Mercato: après le départ de Kouassi, tensions entre le PSG et le Bayern

Le départ de Tanguy Kouassi, du Paris Saint-Germain au Bayern Munich, est vécu en Allemagne comme un retour d’ascenseur pour le club français. L’arrivée du défenseur central est considérée comme une victoire et une énorme satisfaction, au-delà de la qualité du joueur. En interne, au PSG, on décrit un Leonardo, le directeur sportif actuel du club, comme étant "agacé par cette situation", mais prêt à "riposter".

"Il est un peu tendu en ce moment, explique une source interne. Après la difficulté des négociations sur les salaires avec les joueurs, il y a les dossiers Kouassi et Aouchiche qui lui échappent un peu. Heureusement, les départs de Thiago Silva et Cavani peuvent encore représenter un signe de sa force." Paris l’a aussi mauvaise contre les Allemands: "Nous n’avons pas aimé apprendre, au moment de l’annonce du départ de Tanguy (Kouassi), que le joueur allait au Bayern. Il aurait été apprécié que le Bayern nous contacte pour nous dire qu’ils négociaient avec notre joueur."

Des négociations ouvertes pour Lucas Hernandez

Mais si les sentiments d’une part et d’autre du Rhin ne sont pas les mêmes en ce moment, les deux clubs n’en ont pas fini ensemble. Et c’est là où Leonardo peut tenter de reprendre la main. Depuis quelques jours, les deux parties sont entrées en négociations pour le transfert de Lucas Hernandez.

Les conseillers du Français avancent également avec la direction parisienne sur un transfert cet été. Et l’annonce du départ de Tanguy Kouassi au Bayern Munich peut permettre au Brésilien de mettre un peu plus de pression sur ses homologues allemands. En essayant de faire baisser le prix de départ (80 millions d’euros) du champion du monde français.

Dans ce dossier, le Bayern n’a prévu de faire aucun cadeau au PSG. Mais Paris peut désormais brandir la menace d’attaques vis-à-vis du centre de formation allemand. Comme pour le cas Kouassi, la direction sportive français peut entrer en contact, très tôt, avec les meilleurs éléments de l’académie bavaroise pour venir perturber des négociations de premier contrat professionnel. Ce qui aurait des conséquences sur la stratégie des champions de Bundesliga.

Des Allemands très offensifs ces dernières semaines en France sur les jeunes. Comme révélé par L’Equipe, Munich avait un accord de non-agression avec l’Olympique Lyonnais et son ancien responsable du recrutement Florian Maurice. Depuis le départ de ce dernier, le club de Bundesliga ne se prive plus.

Des tensions pas nouvelles

Les tensions entre les deux clubs ne sont pas nouvelles. Les Bavarois avaient très mal pris le départ de Juan Bernat en 2018 pour 5 millions d’euros, résultat d’une stratégie montée par Antero Henrique. Le même été, l’ancien directeur sportif du PSG avait entamé des démarches pour recruter Jérôme Boateng. En jouant une partie de poker menteur avec le Bayern Munich, sans donner l’impression de réellement désirer le joueur. Des manières d’opérer qui ont laissé des traces entre les deux clubs.

Hasan Salihamidžic, directeur sportif du Bayern, avait verbalisé cette période: "Je ne veux insulter personne. Mais je vais vous dire: vous ne pouvez pas faire des choses comme ça au Bayern Munich. Surtout quand il s'agit de ce type de joueur. Si un transfert doit avoir lieu, beaucoup de choses doivent convenir. Nous devons le vouloir, le joueur doit le vouloir et l'autre club doit montrer de l'intérêt pour ce joueur. Et nous ne l'avons jamais ressenti à aucun moment. Même Jérôme m'a confirmé que les tactiques étaient étranges." Même après le départ d’Antero Henrique, l’été dernier, le Bayern Munich n’a pas oublié. La direction allemande estime que les plus hautes sphères du club ont forcément été complices d’une telle stratégie. Un an plus tard, l’arrivée de Tanguy Kouassi est un peu une revanche.