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JO 2024: Lauriane Nolot, la femme la plus rapide des Jeux

En tête après les quatre premières manches, Lauriane Nolot, meilleure chance de médaille pour l'équipe de France de kitefoil, est la femme la plus rapide des Jeux de Paris.

En mai dernier, Arianne Imbert, coach de l’équipe de France de kitefoil nourrissait beaucoup d’espoirs. " C’est un sport très spectaculaire et j’espère qu’on va avoir des bonnes conditions pour montrer à la terre entière que notre sport est magnifique. C’est fou les vitesses qu’on arrive à atteindre et la proximité entre les athlètes qui arrivent à ne pas s’emmêler. " Pour le moment ses souhaits ne sont pas totalement accomplis car sur le plan d’eau de Marseille, les athlètes n’ont flirté qu’avec les 32 nœuds pour la première journée de compétition.

Lauriane Nolot, championne du monde en titre, marin de l’année 2023 et meilleure chance de médaille d’or pour l’équipe de France de voile a néanmoins assuré en prenant la tête du classement à l’issue des quatre premières manches. Et pris beaucoup de plaisir : "J'ai carrément kiffé ! J'aime trop l'énergie. Il y avait mes parents, des copains, il y a même des gens qui veulent prendre des photos avec moi, c'est ouf ! On a l'impression d'être des stars. J'adore l'ambiance qu'il y a et je pense que d'avoir les Jeux en France c'est assez incroyable. Donc c'est cool."

"Gagner l’or à la maison  !"

Âgée de 25 ans, la native de Toulon a débuté par l’équitation avant de rejoindre pour s’amuser il y a sept ans son père et son frère dans cette discipline naissante. Elle a adoré et Ariane Imbert, créatrice du pôle espoir de Hyères, a tout de suite essayé de convaincre la famille de pouvoir récupérer la pépite dans un sport en manque de filles. Mais la réponse a été nette : les études d’abord.

Deux ans plus tard la Varoise rejoint sa coach : "Laurianne, son point fort, c’est sa vitesse. Elle est de plus en plus sereine, elle a confiance en elle. Elle positive." La jeune femme affiche souvent un grand sourire et ce petit air malicieux qui annonce une prochaine bêtise à venir. Cette semaine, elle était la première supportrice de Charline Picon et Sarah Steyaert, la première aussi à chanter et crier.

"Quand il faut redevenir sérieux et se concentrer, elle en est largement capable, explique Arianne Imbert. Elle est très forte pour ça. Elle a plutôt un caractère extraverti, elle est là pour s’amuser mais elle aime gagner et sait se recentrer sur elle-même quand il faut le faire." Laurianne a de quoi être sereine car depuis deux ans elle a quasiment tout donné, avec les deux derniers titres de championne du monde et même celui de marin de l’année 2023 face notamment à Armel Le Cléac’h.

Un sport dangereux d’abord dans la fédération de vol libre

Entre ciel et mer, ce sport spectaculaire était avant 2017 rattaché à la fédération de vol libre avant d’intégrer la fédération française de voile. Un sport jeune passé du " just for fun " (juste pour le plaisir) à l’olympisme avec une densité beaucoup plus forte en raison de la compétition avec les autres nations. Une évolution qui a changé la dynamique.

"Ils sont devenus de vrais sportifs de haut-niveau, souligne Ariane Imbert. Ils ont fait de leur passion un métier en prenant soin d’eux, en enchaînant la prépa physique, les entraînements sur l’eau, optimiser la glisse pour aller toujours plus vite." Dans ce sport où on a le renvoi de ce qu’on pousse, il faut donc être lourd et musclé. Des atouts que possède la Française avec une qualité de glisse également essentielle. Mais à près de 80 km/h, le kitefoil est une activité dangereuse.

"Je rappelle souvent à la fédération qu’on est un sport extrême, précise Ariane Imbert. S’il se passe quelque chose, on est au milieu de l’eau avec une petite planche de 1,60 m. Quand vous voyez la hauteur à laquelle ils montent, les chutes peuvent être violentes. On a régulièrement des traumas crâniens. Ça peut aller loin dans le délire. Dans notre modèle de performance il faut s’entraîner à poser le cerveau. On parle beaucoup de la gestion de risque." Pas de quoi atténuer le sourire sur le visage de Lauriane Nolot qui en plus d’être la femme la plus rapide des Jeux n’a qu’une envie : "Gagner l’or à la maison !"

Pierre-Yves Leroux