Roland-Garros: le "conte de fées" de Marco Cecchinato

Ce jeudi matin, au premier rang du court 4, il était là, avec des yeux d’amour pour "suo figlio". Sergio Cecchinato, le papa de l’étonnant demi-finaliste de Roland-Garros, n’a pas réfléchi longtemps pour abandonner sa Sicile natale. "Lundi soir, mon fils m’a appelé après sa victoire contre Goffin et m’a demandé si je voulais assister au quart de finale contre Djokovic", raconte Sergio Cecchinato.

"On a organisé en catastrophe le voyage avec ma femme et on s’est retrouvés dans le box du Lenglen. C’était déjà incroyable d’assister en direct à ce match historique contre un ex-numéro 1 mondial. Marco a joué un match exceptionnel. Il y a eu ce tie-break mémorable avec ces balles de match, ces balles de set. Pour nous, c’est un conte de fées. Rendez-vous compte, battre Djokovic, un joueur exceptionnel à tous points de vue…"

Du soleil de Sicile à la neige du nord de l'Italie

Sergio Cecchinato a très tôt décelé le talent de son Marco. Mais à un moment, il a fallu prendre une décision courageuse. "A dix-sept ans, on l’a envoyé à Caldaro (ndlr: près de Bolzano, dans le Trentin) chez Massimo Sartori, coach historique d'Andreas Seppi. C’était un choix difficile car passer du soleil de la Sicile à la neige du nord de l’Italie... Mais on voulait lui donner les moyens de réaliser le rêve de sa vie: devenir professionnel."

Aujourd’hui, Marco Cecchinato est une star. Le dernier Italien à avoir disputé une demi-finale à Roland-Garros, c’était Corrado Barazzutti, en 1978, face à Bjorn Borg. Une rencontre à propos de laquelle qu’Ubaldo Scanagatta, journaliste à Ubitennis a une anecdote. "Barazzutti avait pris 6-0, 6-1, 6-0 et au moment de la poignée demain, il avait glissé à Borg : "Merci pour le jeu…"
Avec son magnifique revers à une main, le Sicilien, 72e mondial, va tenter de rivaliser avec Dominique Thiem sur le Central.

"Son revers a longtemps engendré le plus de critiques"

"Son revers a longtemps été le coup qui a engendré le plus de critiques, confie le papa. Et maintenant on le compare au revers de Wawrinka ou Kuerten. Il faut reconnaître que c’est un coup qui a été bien amélioré par son équipe." Avant de s’entraîner sur le court 4, Marco Cecchinato a eu droit à une demi-heure de reconnaissance sur le court Philippe-Chatrier. Le premier Central des quatre Grands Chelems sur lequel il a posé les pieds. Papa était là. Forcément. Immensément fier.

VIDEO. Serra et Pitkowski épatés par l'étonnant Italien Marco Cecchinato, tombeur de Novak Djokovic !