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Athlétisme: un meeting en multiplex dans plusieurs stades à l’étude

C’est le rêve fou des organisateurs du traditionnel meeting de Zurich. Dans l’impossibilité d’organiser la compétition dans son format habituel à cause de la crise du Covid-19, les Suisses veulent mettre en compétition trois athlètes par discipline, chacun dans son stade, aux quatre coins du monde, le 9 juillet. Un pari audacieux, compliqué à mettre en place.

Durement touché par la crise du Covid-19, le monde de l’athlétisme innove et se réinvente pour permettre à ses champions de concourir quoi qu’il arrive. Confrontés au report des championnats du monde indoor en Chine, des Jeux olympiques de Tokyo 2020 puis à l’annulation pure et simple des championnats d’Europe de Paris, les meilleurs athlètes du monde n’avaient aucun objectif sportif cette année. Mais la créativité des organisateurs de meeting fait bouger les lignes.

Faire mieux que le Garden Clash et les Impossible Games

D’abord avec les perchistes et le Français Renaud Lavillenie. Le 3 mai dernier, le champion olympique 2012 organise avec ses concurrents et amis Armand Duplantis et Sam Kendricks, l’Ultimate Garden Clash, un concours de saut à la perche, chacun dans son jardin, le tout diffusé sur les réseaux sociaux. En parallèle, le meeting étiqueté Diamond League d’Oslo (Norvège) a poussé le principe encore plus loin.

Intitulé Impossible Games, le meeting réunira le 11 juin prochain dans le Stade Bislett, sans aucun spectateur, plusieurs athlètes scandinaves, face à quelques-uns des meilleurs mondiaux, chez eux. Exemple avec un relais 5x2000m, d’un côté les frères Ingebritsen, Filip, Henrik et Jakob au stade, de l’autre une "Team Timothy Cheruiyot", emmenée par le Kenyan, et qui courra en simultané à Nairobi. Idem pour le saut à la perche, Renaud Lavillenie, encore dans son jardin près de Clermont-Ferrand, défiera le recordman du monde Suédois Armand Duplantis, présent lui dans le stade en Norvège.

Une équipe TV dans chaque stade, partout dans le monde

Dans ce contexte, les organisateurs du meeting de Zürich veulent pousser le curseur toujours plus loin. Objectif: réunir trois des meilleurs spécialistes de chaque discipline, chacun dans son stade, pour les mettre en concurrence le 9 juillet prochain. Une équipe de télévision se déplacerait dans chaque stade, aux quatre coins du monde. Le but étant de minimiser le nombre de stades, et de regrouper les athlètes au maximum.

Renaud Lavillenie partant, Hugues-Fabrice Zango réticent

Côté Français par exemple, Renaud Lavillenie, encore lui, serait de la partie. L’Auvergnat, auteur d’un très joli 5,95m en fin de saison hivernale, sauterait dans un stade de Clermont-Ferrand. Face à lui encore une fois, probablement Armand Duplantis et Sam Kendricks.

Pour le triple saut, le Burkinabé Hugues-Fabrice Zango a été approché, tout comme les américains Will Claye et Christian Taylor. Mais le protégé de Teddy Tamgho, qui s’entraîne à l’université d’Artois dans le Pas de Calais, a décliné la proposition.

Auteur du record d’Afrique en salle avec 17,77m cet hiver, Hugues-Fabrice Zango n’est pas prêt physiquement: "J’ai arrêté trop longtemps à cause du confinement. Un mois complet sans entraînement. J’ai beaucoup fondu musculairement. Je ne veux pas prendre de risque et le 9 juillet arrive trop tôt dans la saison." Le portugais Pablo Pichardo pourrait le remplacer.

Un pari difficile à mettre en œuvre

L’organisation de ce meeting exceptionnel n’en est qu’à ses débuts, tant la difficulté de réunir des athlètes du monde entier, en compétition par "visioconférence" est grande. Les coûts liés à la retransmission télévisée et à la location des stades sont également à prendre en compte. Si les organisateurs du meeting de Zürich y parviennent, ce serait une excellente nouvelle pour les fans d’athlétisme.

Aurélien Tiercin