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Détenues à ciel ouvert : un premier pas vers la liberté sur France 2

Une détenue de la ferme Baudonne, un lieu pour apprendre à se reconstruire.
Une détenue de la ferme Baudonne, un lieu pour apprendre à se reconstruire. © Les nouveaux jours

Ce documentaire met en lumière le fonctionnement de la Ferme Baudonne, qui accueille des femmes quelques mois avant la fin de leur peine. Détenues à ciel ouvert, à voir ce mercredi 19 septembre à 22h55 sur France 2.

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Des arbres, des champs et le ciel pour horizon. La Ferme Baudonne, et ses 3 hectares de nature, accueille, près de Bayonne, des femmes détenues en fin de peine et leur offre un sas entre la prison et le retour à la vraie vie. 
Ici, pas de barreaux ni de barbelés. Ce lieu unique et expérimental, créé en 2020, est dirigé par Gabi Mouesca, qui a lui-même passé 17 ans en prison. « L'absence totale de barreaux est, de fait, une cassure radicale avec l'espace cellulaire. C'est l'anti-prison ici, un pas important vers le retour de femme libre », explique-t-il dans le documentaire Détenues à ciel ouvert, diffusé sur France 2. « L'idée est que l'on puisse avoir un traitement à la hauteur de notre niveau de civilisation pour ces femmes-là », précise-t-il à propos de cette alternative à la détention. 

Pendant un an, la réalisatrice Sophie Bontemps a suivi Évelyne, Annie et Rosy et leur évolution au fil des mois passés dans l'établissement. À l'instar de toutes les résidentes, elles ont une chambre individuelle dont elles détiennent la clé. À leur arrivée, les détenues signent un contrat, s'engagent à respecter le règlement intérieur et doivent travailler 26 heures par semaine. En échange, elles reçoivent un salaire équivalent au smic sur lequel est prélevé un loyer, pour les réhabituer, petit à petit, au fonctionnement du monde extérieur. 

Nouvelle autonomie

Évelyne et Rosy œuvrent dans le potager. « Le jardin est bénéfique pour l'esprit, explique la première. Cela symbolise la vie, le renouvellement. » Annie, elle, est dévolue à la cuisine. Condamnée à multiples reprises pour vol avec escroquerie, elle a passé la moitié de sa vie en prison et savoure pleinement sa nouvelle autonomie, sa grande chambre et le fait de pouvoir se maquiller à nouveau. « C'est comme si on était enterrés vivants et qu'on ressuscite. On découvre la vie », confie-t-elle.

 Gabi Mouesca l'a vécu : le choc de la sortie de prison est presque aussi fort que celui du début de la détention. L'établissement, estampillé Emmaüs, offre ainsi une phase salvatrice permettant d'atténuer un peu l'étape difficile de la réinsertion. Mais, ici, tout n'est pas rose pour autant. La violence affleure partout, surtout entre les résidentes. Certaines, retrouvant une forme de liberté dont elles ont été privées durant tant d'années, outrepassent parfois les règles de la maison. Des écarts qui ont poussé le directeur à renvoyer trois d'entre elles derrière les barreaux. 

Se reconstruire doucement

« Ce sont les décisions les plus difficiles que j'ai eues à prendre », note-t-il. Si le chemin est donc sinueux, ce lieu aide pour autant la très grande majorité de ses résidentes dans leur reprise d'autonomie. Évelyne arrive au terme de sa peine. Elle qui évoluait dans des milieux où la drogue, l'alcool et la violence faisaient rage avant son incarcération apprend à se connaître. « Maintenant, je découvre qui je suis. J'ai découvert cette sensibilité chez moi, j'ai eu du mal à l'accepter, je prenais tout à cœur », explique-t-elle. Avec du temps, les détenues, qui peuvent passer de six mois à deux ans dans la Ferme Baudonne, gagnent en confiance et apprennent à se reconstruire doucement. 

Ce documentaire, très réussi, permet de mieux connaître cette voie parallèle qui, si elle est encore expérimentale, semble essentielle. En effet, sans accompagnement, une femme sur trois est à nouveau condamnée dans les cinq ans qui suivent sa sortie de prison.

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1 commentaire
  • AMVO

    le

    Estampillé Emmaus, dommage pour l’abbé il est mort trop tôt.

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