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Affaire Claude-Boxberger: volte-face du beau-père qui dément l'injection d'EPO

Ophélie Claude-Boxberger

Ophélie Claude-Boxberger - AFP

Nouveau rebondissement dans l'affaire de dopage de l'athlète Ophélie Claude-Boxberger: son beau-père Alain Flaccus, qui s'accusait jusque-là de lui avoir injecté de l'EPO à son insu, a changé sa version et indiqué à l'AFP vendredi qu'il n'avait jamais commis un tel geste.

"Je ne suis pas à l'origine de cette analyse positive à l'EPO." C'est ce qu’Alain Flaccus a répondu par écrit, via son avocat. C'est une volte-face du beau-père de l'athlète Ophélie Claude-Boxberger, qui s'accusait jusque-là de lui avoir injecté de l'EPO à son insu, pendant qu'elle s'était assoupie lors d'un massage le 12 septembre à Font-Romeu

"Je ne suis pas à l'origine de cette analyse positive à l'EPO", a répondu par écrit l'accusé, M. Flaccus, via son avocat, interrogé par l'AFP sur son acte. "Monsieur Flaccus n'a pas fait d'injection à Mme Claude-Boxberger", a précisé au téléphone son avocat Me Jean-Baptiste Euvrard à l'AFP, jetant le trouble sur cette affaire rocambolesque, sept mois après les aveux de son client.

Du côté de la défense, l'indignation domine les pensées. Après les aveux de M. Flaccus en janvier, Ophélie Claude-Boxberger avait porté plainte d'emblée contre lui pour empoisonnement. L'avocat de l'athlète, Me Laurent Clauzon, dénonce une manœuvre de l'accusé pour "sauver sa peau".

"C'est une nouvelle effarante, a indiqué à l'AFP Me Laurent Clauzon, l'avocat d'Ophélie Claude-Boxberger. Sur le fond il va falloir qu'il donne de sérieuses explications. Il est en train d'essayer de sauver sa peau (...) c'est une énorme surprise", a-t-il estimé. "C'est bizarre, j'ai du mal à réaliser", a ajouté Ophélie Claude-Boxberger, jointe par l'AFP.

Une histoire rocambolesque

La spécialiste du 3.000 m steeple Ophélie Claude-Boxberger avait été contrôlée positive à l'EPO le 18 septembre 2019 lors d'un stage à Font-Romeu, précédant sa participation aux Mondiaux de Doha quelques semaines plus tard (élimination en séries). L'athlète, qui clame son innocence, est suspendue provisoirement depuis le 4 novembre et attend sa convocation par la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Elle risque quatre ans de suspension.

Alain Flaccus, son ancien coach de jeunesse, également compagnon de sa mère, qui l'assistait pour son entraînement, s'était accusé auprès des enquêteurs et de la presse de lui avoir inoculé une dose d'EPO à son insu, pendant qu'elle s'était assoupie lors d'un massage le 12 septembre à Font-Romeu. M. Flaccus, 72 ans, expliquait alors avoir agi par jalousie envers le médecin de l'équipe de France Jean-Michel Serra, avec qui la fondeuse de 31 ans entretient une relation sentimentale. Il espérait que les déboires de l'athlète rejailliraient sur le médecin, depuis licencié par la fédération.

Après les aveux de M. Flaccus, Ophélie Claude-Boxberger avait porté plainte contre lui pour empoisonnement, alors qu'en parallèle une information judiciaire est ouverte depuis novembre par le pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris pour trafic de produits dopants et administration de substance interdite. Ophélie Claude-Boxberger dénonce par ailleurs des faits d'agression sexuelle de la part de M. Flaccus lorsqu'elle était mineure et menace de porter plainte. Des faits niés en bloc par M. Flaccus. Une procédure pour agression sexuelle avait déjà été ouverte en 2009 puis classée sans suite en 2011.

A.G avec AFP