La justice européenne a rejeté mercredi 27 juillet la demande de la chaîne d’information RT France (ex-Russia Today) d’annuler la suspension de sa diffusion décidée dans le cadre des sanctions de l’Union européenne contre la Russie. Moscou a immédiatement promis de riposter contre les médias occidentaux.

Dans sa décision, contre laquelle le média d’État russe a annoncé faire appel, le tribunal de l’UE argumente notamment que cette « interdiction temporaire » ne remet « pas en cause » la liberté d’expression « en tant que telle », contrairement à ce qu’affirmait le média d’État russe, sanctionné après l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Aucune atteinte à la liberté d’informer

Accusés d’être des instruments de « désinformation » du Kremlin, les médias Sputnik et RT (y compris sa version francophone, RT France) ont été interdits de diffusion dans l’UE à partir du 2 mars, à la télévision comme sur Internet, à la suite d’un accord des Vingt-Sept peu après le début de la guerre. La situation française est particulière car, depuis la suspension de RT en Allemagne fin 2021, la France était le seul État membre de l’UE à héberger une filiale de RT sur son sol.

Dans son arrêt de mercredi, le tribunal a estimé que « les limitations à la liberté d’expression de RT France (…) sont proportionnées, en ce qu’elles sont appropriées et nécessaires, aux buts recherchés », à savoir empêcher la « propagande » en faveur de « l’agression militaire de l’Ukraine par la Fédération de Russie » lors « d’émissions diffusées à la télévision et sur Internet par un média entièrement financé par l’État russe ».

Ces mesures, « dès lors qu’elles sont temporaires et réversibles, ne portent pas une atteinte disproportionnée au contenu essentiel de la liberté d’entreprise de RT France ».

La Russie veut « entraver » les médias occidentaux

La réaction de Moscou ne s’est pas fait attendre. « Nous allons prendre des mesures de pression similaires visant les médias occidentaux qui travaillent chez nous dans le pays », a promis, quelques minutes après la décision du tribunal, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Nous n’allons pas non plus les laisser travailler dans notre pays », a-t-il ajouté.

Les médias occidentaux ne doivent s’attendre à « aucune approche souple » de la part des autorités russes, a prévenu le porte-parole de Vladimir Poutine, dénonçant une « attaque contre la liberté d’expression et la liberté de la presse dans les pays européens, y compris en France ».