Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a annoncé lundi 16 septembre démissionner de la Commission européenne avec effet immédiat, affirmant que la présidente Ursula von der Leyen, avec qui il était en froid, avait réclamé son retrait à Emmanuel Macron.

« Je démissionne de mon poste de commissaire européen, avec effet immédiat », a annoncé Thierry Breton dans une lettre à Ursula von der Leyen publiée sur le réseau social X.

Thierry Breton était le candidat officiel de la France depuis juin. Mais il a expliqué que la cheffe de l’exécutif européen, en train de former son équipe pour un nouveau mandat de cinq ans, avait récemment « demandé à la France de retirer (s) on nom ».

« Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles qu’en aucun cas vous n’avez discutées directement avec moi – et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège » des commissaires, écrit Thierry Breton.

« C’est un autre candidat qui va vous être proposé » par la France, a-t-il ajouté.

« Une gouvernance douteuse »

« Au cours des cinq dernières années, je me suis efforcé sans relâche de défendre et de faire progresser le bien commun européen, au-delà des intérêts nationaux et partisans. Ce fut un honneur », souligne l’ancien ministre français.

« Toutefois, à la lumière des derniers développements – qui témoignent une fois de plus d’une gouvernance douteuse –, je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège », conclut-il.

Les relations entre la dirigeante allemande et Thierry Breton étaient notoirement tendues depuis que ce dernier avait pris la tête au printemps d’une fronde au sein de l’exécutif bruxellois pour contester le style de direction de la présidente, jugé peu collectif.

Le commissaire français avait publiquement mis en cause l’éthique d’Ursula von der Leyen après la nomination fin janvier d’un émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, un poste hautement rémunéré au sein de la Commission.

Le poste avait été attribué à l’eurodéputé allemand du Parti populaire européen (droite) Markus Pieper, quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars au cours duquel le PPE avait apporté son soutien à un second mandat d’Ursula von der Leyen.

La polémique avait abouti à un vote de défiance du Parlement européen contre Ursula von der Leyen, en pleine campagne pour les élections européennes de juin, et finalement au retrait de Markus Pieper.