Andy Schleck avait du mal à dissimuler son amertume. Troisième de Liège-Bastogne-Liège, le vainqueur de l’édition 2009 traine sa misère sur la ligne d’arrivée. Beau joueur, le Luxembourgeois reconnaît la supériorité de Philippe Gilbert. Presque fataliste. Deuxième et troisième, Fränk et Andy ne débloqueront pas le compteur de Leopard Trek pendant cette campagne de classiques. Deuxième à Milan-San Remo et à Paris-Roubaix et troisième sur le Tour des Flandres avec Cancellara, la formation luxembourgeoise a montré son maillot. Sans pour autant s’imposer.
Dans les rangs de l’équipe, on tempère. « Ce n’est pas trop mal, tente de convaincre Kim Andersen, directeur sportif. C’est sûr qu’on préfère tous gagner, mais il nous a manqué un peu de chance (ndlr, dix deuxièmes places et huit troisièmes places depuis le début de l’année). » Avec huit succès, Leopard-Trek se classe seulement au onzième rang sur dix-huit du WorldTour. Bien loin des 18 victoires de HTC-Columbia. « Il ne faut pas paniquer, la saison est longue, calme le Français Brice Feillu. Et puis même si l’équipe n’a pas gagné, on a réalisé de belles courses et une belle campagne. »
Seul motif de satisfaction, alors que Fabian Cancellara a abandonné la place de leader du WorldTour au vorace Philippe Gilbert, Leopard-Trek s’est emparé des commandes du classement général. Bien mais pas suffisant pour le groupe de Flavio Becca, homme d'affaires d'origine italienne ayant fait fortune dans l'immobilier, ami du père des frères Schleck et qui a mis la main à la poche pour façonner cette équipe. « Si je regarde mes 25 coureurs, je peux me permettre d'être ambitieux parce qu'ils sont très forts, déclarait le manageur, Brian Nygaard à la présentation de l’équipe. On veut faire de notre mieux. S'ils font de leur mieux, on gagnera beaucoup de courses. » Avant le Tour de France ?