Toulouse. Le Robin des Bois torturé et moderne du Toulousain Benoît Dellac
Avec sa nouvelle BD "Nottingham" qui revisité par l’entremise d’un trait moderne les aventures de Robin des Bois, le dessinateur toulousain dynamite les codes du genre. Rencontre avec un artiste surbooké…
Le dessinateur des séries "Missi Dominici" et "Sonora" entame une nouvelle trilogie avec "Nottingham", soit les aventures de Robin des Bois revisitées par l’entremise d’un trait moderne qui dynamite les codes du genre. Rencontre avec Benoît Dellac, entre mille projets et autant de story-boards.
Comment avez-vous eu le temps de caser cette nouvelle série dans votre emploi du temps surchargé et le nombre impressionnant de projets que vous menez ?
En août 2019, l’éditeur Le Lombard m’a proposé de collaborer sur un projet, j’étais tout de même un peu débordé mais j’ai demandé des précisions et quand j’ai reçu les informations, les noms des scénaristes et que j’ai vu Nottingham écrit en lettres majuscules j’ai su que j’étais fichu ! (rires) Je savais que j’allais dessiner Robin des Bois et sous un angle particulier puisqu’il était précisé : "Si Robin des Bois était le shérif de Nottingham ?" J’avais déjà le cerveau qui moulinait dans tous les sens, j’ai évidemment accepté puis on a échangé constamment avec les scénaristes Vincent Brugeas et Emmanuel Berzet.
Était-ce chose aisée de vous inscrire dans la légende de Robin des Bois popularisée au cinéma par plusieurs grands films ?
J’avoue que l’idée est venue relativement rapidement parce que nous avions déjà réfléchi au sujet avec Morgann Tanco (auteur de "Monsieur Vadim" (Grand Angle) qui vient de paraître, NDLR) pour une version du personnage devenu vieux, puis nous sommes chacun partis de notre côté pour différents projets. Donc cet album me donnait l’occasion de me replonger dans cet univers où je me sens à l’aise et les personnages sont venus assez rapidement, puis on a passé du temps sur quelques recherches pour créer l’identité graphique de l’album.
Parmi vos influences, vous citez les comics américains, la dynamique de votre album rappelle cette approche…
Les comics ont une influence mais je ne sais pas si je l’intègre consciemment dans mon travail. De toute façon, Robin des Bois était l’un des premiers justiciers typés et, en l’évoquant, on se rapproche du mythe de Batman qui a aussi une identité secrète. On peut ensuite jouer avec des ressorts scénaristiques, une intrigue assez floue pour les personnages qui sont en train de la vivre et pas quelque chose de tranché, noir ou blanc. C’est un peu la particularité de Vincent Brugeas qui aime bien créer des personnages un peu gris, jamais tout gentils ni tout méchants.
En effet, on sent que tout peut basculer à tout moment…
C’est ça ! Parce que de toute façon tout succès de Robin des Bois est un échec pour le shérif et tout succès pour le shérif est un succès pour Robin des Bois. Donc le personnage doit affronter une dualité intérieure qui est en conflit perpétuel entre ce que vous voulez faire et ce que vous devez faire.
Votre actualité à venir est également très chargée, partagée entre albums et story-boards…
Oui parce que le tome 2 de "Nottingham" est en cours mais aussi l’adaptation, avec Jérôme Le Gris, de la saga de fantasy "Hawkmoon" de Michael Moorcock ainsi qu’une autre histoire d’amour qui se passe à Londres à l’époque victorienne soit en trois tomes soit sous forme d’un gros pavé. Ce sont des projets que l’on ne peut pas laisser passer ! Et puis parallèlement je fais des story-boards qui permettent aux dessinateurs d’avancer sur leurs projets. Je ne m’ennuie pas et le fait d’en avoir beaucoup à réaliser donne encore plus envie d’en faire, c’est le cercle vicieux ! (rires)
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