- Mais je vous en prie, éclairez-moi de vos lumières, puisque vous êtes soudainement devenu un expert en beau langage...
- Pas besoin de devenir un expert, s'il vous plaît ! « Le vent, pareil à l'enfance, se joue de l'arbre moqueur... » ?
- Oui, et ben ?
- Eh ben c'est nul. Nul, nul, nul, zéro. « L'arbre moqueur », déjà ; ils peuvent pas s'empêcher de foutre des épithètes à tout ce qui bouge, ces poètes, même à ce qui bouge pas ! « La fleur goguenarde », « L'abeille malicieuse », « Le roseau pliable », « L'ourson rabat-joie ». Et même, des fois, ils le mettent avant le mot, comme ça, ça fait genre : « Le gai souriceau », « Le prompt madrigal », « La frisottée moustache ». [Il lève les yeux au ciel]
- Je trouve révoltant de votre part de mettre systématiquement tout en oeuvre pour me décourager !
- Non, mais enfin vous allez pas me dire que c'est pas des conneries ! Est-ce que je vous dis, moi, « Passez-moi la blanche sauce » ? Non ! Est-ce que je vous dis : « Tiens c'est bon, ça, qu'est-ce qu'il y a dedans ? De la hachée viande et des secs raisins ? » ?
- Mais vous ne comprenez rien à rien... C'est une licence poétique !
- Non, non, non, non, je suis désolé, il y a trop de clampins qui se disent poètes qui sortent la licence poétique dès qu'ils pondent trois merdes que personne comprend !
Cette phrase possède 235 mots. Elle est considérée comme 1 citation très très longue.
Les événements, le mal qui s'abat sur tous, le bien que pourrait engendrer un acte héroïque de valeur universelle, ne dépendent pas tant de l'initiative du petit nombre qui agit que de l'indifférence, de l'absentéisme de la multitude. La fatalité [...] ► Lire la suite