Citation de Bernard-Marie Koltès sur Théâtre, Chose et Monde

Aussi inutile que la bite d'un prêtre.

Le désir non suivi d'action engendre la pestilence.

Je ne crois qu'à ce qui me coûte. Je n'ai rien fait de passable en ce monde qui ne m'ait d'abord paru inutile, inutile jusqu'au ridicule, inutile jusqu'au dégoût.

Le moyen le plus efficace d'attaquer le vice est de l'exposer au ridicule public. Les gens peuvent supporter les reproches mais ils ne supportent pas qu'on se moque de eux : ils sont prêts à être méchants mais ils n'aiment pas paraître ridicules.

L'éthique est le frein des perdants, la protection des vaincus, la justification morale de ceux qui n'ont pas su tout miser et tout rafler.

Il faut distinguer la morale de l'éthique. La morale définit un minimum : il s'agit de se comporter de manière à respecter la personne d'autrui. Mais elle ne dit rien du 'comment vivre' ni du 'vivre bien', qui relève d'un [...] ► Lire la suite

Si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès.

Les jeunes gens s'imaginent que rien n'est plus facile à faire qu'une pièce de théâtre, ce qui est vrai. Mais rien n'est plus difficile à réussir.

Il ne faut de la morale et de la vertu qu'à ceux qui obéissent.

La vie du désir n'a aucune raison de vieillir.

Je ressens un désir sincère et humble, et je ferai jusqu'à ma mort, d'augmenter le stock de gaieté inoffensive.

On peut bien être ridicule quand on aime, mais on ne l'est pas quand on souffre.

L'amélioration continue vaut mieux que la perfection retardée.

Mais où le théâtre prendrait-il son impulsion décisive sinon dans le royaume de la liberté ?

La morale de l'Evangile est essentiellement celle de l'âme ouverte.

Le ridicule tue, certes, mais moins souvent le tireur que la cible.

Si un homme possède une épicerie ou une librairie et qu'il tombe malade, il peut prendre quelqu'un pour le remplacer. Si un acteur est malade, il cesse aussitôt de gagner de l'argent au moment où il en a le plus besoin.

C'est ridicule de situer une intrigue policière à New York. New York est en soi une intrigue policière.

La morale la meilleure, En ce monde où les plus fous Sont les plus sages de tous, C'est encore d'oublier l'heure.

Depuis que je suis enfant, j'aime aller à l'opéra, au théâtre et au ballet.

Il n'est pas très facile d'admettre que la force morale possède autant de pouvoir et de vertu que le coup de poing; et que la maîtrise de soi qui refuse la riposte requiert plus de volonté et de courage que le réflexe automatique de rendre coup pour coup.

Il existe dans le coeur humain un désir de tout détruire. Détruire c'est affirmer qu'on existe envers et contre tout.

Ceux qui veulent comprendre au théâtre sont ceux qui ne comprennent pas le théâtre.

Tout le monde connaît, au moins de réputation, le théâtre national de l'Opéra. J'ai eu le regret de constater qu'il n'avait pas changé : pour le passant mal prévenu, ça ressemble toujours à une gare de chemin de fer; une fois entré, c'est à s'y méprendre une salle de bains turcs.

Ce n'est pas un grand avantage d'avoir l'esprit vif, si on ne l'a juste. La perfection d'une pendule n'est pas d'aller plus vite, mais d'être réglée.

Le théâtre est le lieu où apparaissent violence et cruauté. Leur représentation doit servir à ce que l'horreur ne se reproduise pas.

L'état de mari a cela de fâcheux que le mari qui a le plus d'esprit peut être de trop partout, même chez lui, ennuyeux sans ouvrir la bouche, et ridicule en disant la chose la plus simple.

Le désir n'est pas ce que tu vois mais ce que tu imagines.

J'ajoute que tout mon théâtre tend à la dignification de la femme. Mon plaidoyer pour la femme est, vous le voyez, ancien et persévérant, et n'a pas eu de solution de continuité.

Penser par clichés est quelquefois développé à un degré prodigieux et sans doute pathologique.