Books by Frédérique WOERTHER
This volume contains the first critical edition of the Summa Alexandrinorum, that is the medieval... more This volume contains the first critical edition of the Summa Alexandrinorum, that is the medieval Latin translation made in 1243 by Hermann the German of an Arabic abridgment of the Nicomachean Ethics known as the Iḫtiṣār al-Iskandarānīyīn. It is accompanied by a French translation. The volume also contains a full study of the manuscript tradition of the Latin text and sets out the principles used in the edition, which takes account, where necessary, of the Arabic version of the text, which has survived in the form of fragments. A study of the origin of the Summa Alexandrinorum and the relations between the Summa and the fragments and testimonies which are extant in other traditions and different languages completes the volume.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Conçu comme un hommage à Pierre Chiron, professeur de langue et littérature grecques à l'Universi... more Conçu comme un hommage à Pierre Chiron, professeur de langue et littérature grecques à l'Université Paris-Est, éditeur, traducteur et commentateur de nombreux textes de la rhétorique ancienne, ce recueil de dix-sept articles, sélectionnés parmi la centaine d'études qu'il a publiées, a pour ambition d'illustrer sa contribution essentielle au renouvellement que connaissent aujourd'hui les études rhétoriques. Ces travaux apportent des éclairages nouveaux sur des problèmes depuis longtemps débattus, en offrant une synthèse nécessaire sur des points de doctrine particulièrement complexes, ou en faisant émerger de nouvelles questions. Ils témoignent également des intérêts qui occupent le coeur de la démarche de Pierre Chiron, et proposent un échantillon méthodologique de son attachement à la philologie au sens le plus pur du terme, qui débouche sur des questions d'herméneutique et met en cause des enjeux plus larges qu'il décrit lui-même comme « les pratiques culturelles de l'écrit élaboré ». Les articles ont été répartis sous cinq thèmes généraux : « Structures de la rhétorique », « Tradition, innovation », « La preuve », « Le style», « Aux frontières de la rhétorique ».
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ce volume propose la toute première édition, accompagnée d’une traduction française annotée, de l... more Ce volume propose la toute première édition, accompagnée d’une traduction française annotée, de la version latine du Commentaire moyen d’Averroès à l’Ethique à Nicomaque d’Aristote (Livre X), dont l’original arabe est perdu. Il présente également une étude complète de la tradition manuscrite du texte latin, et les principes d’édition, qui prennent en compte, ponctuellement, la version hébraïque du Commentaire. Deux études viennent compléter ce volume: l’une, consacrée à la notion de “commentaire moyen” (talḫīṣ), l’autre à la place qu’Averroès – par le biais d’une analogie avec la médecine – réserve à l’éthique au sein de la philosophie pratique, et à la façon dont il conçoit désormais, de façon non aristotélicienne, l’éthique comme une “science.”
This volume contains the first edition of the Latin version of the Middle Commentary of Averroes on Aristotle’s Nicomachean Ethics (Book X), the original arabic version being lost. It is accompanied by an annotated French translation. The volume also contains a full study of the manuscript tradition of the Latin text and sets outs the principles used in the edition, which takes into account, where necessary, the Hebrew version of the Commentary. Two further studies complete the volume: the first is devoted to the genre of “Middle Commentary” (talḫīṣ); the second considers how Averroes uses an analogy with medicine to place ethics at the heart of practical philosophy, and how, in a manner that is foreign to Aristotle, he conceives of ethics as a “science.”
Bookmarks Related papers MentionsView impact
The present volume brings together thirteen articles as so many chapters of a book, devoted to th... more The present volume brings together thirteen articles as so many chapters of a book, devoted to the history, methods, and practices of the commentaries that have been written on Aristotle’s Rhetoric. Examining both the linguistic and factual background, these contributions attempt to insert each of the commentaries into its particular historical, political, social, philosophical, and pedagogical context.
The historical periods and geographical areas that arise – from Greco-Roman antiquity to Heidegger’s philosophy, from the Syriac and Arabic traditions to the Western world – make it possible, in sum, not only to indicate how the Rhetoric has been read and interpreted, but also to offer general perspectives on the practice of explicating ancient texts.
Le présent volume rassemble treize articles envisagés comme autant de chapitres d’un livre et dédiés à l’histoire, à la méthode et à la pratique des commentaires à la Rhétorique d’Aristote. Mêlant l’approche matérielle et linguistique, ces contributions se proposent de réinscrire chacun des commentaires dans son contexte historique, politique, social, culturel, philosophique, et pédagogique particulier.
Les périodes et les aires géographiques considérées ici—de l’Antiquité gréco-romaine jusqu’à la philosophie de Heidegger, des traditions syriaque et arabe au monde occidental—permettent, in fine, non seulement de suggérer des pistes de lecture pour la Rhétorique et l’histoire des interprétations de la Rhétorique, mais aussi de dessiner des perspectives plus générales sur la pratique du commentaire.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
L'édition des fragments et témoignages de Caecilius de Calè-Actè constitue le troisième moment d’... more L'édition des fragments et témoignages de Caecilius de Calè-Actè constitue le troisième moment d’une recherche consacrée à la théorie rhétorique grecque des périodes hellénistique et post-hellénistique, qui a été initiée avec les éditions d’Hermagoras de Temnos (fl. 150/130 av. J.-C.), et d’Apollodore de Pergame (120 av. J.-C. – ca. 40 av. J.-C.) et Théodore de Gadara (né à la fin des années 70 av. J.-C.), parues respectivement en 2010 et 2013 aux éditions de la Collection des Université de France.
D’origine sicilienne, Caecilius est un rhéteur grec, contemporain — et peut-être ami ? — de Denys d’Halicarnasse, et qui doit notamment sa renommée à la rédaction d’un traité sur les figures dont l’influence fut, dans l’histoire de la rhétorique, profonde et durable. Son nom est aussi rattaché à l’histoire du Canon des dix orateurs attiques, au développement de la notion de « sublime » et à la polémique anti-asianiste qui agite les mondes grec et romain au ier s. avant J.-C. Pourtant, la place exacte que Caecilius tient dans ces controverses est loin d’être évidente ni même assurée, et les études qui ont été consacrées à ces questions ont attribué au rhéteur des rôles divers, quelquefois contradictoires. Les divergences qui caractérisent ces travaux sont en partie assignables à l’hétérogénéité des corpus sur lequels elles reposent. Comme pour tous les autres rhéteurs grecs de cette période (mis à part Denys d’Halicarnasse), on ne dispose en effet sur Caecilius que de sources minces et lacunaires, constituées essentiellement de témoignages — dans le meilleur des cas, de fragments — tirés d’auteurs postérieurs. En outre, les éditions qui tentent de reconstituer ce qui aurait été la doctrine authentique du rhéteur de Calè-Actè ne prennent pas toujours en compte les mêmes sources.
Cette édition, qui repose sur les mêmes principes qui ont été adoptés dans les éditions des Fragments et Témoignages d’Hermagoras, et d’Apollodore de Pergame et Théodore de Gadara, se divise en deux parties distinctes : l’une rassemble les fragments et témoignages que l’on peut rapporter à Caecilius, tandis que l’autre — qui se réduit au long texte de l’Ineditum Vaticanum, mentionnant en titre le nom d’un Caecilius qui en serait l’auteur — est un fragment qui n’est pas authentique.
Les témoignages ont été traduits de façon à respecter au maximum l’usage des termes techniques qui se retrouvent d’un témoignage à l’autre, quels qu’en soient les auteurs ou les langues dans lesquelles il a été conservé. Un lexique final réunit les principaux termes mentionnés dans les Fragments et témoignages, ainsi que les équivalences, quand elles sont attestées par les textes, entre les notions grecques et latines : il permettra de travailler avec précision sur le lexique grec de la technique rhétorique et de la critique à l’âge hellénistique et post-hellénistique de mettre à jour ses correspondances dans la langue latine, afin de mieux déceler les innovations tant dans le domaine conceptuel que le domaine purement lexical.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Actes du Séminaire "eEthique, politique et rhétorique dans les traités et leurs commentaires, d... more Actes du Séminaire "eEthique, politique et rhétorique dans les traités et leurs commentaires, de l’antiquité à la Renaissance. Orient et Occident", tenu en 2012
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Hermagoras de Temnos est aujourd'hui devenu pour les historiens une figure majeure dans l'... more Hermagoras de Temnos est aujourd'hui devenu pour les historiens une figure majeure dans l'histoire de la rhétorique grecque. Probablement actif aux alentours du IIe s. av. J.-C., il passe pour l'inventeur de la doctrine des" états de cause"(στάσεις, lat. constitutio/status), ...
Bookmarks Related papers MentionsView impact
This project has its origin in the following observation: in the Greek and Roman tradition and in... more This project has its origin in the following observation: in the Greek and Roman tradition and in the Syriac and Arabic tradition, there exist two kinds of «rhetorics» — literary rhetoric and philosophical rhetoric — distinguished by their goals, methods, programs, and sources.
Maintaining this distinction as a working hypothesis or a heuristic device, this book includes contributions from specialists in classical and postclassical Greek rhetoric, Roman rhetoric, the Syriac and Arabic branches of the transmission of Aristotle’s Rhetoric, as well as specialists of Arabic eloquence (balaga). These authors examine the continuities between philosophical rhetoric and literary rhetoric as these are evident in the Greek, Roman, Syriac, and Arabic worlds: Did the two kinds of rhetoric simply coexist, whereby they accepted a clear and distinct separation of tasks that fell to each? Did they develop separately? Did they come into mutual confrontation in the two cultural milieux? Did they influence and enrich each other? Did they adapt themselves in similar ways to similar social and political contexts?
In its refusal to rest content with the western classical world, this book is intended to contribute to interdisciplinary research in rhetoric by raising a question that is common to the Greek, Roman, Syriac, and Arabic worlds.
Dieses Werk gründet in der folgenden Beobachtung: In der griechischen und römischen sowie in der syrischen und arabischen Tradition gibt es zwei verschiedene Arten der „Rhetorik“ - die literarische und die philosophische Rhetorik - die sich in ihren Zielen, ihren Methoden, ihrer Programmatik und ihren Quellen unterscheiden.
In diesem Buch wird diese Unterscheidung als eine Arbeitshypothese oder als ein heuristisches Verfahren vertreten. Es enthält sowohl Beiträge von Spezialisten der klassischen und postklassischen griechischen Rhetorik, der römischen Rhetorik, der syrischen und arabischen Zweige der Überlieferung der Aristotelischen Rhetorik, als auch von Spezialisten der arabischen Eloquenz (balaga). Diese Autoren untersuchen die Kontinuitäten zwischen der philosophischen Rhetorik und der literarischen Rhetorik, wie sie in der griechischen, römischen, syrischen und arabischen Welt auftreten: Bestanden die zwei verschiedenen Arten der Rhetorik einfach nebeneinander, und willigten sie somit in eine klare und deutliche Unterscheidung der ihnen zufallenden Aufgaben ein? Haben sie sich unabhängig voneinander entwickelt? Kam es zu einer gegenseitigen Konfrontation in den beiden kulturellen Milieus? Haben sie sich gegenseitig beeinflusst und bereichert? Haben sie sich in derselben Weise an ähnliche soziale und politische Gegebenheiten angepasst?
In seinem Anspruch, die Grenzen der westlichen klassischen Welt zu überschreiten, soll dieses Buch zur interdisziplinären Forschung der Rhetorik beitragen, indem es eine Frage aufwirft, die in der griechischen, römischen, syrischen und arabischen Welt weit verbreitet ist.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
L’èthos (caractère) apparaît dans la Rhétorique d’Aristote comme une notion hétéroclite. Désignan... more L’èthos (caractère) apparaît dans la Rhétorique d’Aristote comme une notion hétéroclite. Désignant l’un des trois moyens de persuasion techniques (avec l’argumentation et les passions), il renvoie à l’image persuasive, vertueuse, que l’orateur doit construire dans son discours pour emporter l’adhésion de ses auditeurs; étudié dans le « traité des caractères » selon les âges et les conditions de fortune, c’est un outil d’analyse psychologique fondé sur le vraisemblable qu’on peut employer pour adapter son discours aux attentes d’un auditoire.
Devant les diverses tentatives des Antiquisants pour envisager l’èthos comme un concept univoque, cette étude part d’un double constat : la particularité sémantique du mot grec, qui procède à un découpage du réel ne coïncidant avec celui d’aucune autre langue, et la spécificité de la pensée aristotélicienne dont l’unité n’est pas celle d’un système. Cette étude se divise en trois moments. Une analyse linguistique et sémantique du mot èthos dans la littérature antérieure à Aristote se propose de cerner la singularité des emplois de ce terme dans la langue grecque. La « matrice » des significations d’èthos ainsi dégagée, on voit comment Aristote a recueilli cet héritage et donné à ce terme une précision et une spécialisation extrêmes. La dernière section consacrée à la Rhétorique étudie la façon dont Aristote a réinterprété la notion d’èthos telle qu’elle était définie et utilisée dans les autres traités pour l’adapter à la perspective propre de la rhétorique.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Papers by Frédérique WOERTHER
*[Avec M. Aouad], « Himma, a Pivotal Concept between Psychology and Politics », Philosophical Studies Journal, 1 (2024), 5-48, 2024
In several passages of the Arabic commentaries on Aristotle’s Rhetoric, the Greek term hexis (gr.... more In several passages of the Arabic commentaries on Aristotle’s Rhetoric, the Greek term hexis (gr. ἕξις, stable disposition to produce certain acts) is rendered by himma (aspira- tion), whose definition is taken in a politico-psychological sense. Other passages of these commentaries and other works of philosophy written in Arabic attest for the presence of himma with the same meaning, and with significant frequency and in cru- cial passages – despite the term’s absence from the indexes of modern editions of these texts. The present article proposes an exhaustive study of the definitions of himma employed in its politico-psychological sense and of its characteristics outside the defi- nitions before comparing it, on the one hand, with other acceptions of himma – ṣiġar al-himma (pusillanimity), kibar al-himma (magnanimity), the himmas as different energies of the soul, the himma according to the sūfīs, the himma at the source of the himmas – and, on the other hand, with the Aristotelian hexis, with malaka, and with the Stoic hexis. Finally, we attempt to identify the origines of the concept of himma in its politico-psychological sense.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
The use of Avicenna by Hermann the German in his Latin translation of the Arabic version of Arist... more The use of Avicenna by Hermann the German in his Latin translation of the Arabic version of Aristotle’s Rhetoric, briefly mentioned by William Boggess, was extensively studied and assessed by Gaia Celli in two publications (2012, 2017). These publica- tions are prior to a new edition of the Rhetoric of the Šifāʾ that will take into account a larger group of more diverse manuscripts. The present contribution follows the line of two previous studies that were dedicated to Hermann’s use, in his Arabo-Latin trans- lation of the Rhetoric, of al-Fārābī and Averroes respectively. The aim is threefold : 1° present the first Arabo-Latin edition of the fragments and testimonies of Avicenna in Hermann’s translation based on the two extant witnesses of the text, along with a second critical apparatus in which the differences between this Latin version and Avicenna’s text as it was edited by Sālim are indicated ; 2° evaluate Hermann’s use of Avicenna’s source material, by comparing, on the one hand, Hermann’s use of al-Fārābī’s Great Commentary on the Rhetoric, and, on the other hand, Averroes’ Middle Commentary on the Rhetoric. This procedure will make it possible to charac- terize Hermann’s methods more precisely in so far as Hermann’s work goes beyond what today we call a mere “translation” ; 3° take advantage of the edited fragments of Avicenna in Hermann’s Latin translation and the progress in understanding the trans- mission of the manuscripts of Avicenna. The latter step will make it possible to offer a stemmatic reconstruction of the tradition of the Rhetoric of the Šifāʾ, and to identify the position of Hermann’s Arabic source in this tradition.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Ishraq. Islamic Philosophy Yearbook, 2022
The Didascalia in Rethoricam Aristotilis ex glosa Alpharabii (henceforth Didascalia) constitute t... more The Didascalia in Rethoricam Aristotilis ex glosa Alpharabii (henceforth Didascalia) constitute the prologue, in its Latin version, of al-Fārābī’s Great Commentary on Aristotle’s Rhetoric, which itself is otherwise lost. The purpose of this contribution is to describe the way al-Fārābī dispelled ambiguities that affect Aristotle’s Rhetoric in regard to the differences between rhetoric and dialectic and to the relative weight of rhetoric's philosophical value and its political value. Al-Fārābī first emphasizes the epistemological frame in which persuasion (persuasio) can be grasped and distinguished from certitude (certitudo), in which both persuasion and certitude are understood as modes that constitute conviction (creditio, ar. taṣdīq) and are opposed to the « representation of a simple thing in mind » (rei incomplexe in mente formatio, ar. taṣawwur). He then determines more precisely what rhetoric is and how rhetorical arguments are to be determined ; and he identifies the many values that can be attributed to rhetoric, in particular the heuristic method that can applied under certain circumstances in science. In following and developing these views which were probably inherited from the Alexandrian School, al-Fārābī underlines the prominent role played by rhetoric as the most useful and most necessary tool for governing cities.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
HOFFMANN (Philippe), CASAS (Ghislain), LECERF (Adrien) (dir.), Essence, puissance, activité dans la philosophie et les savoirs grecs, p. 99-123, 2022
Je me propose d’examiner l’utilisation des notions de δύναμις, ἐνεργεία et οὐσία chez quatre des ... more Je me propose d’examiner l’utilisation des notions de δύναμις, ἐνεργεία et οὐσία chez quatre des principaux représentants de la théorie rhétorique grecque de la période hellénistique et des débuts de l'Empire Romain, dont les doctrines ne nous sont parvenues que sous la forme de témoignages et de fragments (Woerther 2012, Woerther 2013 et Woerther 2015). J’examinerai notamment les notions de dύναμις et d᾽οὐσία chez Hermagoras, Apollodore et Théodore; et de δύναμις chez Caecilius : leurs usages, leur valeur et leurs sources - la notion d’ἐνεργεία n’apparaissant pas dans mon corpus.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
S. Chatti (ed.), Women’s Contemporary Readings of Medieval Arabic Thought, (Switzerland: Springer, Logic, Argumentation & Reasoning), 101-126., 2022
The following contribution aims at giving a brief overview of the way in which Averroes conceives... more The following contribution aims at giving a brief overview of the way in which Averroes conceives the notion of prudence (gr. φρόνησις, ar. taʿaqqul) in his Commentary on Book VI of the Nicomachean Ethics. As Averroes’ Commentary is now lost in its original Arabic version (apart from some thirty fragments preserved in the margins of the Unicum of Fez), we offer here for the first time a critical edition (from the two main Latin witnesses O et T) of the passages of Book VI of this Commentary that are dedicated to the notion of prudence. These passages are presented in their Latin version and translated into English and are the following: I. ad NE VI 5, 1140a 24-30; II. ad NE VI 7, 1141a 20-1141b 2; III. ad NE VI 7-8, 1141b 8-1142a 30; IV. ad NE VI 11-13, 1143a 25-1145a 11.
Alhtough a comprehensive treatment of the notion of prudence in Averroes’ Commentary on the Ethics would require more steps (a collation of the Hebrew version of Averroes’ Commentary, including the secondary witnesses of the Latin tradition; a close comparison of the Greek version of Aristotle with the Hebrew and Latin translations of Averroes; and other passages of Aristotle’s Nicomachean Ethics and Averroes’ Commentary on the Nicomachean Ethics where the notion of prudence is mentioned), the comparison of Aristotle’s text with the corresponding passages in the Latin version of Averroes’ Commentary allows us to make two remarks: first, the almost systematic substitution of the notion of prudence (prudentia / taʿaqqul) for the notion of intellect (intellectum / ʿaql); second, whereas Aristotle defines prudence as a deliberative disposition that belongs to the (practical) realm of action, Averroes sees in it only a deliberative disposition, which is well below the notion of wisdom that he introduces, it seems, as the one and only disposition with the status of a virtue of thought. Therefore, it seems that, in regard to this point, Averroes departs from Aristotle. The Graeco-Arabic version of the Nicomachean Ethics may have partly affected this interpretation of prudence, which is subordinated to theoretical wisdom if we put aside the fact that the Arabic term taʿaqqul—which translates the Greek φρόνησις—derives from the root ʿ-q-l, which refers to reason.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
The Pursuit of Happiness in Medieval Jewish and Islamic Thought, 2021
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Oriens, 2019
Following Berman’s edition, this project takes a fresh look at the fragments of Averroes’ Middle ... more Following Berman’s edition, this project takes a fresh look at the fragments of Averroes’ Middle Commentary on the Nicomachean Ethics that are contained in the Unicum of Fez. The Arabic text of Aristotle and the marginal notes, taken from Averroes’ Com- mentary, have been checked against the manuscript with occasional consideration of emendations proposed by Ullmann. The symbols used by the annotator of the text have been described. The marginal notes have been recontextualized and translated into French following comparison with the Greek text of Aristotle. Finally, by comparing Hermann’s Latin version of Averroes’ Commentary – which is currently being made into a scholarly edition – it has been possible to create a brief Latin-Arabic lexicon of the terms used by the translator from Toledo.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Le plaisir, le bonheur, et l’ acquisition des vertus: Édition du Livre X du Commentaire moyen d’Averroès à l’<i>Éthique à Nicomaque</i> d’Aristote, 2018
Ce volume propose la toute première édition, accompagnée d’une traduction française annotée, de l... more Ce volume propose la toute première édition, accompagnée d’une traduction française annotée, de la version latine du Commentaire moyen d’Averroès à l’Ethique à Nicomaque d’Aristote (Livre X), dont l’original arabe est perdu. Il présente également une étude complète de la tradition manuscrite du texte latin, et les principes d’édition, qui prennent en compte, ponctuellement, la version hébraïque du Commentaire. Deux études viennent compléter ce volume: l’une, consacrée à la notion de “commentaire moyen” (talḫīṣ), l’autre à la place qu’Averroès – par le biais d’une analogie avec la médecine – réserve à l’éthique au sein de la philosophie pratique, et à la façon dont il conçoit désormais, de façon non aristotélicienne, l’éthique comme une “science.” This volume contains the first edition of the Latin version of the Middle Commentary of Averroes on Aristotle’s Nicomachean Ethics (Book X), the original arabic version being lost. It is accompanied by an annotated French translation. The volume also contains a full study of the manuscript tradition of the Latin text and sets outs the principles used in the edition, which takes into account, where necessary, the Hebrew version of the Commentary. Two further studies complete the volume: the first is devoted to the genre of “Middle Commentary” (talḫīṣ); the second considers how Averroes uses an analogy with medicine to place ethics at the heart of practical philosophy, and how, in a manner that is foreign to Aristotle, he conceives of ethics as a “science.”
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bulletin de Philosophie Médiévale, 2017
Les presentes remarques se proposent d’observer la facon dont les noms propres ont ete traites pa... more Les presentes remarques se proposent d’observer la facon dont les noms propres ont ete traites par Averroes dans son Commentaire moyen a l’Ethique a Nicomaque (= CmEN), redige a partir de la traduction arabe du traite aristotelicien (ENar), dont une seule copie unique existe aujourd’hui, conservee dans la bibliotheque Quaraouiyine de Fes. Perdu dans sa version originale arabe, ce Commentaire n’existe - a l’exception d’une trentaine de petits fragments - que dans sa traduction latine, realisee en 1240 par Hermann l’Allemand, et dans sa traduction hebraique, achevee par Samuel de Marseille en 1340. Analyser l’attitude d’Averroes devant les noms propres de ENar, qui pour la plupart ont ete translitteres par le traducteur arabe, entraine par voie de consequence un examen de la facon dont Hermann et Samuel ont a leur tour reagi face a des noms propres (quand ils ont ete conserves par Averroes dans son Commentaire), dont ils ne connaissaient pas necessairement les referents puisqu’ils appartiennent a une aire culturelle differente de la leur.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Books by Frédérique WOERTHER
This volume contains the first edition of the Latin version of the Middle Commentary of Averroes on Aristotle’s Nicomachean Ethics (Book X), the original arabic version being lost. It is accompanied by an annotated French translation. The volume also contains a full study of the manuscript tradition of the Latin text and sets outs the principles used in the edition, which takes into account, where necessary, the Hebrew version of the Commentary. Two further studies complete the volume: the first is devoted to the genre of “Middle Commentary” (talḫīṣ); the second considers how Averroes uses an analogy with medicine to place ethics at the heart of practical philosophy, and how, in a manner that is foreign to Aristotle, he conceives of ethics as a “science.”
The historical periods and geographical areas that arise – from Greco-Roman antiquity to Heidegger’s philosophy, from the Syriac and Arabic traditions to the Western world – make it possible, in sum, not only to indicate how the Rhetoric has been read and interpreted, but also to offer general perspectives on the practice of explicating ancient texts.
Le présent volume rassemble treize articles envisagés comme autant de chapitres d’un livre et dédiés à l’histoire, à la méthode et à la pratique des commentaires à la Rhétorique d’Aristote. Mêlant l’approche matérielle et linguistique, ces contributions se proposent de réinscrire chacun des commentaires dans son contexte historique, politique, social, culturel, philosophique, et pédagogique particulier.
Les périodes et les aires géographiques considérées ici—de l’Antiquité gréco-romaine jusqu’à la philosophie de Heidegger, des traditions syriaque et arabe au monde occidental—permettent, in fine, non seulement de suggérer des pistes de lecture pour la Rhétorique et l’histoire des interprétations de la Rhétorique, mais aussi de dessiner des perspectives plus générales sur la pratique du commentaire.
D’origine sicilienne, Caecilius est un rhéteur grec, contemporain — et peut-être ami ? — de Denys d’Halicarnasse, et qui doit notamment sa renommée à la rédaction d’un traité sur les figures dont l’influence fut, dans l’histoire de la rhétorique, profonde et durable. Son nom est aussi rattaché à l’histoire du Canon des dix orateurs attiques, au développement de la notion de « sublime » et à la polémique anti-asianiste qui agite les mondes grec et romain au ier s. avant J.-C. Pourtant, la place exacte que Caecilius tient dans ces controverses est loin d’être évidente ni même assurée, et les études qui ont été consacrées à ces questions ont attribué au rhéteur des rôles divers, quelquefois contradictoires. Les divergences qui caractérisent ces travaux sont en partie assignables à l’hétérogénéité des corpus sur lequels elles reposent. Comme pour tous les autres rhéteurs grecs de cette période (mis à part Denys d’Halicarnasse), on ne dispose en effet sur Caecilius que de sources minces et lacunaires, constituées essentiellement de témoignages — dans le meilleur des cas, de fragments — tirés d’auteurs postérieurs. En outre, les éditions qui tentent de reconstituer ce qui aurait été la doctrine authentique du rhéteur de Calè-Actè ne prennent pas toujours en compte les mêmes sources.
Cette édition, qui repose sur les mêmes principes qui ont été adoptés dans les éditions des Fragments et Témoignages d’Hermagoras, et d’Apollodore de Pergame et Théodore de Gadara, se divise en deux parties distinctes : l’une rassemble les fragments et témoignages que l’on peut rapporter à Caecilius, tandis que l’autre — qui se réduit au long texte de l’Ineditum Vaticanum, mentionnant en titre le nom d’un Caecilius qui en serait l’auteur — est un fragment qui n’est pas authentique.
Les témoignages ont été traduits de façon à respecter au maximum l’usage des termes techniques qui se retrouvent d’un témoignage à l’autre, quels qu’en soient les auteurs ou les langues dans lesquelles il a été conservé. Un lexique final réunit les principaux termes mentionnés dans les Fragments et témoignages, ainsi que les équivalences, quand elles sont attestées par les textes, entre les notions grecques et latines : il permettra de travailler avec précision sur le lexique grec de la technique rhétorique et de la critique à l’âge hellénistique et post-hellénistique de mettre à jour ses correspondances dans la langue latine, afin de mieux déceler les innovations tant dans le domaine conceptuel que le domaine purement lexical.
Maintaining this distinction as a working hypothesis or a heuristic device, this book includes contributions from specialists in classical and postclassical Greek rhetoric, Roman rhetoric, the Syriac and Arabic branches of the transmission of Aristotle’s Rhetoric, as well as specialists of Arabic eloquence (balaga). These authors examine the continuities between philosophical rhetoric and literary rhetoric as these are evident in the Greek, Roman, Syriac, and Arabic worlds: Did the two kinds of rhetoric simply coexist, whereby they accepted a clear and distinct separation of tasks that fell to each? Did they develop separately? Did they come into mutual confrontation in the two cultural milieux? Did they influence and enrich each other? Did they adapt themselves in similar ways to similar social and political contexts?
In its refusal to rest content with the western classical world, this book is intended to contribute to interdisciplinary research in rhetoric by raising a question that is common to the Greek, Roman, Syriac, and Arabic worlds.
Dieses Werk gründet in der folgenden Beobachtung: In der griechischen und römischen sowie in der syrischen und arabischen Tradition gibt es zwei verschiedene Arten der „Rhetorik“ - die literarische und die philosophische Rhetorik - die sich in ihren Zielen, ihren Methoden, ihrer Programmatik und ihren Quellen unterscheiden.
In diesem Buch wird diese Unterscheidung als eine Arbeitshypothese oder als ein heuristisches Verfahren vertreten. Es enthält sowohl Beiträge von Spezialisten der klassischen und postklassischen griechischen Rhetorik, der römischen Rhetorik, der syrischen und arabischen Zweige der Überlieferung der Aristotelischen Rhetorik, als auch von Spezialisten der arabischen Eloquenz (balaga). Diese Autoren untersuchen die Kontinuitäten zwischen der philosophischen Rhetorik und der literarischen Rhetorik, wie sie in der griechischen, römischen, syrischen und arabischen Welt auftreten: Bestanden die zwei verschiedenen Arten der Rhetorik einfach nebeneinander, und willigten sie somit in eine klare und deutliche Unterscheidung der ihnen zufallenden Aufgaben ein? Haben sie sich unabhängig voneinander entwickelt? Kam es zu einer gegenseitigen Konfrontation in den beiden kulturellen Milieus? Haben sie sich gegenseitig beeinflusst und bereichert? Haben sie sich in derselben Weise an ähnliche soziale und politische Gegebenheiten angepasst?
In seinem Anspruch, die Grenzen der westlichen klassischen Welt zu überschreiten, soll dieses Buch zur interdisziplinären Forschung der Rhetorik beitragen, indem es eine Frage aufwirft, die in der griechischen, römischen, syrischen und arabischen Welt weit verbreitet ist.
Devant les diverses tentatives des Antiquisants pour envisager l’èthos comme un concept univoque, cette étude part d’un double constat : la particularité sémantique du mot grec, qui procède à un découpage du réel ne coïncidant avec celui d’aucune autre langue, et la spécificité de la pensée aristotélicienne dont l’unité n’est pas celle d’un système. Cette étude se divise en trois moments. Une analyse linguistique et sémantique du mot èthos dans la littérature antérieure à Aristote se propose de cerner la singularité des emplois de ce terme dans la langue grecque. La « matrice » des significations d’èthos ainsi dégagée, on voit comment Aristote a recueilli cet héritage et donné à ce terme une précision et une spécialisation extrêmes. La dernière section consacrée à la Rhétorique étudie la façon dont Aristote a réinterprété la notion d’èthos telle qu’elle était définie et utilisée dans les autres traités pour l’adapter à la perspective propre de la rhétorique.
Papers by Frédérique WOERTHER
Alhtough a comprehensive treatment of the notion of prudence in Averroes’ Commentary on the Ethics would require more steps (a collation of the Hebrew version of Averroes’ Commentary, including the secondary witnesses of the Latin tradition; a close comparison of the Greek version of Aristotle with the Hebrew and Latin translations of Averroes; and other passages of Aristotle’s Nicomachean Ethics and Averroes’ Commentary on the Nicomachean Ethics where the notion of prudence is mentioned), the comparison of Aristotle’s text with the corresponding passages in the Latin version of Averroes’ Commentary allows us to make two remarks: first, the almost systematic substitution of the notion of prudence (prudentia / taʿaqqul) for the notion of intellect (intellectum / ʿaql); second, whereas Aristotle defines prudence as a deliberative disposition that belongs to the (practical) realm of action, Averroes sees in it only a deliberative disposition, which is well below the notion of wisdom that he introduces, it seems, as the one and only disposition with the status of a virtue of thought. Therefore, it seems that, in regard to this point, Averroes departs from Aristotle. The Graeco-Arabic version of the Nicomachean Ethics may have partly affected this interpretation of prudence, which is subordinated to theoretical wisdom if we put aside the fact that the Arabic term taʿaqqul—which translates the Greek φρόνησις—derives from the root ʿ-q-l, which refers to reason.
This volume contains the first edition of the Latin version of the Middle Commentary of Averroes on Aristotle’s Nicomachean Ethics (Book X), the original arabic version being lost. It is accompanied by an annotated French translation. The volume also contains a full study of the manuscript tradition of the Latin text and sets outs the principles used in the edition, which takes into account, where necessary, the Hebrew version of the Commentary. Two further studies complete the volume: the first is devoted to the genre of “Middle Commentary” (talḫīṣ); the second considers how Averroes uses an analogy with medicine to place ethics at the heart of practical philosophy, and how, in a manner that is foreign to Aristotle, he conceives of ethics as a “science.”
The historical periods and geographical areas that arise – from Greco-Roman antiquity to Heidegger’s philosophy, from the Syriac and Arabic traditions to the Western world – make it possible, in sum, not only to indicate how the Rhetoric has been read and interpreted, but also to offer general perspectives on the practice of explicating ancient texts.
Le présent volume rassemble treize articles envisagés comme autant de chapitres d’un livre et dédiés à l’histoire, à la méthode et à la pratique des commentaires à la Rhétorique d’Aristote. Mêlant l’approche matérielle et linguistique, ces contributions se proposent de réinscrire chacun des commentaires dans son contexte historique, politique, social, culturel, philosophique, et pédagogique particulier.
Les périodes et les aires géographiques considérées ici—de l’Antiquité gréco-romaine jusqu’à la philosophie de Heidegger, des traditions syriaque et arabe au monde occidental—permettent, in fine, non seulement de suggérer des pistes de lecture pour la Rhétorique et l’histoire des interprétations de la Rhétorique, mais aussi de dessiner des perspectives plus générales sur la pratique du commentaire.
D’origine sicilienne, Caecilius est un rhéteur grec, contemporain — et peut-être ami ? — de Denys d’Halicarnasse, et qui doit notamment sa renommée à la rédaction d’un traité sur les figures dont l’influence fut, dans l’histoire de la rhétorique, profonde et durable. Son nom est aussi rattaché à l’histoire du Canon des dix orateurs attiques, au développement de la notion de « sublime » et à la polémique anti-asianiste qui agite les mondes grec et romain au ier s. avant J.-C. Pourtant, la place exacte que Caecilius tient dans ces controverses est loin d’être évidente ni même assurée, et les études qui ont été consacrées à ces questions ont attribué au rhéteur des rôles divers, quelquefois contradictoires. Les divergences qui caractérisent ces travaux sont en partie assignables à l’hétérogénéité des corpus sur lequels elles reposent. Comme pour tous les autres rhéteurs grecs de cette période (mis à part Denys d’Halicarnasse), on ne dispose en effet sur Caecilius que de sources minces et lacunaires, constituées essentiellement de témoignages — dans le meilleur des cas, de fragments — tirés d’auteurs postérieurs. En outre, les éditions qui tentent de reconstituer ce qui aurait été la doctrine authentique du rhéteur de Calè-Actè ne prennent pas toujours en compte les mêmes sources.
Cette édition, qui repose sur les mêmes principes qui ont été adoptés dans les éditions des Fragments et Témoignages d’Hermagoras, et d’Apollodore de Pergame et Théodore de Gadara, se divise en deux parties distinctes : l’une rassemble les fragments et témoignages que l’on peut rapporter à Caecilius, tandis que l’autre — qui se réduit au long texte de l’Ineditum Vaticanum, mentionnant en titre le nom d’un Caecilius qui en serait l’auteur — est un fragment qui n’est pas authentique.
Les témoignages ont été traduits de façon à respecter au maximum l’usage des termes techniques qui se retrouvent d’un témoignage à l’autre, quels qu’en soient les auteurs ou les langues dans lesquelles il a été conservé. Un lexique final réunit les principaux termes mentionnés dans les Fragments et témoignages, ainsi que les équivalences, quand elles sont attestées par les textes, entre les notions grecques et latines : il permettra de travailler avec précision sur le lexique grec de la technique rhétorique et de la critique à l’âge hellénistique et post-hellénistique de mettre à jour ses correspondances dans la langue latine, afin de mieux déceler les innovations tant dans le domaine conceptuel que le domaine purement lexical.
Maintaining this distinction as a working hypothesis or a heuristic device, this book includes contributions from specialists in classical and postclassical Greek rhetoric, Roman rhetoric, the Syriac and Arabic branches of the transmission of Aristotle’s Rhetoric, as well as specialists of Arabic eloquence (balaga). These authors examine the continuities between philosophical rhetoric and literary rhetoric as these are evident in the Greek, Roman, Syriac, and Arabic worlds: Did the two kinds of rhetoric simply coexist, whereby they accepted a clear and distinct separation of tasks that fell to each? Did they develop separately? Did they come into mutual confrontation in the two cultural milieux? Did they influence and enrich each other? Did they adapt themselves in similar ways to similar social and political contexts?
In its refusal to rest content with the western classical world, this book is intended to contribute to interdisciplinary research in rhetoric by raising a question that is common to the Greek, Roman, Syriac, and Arabic worlds.
Dieses Werk gründet in der folgenden Beobachtung: In der griechischen und römischen sowie in der syrischen und arabischen Tradition gibt es zwei verschiedene Arten der „Rhetorik“ - die literarische und die philosophische Rhetorik - die sich in ihren Zielen, ihren Methoden, ihrer Programmatik und ihren Quellen unterscheiden.
In diesem Buch wird diese Unterscheidung als eine Arbeitshypothese oder als ein heuristisches Verfahren vertreten. Es enthält sowohl Beiträge von Spezialisten der klassischen und postklassischen griechischen Rhetorik, der römischen Rhetorik, der syrischen und arabischen Zweige der Überlieferung der Aristotelischen Rhetorik, als auch von Spezialisten der arabischen Eloquenz (balaga). Diese Autoren untersuchen die Kontinuitäten zwischen der philosophischen Rhetorik und der literarischen Rhetorik, wie sie in der griechischen, römischen, syrischen und arabischen Welt auftreten: Bestanden die zwei verschiedenen Arten der Rhetorik einfach nebeneinander, und willigten sie somit in eine klare und deutliche Unterscheidung der ihnen zufallenden Aufgaben ein? Haben sie sich unabhängig voneinander entwickelt? Kam es zu einer gegenseitigen Konfrontation in den beiden kulturellen Milieus? Haben sie sich gegenseitig beeinflusst und bereichert? Haben sie sich in derselben Weise an ähnliche soziale und politische Gegebenheiten angepasst?
In seinem Anspruch, die Grenzen der westlichen klassischen Welt zu überschreiten, soll dieses Buch zur interdisziplinären Forschung der Rhetorik beitragen, indem es eine Frage aufwirft, die in der griechischen, römischen, syrischen und arabischen Welt weit verbreitet ist.
Devant les diverses tentatives des Antiquisants pour envisager l’èthos comme un concept univoque, cette étude part d’un double constat : la particularité sémantique du mot grec, qui procède à un découpage du réel ne coïncidant avec celui d’aucune autre langue, et la spécificité de la pensée aristotélicienne dont l’unité n’est pas celle d’un système. Cette étude se divise en trois moments. Une analyse linguistique et sémantique du mot èthos dans la littérature antérieure à Aristote se propose de cerner la singularité des emplois de ce terme dans la langue grecque. La « matrice » des significations d’èthos ainsi dégagée, on voit comment Aristote a recueilli cet héritage et donné à ce terme une précision et une spécialisation extrêmes. La dernière section consacrée à la Rhétorique étudie la façon dont Aristote a réinterprété la notion d’èthos telle qu’elle était définie et utilisée dans les autres traités pour l’adapter à la perspective propre de la rhétorique.
Alhtough a comprehensive treatment of the notion of prudence in Averroes’ Commentary on the Ethics would require more steps (a collation of the Hebrew version of Averroes’ Commentary, including the secondary witnesses of the Latin tradition; a close comparison of the Greek version of Aristotle with the Hebrew and Latin translations of Averroes; and other passages of Aristotle’s Nicomachean Ethics and Averroes’ Commentary on the Nicomachean Ethics where the notion of prudence is mentioned), the comparison of Aristotle’s text with the corresponding passages in the Latin version of Averroes’ Commentary allows us to make two remarks: first, the almost systematic substitution of the notion of prudence (prudentia / taʿaqqul) for the notion of intellect (intellectum / ʿaql); second, whereas Aristotle defines prudence as a deliberative disposition that belongs to the (practical) realm of action, Averroes sees in it only a deliberative disposition, which is well below the notion of wisdom that he introduces, it seems, as the one and only disposition with the status of a virtue of thought. Therefore, it seems that, in regard to this point, Averroes departs from Aristotle. The Graeco-Arabic version of the Nicomachean Ethics may have partly affected this interpretation of prudence, which is subordinated to theoretical wisdom if we put aside the fact that the Arabic term taʿaqqul—which translates the Greek φρόνησις—derives from the root ʿ-q-l, which refers to reason.
Sous les dehors d’une grande simplicité, la notion de style recouvre en effet, dans la tradition rhétorique, des réalités très diverses. Prise en son sens premier (λέξις, elocutio), elle embrasse toute la mise en forme du discours persuasif : choix du lexique, usage des figures et des tropes, rythmique. Elle s’oppose alors aux autres composantes de l’activité oratoire (invention, organisation, action) comme étant le domaine de la forme. Mais la tradition ne s’est pas contentée d’aborder le style par le biais de la seule stylistique, cette « rhétorique restreinte » dont parle Gérard Genette : d’emblée, chez les auteurs grecs (Aristote, Démétrios) comme chez les auteurs latins (en particulier Varron, Cicéron et Quintilien), le style ne se comprend qu’en lien avec d’autres aspects de la pratique du discours. Dès le Ier siècle av. J.-C., les théoriciens insisteront sur le lien profond qui unit le style et le but argumentatif d’un discours : la démonstration, aussi logique soit-elle, ne se conçoit pas sans cette forme qui n’est plus conçue comme un ornement, mais comme la charpente du discours. Loin de se livrer à des jeux formels, la rhétorique antique inscrira le style dans des appareils plus vastes (grammaire, théories de l’argumentation, appareils pédagogiques). Il devient alors le soubassement essentiel du rapport maîtrisé au langage. Comme le montre un programme pédagogique tel que celui de Quintilien, l’éducation lettrée antique entend habituer l’enfant à entretenir aux textes un rapport grammatical (correction), argumentatif (compréhension des structures) et proprement stylistique (figures, tropes, perception du genre du texte, identification du « style » de l’auteur). Ces trois éléments ne sont pas séparables : pour la rhétorique ancienne, il n’est de fond que de la forme.
C’est cette centralité et cette plasticité de la notion de style que ces journées entendent explorer, en s’ancrant tout d’abord dans les problématiques stylistiques explorées par Pierre Chiron tout au long de sa carrière. Ainsi ces deux journées tenteront de faire le bilan des avancées récentes sur trois questions complémentaires :
1. L’évolution de la place de la notion de style dans l’architecture des traités rhétoriques
Il s’agira de s’interroger sur la place qu’occupe la réflexion stylistique, et la manière dont elle s’articule au reste de la doctrine, dans les différents courants de la pensée antique, du IVe s. av. J.-C. au IIIe siècle ap. J.-C. On cherchera à apprécier les raisons qui poussent tel ou ou tel représentant de la doctrine à rompre l’idéal d’intégration de la stylistique à l’argumentation (ou à la grammaire et à la pédagogie) pour faire de la stylistique un domaine distinct et autonome. La question du glissement de la perspective rhétorique (à visée persuasive et pédagogique) à la perspective critique (telle qu’elle apparaît avec Denys d’Halicarnasse) ou simplement ornementale devra également être posée.
2. L’émergence de la doctrine des ideai
Avec Hermogène le rhéteur, apparaît à la fin du IIe s. ap. J.-C. une doctrine stylistique « totalisante », qui effectue une synthèse de la plupart des approches traditionnelles du style (vertus du style, caractères etc.) : la théorie des ideai. En définissant vingt ideai (formes) du style, Hermogène entend non plus classer des figures ou des ornements, mais bien organiser le rapport au discours à partir de catégories d’illocution. Loin de se limiter à la recension de « fleurs de la rhétorique », l’empire du style s’élargit (selon la logique de la première question soulevée), et permet une approche plus globale encore des réalités discursives. Ce sont les vertus critiques et pédagogiques de cette doctrine, ainsi que la rupture qu’elle crée avec la tradition précédente, que l’on cherchera à explorer.
3. Le rapport entre style et types de discours
La notion de style, intégrée aux autres approches du discours, en vient également à caractériser des manières de faire argumentatives, comme Fernand Hallyn a pu le montrer à propos de l’écriture scientifique (Les Structures rhétoriques de la science: De Kepler à Maxwell, 2004). C’est sur cette ligne d’enquête que les journées voudraient se terminer, en reliant les questions propres à la rhétorique antique (vision totalisante ou non du style ; articulation ou non avec les autres aspects de la théorie) et celles qui relèvent d’interrogations dépassant le strict domaine de la rhétorique (entendue dans son sens restreint de technique). On interrogera ainsi la notion de « style » en lien avec la question du genre littéraire ou dans d’autres pratiques de l’écrit (philosophie, histoire, sciences).