On peut croire que l'on aime, mais cela ne suffit pas pour réunir un homme et une femme. Ils doivent vivre leur amour pour qu'il existe vraiment, ils doivent le mériter.
C'est une grande difformité dans la nature qu'un vieillard amoureux.
Le plus sot endroit où l'on puisse fourrer son museau, c'est une muselière. Les chiens du moins ne le font que de force ; l'homme est assez bête pour le faire de plein gré, le jour où il se marie.
L'incompréhensible, c'est ça le plus difficile. Nous ne le supportons pas. Nous avons peur de l'inexplicable comme du vide.
Elle est si parfaitement laide qu'elle devient vraiment jolie dans son miroir déformant.
En tant qu'artistes, nous sommes à la merci des autres pour réussir ou manquer notre vie.
Les femmes ne doivent jamais oublier qu'elles sont l'esclave de l'opinion publique.
Apprendre les langues prend énormément de temps, et il en est de même pour toutes les choses que l'on veut connaître.
La seule chose à laquelle l'homme doit renoncer s'il veut atteindre la suprême Vérité, c'est la notion de l'individualité - rien d'autre.
Pauvres femmes ! Celle qui n'aime pas languit ; celle qui aime frémit, celle qui n'aime plus périt.
La vraie et unique vertu est de se haïr.
L'innocence elle-même a parfois besoin d'un masque.
La bonté véritable ne menace que ceux qui sont à l'autre bout du spectre de la moralité.
Un bon député c'est celui qu'on possède tellement qu'il est impossible, honnêtement parlant, d'en dire autre chose que du mal.
Rien de plus terrible, quand on a été un enfant de talent, de n'être plus qu'un adolescent qui se cherche.
Le collectionneur est un créateur essayant de bâtir un tout cohérent et par là capable de faire oeuvre originale.
Une idée est un jouet incassable, gratuit, et quelquefois mortel.
L'amour a quelque chose de religieux. Il est au-dessus du code froid et glacé de la raison. Il nous élève, il nous purifie !
Notre destinée n'est pas un phénomène présent à nos regards ; elle embrasse un passé qui nous est invisible, un avenir qui l'est également.
Une idée imprécise a toujours de l'avenir.
Dans l'oubli se loge la meilleure part de la mémoire.
Il n'y a pas d'amour malheureux : on ne possède que ce qu'on ne possède pas. Il n'y a pas d'amour heureux : ce qu'on possède, on ne le possède plus.
La reconnaissance est une vertu qui tient souvent la place de l'amour, et bien des hommes achètent le bonheur en la faisant naître dans les âmes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas aimer.
Les parents ont une si pauvre psychologie de l'amour qu'on aurait le droit de croire qu'ils ont tous fait des mariages de raison.
Si l'on pense, on ose critiquer au lieu d'obéir ; l'indépendance de l'esprit devient un crime.
Le plus souvent la poésie traduit soumission, défaite, veulerie, désarroi.
Au fond, tout le mystère de la poésie est d'être attentif au monde.
La pitié blesse un coeur ambitieux.
A quoi cela sert-il d'avoir des souvenirs si on n'a personne à qui les raconter ? A quoi bon vivre si on ne le fait pour personne ?
Les coeurs sensibles savent se créer des souffrances avec des riens, et c'est une aptitude qu'une vie composée d'épreuves ne parvient pas à modérer.
L'odieux n'est pas d'être trompé, c'est de se tromper.
La religion n'est-elle pas avant tout un grand désir de retour dans les galaxies ?
Ce qu'accomplissent les romanciers qui ont du génie consiste grosso modo à servir aux lecteurs ce qu'ils désiraient sans oser se l'avouer.
Il est difficile de dire avec vérité à partir de quel mot commence une révolution.
Chaque crime est un noyau atomique et les éléments récurrents ses électrons, oscillant autour de lui et dessinant une vérité subliminale.
La manière dont on imagine est souvent plus instructive que ce qu'on imagine.
L'esprit a des systèmes de défense incompréhensibles : on l'appelle à l'aide et, au lieu d'apporter du secours, il n'injecte que de belles images.
Les livres naissent de l'ignorance, et s'ils continuent à vivre après avoir été écrits, ce n'est que dans la mesure où on ne peut les comprendre.
La vieillesse est un alibi.
Tout homme a droit à vingt-quatre heures de liberté par jour.
Il ne faut jamais dire Fontaine... Il faut dire : Patron, un muscadet !
Il faut des rêves suffisament grands pour ne pas les perdre de vue en les poursuivant.
C'est toujours dans la nuit, et en catimini, qu'on quitte le pays dans lequel on a été accueilli en richissime, quand la pauvreté et l'endettement vous assaillent.
Le pouvoir moral et spirituel s'enracine dans le fin fond du temps, dans l'histoire des peuples libres, dignes et fiers.
On aime d'ordinaire les belles femmes par inclination, les laides par intérêt et les vertueuses par raison.
Toute chose naît pour périr Et tout ce qui périt retourne Pour une autre fois refleurir.
Le renom dans ce monde n'est qu'un souffle de vent... qui change de sens en changeant de parti.
Les livres peuvent se diviser en deux groupes : les livres du moment et les livres de toujours.
Il faut se méfier de quatre choses en ce monde : - du visage d'une femme ; - du derrière d'une mule ; - du côté d'une charrette ; - et d'un moine de tous les côtés.
La cohabitation dans un espace clos d'un homme et d'une femme relève du miracle.