mais on ne peut le comprendre si nous n'apprenons d'abord son langage et si nous ne comprenons les symboles avec lesquels il est écrit.

Le désir de posséder peut, s'il n'est assouvi, posséder l'esprit tout entier. Comme il est difficile d'analyser ces liens qui se cachent sous la peau même de nos actions : l'amour n'est rien de plus qu'une sorte de langage de la peau, et le sexe pure terminologie.

Le monde se divise en deux catégories : ceux qui passent par la porte et ceux qui passent par la fenêtre.

Traduire le théâtre, c'est d'abord et avant tout savoir lire le théâtre, porter son regard sur un texte et s'en abreuver, se couler dans une matière linguistique et s'y fondre...

Les deux ennemis de la conversation sont le dogmatisme et l'amour. L'un divise et l'autre mêle...

Le langage est un moyen d'ôter son mystère à la réalité.

C'est le langage qui crée l'homme.

Une mauvaise écriture est une des formes du mépris qu'on a pour autrui ; car elle prouve qu'on attache plus de prix à son propre temps qu'à celui des autres.

La moquerie est le langage du mépris, et l'une des manières dont il se fait le mieux entendre : elle attaque l'homme dans son dernier retranchement, qui est l'opinion qu'il a de lui-même.

Il y a un langage pour chaque situation.

L'argot est un langage qui tombe la veste et crache dans ses mains, mais fait le boulot.