Citation d'Henry Bauchau sur Mer, Folie et Fois

La tulipe fleurit promptement et s'en va légère et rapide, mais le rubis qui se forme avec lenteur ne craint rien du vent ni de la pluie et traverse toutes les saisons.

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas.

Quelle obscure folie D'avoir laissé mourir ce que m'offrait la vie.

Les livres m'ont sauvé. Du désespoir, de la bêtise, de la lâcheté, de l'ennui. Les grand textes nous hissent au-dessus de nous-mêmes, nous élargissent aux dimensions d'une république de l'esprit. Entrer en eux, c'est comme aborder la haute mer ou décortiquer un mécanisme d'horlogerie extrêmement sophistiqué.

La folie de Dieu vaut mieux que toute la sagesse des hommes.

Moi-même, qui suis Dieu,
Tremble et frémis de frayeur et d'émoi,
Voyant la terre et la mer dessous moi.

Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots.

La littérature : un coup de hache dans la mer gelée qui est en nous.

Rien au monde ne fait plus d'honneur aux français que d'avoir été capables de se donner froidement, impassiblement leur Code Civil au milieu du délire de 1793.

Si la vertu ne se montrait parfois, le tonnerre à la main ; pour rappeler les vices à l'ordre, la raison de la force serait toujours la meilleure.

Si, contre la vague, la mer frise, Saute de vent vient en surprise.

Le jour de pluie est un jour idéal, le seul où les parents s'ingénient à nous trouver quelque chose à faire sans y parvenir.

Il y a de la bonté aussi bien que de la grandeur dans la simplicité, pas dans la richesse.

Et dans la tempête et le bruit La clarté reparaît grandie...

C'est l'amour des richesses qui cause la folie des hommes et leur perversité.

On ne se laisse surprendre que par la première pluie de la saison.

Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous, dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ?

Le premier degré de la folie est de se croire savant.

Quelle bizarre folie que la vie en ce monde !

La colère est comme une pluie torrentielle qui submerge tout sur son passage.

Le tonnerre retentit pour la deuxième fois, sans troubler Œdipe. Il est toujours celui qui a pu, sur le cap, dominer et faire retomber dans la mer l'énorme vague de la folie.

Il n'y a rien de plus compromettant que la folie et l'on ne s'en passionne pas sans y ajouter sa part.

Ce que nous appelons la grandeur et la beauté n'appartient en propre à personne. Les créateurs sont les passeurs de l'anonyme.

Quand il n'y a pas de vent, la pluie en est plus douce.

Une idée fixe aboutit à la folie ou à l'héroïsme.

La mer : une grande dame qui prend trop ses aises. Elle n'a pas besoin de tant de place pour produire la moule et l'oursin.

Le salariat est une forme nouvelle de l'esclavage. La mine doit être au mineur, comme la mer est au pêcheur, comme la terre est au paysan... Entendez-vous ! la mine vous appartient, à vous tous qui, depuis un siècle, l'avez payée de tant de sang et de misère !

Les hommes doués d'intelligence ont une soif d'éducation semblable à la soif de pluie qu'éprouve un champ de culture.

Mieux vaut faire une folie que ne point satisfaire son envie.

le suicide comme la folie ne sont peut-être que d'habiles tours de passe-passe destinés à conjurer l'angoisse du vide.